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Thaïlande. Le Ramakien de Thaïlande. Spectacle

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Évènement

Titre

Thaïlande. Le Ramakien de Thaïlande. Spectacle

Date

1982-10-27

Date de fin

1982-10-29

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Théâtre

Description de la pratique

27, 29 octobre 1982.
Pour pouvoir situer à peu près exactement le rapport entre le genre et le contenu du spectacle, il faut, en France, se référer au système indien, parce qu'il est devenu, au cours de ces dernières années, un des mieux connus parmi les formes de l'Asie.
Le Ramakien est un Ramayana thaï. L'histoire demeure la même et tourne autour de la vie du Diau Rama en exil avec sa femme Sita (Sidha en Thaïlande), séduite par le démon, seigneur de Langka (Ravana en Inde, Toja Kanth en Thaïlande).
L'épopée hindouiste reste très populaire en Thaïlande (pays presque entièrement bouddhiste) car le Bouddhisme, plutôt philosophie que religion, intègre tous les cultes existants dans les régions avoisinantes s'ils correspondent à une expression de vérité.
Ainsi, en Thaïlande, le Ramakien reste la source d'inspiration de la plupart des spectacles: Nang-Yai (théâtre d'ombres, articulées et colorées) Hun Krabok (théâtre de marionnettes à tige de bambou creuse), danse classique et théâtre Khon.
Le théâtre Khon, forme classique, né au début du XVIIIe siècle, fait appel à un ensemble musical instrumental d'importance relative (de dix à vingt musiciens jouant des percussions diverses, des métallophones, des xylophones, de la vielle à pique, des flûtes et des hautbois) à un ensemble de chanteurs (en général trois) se livrant à l'exécution, dans une langue recherchée et archaïque, d'un long récitatif enrichi d'ornementations surprenantes, narration du Ramakien, à un ensemble d'acteurs-acrobates, (autrefois uniquement des hommes, aujourd'hui, composé quelquefois d'hommes et de femmes).
L'originalité de ce drame dansé réside dans le port de masques. Tous les acteurs n'en portent pas, comme ils le faisaient à l'origine. Actuellement les personnages représentant les animaux (le cerf d'or, Hanuman-le-roi-des-singes-blancs, Sugriva-le-roi-des-singes-rouges) et les démons et les génies se recouvrent le visage d'un masque sculpture, véritable oeuvre d'art, aux volutes colorées, tourmentées, dorées parfois à l'or fin.
Tous les acteurs, masqués ou non, ont la tête surmontée de cette étrange coiffure en pointe de toit de stupa, si caractéristique de la Thaïlande.
La pointe du casque place continuellement l'acteur en contact avec le ciel. En dansant le Ramakien, il accomplit toujours un acte sacré. La face, masquée ou maquillée, restant impassible, est encadrée par des épaules pointues à l'ampleur exagérée. Cette disproportion du haut du corps par rapport au bas des jambes nues, menues sous le poids du costume surchargé de broderies sculptures, accentue la contradiction contenue dans ce théâtre classique.
L'acteur joue le divin, sans jamais oublier qu'il reste un homme. Le talon nu martèle la terre de coups lents, pour emporter le corps dans un élan d'acrobate qui garde la pose, tandis que tremble la pointe d'or du casque lourd dirigé, soit comme une arme exhibée, soit comme un trophée.
Les acteurs de Théâtre Khon, comme les acteurs de Kathakali (en Inde), doivent subir une formation longue et minutieuse, commencée au moment de l'enfance. La musique, le rythme, l'assouplissement du corps, les arts martiaux et la danse entrent dans les principales disciplines enseignées.
Aujourd'hui, les professeurs et les étudiants des Beaux-Arts de Bangkok ont repris la charge de transmission de cette partie importante de leur patrimoine. La durée se limite et il devient rare qu'un Ramakien soit donné dans sa totalité au public. En Général (comme c'est le cas de cette présentation) c'est l'épisode de l'enlèvement de Sidha qui est joué.
La Maison des Cultures du Monde se donne pour mission de faire connaître ce théâtre classique de Thaïlande, devenu très rare et maintenu en survie, grâce à l'effort de quelques passionnés conscients de la rareté de leur héritage national 'et l'effort, à la fois de promotion et de conservation, du Gouvernement Thaï.

