Turquie. Musiques Tziganes. L'ensemble d'Istanbul. Spectacle
Collection
Type de document
Évènement
Titre
Turquie. Musiques Tziganes. L'ensemble d'Istanbul. Spectacle
Date
1990-03-17
Date de fin
1990-03-18
Artistes principaux
Lieu de l'évènement
Type d'évènement
Musique
Description de la pratique
17-18 mars 1990.
De tout temps, les Tziganes ont fait preuve d'un goût et d'un don pour la musique remarquablement développés.Mais c'est surtout leur propension à assimiler les musiques savantes et populaires des pays où ils ont nomadisé qui frappe l'auditeur, disposition qui a d'ailleurs conduit à l'élaboration de genres musicaux spécifiques, notamment en Hongrie et en Roumanie.
La musique tzigane de Turquie se caractérise donc d'abord par un style de jeu et un répertoire qui emprunte ses formes aux cultures des Balkans et d'Anatolie.
Instrumentistes talentueux et véloces, la virtuosité des musiciens tziganes n'est jamais gratuite, au contraire elle est par essence l'expression naturelle de leur sentiment musical. Alliant ce talent à une forte capacité de syncrétisme musical, les Tziganes de Turquie sont ainsi parvenus à mêler dans leurs formations instrumentales des instruments aussi divers que le kanun (cithare sur table), le ud (luth arabo-turc), le violon, et la clarinette dont ils parviennent à tirer toutes les finesses mélodiques et les intervalles non tempérés propres aux modes turcs.
Liberté et goût de la vie caractérisent en général la vie tzigane. Ces particularités se retrouvent dans le jeu spontané des musiciens, l'exubérance de leurs improvisations collectives, leur sens de l'ornementation et du rythme, et surtout dans le caractère ludique de leur musique. Au-delà d'un apparent foisonnement désordonné, se dégage en fait une profonde cohérence du groupe.
Le répertoire
Le répertoire tzigane de Turquie se compose d'un ensemble de formes instrumentales empruntées aux traditions populaires et à un moindre degré savantes, de Roumanie, de Grèce et d'Anatolie. Pour l'essentiel, il s'agit d'airs de danse exécutés sur des rythmes variés qu'ils enchaînent sous la forme d'une suite, en travaillant très rigoureusement les changements rythmiques. Les principaux sont:
-la longa, danse tzigane de Roumanie, pièce très virtuose qui est désormais passée dans le répertoire turc, et que l'on retrouve jusqu'en Syrie. Basée sur un rythme binaire à 2/4, elle affecte une forme strophique à refrain.
-le sirto, ronde d'origine grecque qui apparut en Turquie à la fin du siècle dernier.
-le tchiftetelli, d'origine anatolienne fondée sur un rythme binaire dissimulé derrière divers jeux de décalages d'accents.
-le karchulama, ronde dansée d'Anatolie.
-le dolap ("le cercle", "la roue"), sorte de refrain mélodique répété plusieurs fois de suite, et très souvent utilisé dans les suites de musiques citadines jusqu'en Syrie.
Les instruments
Le kanun est une cithare trapézoïdale dont on attribue la création au philosophe et théoricien du Xe siècle Al-Farabi. Ce type d'instrument connu depuis fort longtemps en Inde, avait été baptisé par Pythagore "la loi", "la règle". A l'origine, les cordes étaient pincées avec le bout des doigts, et les sons non tempérés étaient obtenus par pression de la main sur les cordes. De nos jours, les musiciens utilisent des plectres fixés sur des bagues aux deux index, et l'instrument possède sous chaque corde plusieurs sillets mobiles que l'instrumentiste fait basculer en cour de jeu pour raccourcir la longueur de la corde, de manière à obtenir des sons non tempérés avec une précision de l'ordre du comma.
