Ressource précédente
Ressource suivante

Japon. L'arbre des Tropiques, de Yukio Mishima. Japon. Spectacle

Collection

Type de document

Évènement

Titre

Japon. L'arbre des Tropiques, de Yukio Mishima. Japon. Spectacle

Date

1994-03-01

Date de fin

1994-03-31

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Théâtre

Description de la pratique

1-31 mars 1994
Traduction André Pieyre de Mandiargues avec la collaboration de Juan Shiragi (Silla), Editions Gallimard, Version abrégée par François Boulle.

Mise en scène: Eiji Mihara
Avec:
Catherine Rethi, Keisaburo (le père)
John Arnold, Ritsuko (la mère)
Laurent Hatat, Isamu (le fils)
Claire-Marie Magen, Ikuko (la fille)
Cyrille Bosc, Nobuko (la tante)
Hideichi Kanzaki, Destin

Décors : Ambroise Bovisi
Costumes : Tomoko Bovisi
Musique : Ryuichi Sakamoto
Lumière : Jean-Pierre Potvliege

Sur fond d'inceste, de parricide, une famille renfermée sur elle-même dans une grande maison sombre développe ses amours et ses haines jusqu'au paroxysme.
Le texte superbe d'une pièce que son auteur qualifia d'Electre japonaise et le désir de confronter l'art de Mishima à la sensibilité occidentale ont convaincu Eiji Mihara de monter cette oeuvre, et c'est à la manière du théâtre classique kabuki qu'il a inversé les sexes des rôles du père, de la mère et de la tante.
Coproduction Maison des Cultures du Monde, Forum Communication Europe, Théâtre Soleil Levant
Avec le concours de Japan Air Lines.
Ce projet bénéficie du parrainage du Fonds International pour la Promotion de la Culture de l'UNESCO


YUKIO MISHIMA, auteur - 1925-1970
De son vrai nom Kimitake Hiraoka, celui qui allait devenir Yukio Mishima est l'un des écrivains les plus connus du Japon contemporain.
Sa vocation littéraire se manifeste de très bonne heure : à 13 ans, il publie une nouvelle dans le journal de son école, et 3 ans plus tard, paraît sous son pseudonyme La forêt en fleurs dans la revue Bungei Bunka . Ses auteurs de prédilection sont alors Oscar Wilde, Raymond Radiguet et Jean Cocteau. Ce n'est toutefois qu'avec sa publication en 1949 de Confessions d'un masque, sorte d'autobiographie fantasmatique, que s'établit véritablement sa réputation littéraire. Ce livre a été dédié à Georges Bataille, considéré par Mishima, comme le "Nietzsche de l'érotisme". Là, il est déjà question d'homosexualité, thème récurrent, qui apparaît clairement ou en filigrane dans tous ses ouvrages.
L'oeuvre de Mishima est aussi diverse qu'abondante : essais, théâtre, romans, nouvelles, récits de voyage' Les 3 grands prix littéraires du Japon sont venus la couronner. C'est son premier roman Le pavillon d'or édité en 1956, qui lui valut la consécration internationale.
À travers tous ses travaux, Mishima expose sa conception de la sexualité, ses théories esthétiques et sa fascination pour le dépassement de soi, jusqu'à la mort. Ardent défenseur de la Tradition japonaise, et de tempérament absolu, Mishima exècre la modernité d'après-guerre et sa mollesse. C'est d'ailleurs pour prendre le parti de l'Empereur qu'il s'engage politiquement et militairement, et qu'il se donnera la mort en pratiquant le "seppuku" dans les règles (on dit injustement "hara-kiri" en Occident), le 25 novembre 1970. Il accomplit ainsi le double rituel d'amour et de mort, avec toute la dimension érotique et esthétique qu'il décrivait quelques années plus tôt dans son recueil La mort en été.
L'Arbre des Tropiques est la seule pièce de son théâtre à laquelle il conféra le nom de "Tragédie", la rattachant ainsi à la Grèce Antique, et probablement, au Cycle des Atrides, ainsi qu'à la France: c'est en effet, un fait-divers français qui inspira Mishima. On trouve, dans cette pièce une sorte de terrorisme érotique, poétique et cruel, illustré par des tentatives d'assassinat, de parricide, de matricide, par inceste et suicides. C'est la famille, mythe ou cellule sociale qui est visée, et mise en pièces dans cette oeuvre chargée comme une arme.

