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Taïwan. Opéra classique Kun qu. Le Pavillon aux Pivoines. Spectacle

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Évènement

Titre

Taïwan. Opéra classique Kun qu. Le Pavillon aux Pivoines. Spectacle

Sous-titre

Troupe Lan Ting

Date

1994-11-08

Date de fin

1994-11-13

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Théâtre

Description de la pratique

8-13 novembre 1994
Le Kun qu est l'opéra par excellence de la dynastie des Ming. Il naquit et se développa principalement dans le sud de la Chine, à Suzhou au nord de Shanghaï, où il reçut le nom de Kun qu ("airs de Kun") d'après le nom de la petite localité d'où son créateur était originaire. Avec le Kun qu l'opéra chinois acquiert ses lettres de noblesse grâce au développement de l'accompagnement orchestral et aux efforts qui sont apportés dans l'écriture des textes et des livrets. Les lettrés qui, jusqu'alors méprisaient le théâtre qu'ils jugeaient comme une forme fruste et grossière, découvrent là un art qui peut satisfaire leur goût délicat et se prêtent volontiers à la composition de livrets originaux ou d'adaptations de grand romans classiques. De nos jours, si le Kun qu a été largement supplanté par l'opéra de Pékin, il conserve néanmoins l'image d'un théâtre classique très apprécié dans les milieux cultuvés pour son raffinement musical, littéraire et gestuel. Point d'histoires picaresques, point de violences physiques ni de grands combats comme dans l'opéra de Pékin, mais au contraire l'expression de sentiments nobles et élevés suscités par les arts et le spectacle d'une nature disciplinée et raffinée.

Les interprètes
Hua Wen-yi a été formée dans la classe de Kun qu de l'Académie d'Opéra de Shanghaï. Dès les années soixante sa grâce, la douceur moelleuse de sa voix, la subtilité de ses gestes lui valurent un succès si considérable qu'on la surnomma la "petite Lei Lan-fang" (d'après le nom d'un des plus fameux acteurs chinois spécialisé dans les rôles féminins) et elle obtint le titre de "Première Dame de l'opéra Kun". Elle reçut par ailleurs de nombreux prix décernés par le ministère de la Culture de la République Populaire de Chine, le Festival de Shanghaï, de la télévision chinoise et, en 1986, elle obtint la plus haute distinction jamais décernée à un acteur: le Prix du Bouton de Fleur de Prunier. Elle dirigea par ailleurs l'Opéra de Shanghaï. En 1989, elle émigra aux Etats-Unis avant de venir s'établir à Taïwan.
Kao Hui-lan est l'une des plus grandes actrices taïwanaises. Spécialisée dans les rôles de jeune premier xiao sheng, elle incarne son personnage avec une grande intelligence. Elle a reçu de nombreux prix décernés par le Ministère de la Défense (elle fut pendant un temps membre de la troupe des Forces de l'Air) et le Ministère de l'Education de la République de Chine. Membre fondateur du New Generation Theater et de la Taiwan Drama Company elle est également directrice de la Troupe Lan Ting d'Opéra Chinois.
Née d'un partenariat entre des professionnels du théâtre chinois et des étoiles de l'opéra chinois, la Troupe Lan Ting fut créée dans le but de préserver l'essence de l'opéra chinois tout en y insufflant de nouvelles idées créatives. Le résultat en est une succession de chefs-d'oeuvre qui trouvent tout naturellement leur place dans l'environnement culturel de la Chine contemporaine.

Le Pavillon aux Pivoines (Diapo-textes en français disponibles dans le programme)

Scène 1: Un songe dans le jardin
C'est le printemps. Tu Li-niang, jeune fille de bonne famille, et sa suivante Chun-hsiang décident d'aller se promener dans le jardin qui borde la résidence du préfet de Na-an. La vue du jardin en pleine floraison la rend anxieuse et oppressée. "Le ciel nous offre des heures séduisantes et des spectacles charmants, mais où sont les coeurs capables de s'en réjouir?" La solitude lui pèse.
Un peu lasse, elle va se reposer dans un petit pavillon bordé d'une balustrade de pivoines tandis que sa suivante prépare du thé. Elle s'endort.
En songe lui apparaît alors un beau jeune homme. Une branche de saule à la main, il lui déclare sa flamme. Il s'appelle Liu Meng-mei. Ensemble, ils retournent dans le jardin et après qu'elle a dégrafé son col et desserré sa ceinture, ils se couchent ensemble à l'ombre d'un prunier.
Comme le soir tombe, la suivante revient et réveille sa maîtresse.

