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Liban. "Les Bonnes", d'après Jean Genet. Spectacle

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Évènement

Titre

Liban. "Les Bonnes", d'après Jean Genet. Spectacle

Date

1996-03-18

Date de fin

1996-03-24

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Théâtre

Description de la pratique

18-24 mars (relâche le mercredi 20)
Une adaptation et une mise en scène qui matérialisent la passion et la violence latentes du texte. Une interprétation de la douleur de l'individu dans ses rapports avec l'autorité.
D'après Jean Genet
Traduction arabe de Hanan Kassab Hassan
Adaptation et mise en scène de Jawad Al Assadi
Avec Randa Asmar, Claire, Julia Kassar, Solange et Renée Dick, Madame
Décors de Ghazi Kahwagi
Costumes de Louloua Abdel Baki
Lumières de Jawad Al Assadi
Production Théâtre de Beyrouth
Spectacle en langue arabe surtitré en français.
"Attiré par les gens qui sont dans la détresse autant physique que morale", Assadi a voulu mettre en exergue le sentiment de défaite écrasante et d'accoutumance à l'avilissement. Son adaptation des Bonnes (à partir de la traduction arabe de Hanan Kassab Hassan) va dans le sens de ce qui le tourmente et l'habite. Les dialogues sont découpés, les répliques raccourcies, plus rapides et plus nerveuses. Il s'agit toujours de deux bonnes qui aiment et haïssent à la fois leur patronne. Mais c'est aussi une histoire d'oppression, de marginalisation et de mort. Une célébration de la mort auréolée. La mise en scène d'Assadi fait ressortir la violence latente du texte, violence extériorisée et matérialisée dans chaque mouvement, chaque geste.
Excès d'amour, excès de haine. Ecrasées par la passion, les bonnes n'agissent plus, elles réagissent Leur violence ne peut s'exprimer que contre elles-mêmes, faute de pouvoir se déverser sur leur patronne. Sous la haine du semblable se tapit la haine de l'oppresseur. Assadi évoque l'oppression, la corruption, et le pouvoir qui ferme les yeux. La référence politique est claire. Le décor est un huis clos, des placards en arc de cercle, des battants qui évoquent des portes qui n'en sont pas. Une véritable prison.

JAWAD AL ASSADI, metteur en scène
Originaire de la ville de Kerbala en Irak, ville du martyre par excellence, Jawad Al Assadi est issu d'un milieu chiite. Il assistait dans son enfance aux cérémonies de l'Ashoura (commémoration du martyre de Hussein, petit-fils du prophète). Son père l'envoyait avec ses frères se raser la tête, puis leur faisait faire de longues djellabas noires qu'ils portaient pendant un mois en signe de deuil ainsi que le veut la coutume. Ensuite ils allaient sur le parvis de la mosquée assister aux rituels et cérémonies commémoratives de la tragédie de Hussein dans toute leur violence sanguinaire. Cette période de sa vie a fortement marqué Jawad Al Assadi : "La foi et la profonde croyance dans le sacré poussaient ceux qui jouaient les rôles à aller vers l'extrême dans la personnification."
Cette violence, on la retrouve toujours dans son théâtre. Le théâtre est pour lui une catharsis où l'homme est continuellement en état de confrontation. C'est le lieu et l'espace de la victime : "Notre société est bâtie sur les principes d'autorité
du père, du groupe, de l'Etat. Tous ces pouvoirs contribuent à exclure l'individu de la société, du pays, de sa particularité"
"Le texte des Bonnes de Jean Genet comprend les possibilités d'interprétation de la douleur et de la souffrance qui marquent les rapports entre le seigneur et la victime à travers un conflit fait d'un véritable désir de se débarrasser des maîtres et l'incapacité de passer à l'action. C'est un jeu de miroirs où se reflètent et se font face les âmes vaincues, au bord du précipice."
Après l'obtention de son diplôme de l'Académie des Beaux-Arts de Bagdad, Jawad Al Assadi poursuit ses études en Bulgarie et rédige une thèse sur Le metteur en scène contemporuin et les problèmes de la représentation théâtrale.
Membre du groupe Théâtre Moderne à Bagdad, Jawad Al Assadi vit en exil depuis quelques années, entre Damas, Beyrouth et Amman, où il enseigne l'art dramatique et la mise en scène.

