Trio Jabbâr Garyaghdu Oghlu. Mugam d'Azerbaïdjan.
Collection
Titre
Trio Jabbâr Garyaghdu Oghlu. Mugam d'Azerbaïdjan.
Type de document
Audio édité
Cote MCM
474.2 OGH
Date de parution
1991
Origine géographique
Azerbaïdjan
Description
1.Mugam Shur
2. Mugam Mâhur hindi
Linterprétation et les instruments
Lexécution du Mugâm nécessite un chanteur (khânande), qui joue aussi du tambour sur cadre daf, et deux musiciens (sâzande) jouant du luth târ et de la vièle kemânche. Le târ répond directement aux phrases chantées, tandis que la kemânche soutient tantôt le chanteur tantôt le târ.
Si le cadre du Mugâm demeure assez souple et offre dont une certaine liberté au chanteur, ce dernier se doit néanmoins den avoir assimilé intimement les règles formelles. Cest à ce prix seulement quil peut mesurer son espace de liberté et se renouveler sans pour autant dénaturer lesprit de luvre.
Le style vocal se caractérise par sa flexibilité, une ornementation riche et un vibrato glottalisé (yodel) qui est utilisé dans les points culminants de la mélodie. Le poème, énoncé vers par vers est entrecoupé de vocalises ponctuées sur leurs notes finales par dimpressionnants glissandi yodlés.
Le târ est un luth à manche long. Il connut sous le règne des Qâjârs une vogue qui ne sest pas démentie depuis. Le musicologue et organologue Curt Sachs lui donne le nom de luth étranglé en raison du double renflement de sa caisse. Taillée dans du bois de mûrier ou plus souvent aujourdhui en noyer, celle-ci est recouverte de peau dagneau ou de péricarde de buf. Le târ azéri, plus petit que le târ généralement utilisé en Iran, comporte trois rangs de doubles-cordes en métal, plus deux doubles-cordes aiguës et une corde grave qui sont pincées à vide et servent de bourdon. Laccord varie selon les modes interprétés. Le musicien le tient très haut en travers de la poitrine ("sur le cur") et pince les cordes au moyen dun onglet métallique, créant des effets de vibrato en secouant sèchement linstrument.
La kemânche qui prit son essor sous les Safavides est une petite vièle à pique posée sur le genou. La caisse en bois de mûrier, de forme sphérique, est recouverte dune peau de poisson.
Les quatre cordes en acier jouées tantôt avec larchet, tantôt en pizzicato, peuvent aussi bien produire des sons plaintifs que scander gaiement le chant du khânande.
Le daf est un tambour sur cadre dont la membrane, très fine, presque transparente, est généralement faite de peau de silure ou de péricarde de buf. Le pourtour intérieur du cadre est semé danneaux métalliques qui résonnent à chaque coup porté sur la peau ou le bord de linstrument.
Les interprètes
Le chanteur Zayid Guliev, le joueur de târ ; Mohled Muslimov et le joueur de kemânche Fakhreddin Dadachev ont fondé à la fin des années 80 le Trio Jabbâr Garyaghdu Oghlu en hommage à lun des plus grands maîtres azéris du tournant du XXe siècle. Déjà célèbre, non seulement en Azerbaïdjan et dans les autres républiques caucasiennes mais également à létranger, Guliev appartient tout comme Alim Qâsimov, Aga Khan Abdullaev et Djanali Akberov à lélite des mugamistes.
Zayid Guliev se distingue par une voix souple et puissante dont il tire des effets vocaux spectaculaires qui ne sont pas sans rappeler le style de Khan Shushinski, lun des grands maîtres du début du siècle. Avec ses musiciens, il sait développer une qualité essentielle dans lart du Mugâm : la complicité. Ils interprètent ici deux des plus grands Mugâm du répertoire, Shur et Mâhur hindi sur un choix de textes
composés par les plus grands poètes du XVe siècle à nos jours.
1. Mugâm Shur
Daramad, introduction instrumentale dans le mode shur, rythme 6/8.
Chant, mode shur, rythme 6/8.
Chant non mesuré, mode shur avec signature chromatique zamin khâra :
Men allant à la source jy ai rencontré mon amour. / Au doigt un anneau dor, au visage deux grains de beauté.
Men allant au jardin, jy ai vu mon amour endormie. / Ses cheveux baignaient dans les fleurs, à ma vue elle me fit un signe.