L'ARBRE DES TROPIQUES
D'Oedipe à Electre, Mishima nous fait pénétrer d'une manière à la fois crue et poétique dans ces grands mythes popularisés par la tragédie grecque, qui, dit-on, font l'inconscient collectif.
L'Arbre des Tropiques s'épanouit sinistrement tout au long de la tragédie de Mishima, jusqu'à rendre l'atmosphère lourde, étouffante et empoisonnée.
Ce huis clos tragique réunit les membre d'une famille qui s'entre-déchirent, à coups d'amours interdites et de haines meurtrières, laissant libre cours aux pulsions les plus violentes et les plus taboues de l'âme humaine. Sexe, crime, suicide, tous les poisons s'enchevêtrent et se ramifient comme les branches de l'Arbre de mauvais augure.

EIJI MIHARA, metteur en scène
Eiji Mihara est né à Yokohama en 1960, au Japon. Il étudie à la Faculté de Droit de l'Université Meiji à Tokyo. À temps perdu, il assiste en tant que guide-interprète à une tournée du Ballet du XXe siècle en 1982. Décidant alors de venir travailler six mois à Bruxelles auprès de Maurice Béjart, il y reste comme assistant.
Eiji Mihara est comédien-danseur dans Le Concours, 1985 (le juré japonais), Alexander,
1986 (le serviteur), Malraux, 1986, (Kyo), Leningrad, 1987 (l'homme en rouge), Patrice
Chéreau ..., 1988 (Mishima), 1789' et nous, (l'asiatique déguisé en nègre).
Il a également joué dans Cinq Nô Modernes de Yukio Mishima que Maurice Béjart a mis en scène au Théâtre du Rond-point en 1985, Le Songe d'une nuit d'été de William Shakespeare (Tisubé) mis en scène par Pierre-Jean de San Bartolomé au Festival de Vaison-la-Romaine en 1986.
Eiji Mihara a mis en scène trois pièces d'Harold Pinter dans les studios du Béjart Ballet Lausanne en août 1988 : Une sorte d'Alaska, Victoria Station et Voix de sang.
Il a fondé l'association du Théâtre Soleil Levant à Lausanne en 1990 et mis en scène la pièce d'Hisashi Inoué : Adieu Rayon d'été, au Festival de la Cité de Lausanne en juillet 1990.
Il a invité et distribué une des plus prestigieuses compagnies japonaises de théâtre : la Chinjinkai dirigée par Koichi Kimura, pour présenter Orin de Tsutomu Mizukami à Bruxelles, Auditorium 44 à Lausanne au Théâtre Municipal en octobre 1991.
Il avait déjà mis en scène L'Arbre des Tropiques de Yukio Mishima au Théâtre du Vide-Poche de Lausanne en juin 1992 et au Théâtre du Rond-point dans le cadre du festival : "Japon 93". C'est ce dernier spectacle qui est repris à la Maison des Cultures du Monde.
Il a présenté en juin 1993 à L'Arsénic de Lausanne, La Constellation, une pièce d'Hisashi Inoué (qu'il ne faut pas confondre avec Yasushi Inoué, connu en Europe avec, notamment Le Fusil de Chasse).
"Eiji Mihara a su garder la souplesse et la concentration de son monde traditionnel japonais tout en assimilant l'esthétique et la philosophie de l'Occident.
Dans le miroir de Mishima, il retrouve ce besoin de modernité qui loin de nier le passé de sa race va plus loin dans la recherche que tout ceux qui ont perdu leurs racines, puisque la Tradition est leur vie et leur mort".
MAURICE BÉJART

