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Taiwan. Opéra de Pékin. Adieu, ma concubine. Le bracelet de jade. L'auberge du quiproquo. Spectacle

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Évènement

Titre

Taiwan. Opéra de Pékin. Adieu, ma concubine. Le bracelet de jade. L'auberge du quiproquo. Spectacle

Date

1999-03-15

Date de fin

1999-03-21

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Théâtre

Description de la pratique

15 au 21 mars 1999
avec Li Bao-chun et la troupe du Nouvel Opéra Chinois de Taipei, spectacle surtitré en français
avec le concours du Centre culturel et d'information de Taipei à Paris

LI BAO-CHUN est de retour. Après son triomphe au théâtre du Rond-Point avec Le roi des singes et l'Histoire de Lin Chung en 1994, il nous présente Adieu ma concubine, chef d''uvre rendu célèbre par l'acteur légendaire Mei Lan-Fang. Li Bao-chun a hérité de son grand-père, ancien compagnon de Mei Lan-Fang, tous les détails des techniques de jeu et de la mise en scène telle qu'elle avait été réalisée par ce dernier. Au même programme, deux pièces brèves et pleines d'humour : Le bracelet de jade et L'auberge du quiproquo.
Li Bao-chun est né en 1950 ' année du Tigre ' dans une famille d'acteurs réputés.
Son grand-père, Li Chia-chun, était à la fin de la dynastie Qing l'un des Cinq Acteurs Tatsu. Son père, Li Shao-chun, fut tout à la fois acteur, auteur, metteur en scène, directeur de l'Académie Chinoise d'Opéra de Pékin et sa mère, Hou Yu-lan, fut en son temps l'une des Quatre Pièces de Jade. Tout comme son père, Li Baochun s'est spécialisé dans les rôles de laosheng (homme âgé et barbu) et de wusheng (héros guerrier).
Il commence sa formation à l'âge de neuf ans et, l'année suivante, il entre à l'Ecole de l'Opéra de Pékin où il demeure jusqu'à l'âge de dix-huit ans. Victime de la Révolution Culturelle, sa famille est chassée de sa maison ; son père est condamné à deux années de prison pour attitude réactionnaire et le jeune Li Bao-chun est envoyé dans une ferme pour subir une rééducation par le travail. Malgré les travaux auxquels il est astreint, Li Bao-chun continue néanmoins sa formation.
Lorsqu'ils sont tous les deux libérés, son père est un homme brisé. Il passe des heures assis sans dire un mot. Li Bao-chun parvient cependant à lui redonner le goût de vivre en lui demandant de lui transmettre le répertoire familial. Affaibli par l'âge et par ses années de prison, Li Shao-chun passera ses dernières années à écrire des scénarios et faire travailler les chanteurs de l'Académie d'Opéra de Pékin. Quant à Li Bao-chun, il entame une carrière couronnée de succès. Sa grâce, son adresse acrobatique et la richesse de son timbre vocal lui permettent d'incarner les grands rôles du répertoire et on l'autorise à tourner à l'étranger.
Dans les années 80, il se produit régulièrement en Grande-Bretagne, en France, aux Etats-Unis où il donne également des master classes. Parti aux Etats-Unis en 1985, il s'établit huit ans plus tard à Taiwan où il fonde sa troupe .