Ô descendant du prophète, es-tu le messie ? /
Peux-tu ressusciter mille morts dun seul soupir ?
Cou démail, doux visage, yeux de nuit, voix de velours, / Es-tu de miel ou de nectar ?
Léclat de ton visage illumine le monde. / Ma belle, es-tu le soleil qui orne lunivers ?
Ton visage rose convertit légoïste en idolâtre. /
Cruelle, quelle est ta religion ? Es-tu nazaréenne ?
Tu tes consacrée aux autres et tu mas consumé. /
Es-tu le feu de Azâr ou le buisson du Sinaï ?
Jai vu le pauvre Sarraf sexclamer en pleurant : /
Qui est plus vil que moi en ce bas monde ?
Sarraf Tabrizi (1850-1907)
Reng (instrumental), mode shur shahnaz.
Chant non mesuré, mode shur shahnaz.
Il nest pas de créature si belle ni si douce que toi /
Dans la galaxie, il nest point de lune comparable à ton visage.
Toi et tes lèvres suaves. Jai goûté à toutes les friandises dÉgypte, / Mais nen pus trouver qui égalât la douceur de tes lèvres.
Tu es descendue du ciel, ô bienfait de la providence. / Quelles corolles peuvent rivaliser avec ton visage ?
Lamour, Sayyid, tinspire ces joyaux dont tu fais présent. / Nulle fleur nexhale daussi subtils parfums que ta poésie.
Sayyid Azim Shirvani (1835-1888)
Reng, mode shur shahnaz.
Chant non mesuré, mode shur shahnaz.
Tesnif (chant mesuré), mode shur shahnaz, rythme 4/8 :
Ô charmeuse, reine de beauté, / Le temps me dure dêtre auprès de toi.
Moi qui niais lexistence des anges, / Quand je te vis, je compris mon erreur. / Sois juste, ne me confonds pas avec mes rivaux. (Anonyme)
Chant non mesuré, mode bayâti turk.
Reng, mode bayâti turk, rythme 6/8.
Suite du chant, mode bayâti turk modulant en hijâz (après forte polarisation du fa).
Mes gémissements ont fait fuir la gazelle des steppes. / Aujourdhui, jai honte dêtre un homme.
Je suis cet étranger dont la plainte, montant dans le ciel nocturne, / Est reprise par le chur des anges.
Malgré mes soins, ma roseraie sest fanée. / Je nai peur ni de la lance ni du cimeterre.
Quand la coupe de vin effleure tes lèvres / Je ne sais qui en profite, de ta bouche ou du vin.
Ô Arif, si mes cheveux sont trempés de sang, ne pleure pas, / Car je ne vaux pas grandchose.
Arif Tabrizi (1753-1805)
Reng, mode hijâz, rythme 6/8.
Chant non mesuré, mode hijâz modulant en shur.
Chant mesuré, mode shur, rythme 4/8.
Chant non mesuré, échelle shur polarisée sur le la, conclusion en shur.
Surgissent les souvenir heureux de notre union. /
Tant que le souffle animera mon corps affaibli, je
me plaindrai. Ô oiseau de mon âme, réjouis-toi aujourdhui /
Car assurément la cage va souvrir.
Afin que nul ne commette lerreur de taimer / Je clame bien haut ta tyrannie et ton injustice.
Mes larmes ont éclipsé le nom de Majnun de la mémoire universelle. / Ô Fuzuli, je serai bientôt célèbre de par le monde.
Fuzuli (1494-1556)
Tesnif, mode shur.
Ton regard me disait : Patience, je tappartiens. /
Oui, je patiente, mais cest la vie qui se hâte.
Le feu de lamour pénètre tous les curs. / Mais le mien seul se consume.
Les hommes traquent les belles endormies aux yeux de gazelle / Mais à la vue de ces yeux, le chasseur tombe stupéfié.
Le rossignol éperdu damour chante dans la roseraie. / Rose et rossignol sont unis comme la fleur à ses épines.
Séparée de son amour, la fleur peut-elle survivre ? / La fleur est tournée vers lamant et lamant vers la fleur, la fleur et ses épines. (Anonyme)
2. Mugâm Mâhur hindi
Daramad, introduction instrumentale dans le mode mâhur hindi, rythme 6/8.
