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Liban. Zajal, poésie populaire chantée. Spectacle

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Évènement

Titre

Liban. Zajal, poésie populaire chantée. Spectacle

Sous-titre

par les chanteurs de Kfarmatta, Djebel Lubnan Youssef Mosleh, Talal al-Gharib, Issam al-Dib, Rachid al-Dib, Wahib al-Dib

Date

1992-03-12

Date de fin

1992-03-15

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

Zajal, poésie populaire chantée par les chanteurs de Kfarmatta, Djebel Lubnan Youssef Mosleh, Talal al-Gharib, Issam al-Dib, Rachid al-Dib, Wahib al-Dib
du 12 au 15 mars 1992
Avec le concours de l'Association Française d'Action Artistique

Le zajal libanais
Qu'elles soient savantes ou populaires, les formes poétiques arabes ont ceci de commun qu'elles sont indissociables de la musique. Ces chants sont généralement exécutés pour le plaisir, lors de veillées passées dans la maison ou, si le temps le permet, sous un arbre du jardin. Les convives s'asseyent en tailleur, débouchent une bouteille d'arak, l'anisette locale, se roulent une cigarette ou allument leurs narghilés. Puis l'un des chanteurs entonne un chant long, reprenant souffle et inspiration entre chaque vers, tandis que les auditeurs expriment leur émotion à grand renfort d'exclamations. Parfois, ils reprennent en choeur le dernier vers d'un couplet ou un refrain. Souvent, le soliste est relayé par un second, qui apporte une autre couleur, un autre timbre de voix, d'autres formes d'ornements. Pendant ce temps, le premier chanteur fume tranquillement une cigarette, en sirotant son verre d'arak. Peu à peu, la soirée s'anime, les chants deviennent plus vifs, plus rapides. L'alcool aidant, l'enthousiasme illumine les visages, fait vibrer les moustaches en croc. Un musicien embouche sa clarinette double (mejwez) et joue une mélodie accompagnée par le rythme de la derbakke, tandis que les autres se lèvent et dansent une virile debke ou une danse des sabres.
Le zajal se distingue de la poésie classique par l'usage de l'arabe dialectal et un système métrique quantitatif (nombre de syllabes par vers) qui n'a rien à voir avec le mètre classique 'aruz (fondé sur l'alternance de syllabes brèves et longues). Les vers se regroupent en distiques ou en quatrains. Les formes poétiques du zajal se regroupent en deux catégories principales : le chant long et le chant syllabique.
Le chant long, non rythmé, exprime la nostalgie, l'amour, le mal du pays ; la voix y prend toute son ampleur, se développant en longues volutes ornementales.
Le genre principal est la 'atâbâ. La 'atâbâ ("reproches amicaux") est dans sa forme pure un chant d'amitié et de nostalgie que les poètes populaires libanais ont également adapte au chant d'amour. De rythme complètement libre, la 'atâbâ commence généralement par une sorte d'appel clame sur une note assez haute et qui introduit le poème. La mîjânâ est un chant rythmique qui peut être intégré dans le corps d'une 'atâbâ pour servir de refrain.
Le mawwal se caractérise par l'absence de strophes est une mélodie riche en vocalises qui s'inspire davantage de la musique savante que de la musique populaire.
La ma'annâ est un chant d'amour long et nostalgique dont le dernier couplet est généralement repris en refrain par le choeur.
Le chant syllabique est composé de vers courts et scandés alternant avec un refrain. Il est souvent destiné à accompagner la danse debke. Les deux chants syllabiques principaux au Liban sont le qarrâdî et le mwashshah. Ils se composent de plusieurs quatrains de vers de sept syllabes et chantent les amours de la campagne et la nostalgie du village libanais. La mélodie, assez simple, s'appuie sur un rythme vif et scande par les claquements de mains et le jeu de la derbakke.
Entre ces deux extrêmes, l'on peut trouver des formes mélangées comme le 'abu zelûf, chant montagnard célébrant les amours rustiques.
Exemple de 'atâbâ w-mîjânâ :
Mîjânâ ô mîjânâ ô mîjânâ
Damas est un paradis et nous a fait perdre la tête.

O vous qui sortez passer l'été hors de la ville,
Nous ne pouvons plus endurer votre amour.
Ne croyez pas que quelqu'un d'autre soit amoureux
Tâtez les coeurs, ils vous diront qui je suis.

Je m'assoirai à côté de la vallée à la grotte
Et je verrai de mes yeux l'eau couler avec force.
O amis, vos chevaux ne se sont pas encore mis à courir
Ils sont paresseux et mornes autour des tentes.

Mîjânâ ô mîjânâ ô mîjânâ
Pour moi la 'atâbâ est comme une nourriture de chaque instant.
(')

Exemple de ma'annâ :
O ingrate des nuits pures,
Toi qui par ton départ as coupé le nerf de l'amitié
Si tu voyais ce que la séparation a fait de ton amant,
Jamais plus ta paupière ne goûterait au sommeil.

Mon Dieu m'a donné une langue qui jamais ne s'est distraite
Du souvenir de Leyla autant qu'il peut en témoigner.
Si l'on m'obligeait à prier tout le mois de jeûne
Je prierais Dieu un seul jour, et le reste serait pour elle.
(')

d'après Simon Jargy, La poésie populaire chantée du Moyen Orient, Paris, Mouton, 1970

Les musiciens de Kfarmatta, s'ils ont acquis une certaine cé1ébrité à 1'échelle de leur région, sont avant tout des agriculteurs et des éleveurs. Le chant est pour eux une activité de loisirs à laquelle ils se livrent pour leur plaisir et celui de leurs parents et amis.

Contributeurs

Origine géographique

Liban

Mots-clés

Date (année)

1992

Cote MCM

MCM_1992_LB_S1

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