L'OPÉRA DE PÉKIN
La naissance de l'opéra chinois remonte au XIIIe siècle, époque de la fondationde la dynastie des Yuan (1280-1368) par les envahisseurs mongols. Selon certaines sources, la haine du conquérant favorise le développement de la chanson satirique, du conte, du roman et du théâtre ; selon d'autres, la présence des Mongols facilite l'éclosion d'un genre littéraire facilement accessible aux Barbares. Ces deux explications ne sont d'ailleurs pas contradictoires. De plus, depuis les Tang et les Song, il existait un courant littéraire proche de l'art du conteur dont les 'uvres n'attendaient plus qu'une distribution, comme cela se faisait déjà dans les textes de scène bouddhiques.
Sous le nom de yuanqu, apparaissent donc des pièces qui mêlent le dialogue, le chant et la musique avec les jeux de scène, mimiques, danses et acrobaties issus des spectacles publics de variétés dont la tradition était déjà très ancienne.
À l'avènement de la dynastie Ming (1368-1644), le yuanqu est supplanté par la forme théâtrale de l'école du Sud, le kunqu, au style plus raffiné et plus littéraire.
Ce dernier dominera la scène chinoise jusqu'au XIXe siècle.
L'association en 1828 de deux troupes originaires du Hubei et de l'Anhui, et installées définitivement à Pékin, aboutit à la naissance d'un nouveau style théâtral qui remporte un succès immédiat auprès du public pékinois. Par ailleurs, une grave crise politique ayant précipité le déclin du kunqu, déjà quelque peu négligé par les lettrés alors plus férus de littérature, l'opéra de Pékin ou kungju se met à rayonner aux quatre coins de l'Empire.
L'opéra de Pékin renoue avec la tradition du yuanqu en s'autorisant des scènes de violence et de combats jusqu'alors proscrites dans le kunqu. Donnant lieu à un véritable travail de mise en scène et d'acrobatie elles font les délices du public et assureront à l'opéra de Pékin sa réputation internationale.
Les troupes se produisent dans la rue, montées sur des estrades de fortune, chez des particuliers ou encore dans les maisons de thé dont plusieurs abdiqueront d'ailleurs leur vocation première pour devenir des théâtres permanents.
Jusqu'à la chute de l'Empire en 1911, tous les rôles y compris les rôles féminins sont tenus par des hommes. Dans ce registre, Mei Lan-Fang, né à la fin du siècle dernier occupe une place de premier plan tant comme auteur et créateur de costumes que comme acteur. Et lorsqu'après la chute de l'Empire en 1911, les femmes sont enfin admises sur les planches et qu'en 1928 est créée la première troupe mixte, l'art de Mei Lan-Fang sert de modèle à la plupart des actrices.
L'absence de décors et une grande modération dans l'usage des accessoires montrent combien l'opéra chinois a su préserver l'esprit d'une tradition autrefois itinérante.

Le code gestuel ou liang xiang, auquel doit se plier l'acteur pour exprimer les nuances de caractère et les sentiments de son personnage est particulièrement complexe. Ce code règle les expressions de son visage, ses mouvements de manches, les positions de ses doigts et ses pas. Outre son rôle signifiant, ce code gestuel contribue grandement à l'esthétique visuelle de l'opéra chinois. Les acteurs de l'opéra chinois ont repris aux danseurs d'autrefois les longues manches ondoyantes faites d'un morceau de soie blanche et légère cousue sur la manche du costume et en ont fait un élément caractéristique du langage scénique.
Pour indiquer à l'orchestre qu'il va commencer à chanter, l'acteur déplace son bras avec majesté, puis d'un mouvement de poignet, il soulève cette manche pour la faire retomber en arrière.
Le langage des doigts est un des plus élaborés qui soient et dans son genre il atteint la même précision, la même perfection que les mudra indiens. On compte sept figures de base dont la dernière, le "doigt pointé" revêt à elle seule une trentaine de variantes.
En ce qui concerne la démarche, les femmes se déplacent à petits pas serrés, les pieds parallèles et rapprochés ; les vieilles femmes marchent d'un pas plus lent, plus large et un peu tremblant. Dans la démarche masculine, le pied est posé très en avant et l'on laisse apparaître la semelle de la chaussure lorsque l'on veut faire preuve de distinction.