Intentions du metteur en scène
Faut-il toujours qu'un metteur en scène ait une "bonne" raison de monter une oeuvre plutôt qu'une autre ? Ne suffit-il pas qu'au hasard de ses lectures une émotion, une interpellation le pousse à se déterminer sur un choix qui lui parle ?
Lorsque j'ai rencontré Monsieur Khaznadar et qu'il m'a proposé de faire un spectacle sur le thème : "Surréalisme et Japon", j'ai tout de suite pensé à monter L'Arbre des Tropiques en faisant jouer des acteurs du sexe opposé à ceux des personnages adultes selon la tradition du théâtre japonais classique.
Sans travestissement artificiel toutefois mais en exaltant la part féminine de l'homme et la part masculine de la femme dans l'imaginaire des comédiens. Dans le Kabuki où ne jouent que des hommes, ceux qui incarnent des rôle féminins offrent, lorsqu'ils répètent le corps libre sans maquillage ni perruque, une vision plus belle et plus érotique qu'une fois le spectacle achevé, car transparaît alors essentiellement l'imaginaire des acteurs. Onnagata qui est le spécialiste des rôles féminins n'est ni homme, ni femme mais l'image de la femme créée par l'homme, et donc capable de représenter la vérité humaine.
Pour moi, ce qui est important dans ma mise en scène, au-delà de la forme traditionnelle du théâtre est que notre monde quotidien et actuel soit là, présent sur. la scène.
Après la belle expérience de 6 représentations au Théâtre du Rond-point, dans le cadre du festival : "Japon 93", Monsieur Khaznadar nous offre la possibilité de présenter à nouveau L'Arbre des Tropiques à la Maison des Cultures du Monde. Dans ce théâtre en particulier, je suis heureux de montrer l'éclat de la rencontre entre Orient et Occident.
EIJI MIHARA

LES PERSONNAGES
IKUKO est malade. Malade d'amour pour son frère. Malade de haine pour sa mère.
Alitée, elle sent la mort venir, et son entourage s'inquiète : les oiseaux de la cage installés près de son lit rendent l'âme les uns après les autres. Mauvais présage, pensent son frère, Isamu, sa mère, Ritsuko et la cousine de son père, Nobuko. Mais, nous savons dès la première scène que c'est Ikuko elle-même qui étrangle un à un ses compagnons ailés, se livrant à un étrange rituel, "pour prolonger sa vie", dit-elle, "en volant la leur".
ISAMU rend bien à sa s'ur l'amour ambigu et passionné qu'elle lui voue, et se tourmente de la voir ainsi dépérir. Il fait de longues promenades sur sa vieille bicyclette usée, qu'il lui dépeint comme rutilante. Il tente de ramener Ikuko à la vie, au désir de vivre, en lui contant les beautés d'une nature en réalité désolée. Faible, malheureux et manipulé, ce frère-pantin ne peut répondre au seul vrai désir de sa s'ur : assassiner leur mère.
RITSUKO connaît la haine que ses enfants lui portent, mais elle la met sur le compte d'un terrible venin qui rongerait leur esprit malade. Sa préoccupation première n'est pas là. Elle se doit, avant tout, de conserver pour son mari "ses seins de 30 ans", et de se pavaner pour lui, jour et nuit, dans des tenues provocantes et bigarrées. Ritsuko manipule, elle aussi, son fils, le séduit et le monte contre ce vieux mari fortuné, Keisaburo, dont elle souhaite hériter. Selon l'instant, elle fait la belle, la douce ou la méchante, et ourdit un complot machiavélique, pour armer le poing de son fils et voir enfin s'accomplir son dessein.
KEISABURO ne voit rien, n'entend rien. C'est un père de famille lointain, avare de son temps, de ses sentiments et de son argent. Son seul but est de préserver sa tranquillité : il veut seulement qu'on lui sourit et que son épouse soit désirable. Imbu de sa fortune et des appâts de sa femme, le pauvre est complètement aveugle de ce qui se trame sous son toit.
NOBUKO, la cousine de Keisaburo, est une veuve éplorée et inconsolable ; elle est la spectatrice de ce sombre drame. Sa raison d'être est d'assister les êtres perdus en tricotant pour eux et, quand ils disparaissent, elle va tricoter ailleurs, là où on a besoin d'elle. Elle voit tout et comprend tout, elle chante et compatit. Ce personnage joue un peu le rôle du choeur antique ou d'une vestale.
Quand les non-dits seront dits, quand les actes dépasseront la parole, quand les fantasmes les plus obscènes se réaliseront, qu'adviendra-t-il de tous ceux-là ?
L'Arbre des Tropiques fleurira-t-il en ce jardin?
Obscurcira-t-il le ciel de ses énormes fleurs écarlates, couleur de sang, couleur du mal ?

