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Taïwan. Musique de l'ensemble Bei Kouan et marionnettes à fils de Taiwan. Spectacle

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Évènement

Titre

Taïwan. Musique de l'ensemble Bei Kouan et marionnettes à fils de Taiwan. Spectacle

Date

1987-03-02

Date de fin

1987-03-08

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Marionnettes, théâtre d’ombres

Description de la pratique

2-8 mars 1987.
Pour la première fois
Seize marionnettistes et musiciens arrivent du village de Tou Cheng à Taïwan pour présenter une double expression très originale.

Musique de Bei-Kouan
Le Nan-Kouan (ou musique du sud), de la province de Fukian s'introduit à Taïwan au cours des derniers siècles. Le Bei-Kouan (ou musique du nord) arrive également dans l'île avant 1911.
Le Bei-Kouan se définit comme un genre musical qui appartient à plusieurs théâtres populaires locaux, le Luan-Tan et à plusieurs théâtres lyriques et littéraires (sous la dynastie Ching 1644-1911); le Gun-Chu.
Deux écoles principales constituent la Luan Tan: le Fu-Lu (mode qui se révèle emphatique dramatique et souvent triste) et Hsi-Pi (mode qui se caractérise par une vivacité et une certaine gaité)
L'école Fu-Lu, dont la création est attribuée au seigneur du Ch'in Ouest, possède le Yehu (vièle à deux cordes métalliques et à caisse de résonance en noix de coco) comme instrument mélodique principal (accordé en sol-ré).
Introduite ultérieurement à Taïwan, l'école Hsi-Pi, création du commandant en chef Tian-Du considère la Chinghu comme son instrument mélodique privilégié (petite vièle à deux cordes de soie, accordées en la-mi, et à caisse de résonance en bambou).
Au cours de sa pérégrination du nord vers le sud, la musique de Bei-Kouan s'est enrichie de mélodies locales populaires mais aussi de pièces lyriques diverses.
Les textes des chants se composent essentiellement de vers de sept ou dix pieds rimés avec des ajouts de syllabes dépourvues de signification.
L'ensemble instrumental comprend:
-Tan P'i-Ku (tambour à une peau)
-T'ung-Ku (tambour à deux peaux)
-Niao-Pa (cymbales)
-Ta-Lo (grand gong)
-Hsiao-Lo (petit gong)
et les instruments mélodiques:
-Yehu
-Chinghu
-San-hsieu (luth à trois cordes)
-Yue-Ch'in (luth en forme de lune)
-Ti (flûte traversière)

Le rythme de chaque mode correspond à des besoins spécifiques; par exemple: dans l'école Fu-Lu, le Yin-Tiao ou le mode féminin accompagne les scènes de fuite, les poursuites, les cauchemars etc'
Le répertoire de l'école Fu-Lu dispose de vingt-quatre livrets complets, celui de l'école Hsi-Pi de trente-six. Aujourd'hui, les spécialistes relèvent environ deux cents pièces appartenant au théâtre de Bei-Kouan .
Les rôles se répartissent en deux grandes catégories:
1. Les six dominants:
Lao-Sheng, homme âgé
Tahua, premier visage peint
Cheng Tan, premier rôle féminin
San-Hua, troisième rôle féminin ou clown
Shao-Sheng, jeune lettré
Shao-Tan, jeune homme
2. Les six subordonnés
Kong Mo, vieillard
Lao-Tan, femme âgée
Fu-Sheng, deuxième rôle masculin
Erhua, deuxième rôle féminin
Hua-Tan, jeune femme subalterne
Hu-Nin, clown secondaire.