LA VOIX
L'opéra chinois distingue deux manières de poser la voix, tant pour les récitatifs que pour le chant. La voix de fausset est réservée aux personnages féminins jeunes et mûrs ' héritage sans doute de l'époque où ces rôles étaient tenus par des hommes ' et aux rôles de jeunes gens xiaosheng. Pour ces derniers, l'exercice est particulièrement difficile car l'acteur doit restituer la voix brisée d'un adolescent qui mue. La voix naturelle est utilisée dans les rôles masculins et dans celui de vieille femme.
Les récitatifs sont déclamés dans un style emphatique qui, grâce aux intonations de la langue ' le chinois est une langue à tons ' et à l'accentuation de certains mots, met en relief les sentiments et l'humeur du personnage.

L'ACCOMPAGNEMENT MUSICAL
L'orchestre traditionnel se distingue par son effectif très réduit. Les musiciens prennent place sur le côté de la scène d'où ils observent le jeu des acteurs. Les instruments à percussion jouent un rôle prédominant, marquant la mesure, ponctuant la voix et les gestes des acteurs. Le tambour plat ou danpigu marque la mesure et souligne les déclamations et les chants. C'est lui qui dirige l'orchestre après avoir reçu le signal de l'acteur. Le tambour tangu était autrefois utilisé dans l'armée chinoise pour annoncer le début des combats. On l'entend surtout dans les pièces à caractère militaire, saluant l'entrée des généraux et des guerriers. Le petit gong xiaoluo accompagne l'entrée et la sortie des personnages importants.
Le grand gong daluo accompagne les mouvements des personnages héroïques et sert aussi à marquer les sentiments forts : anxiété, tourment, emportement' Les cymbales bo accompagnent l'entrée des personnages au tempérament fort et aux sentiments violents.
Les airs chantés, qui puisent dans un vaste corpus de mélodies-types, sont accompagnés par les instruments à cordes : vièles huqin, luth piriforme pipa, luth à manche long sanxian et luth en forme de lune yueqin.

RÔLES ET PERSONNAGES
L'opéra de Pékin comprend quatre types de rôles :
- Le sheng, principal rôle masculin, comprend les rôles d'homme âgé reconnaissable à sa barbe (laosheng), d'adolescent ou de jeune premier (xiaosheng), enfin de guerrier spécialisé dans les acrobaties (wusheng).
- Les rôles féminins dan sont au nombre de cinq : le qingyi, femme vertueuse d'âge mur ; le huadan, coquette ; le guimendan, jeune fille demeurant encore chez ses parents ; le wudan, femme intrépide voire guerrière ; le laodan, vieille femme.
- Le jing ou "visage peint" peut être aussi bien un bandit qu'un juge ou un général. Le choix des couleurs de son maquillage exprime avec précision l'état d'humeur ou le grade du personnage. Le caractère du jing, toujours violent et exalté, s'exprime parfaitement dans les scènes de violence et dans les combats.
- Le chou ou bouffon est reconnaissable au disque blanc peint sur ses yeux et son nez. Dans les rôles bienfaisants ce peut être un personnage facétieux et excentrique ou bien franchement stupide, dans les rôles malfaisants il peut s'avérer carrément méchant.

LE MAQUILLAGE
L'opéra chinois a élevé la technique du maquillage au rang d'art. Plus que tout autre composant du rôle, il permet de reconnaître dès son entrée en scène les nuances d'un personnage. On distingue deux types de "visages" : les visages poudrés et les visages peints. Les visages poudrés sont les plus courants. Yeux cernés de noir, sourcils étendus d'un trait rejoignant la racine des cheveux, lèvres rouge vif, moins marquées cependant chez les vieillards et les hommes d'âge mûr.
Mais c'est dans les visages peints que l'art du maquillage en Chine confine à la démesure. Chez les jing et, à un moindre degré, chez les chou, le maquillage aboutit à un véritable remodelage du visage de l'acteur, à l'élaboration d'un masque vivant qui représente à lui seul le raccourci symbolique du personnage.
Le trait dominant du caractère est exprimé par une couleur principale et nuancé par des couleurs secondaires et par le dessin.
Le rouge correspond à la loyauté et à la raison, c'est la couleur des héros. Le violet, considéré comme une sous-catégorie du rouge, signale les mêmes qualités mais atténuées.
Le blanc est signe de ruse, de caractère complexe. Utilisé seul, il désigne le traître.
Le noir , au contraire, est utilisé pour les personnages droits et honnêtes et, combiné à d'autres couleurs, indique diverses sortes de caractères loyaux mais rudes.
Le bleu est la couleur des personnages courageux, arrogants voire féroces.
Le jaune associe à ces caractères l'intelligence.
Le marron est la couleur des esprits malfaisants et des tempéraments instables.
L'or et l'argent sont celles des êtres surnaturels.

