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Syrie. Musiques du Pays de Baal et d'Astarte. Spectacle

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Évènement

Titre

Syrie. Musiques du Pays de Baal et d'Astarte. Spectacle

Sous-titre

Musiques classiques et populaires syriennes

Date

1983-06-03

Date de fin

1983-06-06

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

3-6 novembre 1983
A l'occasion de l'exposition
"AU PAYS DE BAAL ET D'ASTARTE - 10 000 ANS D'ART EN SYRIE" au Petit Palais, la Maison des Cultures du Monde présente quatre solistes de Syrie interprètes à la fois de musique classique et de musique populaire.
SALIM KUSUR joueur de Nay. Il est né à Dar'aa dans le sud de la Syrie, d'une famille où tous jouaient de la musique. Venu à Damas pour achever des études musicales, il se fait bientôt connaître comme un des maîtres de la flûte arabe. Ses flûtes sont fabriquées par un artisan damascène qui suit scrupuleusement ses indications. Il enseigne aujourd'hui au conservatoire et se rend à l'étranger où il donne des récitals. Invité au Festival des Arts Traditionnels de Rennes en 1976. il exécute un remarquable concert dans le cycle "Complaintes du désert".
SAMIR HILMI joueur de 'Oud. Il vient d'Alep où depuis des millénaires la musique fait partie de la vie quotidienne. Il joue d'abord pour les réunions familiales puis devient professionnel. Il vit actuellement à Damas où il est professeur au conservatoire. Il fait de nombreuses apparitions dans les programmes musicaux de la télévision syrienne aussi bien comme soliste qu'en ensemble.
NABIL KHAYAT est percussionniste. Né à Damas, il pratique depuis l'enfance le jeu des rythmes sur différents instruments (Derbakeh, daff, etc...). Très connu lui aussi du public grâce à la télévision, il enseigne au conservatoire de Damas.
YAROB JBEIL joueur de bouzouk. Il est le plus jeune du groupe. Né à Soueda. il pratique avec son instrument surtout la musique populaire. Il vit maintenant à Damas où il interprète des morceaux en soliste et s'intègre à des ensembles de musique arabe.

PROGRAMME
Comme au cours d'une soirée orientale, dans la cour des maisons de Damas, les musiciens alterneront les soli et les ensembles. Ils joueront successivement selon plusieurs modes
(maqam) des pièces classiques et populaires

1. Percussions - Nabil Khayat
2. Musique de cour - Pièce classique du IXXe siècle
Maqam Samaï Kurd
3. Mouachah (forme vocale classique et poétique dont les thèmes sont l'amour ou la religion)
Yamurru Ajaban (Celui qui marche avec arrogance)
Maqam Samaï Kurd
4. Mouachah
"Ya Bahjat Oul Rouh"
Maqam Samaï Kurd
5. Solo de bouzouk - Yarob Jbeil
- Taqsim
- Improvisation (maqam Bayat Nawa)
6. Mouachah
"Emlaïli" (Emplis mon verre)
Maqam Bayat Nawa
7. Mouachah
"Bellazi askar (Ce qui me fait tourner la tête)
Maqam Bayat Nawa
8. Pièce populaire du XVIIIe siècle
"Taht Houdejha" (Sous le palanquin du chameau)
Maqam Bayat Nawa
9. Mélodie d'une chanson populaire damascène
"Alla as Salihiyeh"
10. Mélodie d'une chanson populaire du début du siècle
"Zaman. Zaman" (II y a longtemps que la lune ne nous est pas apparue)
Maqam Bayat Nawa
11. Mélodie populaire du début du siècle
"Ala del'ona" (La jeune fille coquette)
Maqam Bayat Nawa
12. Solo de Nay - Salim Kusur
Improvisation
Maqam Saba Douga
13. Pièce classique
"Hezi Hezi" (Bouge! Bouge!)
Maqam Saba Douga
14. Pièce classique
"Skaba" (Les larmes)
Maqam Saba Douga
15. Pièce classique
"Domek Domek" (Toujours, toujours je dormirai dans tes genoux)
Maqam Saba Douga
16. Solo de 'oud - Samir Hilmi
- Taqsim
- Musique de danse "Rakset Seti" (La danse de ma grand'mère)
Maqam Saba Douga
17. Solo de Nay - Salim Kusur
Improvisation
Maqam Rast
18. Mouachah
"Souhtou Wajadan" (Je hurle d'amour)
Maqam Rast
19. Pièce populaire gaie du siècle dernier
"Ya taira tiri" (Tous les pigeons volent)
Maqam Rast
20. Pièce populaire
"Ya mal Echcham" (Les beautés de Damas)
Maqam Rast
21) Solo de Tabla - Nabil Khayat
Improvisation à partir d'un rythme 6/8
22) Mouachah
(classique actualisé)
"Ya man laïbath bi" (La beauté d'une jeune fille)
Maqam Rast
23. Solo de 'Oud - Samir Hilmi
Improvisation sur un Maqam Hajjaz Nawa
24. Pièce populaire ancienne
"Al bilbol nagha" (Le chant du rossignol)
Maqam Hajjaz Nawa
25. Pièce populaire du XVIIIe siècle
"Khadouk al Mayass" (La taille qui ondule)
Maqam Hajjaz Nawa
26. Pièce populaire du XIXe siècle
"Baïnini Oua Baïnak" (Entre moi et vous les jaloux sont perdants)
Maqam Hajjaz Nawa