Principales mises en scène :
Pour le Théâtre National Palestinien (Damas) :
La Famille Tot d'Orkény - Prix de la mise en scène, Festival de Carthage 1983
Des Fils d'Argent de Jawad Al Assadi - Grand Prix du festival de Carthage 1985 (ex-aequo avec le Faiseur de Rêves mis en scènne par Raymond Gebara)
Le Viol de Saadallah Wannous - Beyrouth, Le Caire, Bahrein 1992
Le Cuirassé Macbeth de Jawad Al Assadi - Festival de théâtre de Madrid 1993
Pour l'Institut d'Etudes Théâtrales à Damas :
Yerma de Lorca - 1984
La Tête du Mamelouk Jaber de Saadallah Wannous - Damas 1984
Variations sur la Salle n°6 (d'après la nouvelle de Tchekhov) - Prix de la mise en scène, Festival de théâtre expérimental, Le Caire 1993
Pour le Centre Hanaguer pour les arts - Le Caire :
La Fenêtre d'Ophélie d'après Hamlet de Shakespeare - 1993
Les Bonnes d'après Jean Genet - 1994
Pour le Théâtre de Beyrouth :
Les Bonnes d'après Jean Genet - 1994

GHAZI KAHWAGI, décors
Professeur de scénographie et de l'histoire du costume à I'Université Libanaise, directeur du festival de Beyrouth, Ghazi Kahwagi est un des scénographes les plus sollicités du monde arabe. On ne compte plus les projets auxquels il a participé tant au théâtre que pour le petit écran ou le cinéma. Il fut le scénographe de la majorité des pièces musicales des frères Rahbani dont Feyrouz était la grande vedette. Il travailla aussi avec Ziad Rahbani, et d'autres metteurs en scène libanais comme Jalal Khoury, Berge Fazlian, Yacoub Chedrawi. Avant les Bonnes il avait collaboré avec Jawad Al Assadi pour Les Nuits de la Moisson et le Viol.

RANDA ASMAR, comédienne
Diplômée en art dramatique de la Faculté des Beaux-Arts de I'Université Libanaise de Beyrouth en 1984, Randa Asmar a joué dans plusieurs pièces de théâtre au Liban sous la direction des principaux metteurs en scène. Elle a notamment interprété le rôle de Rosa-Dulcinéa dans le Faiseur de Rêves de Raymond Gebara. Elle a aussi interprété divers premiers rôles dans des dramatiques et des feuilletons pour la télévision.

JULIA KASSAR, comédienne
Elle obtient son diplôme en art dramatique de la faculté des Beaux-Arts de l'Université Libanaise en 1987. Considérée comme une des valeurs sûres de la nouvelle génération d'actrices, elle a joué sous la direction des principaux metteurs en scène dont jalal Khoury, Joseph Bou Nassar, Yacoub Chedrawi, Raymond Gebara et avec Roger Assaf dans La Mémoire de Job qui fut présentée à la Maison des Cultures du Monde - Theâtre du Rond-point en 1994.

RENEE DICK, comédienne
Etudie le théâtre à l'école de théâtre contemporain dirigée par Mounir Abou Debs et rattachée au festival de Baalbeck Elle a joué dans plusieurs mises en scène d'Abou Debs notamment Les Mouches de Jean-Paul Sartre, le Roi se Meurt de Ionesco, les Physiciens de Dürrenmatt. Renée Dick a aussi joué au cinéma notamment dans les Deux justices d'Henri Barakat et Beyrouth la Rencontre de Borhane Alaouié.

Textes

Mise en scène

Traduction-surtitrages

Origine géographique

Liban

Mots-clés

Date (année)

1996

Cote MCM

MCM_1996_LB_S3

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Titre Localisation Date Type
Saison 1996 1996