LE COSTUME
Si le maquillage met l'accent sur le caractère psychologique et moral du personnage, le costume applique les mêmes principes à son statut social. Le port de la robe chez les hommes est le signe d'une condition sociale élevée, fonctionnaires civils, lettrés de haut rang et officiers en tenue de cérémonie. Au combat, la robe est remplacée par une longue armure dont le travail de broderie rappelle cependant la robe. Au contraire, les gens du peuple ne portent qu'une veste et un pantalon.
La classification des couleurs de robes permet d'affiner le grade ou la fonction du personnage : on reconnaît un empereur à la couleur jaune, un haut dignitaire au rouge, un haut fonctionnaire au violet, au vert ou au bleu foncé. Enfin le costume est souvent agrémenté de manches extrêmement longues qui jouent un rôle très important dans la gestuelle des acteurs.

ADIEU, MA CONCUBINE
Le campement militaire du général Hsiang Yu est encerclé par les armées ennemies. Une partie de ses soldats a déserté, une autre s'est enrôlée chez l'ennemi.
Il sait que la fin est proche et tente de convaincre sa concubine You de partir et de sauver sa vie. Mais celle-ci préfère la mort à la séparation.

LE BRACELET DE JADE
Marivaudage autour d'un bracelet de jade entre un jeune lettré et une belle et pauvre orpheline.

L'AUBERGE DU QUIPROQUO
Victime d'une machination, le général Jiao-Tsan a été banni. Le général Hen Tang-hui a reçu ordre de le protéger discrètement pendant son exil. Alors que Jiao-Tsan est déjà en route, flanqué de deux gardes aux sombres desseins, Hen Tang-hui part le rejoindre.
Le soir, Jiao et ses gardes arrivent dans une auberge et s'installent pour la nuit. La femme de l'aubergiste suspecte les gardes de vouloir assassiner Jiao. Peu après, Hen arrive à son tour et questionne l'aubergiste. Méfiant, celui-ci fait l'ignorant.
Finalement, dans le noir, une bagarre généralisée se déclare, et seule l'arrivée d'une lanterne permettra de réunir les deux amis.

Acteurs
Li Bao-chun
Chen Yuan-cheng
Chen Mei-lan
Chiu Yu-hsun
Liu Hsi-jung
Chen Chin-ho
Hsieh Kuan-sheng
Lee Chai-chi
Chang Chi-ming
Wang Ih-chiao
Chao Yen-chiang
Lei Kuo-hsing
Liu Yu-chang
Chou Chang-yu
Peng Cheng-yio
Lee Chia-hsin
Chang Chi-hua
Pong Wei-chun
Lee Ching-ni
Huang Yu-lin
Chiang Yen-ting
Lu Chia-ling
Chang Cheng-chen
Accessoiristes et costumiers
Lee Kai
Pan Chin-hui
Yu Chun-chia
Instruments à cordes
Sun Li-yen
Chiang Chung-ying
Wang Wen-tsai
Chang Feng-yueh
Huang Yu-huei
Instruments à percussion
Yang Tsai-hsi
Chu Chien-chih
Sun Lien-chiao
Wu Chen-han
Administration et technique
Ku Huai-chun
Liu Chih-lung
Huang Yi-yi
Wang Yu-lan
Kuo Wen-fen
Jen Hui-ling
Song Jeng-hong


Adieu, ma Concubine!
La concubine You chante:
A la suite de mon roi sur les champs de bataille,
J'endure depuis des ans et le froid et le vent
Et je hais, oui je hais les Chin méprisables
Qui oppriment sans fin le peuple et le tourmentent.