Les chants et les dialogues sont en Guan-Hua "langue officielle" et dialecte de Hunan parlé avec l'accent du sud de la province de Fukian. Seul le clown parle le dialecte du lieu où se déroule l'oeuvre. Pour chanter comme pour parler, les femmes et le jeune lettré utilisent la voix de fausset.
Le répertoire du Bei-Kouan, abondant, recèle aujourd'hui une centaine de morceaux importants dont chacun possède un usage spécifique, par exemple: "Quand un empereur commence une guerre", "pour l'entrée des Premiers Ministres", "Pour l'arrivée des Princes", "Pour évoquer les brigands célèbres", "Pour fustiger les petits voleurs", "Pour louer les généraux alliés" etc'
Autrefois, presque chaque localité de Taïwan possédait une association Bei-Kouan. Il n'existe aujourd'hui qu'un nombre limité d'ensembles professionnels, mais plus d'une centaine d'amateurs se sentent encore capables d'interpréter des pièces de théâtre et des 'uvres lyriques alors qu'une trentaine d'autres se contentent de jouer de la musique à l'occasion de fêtes populaires et religieuses.
L'ensemble présenté ici, le Tong-Lan, fondé, il y a environ cent quarante ans est basé dans le district de Yi-Lan et fonctionne surtout avec la troupe de marionnettes à fils de Xin-Fu-Xian, mais il accompagne aussi d'autres types de théâtres très florissants dans la région. Le siège de l'ensemble Tong-Lan se situe à côté du temple principal. S'il joue pour des fêtes profanes, son activité reste essentiellement liée aux activités religieuses. Chaque année, le sixième jour du premier mois lunaire, l'ensemble joue pour la "Fête d'accueil des Juges Célestes" et pour le dieu, patron de la ville, en rassemblant dans les rues plusieurs centaines de participants et en créant une grande animation. Le vingtième jour de la sixième lune, il fête l'anniversaire de Confucius et du Seigneur de Ch'in Ouest, créateur de l'école Fu-Lu, en une sorte de grand rituel théâtrale.

Marionnettes Xin-Fu-Xian
L'empereur Minghuong (712-756) écrivit un jour un poème où il mentionna l'existence des "marionnettes suspendues par des fils de soie". Depuis ce jour de la dynastie Tang (VII-Xe siècle), ce type de marionnettes porte le nom de marionnettes à fils qu'on lève".
Les marionnettes proviennent de la province de Fukian et au cours des âges s'adaptent aux répertoires locaux. Elles s'installent an particulier dans les trois districts de la région de Nanyang; Yi-Lan, Luo-Tong et Suao dans le nord-est.
Dès la dynastie Ching (1644-1911) la région riche en activités culturelles devient le berceau de nombreux théâtres.
Les marionnettes ont à peu près cinquante centimètres de hauteur; elles sont sculptées dans des bois durs, peintes et vêtues de magnifiques robes de brocart de soie. Elles possèdent des bras et des mains articulés ainsi que des jambes aux pieds lestés de semelles épaisses et sonores. Elles sont manipulées à l'aide d'un minimum de huit fils, les poupées les plus complexes en comprenant une quarantaine.
Celles-ci sont capables d'exécuter presque tous les mouvements d'un acteur.
Le marionnettiste manipule les personnages, à vue, derrière un rideau qui laisse apparaître sa tête et ses bras, les pieds des poupées reposant sur le sol. Les mouvements au sol, très compliqués d'exécution, révèlent la qualité du marionnettiste, en particulier au cours de l'allure de la marche.
Le marionnettiste chante et conte lui-même mais se fait accompagner par un ensemble de musiciens du type Bei-Kouan, (ici l'ensemble Tong-Lan).
La troupe Xin-Fu-Xian, compte parmi les plus connues de Taïwan. L'acteur-directeur, le maître Lin Zan-Cheng né en 1917 à Yi-Lan, déjà fils de maître marionnettiste a fait un apprentissage complet aux côtés de son père et par son père.
Il commence par être percussionniste (tambours et gongs) puis apprend le chant et complète son savoir par la manipulation. Au cours de tournées très dures au travers des régions montagneuses du pays, où il faut porter les caisses de marionnettes et d'instruments à dos d'homme, l'enfant couche dans les haltes à côté de son père qui lui apprend les répertoires au long des nuits.
Les 'uvres que présente la troupe Xin-Fu-Xian possèdent trois tendances: classique, pédagogique et sacrée.
Les pièces classiques basées sur une narration historique, au nombre de soixante-dix, comprennent des oeuvres très connues telles que "La piété filiale", "La troisième entrée dans la cour impériale", "Le tournoi littéraire de Lio", "La précieuse lanterne du Lotus" '
Pour les fêtes sociales, comme les anniversaires de seigneurs ou les mariages, les pièces doivent apporter de bons augures. La troupe se déplace alors dans les maisons où les ouvres à caractère bénéfique sont demandées. Elles évitent les sujets dramatiques ou tragiques et répondent plutôt à une vocation éducative. "Les pêches d'immortalité", "la naissance de Kuo Tzu-i" '
Au temps jadis (et jusqu'à ces dernières décennies) il y avait souvent à Taïwan des catastrophes en série (incendies, épidémies, éboulement de mines ') la population refluait vers les temples. Aussi les communautés religieuses, poussant la hiérarchie ecclésiastique, réclamaient-elles des spectacles spéciaux destinés à exorciser les mauvais esprits.
Les marionnettes, étant par essence des esprits elles-mêmes, et magiques, faisaient ainsi l'objet d'invitations fréquentes et la troupe Xin-Fu-Xian, comme les autres, orienta la plus grande partie de son répertoire vers les 'uvres à caractère sacré, destinées à être jouées dans les temples, telles que "Les huit grands immortels", "Les huit petits immortels", "Les trois anges"'
C'est une des raisons pour laquelle la troupe développa largement sa tendance mystique et fut reconnue à Taïwan pour son efficacité dans ce domaine.
Texte rédigé avec la collaboration du Dr. Cheng Shui-Cheng