Le nay appartient à la famille des flûtes droites sans bec, ouvertes aux deux extrémités. "Nay" signifie roseau. Le joueur place l'instrument verticalement en position parallèle au corps. Il pose ses dents directement sur l'extrémité supérieure et souffle dans l'instrument en utilisant sa langue pour régler la quantité et la direction de l'air, dans le conduit.
Pour jouer les notes dans le registre grave, le musicien écarte légèrement la flûte de la parallèle à son corps. Les notes du registre aigu sont obtenues en plaçant l'instrument parfaitement droit et en l'élevant et en le baissant.
Le nay est fait d'une longue pièce de roseau mesurant
de 50 à 60 centimètres et terminée par deux embouts métalliques. Cinq trous pour les doigts sont percés sur la face supérieure et un trou pour le pouce sur la face inférieure. Le nay comporte en principe six noeuds.
Ce nombre est important pour déterminer la position des trous.
Un joueur de nay dispose d'instruments de différentes tailles qu'il choisit selon la mélodie qu'il jouera. Le nay couvre approximativement deux octaves et demie.
En solo, le nay ne peut interpréter que des "Taqsim" (forme instrumentale) mais le répertoire du "Takht" (ensemble instrumental) lui est également familier puisqu'il fait partie de cet ensemble instrumental. Le nay est un instrument exclusivement réservé aux hommes. Dans le cadre de la musique savante traditionnelle arabe, c'est le seul instrument qui ait été retenu. Les autres appartiennent à la musique traditionnelle populaire.
Salim Kusur se présente avec son carquois de nay. Il choisit chaque instrument pour interpréter des mélodies traditionnelles millénaires ou des compositions récentes.
Connu dans tout le monde arabe, Salim Kusur a été invité au Festival des Arts Traditionnels à RENNES dans le cycle "Complaintes du désert".

Le 'oud, luth à manche court dépourvu de frettes, à cordes pincées, possède une caisse de résonance en demi-poire.
Instrument favori de la musique savante arabe, il sert de base à l'explication de la théorie musicale et du système tonal. Les arabes l'appellent le "sultan des instruments de musiques". Cet instrument jouit d'une grande popularité et tout le monde peut en jouer.
Sa diffusion n'est pas limitée au monde arabe. Il se propage jusqu'aux confins de l'Asie Centrale et aux pays situés au sud du Sahara. Dès le moyen âge traversant l'Espagne et Byzance, porté par les Croisés, le luth parvient en Europe. Il sert aux troubadours pour accompagner le chant. Littéralement 'oud signifie "bois".
Au 9e siècle, Zirïab le grand musicien et poète fait passer de quatre à cinq le nombre des cordes du 'oud qui portaient initialement le nom des quatre humeurs. Zirïab le grand musicien peignit en jaune la corde la plus aiguë (Zir), symbole de la bile, en rouge la deuxième corde (Mathna), symbole du sang, en blanc la corde suivante (Mathlath), symbole du phlegme et en noir la corde la plus grave (Bamm), symbole de l'atrabile. Comme les quatre humeurs ne peuvent exister sans l'âme, Ziriab ajouta une cinquième corde correspondant à l'âme.
Il remplaça également le traditionnel plectre en bois par une plume d'aigle utilisée jusqu'aujourd'hui. Le joueur de 'Oud tient entre le pouce et l'index, placés en croix, le tuyau fendu d'un plume d'aigle (richa) et en pince les cordes de l'instrument.
On reconnaît un virtuose de 'oud comme Samir Hilmi, non seulement à sa connaissance parfaite d'un imposant répertoire de "maqam" (forme musicale à structure modale) mais aussi à sa technique instrumentale, c'est-à-dire à l'utilisation équilibrée qu'il fait des deux manières possibles de pincer les cordes (technique double et régulière et technique simple et irrégulière) et à son adaptation personnelle de la méthode simple et irrégulière.
Chaque interprète de 'oud cherche à donner le meilleur de lui-même dans cette technique de pincement des cordes. C'est surtout dans le "Taqs'im" qu'il peut donner toute sa mesure, n'étant limité en aucune manière puisque ce genre musical n'est pas soumis à un cadre temporel.
La virtuosité de Samir Hilmi se reconnaît en outre à une exécution rapide et nette des passages situés dans les tonalités aiguës de même qu'à l'agilité avec laquelle il passe des registres aigus aux registres graves.

