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Turkménistan. Les Bakhshis du désert de Karakoum. Spectacle

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Évènement

Titre

Turkménistan. Les Bakhshis du désert de Karakoum. Spectacle

Date

1988-01-12

Date de fin

1988-01-17

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

12-17 janvier 1988
Dans le cycle recherche sur les peuples de l'URSS.

Le Turkménistan, république soviétique, se crée en 1924 à partir des Khanats de Khiva, de Merv et de Boukhara. Le pays s'étend entre la mer Caspienne et la mer d'Aral et borde la frontière iranienne au sud par une haute chaîne de montagnes qui domine le désert de Karakoum où la poussière noire voltige en épaisses volutes.
Les pères des Turkmènes, les Oghuz formaient, au VIIe siècle, une sorte de fédération de vingt-quatre états établis en Mongolie. C'est au Xe siècle qu'ils adoptent la religion islamique et se fixent entre l'Aral et la Caspienne. Un important détachement militaire et civil suit les Seljukides jusqu'en Turquie où il fait souche. A partir de la fin du Xe siècle, les auteurs arabes emploient le mot "Turkmène" pour désigner les Oghuz restés en Asie Centrale. Comme les Turcs, les Tadjiks, les Ouzbeks, les Kirghizes, les Kazakhs, les Kalmouks, les Ouïgours, les Bouriates, les Coréens, les Turkmènes font partie de la lignée Ouralo-altaïque.
Aujourd'hui, les Turkmènes vivent en majorité au Turkménistan, mais aussi en Ouzbékistan, au Tadjikistan, au Daghestan, en Afghanistan, en Iran (où il sont localisés dans le Khorassan) et en Turquie centrale. Achkhabad, la capitale du Turkménistan, au bord du désert, compte un demi-million d'habitants pour une population totale de trois millions.
Les Turkmènes, de religion islamique sunnite, gardent peu de traditions religieuses pré-islamiques. Autrefois nomades, ils se sont sédentarisés ou semi sédentarisés au début du siècle, ce qui a profondément transformé l'organisation tribale. C'est le contrôle de l'eau qui assure la suprématie et la richesse. Dans l'ordre social (relation fiancée-partage de l'eau), dans l'économie, dans la culture (épopée, poésie, musique, danse) l'eau reste un pivot primordial autour duquel tous les éléments de la vie s'articulent.
La culture reste encore l'héritière du nomadisme, au temps où les bergers se réunissaient dans une yourte de feutre et où les femmes chantaient et dansaient entre elles, après avoir rangé les fabuleux textiles de laine et de soie qu'elle venaient de tisser.
Une des formes très active de conservation et de réactivation du patrimoine turkmène réside dans l'art des Bakhshis, ces musiciens-bardes-conteurs ambulants qui miment avec passion pendant les fêtes ou au cours de longues nuits de veille, sous les étoiles, les "Destan", épopées où les héros parcourent, à cheval, les immensités désertiques, les poésies amoureuses et les chants de louanges. Ils s'accompagnent d'un luth à deux cordes, le Dutar (très utilisé en Iran) touché avec les doigts, sans l'aide d'un plectre, et d'une vièle à trois cordes jouée avec un archet de crins de chevaux, le Guidjak.
Sur un mode musical défini, le Maqam, le Bakhshi principal lance sa voix et commence une mélodie non rythmique. Les instruments suivent parfaitement les détours de la voix humaine forte ou subtile comme un souffle, rauque ou sinueuse, caressante ou hoquetante. Puis viennent les cycles rythmiques à quatre ou à six temps (assez rarement impairs).
Les bakhshis chantent et racontent le "Taki", sol mort, séché par le soleil ou les nappes d'eau qui miroitent sous les "Sardoba", construction voûtées de terre qui protègent canaux et puits, de l'évaporation. Ils évoquent le grand héros Gueur Ogli qui gagnait chaque "Atchapar", compétition à cheval et terrassait ses adversaires à la lutte traditionnelle le "Goresh". Ils prient en musique avec humilité et fierté. Ils jouent le récit de l'esclave qui fit un tapis de rêve d'eau pour la libération du sang de ses fils.
Entre la poésie des mots, la richesse de la musique et la souplesse de la voix, les auditeurs du désert, fascinés, écoutent trois nuits d'affilée, ces hommes venus par bandes de deux, ou trois, ou quatre, de derrière l'horizon.
Texte de Françoise Gründ.

PROGRAMME

1. Les bakhshis de Geok Tepe
Oraskouli Karaev, voix et dutar
Kudaïleberdi Amanov, dutar
Douroli Pourad Kazanov, dutar
Baïra Mourad Soïvunov, guidjak

2. Les bakhshis de Tashuia Oblost
Nour Mourad Yasmouradov, voix et dutar
Feitjam Kurbanov, guidjak

Contributeurs

Origine géographique

Turkménistan

Mots-clés

Date (année)

1988

Cote MCM

MCM_1988_TM_S1

Ressources liées

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Titre Localisation Date Type
Turkménistan. Les Bakhshi de Tashuia Oblost, Nour Mourad Yasmouradov et Feitjam Kurbanov. Photos Turkménistan 1988-01-12 Photo numérique
Turkménistan. Les Bakhshi de Geok Tepe. Photos Turkménistan 1988-01-12 Photo numérique
Turkménistan. Les Bakhshi du désert de Karakoum. Photos Turkménistan 1988-01-12 Photo numérique
Titre Localisation Date Type
Saison 1988 1988