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Japon. Danses sous influence. Spectacle

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Évènement

Titre

Japon. Danses sous influence. Spectacle

Sous-titre

De la tradition du Tsukushi-maï à la création butô de Sumako Koseki, "Tzigane Japan"

Date

2001-03-06

Date de fin

2001-03-07

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Danse

Description de la pratique

6-7 mars 2001
Le Japon n'est pas un pays de culture unique comme on a souvent tendance à le cro i re, mais un pays traversé depuis l'aube de son histoire par de nom - breuses civilisations. Les missionnaires hispano-portugais qui débarquent sur les rivages japonais aux XVe et XVIe siècles apportent dans leur sillage de nou - velles connaissances techniques, scientifiques et artistiques. Après 300 ans de repli pendant l'ère d'Edo (Sakoku), l'occidentalisation explose à la fin du siè - cle dernier, suivie par l'occupation américaine après 1945. La culture japo - naise va alors entretenir avec l'Occident une relation ambiguë empreinte tout à la fois d'attirance et de rejet, dont le butô viendra témoigner.
Première partie : Tsukushi-maï, un art chorégraphique tiré de l'oubli Danse ancienne de l'île méridionale de Kyushu, le Tsukushi-maï n'a pas connu la fortune d'autres danses et théâtres dansés reconnus officiellement tels que le Bugaku (danse impériale), le Nô (protégé par le shôgun), le Kabuki ou encore le Jiuta-maï.
Les chercheurs pensent qu'en raison d'un pouvoir central oppressant, cette danse d'origine noble a été transmise pendant des siècles par des saltimbanques considérés comme des non-humains.
Voici une cinquantaine d'années, Kojusaï Nishiyamamura décide de sortir de l'oubli cet art chorégraphique longtemps ignoré et menacé de disparition. Son père, un riche notable, est un grand amateur d'art. Il prend sous sa protection un musicien devenu aveugle à la suite d'un empoisonnement. Ce musicien est l'un des derniers capables de danser le Tsukushi-maï. Âgée de neuf ans seulement, la jeune Kojusaï Nishiyamamura prend des leçons de danse avec le musicien qui ne peut pas la voir exécuter les mouvements mais qui, en entendant le son et le bruit des pas parvient pourtant à corriger ses erreurs.
On retrouve dans le Tsukushi-maï des traces de la Route de la Soie maritime, que ce soient des pas que l'on ne trouve pas dans d'autres danses japonaises et qui viennent probablement des îles de l'Asie du sud-est, ou l'usage du luth sha - misen, héritier du sanxien chinois. Certains spécialistes ont même décelé une influence européenne dans certaines attitudes, certains sauts, qui n'ont pas cours dans la chorégraphie traditionnelle japonaise, mais évoquent en revanche les danses de la Renaissance.
Le Tsukushi-maï comprend deux genres distincts : le Kan-maï et le Kugutsu-maï. Le Kan-maï est dansé lors des rituels shintoïstes. Quelle que soit l'import a n c e du public qui assiste à la performance, le danseur doit se concentrer exclusivement sur le fait que sa danse est une offrande à Dieu. C'est pourquoi il commence par exprimer sa gratitude devant l'autel, tournant ainsi le dos au public.