Le bouzouk, luth à manche long et à cordes pincées possède une caisse qui ressemble à celle d'une mandoline et un manche à celui d'une guitare. Cet instrument qualifié souvent de bâtard apparaît en Turquie au XIXe siècle et connaît aujourd'hui une grande vogue en Syrie.
Les frettes disposées sur le manche sont réglables. Le musicien, avant de commencer à jouer, ne se contente pas d'accorder les deux cordes de son instrument, il déplace certaines frettes de façon à pouvoir saisir certains intervalles. Aussi un joueur de bouzouk comme Khaoudar Ali est capable d'exécuter sur une seule et même corde toute l'échelle et des passages mélodiques complets. Sans cette faculté de réglage des frettes, une telle performance serait impossible. La façon de pincer les cordes correspond à peu près à la technique employée pour le 'oud. Un plectre en écaille est utilisé.
Le bouzouk est généralement muni de deux cordes (tonique et quarte) mais certains musiciens en ajoutent une troisième (une octave au-dessus de la première).
La résonance de cet instrument est assez métallique à cause des cordes en laiton, contrairement à la douce sonorité du 'oud. Le joueur de bouzouq, soliste se cantonne dans le domaine du Taqsim. Cependant, le bouzouk peut également servir à la voix du chanteur mais il ne fait pas partie de l'ensemble du Takht arabe.
Les Iqa'at sont le nom générique des percussions en Syrie.
Nabil Khayat joue de plusieurs instruments de percussions:
le Def, tambour à cymbalette au diamètre de 30 centimètres environ et à cadre. Les cinq paires de cymbalettes sont placées symétriquement sur le cadre orné d'un revêtement d'incrustations. Le Def est surtout utilisé pour accompagner la musique de danse des femmes. Cette coutume pour les femmes de jouer du Def remonte à une époque très ancienne.
Au cours de la période préislamique, les tambours sur cadre étaient uniquement réservés à l'usage des femmes. Dans le Hedjaz, c'est Touaïs qui le premier de la gent masculine eut accès au tambourin sans doute à cause de sa qualité d'eunuque.
Pour jouer du Def, il faut le tenir de la main gauche en frappant de la main droite et en secouant pour que les cymbalettes produisent un effet de tremolo. Il arrive quelquefois que le musicien frappe le Def sur son propre corps.

Nabil Khayat joue également du Darbouka. Le Dabourka est un tambour d'argile à une membrane en forme de cruche, dont le musicien place la partie supérieure sous son bras ou la pose sur sa cuisse s'il est assis. Il frappe la membrane des deux mains, exécutant des battements sourds au centre de la peau (battements "doum") et des battements sonores sur les bords (battements "Tak"). Il peut ainsi réaliser des formules compliquées pendant une exécution de musique savante.
Le corps du Darbouka est généralement en argile, mais depuis peu il est fabriqué en laiton avec un cercle de fer tendu de peau fixé par un certain nombre de vis serrées à volonté pour augmenter la hauteur du son. Si le Darbouka est en argile, le musicien règle la tension de la membrane par la chaleur, en l'approchant du feu ou en la frottant avec les mains.
Nabil Khayat possède un instrument recouvert d'une peau de poisson, alors que les Darbouka plus simples réservés aux amateurs sont tendus d'une peau de mouton ou de chèvre.
Cet instrument extrêmement répandu dans les pays arabes est présent à toutes les fêtes. Il est aussi bien utilisé dans la musique populaire que dans la musique savante.
Dans la musique populaire, les femmes peuvent en jouer.
Dans la musique savante par contre, son usage est réservé aux hommes.
Ces quatre maîtres interpréteront des 'uvres en solistes et joueront aussi en ensemble.
Les informations ci-dessus sont extraites de l'ouvrage "La musique Arabe" de Habib Hassan Touma.

Origine géographique

Syrie

Mots-clés

Date (année)

1983

Cote MCM

MCM_1983_SY_S1

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Syrie. Musiques du Pays de Baal et d'Astarte. Affiche Syrie 1983-06-03 Affiche
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