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Algérie. Le Raï dans tous ses états ou l'anthologie du Raï. Spectacle

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Évènement

Titre

Algérie. Le Raï dans tous ses états ou l'anthologie du Raï. Spectacle

Date

1986-02-17

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

17 février 1986
Le Raï, musique aux racines anciennes, sort du ghetto au début des années 80 pour occuper le devant de la scène algérienne.
Phénomène musical mais également social et culturel, il part à la conquête de millions d'amateurs. Enfant de la musique et du chant bédouin Melhûn, il n'en a gardé ni les instruments originels (Gasba et Guellal), ni les poèmes chantés, ni même le dépouillement de la phrase musicale.
Loin du raffinement de la musique arabo-andalouse, le voici qui déborde des mariages et des cabarets pour envahir les ondes et bientôt les antennes.
Au début des années 50 et pendant 20 ans, la poésie chantée bédouine, religieuse ou profane fut le fait exclusif des chiukh (pl. de cheikh), alors que le Raï fut principalement l'apanage des femmes qui devaient lui fournir le label qu'il continue d'assumer.
A la fois chanteuse et courtisane, elle n'est ni fille, ni s'ur, ni cousine, ni tante de personne. La plus célèbre d'entre elles est sans conteste Remitti El Relizania (du sobriquet Remitti issu du français 'Remettez-moi ça', et une ville d'adoption, Relizane).
Puis vint la période où les cheikhat étant épuisées et où les sonorités des instruments traditionnels devenant inaudibles aux oreilles assourdies par la musique disco dont les échos avaient fini par traverser la Méditerranée, surgissent la trompette et le saxophone de Bellemou, un musicien issu d'un orphéon municipal.
Ses cuivres et son association avec le chanteur Bouteldja ouvrent la voie du pop-raï des années 80, confusément attendu par les jeunes comme alternative au cha'abi à la mode dans les années 60. Enfin, on leur offre une identité musicale, une langue qui soit la leur et des rythmes qui électrisent les corps.
Après les chiukh et les cheikhat (litt. les vieux et les vieilles), voici donc les chebab (les jeunes) dont le chef de file d'alors, Cheb Khaled, assurera au raï sa renommée internationale.

LES MEDAHATS: Les Medahats ou celles qui font des louanges, sous-entendu du prophète, ouvriront le grand concert Raï. La présence de cette forme religieuse et traditionnelle dans cette soirée n'est pas fortuite car c'est dans cette musique et ce chant que le Raï a puisé ses sources d'inspiration musicale et vocale. Avec les Medahats, nous remontons aux racines, aux origines du Raï.

CHEICKHA REMITTI
Impossible Remitti ! Personnage de légende, outrageusement brodée d'or, cette dame est une symphonie inachevée. Un monument hanté, un saint maudit qu'on ne visite que la nuit, un n'ud gordien, une contradiction historique.
Que n'est-elle pas Remitti ? Entre un passé qui ne lui appartient déjà plus et un présent qu'elle consomme avidement, elle palpe sa présence au son de sa voix.
C'est une femme qui probablement parce qu'elle a le mieux intériorisé la douleur du peuple algérien, l'a ensuite crachée sans fioritures, sans ménagements, sans indulgence et aussi - c'est peut-être cela qu'on lui pardonne le moins ' sans retenue.
Remitti, c'est le point géométrique. de l'art concevable et des réflexes paillards.
Grivoise, profonde, sensible, rebelle, elle est salvatrice de sa propre culture pour avoir été teigneuse, pour son enfance de bergère chétive et pour tous les troubadours du monde.
C'est 'une chanteuse pour nocturnes', comme elle se définit elle-même.

BELKACEM BOUTELDJA et MESSAOUD BELLEMOU
Dans les années 65, une voix nouvelle d'un adolescent nommé Bouteldja Belkacem enchantait les quartiers populaires de la périphérie d'Oran où venaient s'échouer les vagues incessantes de l'exode rural.
Cet auditoire fraîchement urbanisé, tiraillé entre les tentations faciles de la ville et la nostalgie de la terre délaissée, se reconnaissait dans les chansons émouvantes de Kacimo.
Sa voix perdant de son innocence à l'âge adulte, il se place iusqu'en 1975 sous la houlette du virtuose trompettiste, Massaoud Bellemou, dont l'itinéraire musical remonte aux années 50, quand il jouait dans les bals les airs dansants, en vogue à l'époque. Il imposa dans les années 70 la trompette indolente qui bouscula la cérémoniale 'ghaïta'.
En vieux routiers, Bellemou et Bouteldja ouvrirent une voie royale pour le Raï des chebs et chabates d'aujourd'hui, devenant leurs initiateurs à tous.

AMARNA
Nom emprunté à l'une des trois grandes familles qui composaient la tribu des Béni Ameur, AMARNA est fondé par des musiciens transfuges du groupe Raina Raï (dont le guitariste Attar Lotfi), avec le souci de développer une musique Raï tendant à la synthèse de l'ancien et du nouveau.
Ainsi, à partir d'une vieille chanson du folklore oranais telle que "Ya Zina", le groupe apporte quelques retouches au texte initial, perfectionne les harmonies et fait un travail de construction rythmique tout à fait nouveau.
Si les Chabs oranais du pop-Raï tels que Khaled ou Saharaoui se sont attachés à développer une 'poésie' Raï contemporaine, AMARNA souhaite innover au niveau d'une musique spécifiquement Raï, aussi vivante que celle des Chabs, mais plus savante et plus riche.
Comme pour prouver que le Raï est né à Bel Abbès, ainsi qu'il est dit dans 'Ya
Zina'. F. P.-P.

CHAB KHALED
Insaisissable, contradictoire, ambigu, Khaled est incontestablement le roi des Chabs, fondateur d'un style, d'un genre musical : le pop-raï.
Depuis 10 ans, il alimente les rumeurs. Jeté à 14 ans sur le marché de la musique par un marchand prophétique, il est aujourd'hui la voix la plus vendue d'Algérie.
La plus chère aussi. Une voix en or, puissante et envoûtante, que beaucoup lui envient. Les éditeurs le traquent pour obtenir l'exclusivité de ses enregistrements. Les musiciens parmi les meilleurs lui promettent un avenir glorieux, si seulement il voulait se discipliner'
Depuis 10 ans, il charme et enchante des milliers de personnes de ses litanies.
Plus populaire aujourd'hui que jamais, demain il sera encore le premier.
A n'en pas douter, c'est un sorcier. Mais il ne s'agit que de magie'

En vente le soir du concert.
'LE RAÏ DANS TOUS SES ETATS' un disque édité à l'occasion du concert par l'Office Riadh El Feth et la Maison des Cultures du Monde.

Origine géographique

Algérie

Mots-clés

Date (année)

1986

Cote MCM

MCM_1986_DZ_S3

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Titre Localisation Date Type
Algérie. Le Raï dans tous ses états ou l'anthologie du Raï. Affiche Algérie 1986-02-17 Affiche
Algérie. Le Raï dans tous ses états ou l'anthologie du Raï. Affiche Algérie 1986-02-17 Affiche
Titre Localisation Date Type
Saison 1986 1986