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Maroc. Asilah. Des Jardins sur les Murs. Exposition

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Évènement

Titre

Maroc. Asilah. Des Jardins sur les Murs. Exposition

Sous-titre

Photographies de Jean-Claude Forestier.

Date

2000-02-24

Date de fin

2000-04-02

Artistes principaux

Direction artistique

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Exposition

Description de la pratique

24 février-2 avril 2000.
Parc de Bagatelle,
Galerie Côté Seine
Route de Sèvres à Neuilly
75116 Paris

Commissaire de l'exposition, Françoise Gründ.
Photographies de Jean-Claude Forestier.
Un livre-catalogue en couleur est publié à l'occasion de cette exposition aux éditions Noésis, 92 pages, 2000, ISBN 2-911606-59-0
Texte inédit de Edmond Amran El Maleh
Remerciements particuliers à l'Association des Amis de Bagatelle,
M. Mohamed Benaïssa,
Mme Françoise de Panafieu,
Mme Nelly Tardivier-Henrot,
M. Julien Lelong,
la Fondation Culturelle "Al Mouhit" d'Asilah.

En 1976, Mohamed Benaïssa, alors conseiller municipal, offre aux plasticiens marocains les murs de la ville d'Asilah. Avec son complice Mohammed Melehi - lui-même peintre - ils mettent à la disposition des créateurs des litres et des litres de peinture, des caisses de brosses et de pinceaux, des escabeaux et des échelles.
Tous les artistes marocains ont laissé leurs empreintes sur les murs de la ville, les plus connus comme les plus novices. A eux se sont mêlés quelques plasticiens étrangers invités par le festival.
En même temps que naissent les premières oeuvres : Belkahia, Kacimi, Melehi, Miloudi' Jean-Claude Forestier prend des photos. Il vient quatre ou cinq fois par an à Asilah et rend compte, par ses milliers de clichés, des changements que la lumière, l'humidité et le vieillissement opèrent sur les parois.
Jean-Claude Forestier vit sa passion de la photo silencieusement et sans bruit, avec une sorte de respect, s'attache à l'inscrire dans cette doublure intime de cette cité qui, à l'abri de sa blancheur, comme si c'était un voile, dérobe le secret de son visage. Je connais et j'apprécie son travail de longue date, en raison de sa valeur esthétique, mais aussi et plus particulièrement par le fait que Jean-Claude Forestier s'est longuement imprégné de la présence d'Asilah, cherchant à capter au fil du temps et du hasard des rencontres, l'instant d'une émotion investie dans tel ou tel détail. II y a une certaine gageure à vouloir décrire ce qui d'emblée s'offre au regard sans intermédiaire, s'agissant surtout de la photographie, art, croit-on, du visible.
Tout autant que de la peinture, cette visibilité de la photographie qui se tient dans la primauté de l'apparence appelle à aller au-delà, à passer derrière le miroir. C'est là toute la fertilité du regard de l''il du photographe.
Edmond Amran El Maleh
Le regard de Jean-Claude Forestier capte un détail ; un écaillage de couleur, une rayure lumineuse, une griffe qui ébouriffe la chaux, une coulure d'eau de mer sur un rouge terni, larme sur un pan de vêtement royal.
Son appareil à la main, il hante les coins, les rebords des fenêtres, les encorbellements, la profondeur des portes, les lumières sur un angle bleui.
Certains des peintres oublient la vie de leur 'uvre sur les murs de telle ou telle maison. Ils ignorent peut-être à quel point le dessin a fait partie, un an ou deux, de la vie de la famille. Ils ne savent pas combien de fiancés se sont photographiés devant une fresque, combien d'enfants ont joués avec un oiseau inscrit dans un porche. Après plusieurs années, une couche de chaux fraîche couvre leur fragment d'univers et l'enfouit à jamais dans les profondeurs du blanc... comme pour d'autres dans les profondeurs de la terre. Ils ne connaîtront sans doute jamais le processus d'évolution agrippé au support vertical.
Jean-Claude Forestier joue le rôle de mémoire. Sans doute constitue-t-il les archives d'une mémoire qui n'existe pas parce qu'elle lui appartient.
Emouvant artiste qui exalte l'exubérance mais qui aussi extrait la vie des décombres et fait palpiter toujours ce qui pourrait se fossiliser.
L'exposition, basée sur des photographies somptueuses, création de Jean-Claude Forestier, ce botaniste de l'étrange, à partir des oeuvres-jardins des peintres des murs d'Asilah, ressemble à un cri d'espoir et rend compte __ de la lutte sans cesse recommencée entre le blanc et la couleur, entre le minéral et la matière organique, entre le figé et le subtilement vivant.
Françoise Gründ

BIOGRAPHIE Jean-Claude Forestier, ne en 1941 , tout près des repaires de la Bête de Gévaudan, vient de cette Lozère mystérieuse où même la pierre qui roule sur un sentier semble cacher un message. Tout petit, il apprend à observer le su et l'insu et surtout, il se forge un regard comme d'autres se construisent une cabane ou un radeau.
C'est peut-être parce que ce regard va au-delà des surfaces et met à jour des territoires infiniment profonds parce qu'humains, que Jean-Claude Forestier aurait pu devenir peintre. II ressent la nécessité de trouver un autre moyen d'expression personnelle.
C'est au Maroc, à Asilah, qu'il en a la révélation: un appareil photographique!
Le hasard peut-il être invoqué à propos d'Asilah justement, à qui Jean-Claude Forestier rend des visites de trente ans comme des rendez-vous d'amour? Une curiosité vitale, une recherche de l'insolite le poussent depuis longtemps sur les routes de l'Europe où il fait des haltes, telles celles de l'Espagne, par exemple : des retraites saisonnières dans un moulin enfoui au fond des gorges du Rio Vero, en Aragon, puis le détroit de Gibraltar qu'il franchit pour humer les portes de l'Afrique. Il passe par Tanger, et en 1985, il finit par acheter une maison à Asilah. La ville blanche battue par l'écume de l'Atlantique le retient sous ses charmes.
A partir de ce jour, devenu à moitié marocain, il crée des milliers d'images qu'il garde et qu'il montre parfois. Les gens qui travaillent avec lui à Toulouse, son autre lieu de résidence, lui demandent des photos pour des livres, des affiches, des colloques ou des expositions thématiques concernant l'enfance en détresse, l'adolescence inquiète.
Responsable éducatif d'un centre de rééducation pour enfants en difficulté, il leur offre, sans s'appesantir, le rêve par la porte secrète. Grâce à ses tirages colorés, puzzles, qu'il place devant leurs yeux comme des morceaux du monde.
Avec ses photographies ressemblant aux visions analytiques des insectes, il dévoile une planète-terre inconnue. Il dit que ce n'est pas lui qui crée des images mais que le jour le fait à sa place avec ses centaines d'instants de lumière.
Française Gründ

Textes

Origine géographique

Maroc

Mots-clés

Date (année)

2000

Cote MCM

MCM_2000_MA_E1

Contributeur

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Titre Localisation Date Type
Maroc. Asilah. Des Jardins sur les Murs. Exposition. Affiche Maroc 2000-02-24 Affiche
Titre Localisation Date Type
4e Festival de l'Imaginaire 2000