LES COMÉDIENS
CATHERINE RETHI, Keisaburo, le père.
Comédienne depuis 1962. Au théâtre, elle a travaillé à l'Odéon, chez Barrault-Renaud, avec Jean-Louis Barrault, Maurice Béjart, Roger Blin, etc. Elle a travaillé pour de nombreuses créations au TNP, dans des mises en scène de : Georges Wilson, Jacques Rosner et dans bien d'autres lieux avec, notamment : Jean Menaud, Pierre Meyrand, Raymond Gérôme, Jean-Pierre Granval, Viviane Théophilidès, Jacques Weber, Bruno Boeglin, Jean-Loup Wolf, Gabriel Garran, Marcelle Tassencourt, etc. Au cinéma, avec Bertrand Blier, Jean Delannoy, Didier Decoin, André Téchiné, Alain Comeau, Jean-Pierre Melville, Eric Rohmer, A. Alwan etc.
JOHN ARNOLD, Ritsuko, la mère.
Il est entré à l'âge de 16 ans au Théâtre du Soleil, et est comédien dans toutes les créations d'Ariane Mnouchkine de 1979 à 1984. Au théâtre, il a travaillé également avec : François Joxe, Niels Arestrup, Pierre Franck dans L'Avare de Molière avec Michel Bouquet, Jean-Claude Drouot, Maurice Attias. Au cinéma avec : Bertrand Tavernier (L627), Massio Mazzuco, Ben Lewin, Milos Forman (Valmont), Femando Solanas.
CLAIRE-MARIE MAGEN, Ikuko, la fille.
Formation : Ecole du théâtre Blanc, Ecole des comédiens de Nanterre-Amandiers. Au théâtre, elle a travaillé avec : Frédéric Klepper, Pierre Romans, Patrice Chéreau, Jean-Claude Fall, Grégoire Ingold, Philippe Martin, Yves Faure, Josane Rousseau et Françoise Barret. Au cinéma avec : Chantal Akerman (Golden eighties) et Philippe Legay (Les deux Fragonnard) et pour de nombreux courts-métrages notamment avec Martine Robert (Violette) et elle a également participé à l'écriture d'un documentaire de Laurent Roth (Modèle pour toujours).
LAURENT HATAT, Isamu, le fils.
Formation : Ecole de "la Belle de Mai", Ateliers création d'Agathe Alexis, Etudes théâtrales à Censier Paris III. Au théâtre, comédien dans les créations "Belle de Mai", dans des mises en scène de Jean-Gabriel Nordmann, Maurice Attias, Agathe Alexis, Jean-Yves Lazennec. Puis, volant de ses propres ailes, il a travaillé avec : Jean-Christian Grinevald, Jean-Loup Wolf, Olivier Py, Dominique Menu, Jorg Sticken, José Renault, Sylvain Maurice, Christian Remer. Comédien également pour les Dramatiques de France-Culture, des courts-métrages et vidéo-clips.
CYRILLE BOSC, Nobuko, la tante.
Au théâtre, il a travaillé avec Richard Demarcy, Ariane Mnouchkine, Pétrika Ionesco, Maurice Béjart, Lucian Pintilié, Jean-Louis Heckel, Catherine Muller, Eiji Mihara, Gilles Zaepfel, Alain Marty, Edgar Petitier, Christian Chessa. Il est également Co-fondateur du groupe Beaux Quartiers ainsi que du Tako Age Théâtre.
HIDEICHI KANZAKI : le destin.
Danseur et écrivain. Il a étudié la danse Kabuki avec le grand chorégraphe Kanjûrô à Tokyo, et le Jiûtamai avec Maître Hidega Kanzaki. Carrière littéraire : il a obtenu le 2ème prix pour son oeuvre La Légende du Rhin, Kabuki, interprété au Shimbashi Embudjô à Tokyo. Il a également obtenu le prix du meilleur ouvrage moderne pour : Les Dames du Clan Ashikaga. En 1991, il a publié son premier roman : L'Histoire du pont de San Francisco (Nihon-Bungeisha à Tokyo).
Remarque : son nom d'écrivain est Naomi Matsunaga.


