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Taïwan. Païwan, sculptures sur bois. Exposition

Collection

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Évènement

Titre

Taïwan. Païwan, sculptures sur bois. Exposition

Date

1989-10-11

Date de fin

1989-12-10

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Exposition

Description de la pratique

11 octobre au 10 décembre 1989.
Les sculptures sur bois des aborigènes Païwan, témoins d'un art inconnu, quittent pour la première fois leur île natale pour Paris. Cette exposition permet de découvrir la culture et la religion d'un des dix dernières tribus de Taïwan mais constitue en même temps une approche d'un art contemporain, troublant par sa force. A l'occasion de cette exposition un ouvrage de 80 pages couleur est réalisé.
Collection de Hsu Ying-Chou, Taïpei.

D'où viennent les Païwan?
Dotés d'un système social basé sur le culte des ancêtres, les classes d'âge et les pratiques chamanistes, les Païwan vivent dans les montagnes du Sud de Taïwan depuis des siècles. Depuis leur arrivée sur l'île, bien avant celle des Chinois, ces peuples austronésiens et malayo-polynésiens se sont dispersés en plusieurs groupes, chacun se confinant à son petit territoire y développant des particularismes dans l'expression artistique. Leur style d'expression plastique a évolué considérablement depuis ses origines même si les éléments de base restent les mêmes. L'art Païwan se caractérise par une structure bi-dimentionnell., Les dix motifs principaux que l'on retrouve aussi dans d'autres zones du Pacifique sont:
les personnages accroupis, les personnages en forme de grenouille, les personnages avec des jointures aux articulations, les personnages aux membres joints, les personnages en série verticale, les animaux coupés en deux et reliés par le front, les personnages tirant la langue, les têtes humaines avec corps de serpent, les personnages humains à trois têtes et surtout le motif du Serpent-aux-Cent-Pas.

A Taïwan, le portrait des ancêtres soutient le toit de la maison.
Les effigies des ancêtres sculptés sur les piliers de la maison des hommes ont été réalisées au début du siècle. Pourquoi les Païwan ont-ils choisi la maison des hommes pour y placer ces sculptures? D'après une tradition orale, une femme chamane fit un rêve dans lequel lui apparaissait les ancêtres revenus pour protéger leurs descendants. Depuis lors les sculptures ont été réalisées. La maison des hommes a été choisie car elle joue le rôle d'un centre où se déroulent les principales cérémonies du village, comme la fête annuelle de la récolte du millet, les rites de passage de l'adolescence à l'age adulte, les sacrifices de chasseurs de têtes et les rites de chasse.
Cette maison fonctionne comme un temple. Entre les banquettes encastrées le long des murs gauche et droit s'élèvent huit piliers de bois (quatre de chaque côté) sculptés. Deux autres piliers font face à la cheminée centrale, soit dix piliers au total.

Caractéristiques de ces sculptures
Piliers, poutres ancestrales, panneaux muraux, frise de linteaux d'avant-toit'
Tous les personnages sont représentés avec un ornement de tête en forme de couronne composée d'herbes et de plumes de l'aigle-serpent.
Les nobles portent une coiffure tressée en motif de serpent. Le port de la coiffe de plumes d'aigle-serpent plantées verticalement est réservée au chef de lignage, au descendant direct d'un chef de lignage, à un chasseur de têtes, aux femmes vertueuses de la famille d'un chef. Les hommes du peuple ne sont pas autorisés à construire une maison des ancêtres ou à posséder des représentations sculptées des ancêtres.
Les yeux, la bouche, les seins, le nombril et les articulations des figures humaines, ainsi que la ceinture des chefs sont souvent incrustés de coquillages blancs qui soulignent leur importance. Le motif de Serpent-aux-Cent-Pas est très répandu chez les Païwan. Les motifs de la peau du dos et du ventre du serpent sont soigneusement observés et incorporés dans une série de dessins géométriques. Les Païwan considèrent le serpent comme leur ancêtre et ne le tuent jamais.
Les sculptures représentent des personnages du sexe féminin ou masculin, personnages sacrés, dotés d'une grande autorité car ils ont par exemple agrandi les terres de la tribu et accompli de nombreux actes dignes d'éloges, pour lesquels les descendants des dernières générations leur vouent un culte. Les sculptures les plus grandes et les plus travaillées sont taillées dans le pilier principal de la maison, là où réside l'esprit des ancêtres.
D'autres motifs glorifient les exploits d'un courageux chasseur de têtes et évoquent la célébration d'un retour triomphal après la bataille, dans laquelle les têtes tranchées de l'ennemi sont mêlées à la fête et aux libations.
Certaines frises sont peintes avec des pigments variés obtenus à partir de substances végétales ou de minéraux.
Il s'agit d'un art monumental, destiné à des édifices communautaires aux vastes proportions, ainsi, certains piliers mesurent plus de 4 mètres de haut et des linteaux d'avant-toit ont 8 mètres de longueur.