Le Ramakien, drame épique, l'unique version Thaï tirée de l'épopée Hindoue, le Ramayana, est une allégorie du triomphe du Bien et du Mal. Le thème culturel du Ramayana est la guerre que se livrent le roi démon Tosakanth de Langka, roi aux dix têtes et vingt bras, et le prince Rama, le Bon, qui n'est autre que la réincarnation sur terre du dieu indien Vichnou.
L'épopée trace une peinture particulièrement enlevée de la poursuite provoquée par l'enlèvement de la femme de Rama, Sita, par le roi-démon Tosakanth.
Rama et son frère, aidés de plusieurs alliés, dont le général singe Hanuman le Blanc, engagent des luttes titanesques et subissent d'innombrables revers, avant de vaincre enfin, l'armée des démons de Tosakanth et finalement libérer Sita.
Il existait des versions antérieures du Ramakien qui furent détruites lors du pillage et de l'incendie perpétrés par l'armée birmane sur la capitale siamoise, Adyodhya, en 1767.
Il en reste actuellement trois versions.
Les images les plus réputées sont les peintures murales du Cloître Wat Phra Keo de Bangkok, autrement dit, le temple Bouddha Emeraude.
La version complète du Ramakien est très longue et particulièrement compliquée; La version classique de l'épopée avec 311 personnages principaux, durerait 720 heures.

Le Khon (théâtre masqué)
Extrait de "The Khon" de son altesse le Prince Dhaninivat Kromamun Bidyalalbh Bridhyakorn, adapté par Dhanit Yupho.
Le Khon, nom traditionnel de l'une des danses classiques Thaïes, exigeait originairement de ses exécutants qu'ils portent chacun un masque. Ces masques aux formes très variées expriment le caractère des divers personnages incarnés par les différents acteurs.
Du fait que ces acteurs masqués n'étaient pas en mesure d'articuler, il a fallu leur adjoindre une sorte de "choeur", de genre de celui des tragédies antiques. (En ce qui concerne les rôles bouffons, qui, eux, ne portent pas de masque, ils ont toujours échangé leurs dialogues directement).
Au cours des temps, les acteurs jouant les personnages humains ou célestes en sont venus à renoncer à porter un masque, tout en s'en tenant cependant à un rôle muet.
C'est donc sur le récitatif et le chant du choeur que l'ensemble des exécutants doit régler ses pas et ses poses.

Kon Phak
Le choeur est dénommé en thaï kon phâk et joue un rôle analogue à celui du dalang dans la chorégraphie javanaise. Son récitatif relève du genre poétique qu'utilisaient les poètes de jadis pour le répertoire du théâtre d'ombres. Outre ce récitatif, la partie jouée par le kon phâk comprend, également, ce qu'on appelle le ceraca (dialogue): celui-ci, à l'occasion, inclut des descriptions de l'action en cours sur la scène.
Le kon phâk doit, bien sûr posséder à fond son sujet; il est souhaitable qu'il connaisse, également, le rythme du pas de danse exécuté afin d'être en mesure de régler son récitatif et ses poses en harmonie avec les évolutions du danseur. Le danseur de son côté se repère sur le récitatif de choeur pour conformer ses mouvements au texte. Le dialogue, d'ailleurs, est susceptible de subir des interpolations de la part du récitant.
Bref, c'est sur la coordination étroite entre danseurs, récitants et orchestre que doit tabler le Khon pour assurer son déroulement parfait.

Musique
Le troisième élément qui entre en jeu dans le déroulement du Khon, c'est l'orchestre. Auparavant, un orchestre Khon ne comprenait essentiellement que 5 instruments dénommés: les cinq. Suite à l'évolution qu'a connu l'organisation orchestrale, ce chiffre s'est vu multiplier en fonction de la nature de la pièce à jouer et de son arrangement musical. Plus récemment, est venue se mêler dans le Khon, une part importante de chants, imités du Théâtre de Cour, exigeant que soit renforcé le contingent de chanteurs au sein du choeur.

En fin de compte, tel qu'il est joué de nos jours, le Khon comprend quatre catégories d'exécutants: les danseurs, le kon phak qui assure en même temps le dialogue, les chanteurs et l'orchestre.