Scène 2: À la poursuite d'un rêve
Jour après jour, Tu Li-niang part à la poursuite de son rêve. Elle retourne parfois dans le jardin mais n'y trouve plus trace de son amant. Peu à peu elle sombre dans la mélancolie.
Lorsque le scène commence, six mois se sont écoulés. C'est l'automne. Elle est couchée, malade, dans sa chambre solitaire. Elle demande à sa suivante de lui apporter son portrait qu'elle a peint au lendemain du jour où elle a fait ce rêve merveilleux. Depuis, son visage s'est amaigri. Au-dessus du portrait, elle inscrit quelques lignes: "Un jour, l'union avec le courtisan de la lune sera célébrée sous les branches du prunier ou du saule." Puis elle demande à sa suivante, si elle vient à mourir, qu'on l'enterre sous le prunier et que l'on dissimule le portrait sous un monticule de rochers.

Scène 3: Le jugement de l'âme
Aux enfers. Le Juge Hu et ses gardes-démons surveillent les âmes qui passent de vie à trépas. Ayant avisé une âme errante, ils l'arrêtent. C'est Tu Li-niang qui cherche son amant. Apitoyé, le Juge Hu lui annonce que si le jeune homme déterre son corps avant que trois années soient écoulées, elle reviendra à la vie et l'épousera.

Scène 4: On retrouve le portrait
C'est aujourd'hui le troisième anniversaire de la mort de Tu Li-niang. Dans le jardin négligé et envahi par les mauvaises herbes, sa suivante vient sur la tombe déposer les branches de prunier et de saule qu'elle aimait tant.
Pendant ce temps, un jeune lettré convalescent se repose dans le pavillon. Cest Liu Meng-mei. Alors qu'il se promène dans le jardin, il découvre au pied du monticule de rochers un rouleau de papier. Le prenant pour un portrait de la Boddhisatva Kuan Yin, il l'emporte dans sa chambre.

Scène 5: On convoque l'esprit
Profitant de la nuit, il dispose le portrait bien en évidence et allume des bâtons d'encens. Mais comme il l'examine, il constate qu'il manque la feuille de lotus qui accompagne les représentations de Kuan Yin. Sa demandant qui peut être la jeune fille de ce portrait, il lit les quelques lignes inscrites par Tu Li-niang. Ce poème lui rappelle alors le songe qu'il fit trois ans auparavant et dont il ne se remit jamais tout à fait. S'adressant au portrait, voilà qu'il s'aperçoit que la jeune fille bouge et lui parle. Elle lui révèle qu'elle est morte et que s'il veut la revoir il doit aller ouvrir sa tombe avant que le coq n'est chanté trois fois.

Scène 6: Le retour à la vie
Par un froid matin d'hiver, le jeune homme creuse la terre. Mais il est surpris par son hôte aui veut informer les autorités de cette profanation de sépulture. Il n'en a cure car les trois années annoncées par le Juge des Enfers sont écoulées. Le coq a déjà chanté deux fois et à la troisième il sera trop tard. Enfin, il ramène la jeune femme à la vie et les voici réunis.

"Rares sont ceux qui partagent une si grande passion. Rares sont les coeurs si ardents. Rien au monde ne compte plus qu'un amour sincère. La pureté de leurs âmes les a changés en phénix. Le Pavillon aux Pivoines chérit ce couple gracieux qui devra sa félicité au rêve printanier d'un coucou.

Contributeurs

Origine géographique

Taïwan

Mots-clés

Date (année)

1994

Cote MCM

MCM_1994_TW_S4

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Titre Localisation Date Type
Taïwan. Opéra classique Kun qu. Le Pavillon aux Pivoines, par la troupe Lan Ting. Photos Taïwan 1994-11-08 Photo numérique
Titre Localisation Date Type
Saison 1994 1994