Objets usuels des Rukai, des Païwan et des Puyuma.
Les Rukaï et les Puyuma appartiennent à la famille des Païwan mais font partie de système tribaux différents.
La culture reflétée par les objets est inséparable de la stratification sociale. Les divers objets d'usage quotidien sont en même temps des indices de la classe sociale et les motifs décoratifs qui les ornent donnent des indications sur le rang et la fonction de l'individu qui les utilise. On retrouve au somment de la hiérarchie, les motifs d'êtres humains et de serpents qui apparaissent sur des objets en bois, des textiles, des broderies et même des peintures. Ils sont des symboles de la noblesse et les objets décorés de cette manière ne peuvent pas appartenir à des gens du peuple.

Quelques exemples des nombreux objets exposés:
-Instruments pour noix de bétel.
La mastication des noix de bétel, un passe-temps favori des Païwan constitue un élément indispensable des cérémonies nuptiales et d'autres fêtes rituelles. La noix est écrasée dans un mortier et additionnée de chaux. Enveloppée dans une feuille de poivrier-bétel, elle est introduite dans la bouche. Les instruments consistent en boîtes, hachoirs, ciseaux, tenailles.
-Coupes à vin à cavités doubles
Les Païwan ont l'habitude de boire un alcool appelée vaua qui provient du millet fermenté. Les coupes ont une anse double et des cavités doubles ou triples réunis en un seul ensemble. Les décorations des coupes indiquent le rang des utilisateurs: chefs de lignage primaire, secondaire ou tertiaire.
-L'épée
L'épée des Païwan n'est pas seulement une arme, elle joue aussi un rôle important dans la vie quotidienne. Il existe deux sortes d'épées: l'une est celle utilisée dans la vie courante, l'autre est l'épée de cérémonie. L'épée de cérémonie portée à l'occasion des rites ou des visites solennelles, est à la fois, un ornement corporel supplémentaire et un signe de prestige. La poignée et el fourreau sont taillés dans des morceaux de bois d'une seule pièce et leurs motifs décoratifs illustrent une série de thèmes qui reviennent régulièrement: personnages humains, têtes humaines, motifs de serpents, d'animaux. Les motifs sont parfois parsemés de petits clous de bronze ou d'aluminium.
-L'épée de cérémonie de chasseurs de têtes.
La poignée est incrustée de fil d'argent, de clous d'argent, et de boutons de coquillage qui forment des têtes humaines, les motifs du soleil et des fleurs. Cette épée ne se porte qu'aux cérémonies de la chasse aux têtes. La pratique de la chasse aux têtes, qui était étroitement liée à des rites agricoles, interdite sous la dynastie Ch'ing a aujourd'hui disparu.
-Couteaux rituels
Le chamane l'utilise pour couper et distribuer les feuilles de mûrier sur lesquelles sont déposées les offrandes, pour couper les os et d'autres offrandes sacrificielles. La décoration du manche de bois se compose d'un motif superficiellement gravé, formé d'une hachure en diagonale entrecoupée à intervalles réguliers de lignes horizontales.
-Cuillères
Les cuillères d'utilisation courantes sont habituellement en bois et parfois peintes en rouge et noir. Tout le dos de la cuillère et le manche sont décorés de motifs géométriques avec une bordure en zigzag.
-Pipes à tabac
Les Païwan ont été initiés au tabac par les immigrants chinois de Taïwan. Le fourneau de pipe est habituellement en bois sculpté et le tuyau est formé d'une tige en bambou. Comme les pipes sont des objets favoris que leur propriétaire garde contament sur lui, les Païwan les taillent et les décorent avec le plus grand soin. Les pipes appartiennent aux nobles sont décorées de bronze et d'argent.

Textes

Traduction-surtitrages

Contributeurs

Origine géographique

Taïwan

Mots-clés

Date (année)

1989

Cote MCM

MCM_1989_TW_E1

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Titre Localisation Date Type
Taïwan. Paiwan, sculpture sur bois. Art des Aborigènes de Taïwan. Affiche Taïwan 1989-10-11 Affiche