Chant, mode mâhur hindi, rythme 6/8.
Chant non mesuré, mode mâhur hindi.
Lorsque séleva la voix du printemps, / Le monde se pénétra de sa douceur.
Dans la calme plénitude du jardin, / On entendit le chant du rossignol en amour.
Toi aussi, viens faire éclore le printemps de la vie, /
Comme le rossignol poussant son cri de liberté.
Éradiquons linjustice et loppression, / Que le vent dautomne ne pénètre plus jamais en ce jardin.
Laissons éclater notre jubilation, / Et que seule léquité règne sur lunivers. (Anonyme)
Reng, mode mâhur hindi, rythme 6/8.
Chant non mesuré, mode mâhur hindi.
Chant, mode mâhur hindi, rythme 3/8.
Chant non mesuré, modulation en shekaste-i fars.
Je suis le roi du pays de lamour / Pourtant jai enduré de grands malheurs.
Ma gloire et ma splendeur, cest la désolation, /
Les assauts de la souffrance, mes serviteurs.
Ô ciel, vieux compagnon, / Voilà longtemps que je ne te contemple plus.
Il importe peu que mon dos se courbe, / Car je serai toujours le plus avancé en âge.
On me compare à un rossignol dans le jardin de lamour / Mais ce jardin se consume au feu de lamour.
Larmes rouges, cur déchiré, montagne de douleur / Je suis cette roche aux couleurs vives et écarlates.
La vie de lamoureux déçu nest que rêves et fables. / Seul lamour partagé peut ressusciter les moribonds.
Venu au monde avec cet amour, je me suis élevé seul. / Il paraît que les fous tels que moi nexistent plus.
Depuis toujours, le soupirant se résigne aux tourments. / Moi, Vahid, je déclare quil faut être patient.
Fuzuli, je suis le gardien de ce trésor de fidélité, /
Et mes yeux sont prodigues de joyaux.
Vahid (1895-1965)
Reng, mode shekaste-i fars, rythme 6/8.
Chant non mesuré, retour en mâhur hindi, modulation en irâq.
Conclusion en mâhur hindi.
Je suis pauvre mais fortuné, ne me croyez pas malheureux, / Car lamour est une couronne au front de lhomme. (Anonyme)
Pierre Bois
2. Mugam Mâhur hindi
Linterprétation et les instruments
Lexécution du Mugâm nécessite un chanteur (khânande), qui joue aussi du tambour sur cadre daf, et deux musiciens (sâzande) jouant du luth târ et de la vièle kemânche. Le târ répond directement aux phrases chantées, tandis que la kemânche soutient tantôt le chanteur tantôt le târ.
Si le cadre du Mugâm demeure assez souple et offre dont une certaine liberté au chanteur, ce dernier se doit néanmoins den avoir assimilé intimement les règles formelles. Cest à ce prix seulement quil peut mesurer son espace de liberté et se renouveler sans pour autant dénaturer lesprit de luvre.
Le style vocal se caractérise par sa flexibilité, une ornementation riche et un vibrato glottalisé (yodel) qui est utilisé dans les points culminants de la mélodie. Le poème, énoncé vers par vers est entrecoupé de vocalises ponctuées sur leurs notes finales par dimpressionnants glissandi yodlés.
Le târ est un luth à manche long. Il connut sous le règne des Qâjârs une vogue qui ne sest pas démentie depuis. Le musicologue et organologue Curt Sachs lui donne le nom de luth étranglé en raison du double renflement de sa caisse. Taillée dans du bois de mûrier ou plus souvent aujourdhui en noyer, celle-ci est recouverte de peau dagneau ou de péricarde de buf. Le târ azéri, plus petit que le târ généralement utilisé en Iran, comporte trois rangs de doubles-cordes en métal, plus deux doubles-cordes aiguës et une corde grave qui sont pincées à vide et servent de bourdon. Laccord varie selon les modes interprétés. Le musicien le tient très haut en travers de la poitrine ("sur le cur") et pince les cordes au moyen dun onglet métallique, créant des effets de vibrato en secouant sèchement linstrument.
La kemânche qui prit son essor sous les Safavides est une petite vièle à pique posée sur le genou. La caisse en bois de mûrier, de forme sphérique, est recouverte dune peau de poisson.
Les quatre cordes en acier jouées tantôt avec larchet, tantôt en pizzicato, peuvent aussi bien produire des sons plaintifs que scander gaiement le chant du khânande.