Hsiang Yu chante:
J'ai beau avoir sous mes ordres les meilleurs des guerriers,
Que faire contre un ennemi en tout lieux embusqué?
Il me paraît plus sage que mes braves rentrent au camp.

Ecuyer:
Sa Majesté!

La concubine You:
Sire!

Hsiang Yu chante:
Cette guerre n'est pour vous qu'une source d'effroi.

La concubine You:
Sire, quelle fut aujourd'hui l'issue de la bataille?

Hsiang Yu:
Même avec les meilleurs des guerriers, nous sommes trop peu nombreux pour pouvoir l'emporter. Le Ciel veut ma perte. Mon art de la guerre n'est pas en cause.

La concubine:
Vaincre et être vaincu, quoi de plus normal pour un guerrier? Inutile de vous tourmenter! J'ai fait préparer du vin qui dissipera vos soucis.

Hsiang Yu:
Pour moi, tu te donnes trop de peine.

La concubine:
Apporte le vin!

Suivante:
Tout de suite!

Hsiang Yu chantant:
Ce jour de défaîte ruine mon coeur.

La concubine chantant:
Ô mon roi, cessez de vous tourmenter!

Hsiang Yu chantant:
Comment resister à un ennemi de toutes parts embusqués?

La concubine chantant:
Patientez en attendant de l'aide!

Hsiang Yu chantant:
Même ce nectar ne parvient pas à dissiper ma peine.

La concubine
chantant: Perdre et gagner est le sort de tous les guerriers
parlant: Je vous vois harassé. Que ne vous reposez-vous dans votre tente?

Hsiang Yu:
Soit mais qu'il ne t'arrive rien!

La concubine:
Soyez sans crainte!
Retire-toi!

Femme soldat:
A vos ordres!

La concubine:
Pendant que le roi enivré se repose en sa tente, je vais faire quelques pas au grand air.
chantant:
Pendant que le roi dort profondément en sa tente,
Quelques pas dissiperont ma peine.
Là, devant le camp, je vais aller.
Au-dessus de moi luit une lune de jade.

Gardes (en coulisses):
Malheur!

Soldats Han:
Dans l'attente de leur enfant, du matin au soir,
Le père et la mère esseulés regardent la porte.

Garde A:
Compagnons, avez-vous entendu?

Gardes:
Quoi donc?

Garde A:
Ce chant entonné par l'ennemi qui nous encercle n'est-il pas un air de notre pays? Assurément, Liu Bang pour s'emparer de Chu a recruté des gens de notre pays, ce qui explique pourquoi ils chantent les mêmes airs que nous.

Garde B:
Sans doute, et alors?

Garde C:
Nous sommes cernés et ne comptons plus que sur les renforts de l'armée de Chu. Mais si Liu Bang s'est emparé de Chu, jamais ils n'arriveront jusqu'à nous.

Garde D:
Si vous voulez mon avis, nous ferions mieux de filer et de rentrer au pays.

Garde A:
Foutaises! Notre roi mène son armée d'une main de fer. Et si quelqu'un se permettait un écart, ça risquerait de barder. Continuons plutôt notre garde!

Gardes:
Allons-y!

La concubine:
Terrible propos que ceux de ses soldats! Ils suffit que tardent les renforts qour qu'il songe à déserter. Ô mon roi, je crains que ta gloire ne soit passée!

Soldats Han (en coulisses) chantant un chant de Chu:
Nos jardins et champs tombent en friche,
Pour qui, pour quoi sommes-nous soldats?

La concubine:
Bizarre! Comment se fait-il que l'ennemi chante un air de Chu? Il faut que j'en informe le roi. '
Sire, réveillez-vous!

Hsiang Yu:
Mon épée!

