Tunisie. Nja Mahdaoui, événement calligraphique.
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Évènement
Titre
Tunisie. Nja Mahdaoui, événement calligraphique.
Date
1985-10-24
Lieu de l'évènement
Type d'évènement
Projection
Description de la pratique
CREATION ET REPRESENTATION GRAPHIQUE
Réalisation d'une oeuvre graphique - calligrammes libres- encre (inoffensive chimiquement) sur corps humain -dans un espace scénique, avec enregistrement télévisuel, en vidéo dans l'immédiateté du geste tracé en liaison directe avec les spectateurs qui peuvent suivre les détails des signes et l'ensemble chorégraphique dans la même salle.
"Par le geste graphique sur un support vivant (corps humain), j'étudie en premier lieu mon propre comportement au moment même de la rupture de toute distanciation entre la personne-participante-modèle et moi-même.
Ensuite interviennent les codes de nomination iconique à leur niveau sémiologique de situation et d'appartenance.
La partenaire -corps-support- qui accepte à priori de participer à la gestation d'une oeuvre d'art libre limitée dans son propre champ, d'espace-temps, (éphémère) pour une collaboration au niveau du mental qui communique par le corps existentiel et qui doit vivre de l'intérieur (l'action graphique) de l'intervenant, en parfaite corrélation, bloque toute action individuelle pendant le temps de la réalisation de l'oeuvre sentie, vécue, imaginée.
Ainsi, la notion "animé-inanimé" dans l'art se trouve suspendue par cette forme plastique : calligrammes libres réalisés en encre sur le sujet reconnu, nommé : corps humain, peau, épiderme, sueur, souffle, vie.
Lorsqu'on accède par la perception l'association du signifié à l'action extérieure (informelle mais signifiante) les traits de l'identification font obligatoirement éclater les codes linguistiques de référence dans ce propre cas, calligrammes émanant de la calligraphie arabe et ses voisinages.
Le référent se détermine par le substantif classique de la foi alors que les signes calligraphiques libres sont au départ, dépouillés du discours scientifique de surface et ne signifient que leur propre forme esthétique. Ainsi, le corps support vivant (conscient) reçoit l'empreinte qui le signifie au delà des interdits ?
1. EXCLUSIONS PERCEPTIVES
Au cours de la réalisation de l'oeuvre graphique (traitement à l'encre avec une plume sur corps humain). Il se passe quelque chose de différent au point de vue de la conception des formes.
a) La sensation ressentie par la personne physique à chaque instant de glissement de l'encre sur la peau incite l'attention à parcourir de l'intérieur, l'itinéraire de la plume créant des foyers de graphismes imaginaires.
b) Dans le cas d'une personne qui connaît à priori les codes formels de la calligraphie arabe, la lecture linéaire se déclanche automatiquement, permettant une grande aisance de décontraction à l'épiderme de recevoir les nouveaux tracés-signes.
c) Toute autre personne ignorant les caractéristiques de la calligraphie arabe pourrait permettre les premiers mouvements de la plume sur la peau mais se crisperait au niveau de certaines zones.
La similitude entre les sons, appels linguistiques prononcés, phonétiquement reconnues et saisis dans une langue apprise est frappante.
Même phénomène sous l'effet d'un fond sonore, la réaction de la peau à un air connu n'est pas la même qu'à quelque chose de nouveau.
2. ELARGISSEMENT DES POSSIBILITES PERCEPTIVES
L'idée de matérialiser l'oeuvre (éphémère) graphisme à l'encre sur le corps humain en filmant simultanément les moindres traits m'a permis de constater à partir des signaux réalisés (calligrammes libres) présentés en images photographiques mouvantes comportant une nouvelle unité de lecture (télévisuelle) à plusieurs composantes, cernant surtout en gros plans l'effet de pose et de mouvement de la plume sur la chair-matrice, les réactions de l'épiderme avant et après les tracés-écrits.
Les hésitations de la main approchant certaines zones hypersensibles et l'image obtenue mécaniquement me permet des constats à temporels de signes encadrés séparés de l'ensemble traité, créant leur propre présence esthétique où le plein pourrait être remplacé par le vide dans le temps de perception, ou l'imaginaire fait surgir d'autres formes (connues stéréotypées) engendrant parfois des balbutiements et des palimpsestes linguistiques dans la mémoire balisés de codes autres figés par des interdits utopiques).
Cette distanciation perceptive entre la présence d'un corps vivant et de l'empreinte socio-culturelle qu'il porte face au regardant est captée, matérialisée, mémorisée dans l'espace temps exigé pour regarder l'oeuvre-trace qu'on ne pourrait pas posséder, ni chosifier en tant que telle, ni même troquer en objet de muséologie.
Les signes-empreintes, une fois déstructurés, annulés et lavés à l'eau auront existé pratiquement selon une volonté précise au départ et libre dans sa conception et surtout ils auraient pû ne pas avoir été faits, ni perçus, si à la dernière minute par exemple une réaction métaphysique : paralysie, blocage psychique, blessure même légère de la main.
Toutes ces modifications et ces variations humaines sont nées de ma réflexion sur la sensorialité de la MATRICE et le rapport de l'homme face à l'alter ego en dehors des puissances occultes, surtout s'agissant de la remise en question de la phénoménologie de la création artistique et l'unique dimension du paramètre - MATRICE."