Le daf est un tambour sur cadre dont la membrane, très fine, presque transparente, est généralement faite de peau de silure ou de péricarde de buf. Le pourtour intérieur du cadre est semé danneaux métalliques qui résonnent à chaque coup porté sur la peau ou le bord de linstrument.
Les interprètes
Le chanteur Zayid Guliev, le joueur de târ ; Mohled Muslimov et le joueur de kemânche Fakhreddin Dadachev ont fondé à la fin des années 80 le Trio Jabbâr Garyaghdu Oghlu en hommage à lun des plus grands maîtres azéris du tournant du XXe siècle. Déjà célèbre, non seulement en Azerbaïdjan et dans les autres républiques caucasiennes mais également à létranger, Guliev appartient tout comme Alim Qâsimov, Aga Khan Abdullaev et Djanali Akberov à lélite des mugamistes.
Zayid Guliev se distingue par une voix souple et puissante dont il tire des effets vocaux spectaculaires qui ne sont pas sans rappeler le style de Khan Shushinski, lun des grands maîtres du début du siècle. Avec ses musiciens, il sait développer une qualité essentielle dans lart du Mugâm : la complicité. Ils interprètent ici deux des plus grands Mugâm du répertoire, Shur et Mâhur hindi sur un choix de textes
composés par les plus grands poètes du XVe siècle à nos jours.
1. Mugâm Shur
Daramad, introduction instrumentale dans le mode shur, rythme 6/8.
Chant, mode shur, rythme 6/8.
Chant non mesuré, mode shur avec signature chromatique zamin khâra :
Men allant à la source jy ai rencontré mon amour. / Au doigt un anneau dor, au visage deux grains de beauté.
Men allant au jardin, jy ai vu mon amour endormie. / Ses cheveux baignaient dans les fleurs, à ma vue elle me fit un signe.
Ô descendant du prophète, es-tu le messie ? /
Peux-tu ressusciter mille morts dun seul soupir ?
Cou démail, doux visage, yeux de nuit, voix de velours, / Es-tu de miel ou de nectar ?
Léclat de ton visage illumine le monde. / Ma belle, es-tu le soleil qui orne lunivers ?
Ton visage rose convertit légoïste en idolâtre. /
Cruelle, quelle est ta religion ? Es-tu nazaréenne ?
Tu tes consacrée aux autres et tu mas consumé. /
Es-tu le feu de Azâr ou le buisson du Sinaï ?
Jai vu le pauvre Sarraf sexclamer en pleurant : /
Qui est plus vil que moi en ce bas monde ?
Sarraf Tabrizi (1850-1907)
Reng (instrumental), mode shur shahnaz.
Chant non mesuré, mode shur shahnaz.
Il nest pas de créature si belle ni si douce que toi /
Dans la galaxie, il nest point de lune comparable à ton visage.
Toi et tes lèvres suaves. Jai goûté à toutes les friandises dÉgypte, / Mais nen pus trouver qui égalât la douceur de tes lèvres.
Tu es descendue du ciel, ô bienfait de la providence. / Quelles corolles peuvent rivaliser avec ton visage ?
Lamour, Sayyid, tinspire ces joyaux dont tu fais présent. / Nulle fleur nexhale daussi subtils parfums que ta poésie.
Sayyid Azim Shirvani (1835-1888)
Reng, mode shur shahnaz.
Chant non mesuré, mode shur shahnaz.
Tesnif (chant mesuré), mode shur shahnaz, rythme 4/8 :
Ô charmeuse, reine de beauté, / Le temps me dure dêtre auprès de toi.
Moi qui niais lexistence des anges, / Quand je te vis, je compris mon erreur. / Sois juste, ne me confonds pas avec mes rivaux. (Anonyme)
Chant non mesuré, mode bayâti turk.
Reng, mode bayâti turk, rythme 6/8.
Suite du chant, mode bayâti turk modulant en hijâz (après forte polarisation du fa).
Mes gémissements ont fait fuir la gazelle des steppes. / Aujourdhui, jai honte dêtre un homme.
Je suis cet étranger dont la plainte, montant dans le ciel nocturne, / Est reprise par le chur des anges.
Malgré mes soins, ma roseraie sest fanée. / Je nai peur ni de la lance ni du cimeterre.