Les textes du Khon
Le scénario du Khon, c'est la geste du héros indien Râma, immortalisé dans l'épopée indienne du Râmâyana de Vâlmiki. La version Thaï porte le nom de Râmakien. Le Râmakien thaï composé pour la danse classique existe sous plusieurs versions. La seule qui soit complète est celle du Roi Rama I; la seule par contre qui se prête à la représentation sur scène est celle du Roi Rama II. Cependant les récitatifs et les dialogues ont souvent été composés séparément, lors de la représentation de tel ou tel épisode.
Le Râmakien
L'essentiel de son scénario tourne autour de la guerre menée par le noble roi d'Ayodhyâ et son frère Lakshman contre Thosakanth, le roi-démon de Lonkâ: les deux frères accompagnés de Sida (Sk. Sita), l'épouse chérie de Râma, se sont retirés dans les profondeurs de la forêt pour y mener la vie des ermites. Survient le roi-démon qui enlève Sida et l'entraîne dans son palais près de la cité de Lonkâ, dans l'espoir d'obtenir sa main. Les deux frères se lancent à la poursuite du ravisseur; ils rallient à leur cause deux alliés: Sukrib (Sugriva), roi de Khitkhin et Thao Mahäjambû (le grand roi de jambu).
A la tête de leurs armées alliées, ils foncent vers le littoral sud du continent indien, face à l'île de Lonkâ. Un nouvel allié les rejoint Piphek (Vibhishana), un frère de Thosakanth banni par le roi-démon et qui se trouve être un astrologue de premier ordre.
Après avoir traversé l'océan, les deux frères et leurs alliés mettent le siège devant la cité de Lonkâ.
Suit une longue série de combats contre les démons de Lonkâ et leurs alliés; les armées de Râma en sortent invariablement vainqueurs.
Thosakanth ayant des renforts, décide de sortir seul pour affronter l'ennemi: il meurt finalement au combat. Râma installe alors son allié Piphek comme roi de Lonkâ et retourne avec Sida à son royaume d'Ayodhyâ.

Les costumes
L'élément costumier le plus caractéristique du Khon demeure le masque même si seuls les rôles incarnant les démons et les singes continuent à en porter selon les formes et les couleurs réglementaires. D'autres éléments costumiers sont soumis également à certaines normes: c'est ainsi que l'accoutrement d'un démon vise à créer chez le spectateur une impression de férocité et de force; l'habit d'un héros humain par contre exprimera grâce et majesté, les atours d'une femme, douceur et beauté, l'accoutrement d'un singe lui, produira l'agitation fébrile propre à cette gent. Outre les costumes, entrent en jeu bien sûr d'autres accessoires théâtraux: palanquins, chars, arcs et flèches, bâtons, dais royaux'

Mise en scène
Le Râmakien étant une histoire prolixe et composite, il a fallu pour le présenter au public ne retenir que quelques épisodes, ceux par exemple, que de temps à autre le Département des Beaux-Arts a présentés au public: "La Conquête du démon-corbeau", La Dame flottant au fil de l'eau", " La Magie de Maiyarâb", "Le Serpend-noeud coulant", "L'arme de Brahma", "Hanuman se porte volontaire", "Sida subit l'épreuve du feu"'
Depuis le temps jadis, le peuple Thaï voit dans le Khon, comme un condensé de tous les beaux-arts: nourri des traditions classiques, il fournit une clé ouvrant sur le riche domaine de théâtre et de la danse.

En annexe du programme, le résumé des six épisodes présentés ainsi que "La Dame au fil de l'eau", "Le serpent lasso"
Diaopotextes de "L'enlèvement de Sita.

PROGRAMME
Six épisodes dans la version thaïlandaise du Ramayana (Ramakien)
1. L'enlèvement de Sita
2. Le combat entre Thotsakan et Sadaua
3. Le présentation de l'armée Simiesque.
4. La défaillance de Phipkek
5. La cérémonie d'allégeance
6. Le combat entre Rama et Thotsakan

Origine géographique

Thaïlande

Mots-clés

Date (année)

1982

Cote MCM

MCM_1982_TH_S1

Auteur val

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Thaïlande. Le Ramakien de Thaïlande. Affiche Thaïlande 1982-10-27 Affiche
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Saison 1982 1982