La concubine:
C'est moi, votre concubine!

Hsiang Yu:
Pourquoi cet effroi?

La concubine:
Je me promenais lorsque j'ai entendu l'ennemi, dans son camp, chanter des airs de Chu. Je na sais pas ce que cela veut dire.

Hsiang Yu:
Je vais écoouter cela.

Soldats Han (chantant en coulisses):
Sur le champ de bataille tombent les héros,
Après dix ans de guerre, combien en reviendront?

Hsiang Yu:
Ces chants de Chu qui de tous côtés retentissent m'indiquent que Liu Bang aura déjà conquis Chu. Mon heure de gloire est bien passée!

La concubine:
Certes la chance n'a pas été favorable aux plus vaillants des guerriers, mais c'est là chose ordinaire. Attendez qu'arrivent les renforts pour vous mesurer à l'ennemi et l'on verra qui l'emportera.

Hsiang Yu:
Ma tendre concubine, quand je pense à toutes ces années où le sort des armes m'a toujours été favorable, et que je me retrouve maintenant prisonnier de ce Liu Bang, Sans vivres et sans renforts ' Mon armée est défaite. Comment oserais-je retourner dans mon pays? Ma tendre concubine, il vaut mieux que ce jour nous nous séparions.
chantant:
plus de dix années de tendresse et d'amour,
Et soudain, en ce jour, il faut nous séparer.

La concubine:
Mon roi, en ce lieu protégé de monts et de rochers, il n'est pas aisé de pénétrer. Attendons ensemble une occasion de rompre l'encerclement. Il n'est pas trop tard.

Hsiang Yu:
Aah!

La concubine:
Buvons encore un peu de vin!

Hsiang Yu:
Si tu le souhaites ' qu'il en soit ainsi!

La concubine:
A votre santé!

Hsiang Yu chantant:
Je peux soulever des montagnes,
Mais quand tourne la chance,
L'impuissance me terrasse et
Toi, ma concubine, tu endures la malheur

La concubine:
Vous chantez si bien cette chanson triste que les larmes m'en viennent.
Me permettez-vous de chanter de danser afin de dissiper cette tristesse.

Hsiang Yu:
Je t'en prie.

La concubine:
Je me sens honteuse.
chantant:
Buvez, mon roi, pendant que je chante
Et dissipe vos soucis de ma danse.
Les Han honnis s'emparent du pays,
Mais partout des braves se soulèvent.
Je na saurais croire les histoires d'antan,
Victoire ou écrasement ne surviennent pas en un instant.
Buvons d'un coeur serein.

Hsiang Yu:
Ah, ah ah!

Ecuyer:
Sire, des cavaliers ennemis attaquent de tous côtés.

Hsiang Yu:
Lancez une contre-attaque! Ah, ma conculine, l'ennemi nous assaille de toutes parts. Viens avec moi, je t'arracherai à cet encerclement.

La concubine:
Ô mon roi, comment pourrais-je accepter de vous causer tant de souci?
Prêtez-moi votre épée. En m'ôtant la vie, elle allègera la vôtre.


Hsiang Yu:
Mais ' Non, je ne saurais le permettre.

La concubine:
Ô mon roi!
chantant et pleurant à la fois:
L'armée Han nous a envahis
Autour de nous, le chant de Chu retentit.
Alors que la fin de tout espoir s'annonce
Comment pourrais-je survivre à mon roi?

Hsiang Yu:
Non, non!

La concubine:
Sire, les soldats Han pénètrent dans le camp.

Hsiang Yu:
Je vais voir cela.

Elle se suicide.

Origine géographique

Taïwan

Mots-clés

Date (année)

1999

Cote MCM

MCM_1999_TW_S1

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Taiwan. Opéra de Pékin. Adieu, ma concubine. Le bracelet de jade. L'auberge du quiproquo. Photos Taïwan 1999-03-15 Photo numérique
Titre Localisation Date Type
3e Festival de l'Imaginaire 1999