NJA MAHDAOUI
Réalisation d'une oeuvre graphique - calligrammes libres- encre (inoffensive chimiquement) sur corps humain -dans un espace scénique, avec enregistrement télévisuel, en vidéo dans l'immédiateté du geste tracé en liaison directe avec les spectateurs qui peuvent suivre les détails des signes et l'ensemble chorégraphique dans la même salle.
"Par le geste graphique sur un support vivant (corps humain), j'étudie en premier lieu mon propre comportement au moment même de la rupture de toute distanciation entre la personne-participante-modèle et moi-même.
Ensuite interviennent les codes de nomination iconique à leur niveau sémiologique de situation et d'appartenance.
La partenaire -corps-support- qui accepte à priori de participer à la gestation d'une oeuvre d'art libre limitée dans son propre champ, d'espace-temps, (éphémère) pour une collaboration au niveau du mental qui communique par le corps existentiel et qui doit vivre de l'intérieur (l'action graphique) de l'intervenant, en parfaite corrélation, bloque toute action individuelle pendant le temps de la réalisation de l'oeuvre sentie, vécue, imaginée.
Ainsi, la notion "animé-inanimé" dans l'art se trouve suspendue par cette forme plastique : calligrammes libres réalisés en encre sur le sujet reconnu, nommé : corps humain, peau, épiderme, sueur, souffle, vie.
Lorsqu'on accède par la perception l'association du signifié à l'action extérieure (informelle mais signifiante) les traits de l'identification font obligatoirement éclater les codes linguistiques de référence dans ce propre cas, calligrammes émanant de la calligraphie arabe et ses voisinages.
Le référent se détermine par le substantif classique de la foi alors que les signes calligraphiques libres sont au départ, dépouillés du discours scientifique de surface et ne signifient que leur propre forme esthétique. Ainsi, le corps support vivant (conscient) reçoit l'empreinte qui le signifie au delà des interdits ?
1. EXCLUSIONS PERCEPTIVES
Au cours de la réalisation de l'oeuvre graphique (traitement à l'encre avec une plume sur corps humain). Il se passe quelque chose de différent au point de vue de la conception des formes.
a) La sensation ressentie par la personne physique à chaque instant de glissement de l'encre sur la peau incite l'attention à parcourir de l'intérieur, l'itinéraire de la plume créant des foyers de graphismes imaginaires.
b) Dans le cas d'une personne qui connaît à priori les codes formels de la calligraphie arabe, la lecture linéaire se déclanche automatiquement, permettant une grande aisance de décontraction à l'épiderme de recevoir les nouveaux tracés-signes.
c) Toute autre personne ignorant les caractéristiques de la calligraphie arabe pourrait permettre les premiers mouvements de la plume sur la peau mais se crisperait au niveau de certaines zones.
La similitude entre les sons, appels linguistiques prononcés, phonétiquement reconnues et saisis dans une langue apprise est frappante.
Même phénomène sous l'effet d'un fond sonore, la réaction de la peau à un air connu n'est pas la même qu'à quelque chose de nouveau.
2. ELARGISSEMENT DES POSSIBILITES PERCEPTIVES
L'idée de matérialiser l'oeuvre (éphémère) graphisme à l'encre sur le corps humain en filmant simultanément les moindres traits m'a permis de constater à partir des signaux réalisés (calligrammes libres) présentés en images photographiques mouvantes comportant une nouvelle unité de lecture (télévisuelle) à plusieurs composantes, cernant surtout en gros plans l'effet de pose et de mouvement de la plume sur la chair-matrice, les réactions de l'épiderme avant et après les tracés-écrits.
Les hésitations de la main approchant certaines zones hypersensibles et l'image obtenue mécaniquement me permet des constats à temporels de signes encadrés séparés de l'ensemble traité, créant leur propre présence esthétique où le plein pourrait être remplacé par le vide dans le temps de perception, ou l'imaginaire fait surgir d'autres formes (connues stéréotypées) engendrant parfois des balbutiements et des palimpsestes linguistiques dans la mémoire balisés de codes autres figés par des interdits utopiques).
Cette distanciation perceptive entre la présence d'un corps vivant et de l'empreinte socio-culturelle qu'il porte face au regardant est captée, matérialisée, mémorisée dans l'espace temps exigé pour regarder l'oeuvre-trace qu'on ne pourrait pas posséder, ni chosifier en tant que telle, ni même troquer en objet de muséologie.
Les signes-empreintes, une fois déstructurés, annulés et lavés à l'eau auront existé pratiquement selon une volonté précise au départ et libre dans sa conception et surtout ils auraient pû ne pas avoir été faits, ni perçus, si à la dernière minute par exemple une réaction métaphysique : paralysie, blocage psychique, blessure même légère de la main.
Toutes ces modifications et ces variations humaines sont nées de ma réflexion sur la sensorialité de la MATRICE et le rapport de l'homme face à l'alter ego en dehors des puissances occultes, surtout s'agissant de la remise en question de la phénoménologie de la création artistique et l'unique dimension du paramètre - MATRICE."
NJA MAHDAOUI
Présentation des artistes
Origine géographique
Tunisie
Mots-clés
Date (année)
1985
Cote MCM
MCM_1985_TN_S5
Ressources liées
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Titre | Localisation | Date | Type | |
---|---|---|---|---|
Tunisie. Nja Mahdaoui, événement calligraphique. Photos | Tunisie | 1985-10-24 | Photo numérique |
Titre | Localisation | Date | Type | |
---|---|---|---|---|
Saison 1985 | 1985 |