Quand la coupe de vin effleure tes lèvres / Je ne sais qui en profite, de ta bouche ou du vin.
Ô Arif, si mes cheveux sont trempés de sang, ne pleure pas, / Car je ne vaux pas grandchose.
Arif Tabrizi (1753-1805)
Reng, mode hijâz, rythme 6/8.
Chant non mesuré, mode hijâz modulant en shur.
Chant mesuré, mode shur, rythme 4/8.
Chant non mesuré, échelle shur polarisée sur le la, conclusion en shur.
Surgissent les souvenir heureux de notre union. /
Tant que le souffle animera mon corps affaibli, je
me plaindrai. Ô oiseau de mon âme, réjouis-toi aujourdhui /
Car assurément la cage va souvrir.
Afin que nul ne commette lerreur de taimer / Je clame bien haut ta tyrannie et ton injustice.
Mes larmes ont éclipsé le nom de Majnun de la mémoire universelle. / Ô Fuzuli, je serai bientôt célèbre de par le monde.
Fuzuli (1494-1556)
Tesnif, mode shur.
Ton regard me disait : Patience, je tappartiens. /
Oui, je patiente, mais cest la vie qui se hâte.
Le feu de lamour pénètre tous les curs. / Mais le mien seul se consume.
Les hommes traquent les belles endormies aux yeux de gazelle / Mais à la vue de ces yeux, le chasseur tombe stupéfié.
Le rossignol éperdu damour chante dans la roseraie. / Rose et rossignol sont unis comme la fleur à ses épines.
Séparée de son amour, la fleur peut-elle survivre ? / La fleur est tournée vers lamant et lamant vers la fleur, la fleur et ses épines. (Anonyme)
2. Mugâm Mâhur hindi
Daramad, introduction instrumentale dans le mode mâhur hindi, rythme 6/8.
Chant, mode mâhur hindi, rythme 6/8.
Chant non mesuré, mode mâhur hindi.
Lorsque séleva la voix du printemps, / Le monde se pénétra de sa douceur.
Dans la calme plénitude du jardin, / On entendit le chant du rossignol en amour.
Toi aussi, viens faire éclore le printemps de la vie, /
Comme le rossignol poussant son cri de liberté.
Éradiquons linjustice et loppression, / Que le vent dautomne ne pénètre plus jamais en ce jardin.
Laissons éclater notre jubilation, / Et que seule léquité règne sur lunivers. (Anonyme)
Reng, mode mâhur hindi, rythme 6/8.
Chant non mesuré, mode mâhur hindi.
Chant, mode mâhur hindi, rythme 3/8.
Chant non mesuré, modulation en shekaste-i fars.
Je suis le roi du pays de lamour / Pourtant jai enduré de grands malheurs.
Ma gloire et ma splendeur, cest la désolation, /
Les assauts de la souffrance, mes serviteurs.
Ô ciel, vieux compagnon, / Voilà longtemps que je ne te contemple plus.
Il importe peu que mon dos se courbe, / Car je serai toujours le plus avancé en âge.
On me compare à un rossignol dans le jardin de lamour / Mais ce jardin se consume au feu de lamour.
Larmes rouges, cur déchiré, montagne de douleur / Je suis cette roche aux couleurs vives et écarlates.
La vie de lamoureux déçu nest que rêves et fables. / Seul lamour partagé peut ressusciter les moribonds.
Venu au monde avec cet amour, je me suis élevé seul. / Il paraît que les fous tels que moi nexistent plus.
Depuis toujours, le soupirant se résigne aux tourments. / Moi, Vahid, je déclare quil faut être patient.
Fuzuli, je suis le gardien de ce trésor de fidélité, /
Et mes yeux sont prodigues de joyaux.
Vahid (1895-1965)
Reng, mode shekaste-i fars, rythme 6/8.
Chant non mesuré, retour en mâhur hindi, modulation en irâq.
Conclusion en mâhur hindi.
Je suis pauvre mais fortuné, ne me croyez pas malheureux, / Car lamour est une couronne au front de lhomme. (Anonyme)
Pierre Bois
Éditeur
Maison des Cultures du Monde
Collection
Inédit
numéro
W260037
Durée
68'05"
Support physique
Audio - CD
Type d'évènement
Musique
Type de captation
Enregistrement Studio
Mots-clés
nombre de pages
14