Le Kugutsu-maï est au contraire une danse de divertissement, parfois pleine d'humour, qui raconte une histoire, emprunte les traits d'un animal ou ironise sur un gouvernant.
D'autres pièces de Tsukushi-maï viennent se placer entre ces deux genres, telles la danse qui se déroule à l'extérieur du sanctuaire, ou encore celle qui a lieu dans les maisons pour bénir l'assistance.
1. Koryu Shiki Genji
Danse de cérémonie pour l'accueil des navires chinois, inspirée des danses de cour.
par Satujo Mizokuchi et Mayuju Baba.
2. Kumo-no-ue (Kan-maï)
Le serviteur d'un homme honorable est envoyé en mission. À son retour, il apprend que son maître est mort. Il danse son chagrin.
par Muratoshi Nishiyamamura.
3. Chikubu-shima
Un homme et une femme vont se recueillir au temple de Chikubu, sur le lac de Biwako. Ils racontent l'origine de Benzaiten, qui est vénérée dans ce temple.
Puis ils se dévoilent. L'on découvre alors que la femme est Benzaiten ellemême, et l'homme, le dieu dragon de Biwako.
par Tsunatoshi Nishiyamamura et Michiko Iwata.
4. Kyushu Tsurigane-gusa (Kugutsu-maï)
À l'occasion de l'installation d'une nouvelle cloche, une jeune fille doit être sacrifiée. Les lamentations déchirantes de sa mère convainquent les organisateurs d'annuler le sacrifice et de rendre la cloche.
par Kojusaï Nishiyamamura, fondatrice de l'Ecole Nishiyamamura, et Tsunatoshi Nishiyamamura.

Shizu Watanabe, chant et cithare koto
Michiko Iwata, chant et luth shamisen

Deuxième partie : Tzigane Japan, création Butô de Sumako Koseki
L'origine du mot butô est associée à la danse des paysans dans le culte shinto. La situation du Japon des années cinquante a placé ce mot dans un nouveau contexte, marqué d'une part par une réaction violente à l'occidentalisation et à la suppression de la mémoire du corps, de l'irrationnel, et sous l'influence d'autre part des courants mondiaux tels que les happenings, les mouvements underground et de la pensée européenne, notamment française
(Genet, Bataille, Artaud et le Théâtre de la cruauté).
Ainsi naît le butô sous l'impulsion de Kazuo Ohno et de Tatsumi Hijikata.
Au son de musiques hybrides, la danse se déroule a contrario lente et saccadée, le corps souvent nu, exposé dans des postures de douleur qui rappellent les tragédies d'Hiroshima et de Nagasaki. La gestuelle évoque à la fois le nouveau-né et l'agonisant, le blessé et celui qui retrouve la lumière. Depuis plusieurs années, le genre a explosé en de multiples tendances et révélé maints artistes. Après des études de psychologie et une formation de butô à Tokyo, la danseuse et chorégraphe Sumako Koseki traverse l'Europe. Ses expériences en Europe, au Festival de Nancy, au Festival de Palerme, ses collaborations avec Grotowski, Eugenio Barba, Philippe Adrien, Adel Hakim, Bernard Noël et nombre d'autres artistes vont marquer son art.
C'est ainsi que, partageant son temps entre Tokyo et Paris, elle se forge un style personnel, bâti sur le butô qu'elle définit comme "la danse qui veut toucher l'au-delà" et nourri de ses expériences diverses et cosmopolites.
Tzigane Japan est né d'une réflexion personnelle sur la particularité et l'universalité de l'art de son pays, ainsi que sur les notions de tradition et de contemporanéité. l'oeuvre traverse, en tableaux de plusieurs couleurs, les saisons de la vie tout en témoignant l'attirance qu'exerce la musique tzigane sur cette artiste nomade.
Tzigane Japan, inspiré d'un Air Bohémien de Pablo Sarasate.
1. "Noir" - Départ ou Retour'
2. "Blanc" - Source ou la Blancheur qui subit'
3. "Rouge" - Tzigane Japan
4. "(un autre) Blanc" - (une autre) Blancheur, (un autre) Départ'

Le Festival de l'Imaginaire remercie Sumako Koseki pour sa prospection du Tsukushi-maï.

Composition musicale, arrangements

Chorégraphie

Origine géographique

Japon

Mots-clés

Date (année)

2001

Cote MCM

MCM_2001_JP_S1

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Titre Localisation Date Type
Japon. Danses sous influence. Vidéos Japon 2001-03-06 Vidéo numérique
Japon. Création de danse butô de Sumako Koseki, "Tzigane Japan". Photos Japon 2001-03-06 Photo numérique
Japon. Danse de la tradition du Tsukushi-maï. Photos Japon 2001-03-06 Photo numérique
Titre Localisation Date Type
5e Festival de l'Imaginaire 2001