PROGRAMME
Musique de Bei Kouan
1. Yu Chi-Lin
Le Kilin de Jade (le Kilin est un animal fabuleux) Pièce caractéristique correspondant à l'ouverture de chaque fête populaire, procession, marche ou invitation théâtrale.
2. Tiao Chung-Kui
Danse du dieu-patron des marionnettes à fils et première partie d'un prélude du taoïsme. Selon la croyance populaire, le temple, la salle du culte et le lieu de spectacle sont remplis d'esprits malfaisants. La première partie du rituel ou du programme consiste donc à purifier les lieux en invitant le dieu-patron Chung-Kui, un des huit grands immortels à en chasser les esprits errants et les fantômes.
3. Adieu à la dame Chin-Nian
Le prince Chao Kuang-Yin, fondateur de la dynastie des Song, fait connaissance, dans son adolescence, de la jeune Chao Chin-Nian. Comme ils portent tous les deux le même nom de famille, ils ne peuvent pas se marier. Ils scellent alors une alliance de fraternité. Malgré le nom de frère qu'elle donne au prince, la jeune fille tombe amoureuse de lui. Le chant ici se déroule sur le chemin du retour au pays natal et Chao Chin-Nian, sur le point de se séparer du prince, va essayer par tous les moyens, y compris la taquinerie de lui faire comprendre ses sentiments, mais celui-ci reste insensible.
4.Chao Kuang-Yin Chu Ching
Chao Kuang-Yin quitte la capitale. Le prince Chao Kuang-Yin avant de partir au combat inspecte son camp militaire de la capitale. Il appelle, un par un, ses généraux et ses chefs d'état-major.

Marionnettes (spectacles en alternance)
3, 5, 7 mars
L'empereur Lui Pei Accompagne le départ du stratège Hsu Shu
Au début de la période des Trois Royaumes Combattants (220-280), le premier stratège de l'empereur démissionne de son haut grade pour sauver la vie de sa mère retenue en otage par Chao De-Wei. Il s'apprête à abandonner la cour pour retourner tristement dans sa ville natale. L'empereur Lui Pei, accompagné de ses frères d'alliance, les grands généraux en habits d'apparat, vient prendre congé de son stratège et l'accompagne jusqu'au seuil du palais. Ce dernier, très ému par la fidélité et l'amitié sincère de l'empereur, lui prodigue les derniers conseils: inviter Kong Ming l'homme le plus intelligent de l'empire pour prendre le poste et lui succéder.

4, 6, 8 mars
Tao Hua-Niu tau Chow-Kong
La lutte entre Fleur de Pêcher et Chow-Kong
Selon la mythologie chinoise, Tao Hua-Niu et Chow-Kong respectivement déesse-serpent et dieu-tortue de la communauté céleste règlent leurs démêlés. Un jour Chow-Kong descend, sans permission sur terre et se métamorphose en diseur de bonne aventure pour semer le désordre.
Dépêchée par l'Empereur de Jade, Tao Hua-Niu se métamorphose en jeune fille pour arrêter ses méfaits. La pièce décrit les luttes et combats magiques de ces dieux immortels eu sein de l'humanité. A la fin, le coupable puni retourne au ciel et la justice triomphe.

Bouddha reçoit le disciple Sang-Tsai

Liste des artistes.
Lin Tsan Cheng
Lin Chi-Chang
Lin Lian-Fa
Chen Rung-Hua
Huang Kuen-Shuh
Lin Yen-Ling
Lin You-Chih
Lin Chao-Chin
Lin Chih-Ying
Wang Li-Jia
You Lu Jen-Ai
Liu Mao-Sheng

Origine géographique

Taïwan

Mots-clés

Date (année)

1987

Cote MCM

MCM_1987_TW_S1

Auteur val

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Taïwans du village de Tou Cheng. Musique Bei Kouan. Marionnettes Xin Fu Chuan. Affiche Taïwan 1987-03-02 Affiche
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Saison 1987 1987