LA PRESSE
Cauchemar presque grotesque à force d'un tragique ricanant, (presque, car la justesse du jeu y est confondante), cruel et subtil Grand-Guignol de l'âme,fruit amer des amours de la tragédie grecque et de la culture japonaise, L'arbre des Tropiques fait surgir de l'ombre les démons tapis sous l'ordre familial.
La haine y macère, bouillonne comme un raisin empoisonné dans une pénombre aux couleurs de meurtre.
(...) Eiji Mihara, continuant Mishima dans la mise en scène, joue avec les traditions théâtrales : la mère est souverainement campée par John Arnold, (il n'y a que les japonais pour faire travailler les rôles de femmes par des acteurs avec une telle précision), le père par Catherine Rethi. Remarquable exemple de théâtralisation de l'image sociale des sexes. Une vision diabolique et révulsive des rapports familiaux (qui aurait sans doute passionné Freud) où des pulsions qu'on dit 'inavouables" sont montrées sans la moindre trace d'indulgence.
Nicolas Roméas- France-Culture

(...) C'est la confrontation de ces deux cultures qui a séduit ce jeune metteur en scène. Il a choisi à la manière du théâtre Kabuki, d'inverser le sexe des rôles du père, de la mère et de la tante pour mieux mettre en lumière les visages européens des comédiens confrontés à la tradition japonaise.
Cet "arbre des tropiques" est troublant par la virulence des sentiments exprimés et par ces corps travestis selon une tradition qui nous est exotique.
Anne-Marie Alopot - Paris Première

(...) Tous sont très bons. Mais il en est un, extraordinaire, d'une beauté ambiguë, d'une force froide intériorisée tout à fait inquiétante, John Arnold. Une très grande composition. Il a fait ses classes chez Ariane Mnouchkine, présent dans tous les Shakespeare. Quant au metteur en scène, Eiji Mihara, lui, c'est chez Béjart.
Raymonde Temkine - Révolution

(...) Eiji Mihara qui met en scène a choisi de faire jouer les rôles de femmes mûres par des hommes, et pour se jouer des traditions, le rôle du père est tenu par une femme. Les adolescents échappent à cette inversion. La scénographie est précise, toujours symbolique, les acteurs excellents, et le pari est gagné.
Danielle Dumas - L'Avant-scène Théâtre

Composition musicale, arrangements

Textes

Mise en scène

Décors et costumes

Traduction-surtitrages

Origine géographique

Japon

Mots-clés

Date (année)

1994

Cote MCM

MCM_1994_JP_S1

Ressources liées

Filtrer par propriété

Titre Localisation Date Type
Saison 1994 1994