Keman est le nom donné au violon occidental, adopté en Turquie depuis le XVIIIe siècle et dont l'usage s'est répandu dans toute l'Anatolie et le Proche-Orient. Il a en grande partie remplacé les anciens instruments à archet tels que le rebab ou le kemenche. Dans la musique populaire, il est joué verticalement en appui sur le genou. Dans la musique classique, et chez les Tziganes, il est tenu à la manière occidentale. Son accord varie selon le mode musical exécuté.
Ancêtre du luth européen (le mot luth dérive de l'arabe al-'ud), le ud se caractérise par une vaste caisse de résonance piriforme et un large manche sans frettes, permettant l'exécution des sons non tempérés sur ses cinq ou six cordes doubles. Très répandu dans le monde arabe où il a reçu le titre de sultan at-tarab (roi de l'extase musicale), il est aussi bien joué dans la musique populaire que savante.
Dans la région de la Thrace, la clarinette occidentale a remplacé le hautbois traditionnel zurna. Elle permet une exécution aisée des ornements et des traits de virtuosité, et sa sonorité douce ou puissante donne le moyen de jouer dans des espaces restreints ou en plein air, ce que n'autorisait pas le zurna, instrument exclusivement réservé à la musique de plein air.
La darbuka est un tambour en poterie en forme de calice dont l'emploi est réservé à la musique populaire. La possibilité d'obtenir sur cet instrument une percussion très souple et très ornée explique la faveur dont il jouit dans la musique des Tziganes.
Les interprètes
Arslan Hepgur, keman
Barnaros Erköse, clarinette
Baki Duyarlar, ud
Bahddin Duyarlar, darbuka
Gungor Hosses, kanun.
PROGRAMME
Istanbul tchiftetelli
Karchulama de Roumélie
Kara tchali
Konyali
Taksim dans le makam hijaz (ud solo)
Harmandali
Kordon
Anadolu
Kasap
Charga sirto
Taksim dans le makam hijaz (keman solo)
Dolap
Mandira
Taksim dans le makam ushshak (kanun solo)
Chivasli
Shahnaz longa
Suite de danses.
De tout temps, les Tziganes ont fait preuve d'un goût et d'un don pour la musique remarquablement développés.Mais c'est surtout leur propension à assimiler les musiques savantes et populaires des pays où ils ont nomadisé qui frappe l'auditeur, disposition qui a d'ailleurs conduit à l'élaboration de genres musicaux spécifiques, notamment en Hongrie et en Roumanie.
La musique tzigane de Turquie se caractérise donc d'abord par un style de jeu et un répertoire qui emprunte ses formes aux cultures des Balkans et d'Anatolie.
Instrumentistes talentueux et véloces, la virtuosité des musiciens tziganes n'est jamais gratuite, au contraire elle est par essence l'expression naturelle de leur sentiment musical. Alliant ce talent à une forte capacité de syncrétisme musical, les Tziganes de Turquie sont ainsi parvenus à mêler dans leurs formations instrumentales des instruments aussi divers que le kanun (cithare sur table), le ud (luth arabo-turc), le violon, et la clarinette dont ils parviennent à tirer toutes les finesses mélodiques et les intervalles non tempérés propres aux modes turcs.
Liberté et goût de la vie caractérisent en général la vie tzigane. Ces particularités se retrouvent dans le jeu spontané des musiciens, l'exubérance de leurs improvisations collectives, leur sens de l'ornementation et du rythme, et surtout dans le caractère ludique de leur musique. Au-delà d'un apparent foisonnement désordonné, se dégage en fait une profonde cohérence du groupe.
Le répertoire
Le répertoire tzigane de Turquie se compose d'un ensemble de formes instrumentales empruntées aux traditions populaires et à un moindre degré savantes, de Roumanie, de Grèce et d'Anatolie. Pour l'essentiel, il s'agit d'airs de danse exécutés sur des rythmes variés qu'ils enchaînent sous la forme d'une suite, en travaillant très rigoureusement les changements rythmiques. Les principaux sont:
-la longa, danse tzigane de Roumanie, pièce très virtuose qui est désormais passée dans le répertoire turc, et que l'on retrouve jusqu'en Syrie. Basée sur un rythme binaire à 2/4, elle affecte une forme strophique à refrain.
-le sirto, ronde d'origine grecque qui apparut en Turquie à la fin du siècle dernier.
-le tchiftetelli, d'origine anatolienne fondée sur un rythme binaire dissimulé derrière divers jeux de décalages d'accents.
-le karchulama, ronde dansée d'Anatolie.
-le dolap ("le cercle", "la roue"), sorte de refrain mélodique répété plusieurs fois de suite, et très souvent utilisé dans les suites de musiques citadines jusqu'en Syrie.
Les instruments
Le kanun est une cithare trapézoïdale dont on attribue la création au philosophe et théoricien du Xe siècle Al-Farabi. Ce type d'instrument connu depuis fort longtemps en Inde, avait été baptisé par Pythagore "la loi", "la règle". A l'origine, les cordes étaient pincées avec le bout des doigts, et les sons non tempérés étaient obtenus par pression de la main sur les cordes. De nos jours, les musiciens utilisent des plectres fixés sur des bagues aux deux index, et l'instrument possède sous chaque corde plusieurs sillets mobiles que l'instrumentiste fait basculer en cour de jeu pour raccourcir la longueur de la corde, de manière à obtenir des sons non tempérés avec une précision de l'ordre du comma.
Keman est le nom donné au violon occidental, adopté en Turquie depuis le XVIIIe siècle et dont l'usage s'est répandu dans toute l'Anatolie et le Proche-Orient. Il a en grande partie remplacé les anciens instruments à archet tels que le rebab ou le kemenche. Dans la musique populaire, il est joué verticalement en appui sur le genou. Dans la musique classique, et chez les Tziganes, il est tenu à la manière occidentale. Son accord varie selon le mode musical exécuté.
Ancêtre du luth européen (le mot luth dérive de l'arabe al-'ud), le ud se caractérise par une vaste caisse de résonance piriforme et un large manche sans frettes, permettant l'exécution des sons non tempérés sur ses cinq ou six cordes doubles. Très répandu dans le monde arabe où il a reçu le titre de sultan at-tarab (roi de l'extase musicale), il est aussi bien joué dans la musique populaire que savante.
Dans la région de la Thrace, la clarinette occidentale a remplacé le hautbois traditionnel zurna. Elle permet une exécution aisée des ornements et des traits de virtuosité, et sa sonorité douce ou puissante donne le moyen de jouer dans des espaces restreints ou en plein air, ce que n'autorisait pas le zurna, instrument exclusivement réservé à la musique de plein air.
La darbuka est un tambour en poterie en forme de calice dont l'emploi est réservé à la musique populaire. La possibilité d'obtenir sur cet instrument une percussion très souple et très ornée explique la faveur dont il jouit dans la musique des Tziganes.
Les interprètes
Arslan Hepgur, keman
Barnaros Erköse, clarinette
Baki Duyarlar, ud
Bahddin Duyarlar, darbuka
Gungor Hosses, kanun.
PROGRAMME
Istanbul tchiftetelli
Karchulama de Roumélie
Kara tchali
Konyali
Taksim dans le makam hijaz (ud solo)
Harmandali
Kordon
Anadolu
Kasap
Charga sirto
Taksim dans le makam hijaz (keman solo)
Dolap
Mandira
Taksim dans le makam ushshak (kanun solo)
Chivasli
Shahnaz longa
Suite de danses.
Contributeurs
Origine géographique
Turquie
Mots-clés
Date (année)
1990
Cote MCM
MCM_1990_TR_S3
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Titre | Localisation | Date | Type | |
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Turquie. Musiques Tziganes. Arslan Hepgur, keman ; Barnaros Erköse, clarinette ; Baki Duyarlar, ud ; Bahddin Duyarlar, darbuka ; Gungor Hosses, kanun. Photos | Turquie | 1990-03-17 | Photo numérique |
Titre | Localisation | Date | Type | |
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Saison 1990 | 1990 |