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Îles Cook. Les Maori des Iles Cook. Spectacle

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Évènement

Titre

Îles Cook. Les Maori des Iles Cook. Spectacle

Date

1988-06-10

Date de fin

1988-06-13

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

Vendredi 10 ' Samedi 11 ' Lundi 13 juin à 20h30
Dimanche 12 juin à 17h
Bien que cinq des îles furent effectivement explorées par le Capitaine Cook en 1770, le nom actuel de l'archipel fut attribué cinquante ans après par un cartographe russe.
Politiquement, les Iles Cook sont un état indépendant, en association libre avec la Nouvelle-Zélande. Les quatorze îles habitées ont un total de 20.000 personnes avec plus de la moitié vivant en Nouvelle-Zélande. Chaque île possède son propre dialecte Maori des Iles Cook, mais c'est la langue de Rarotonga qui a été décrétée langue officielle par le gouvernement et qui est enseignée dans les écoles. La présence permanente des Européens commence en 1820 avec l'arrivée des premiers missionnaires protestants.
La musique traditionnelle des Iles Cook n'a pas fait l'objet de nombreuses études, mais il est bien connu que si une musique nationale existe, des musiques possédant un caractère particulier pour chaque île et îlot subsistent tout en se développant. Très schématiquement on y trouve : les chants polyphoniques et les chants en solo, les musiques aux rythmes électrifiés sur des batteries de tambours et les appels solennels à la conque de nacre. L'influence dominante vient sans doute des territoires voisins de la Polynésie française.
L'expression la plus importante est la musique vocale presque toujours liée à la danse ; dans les îles du sud il est possible de dénombrer plus de quarante types de chants différents. Quelques uns sont probablement d'origine tahitienne mais d'autres restent purement locaux.
Les Imene et les Ute (du mot hymn en anglais) sont des polyphonies fortement influencées par les missionnaires ; cependant il faut noter qu'il existe des formes polyphoniques séculaires ; ainsi le mot Imene signifie aussi "chanter". Les Imene anciennes sont de deux sortes ; les lamentations et les chants de plaisir.
Le Ute est introduit en 1820 dans l'archipel Cook et provient de Tahiti. Il s'agit d'une ballade historique, d'un chant d'amour ou de la description de la vie locale. Il est parfois accompagné par la guitare, l'ukulele, l'orgue à bouche ou l'accordéon. Les types de chant purement autochtones sont les Pe'e, les Amu et les Karabia.
Les Pe'e ou chants historiques, commémorent les événements particuliers d'une société ou bien les hauts faits des ancêtres.
Un de leurs buts est de démontrer la virtuosité de l'orateur-chanteur. Ils appartiennent au répertoire des conteurs.
Les Amu sont d'une autre nature. Ils forment par leur assemblage une sorte de grande action chantée de louanges et d'adieu, exécutée en présence du mort, pour accompagner son voyage. Ils sont tous composés par des femmes. Il existe une autre variété de Amu composés par les hommes ou par les femmes et destinés à tirer les bateaux sur la plage.
Les Karatia, invocations ou incantations se chantent dans le groupe des îles du sud. Certaines appelées Tara kakai sont de véritables conversations avec les morts. Les hommes prennent place, la nuit dans la grande maison communautaire à la lueur de torches. Chaque homme ayant perdu un parent ou un proche dans l'année entonne une mélodie reprise à l'unisson par les autres et accompagnée du Tangi ou lamentations ou pleurs. Ces lamentations alternent avec les Tiau ou chants accompagnés par les tambours à lèvres. Quelques-unes sont exécutées tandis que les hommes gardent leurs armes à la main.
Il existe encore un autre type de chant de femmes : le Eva ou le Mir, chanté à l'unisson, accompagné d'actions et de claquements de mains et destiné à accueillir un visiteur ou pour les occasions de réjouissance.
Les instruments de musique les plus importants, les percussions, servent surtout pour accompagner les danses. A Rarotonga, les grands tambours à lèvres portent le nom de Paté, à Aitukati de Tokere, à Mangaia de Ove. Le Pa'u est un tambour à deux têtes recouvertes de peau de requin.
Les habitants utilisent aussi le Tini (fabriqué à partir d'une boîte de conserve : paraffin tin).
De très grands tambours à lèvres, les Ka'ara sont joués avec deux baguettes et produisent quatre notes. Ils ne sont plus guère aujourd'hui utilisés que dans le rituel appelé Tupapaku (les voix des fantômes). Il est dit que le son s'en élève encore spontanément dans la forêt, lorsqu'un chef est sur le point de mourir.
Les flûtes de bambou, voisinent avec les sifflets en feuille de cocotier, les trompettes de palme, les guimbardes de bambou et les rhombes. Le Pu est une conque marine utilisée traditionnellement pour assembler les guerriers avant une bataille et pour prévenir les populations du danger. Le son du Pu est associé à la voix du Dieu Rongo, dans l'île de Mangaia, appelant les gens à son service. Aujourd'hui, il sert aux boulangers qui annoncent que le pain est cuit.
d'après les notes du Dr Richard Moyle

Programme :
Ce programme a pu être réalisé grâce à la collaboration du Dr. Richard Moyle (Auckland University) et du Prof. Mervin Mac Lean (Auckland University)

1. AKAMAROKURA ARIKI ' chants en l'honneur des grands chefs
a) Chant traditionnel de cérémonie rendant hommage au chef d'un village.
b) Chants en l'honneur d'un grand guerrier. (Ile de Mangaia)
c) Chant d'investiture rendant hommage au chef d'un village ; celui-ci porté de sa résidence sacrée à l'arène sacrée. (Île de Aitutaki)

2. E ULI PUPUKU ' chants d'amour
Dans l'île de Pukapuka d'une grande richesse culturelle, s'est conservée une forme de chant qu'on ne trouve nulle part ailleurs dans l'archipel. Extraits de deux chants d'amours anciens, dans lesquels est exaltée la beauté du corps, à travers une langue riche en symboles et en métaphores.
a) Chants d'un homme à sa bien-aimée
b) Chants de femme guidée par l'esprit de son amant défunt.

3. TO MANEA ' chant d'amour (ta beauté)
Le poète compare la beauté du visage de la bien-aimée à la fraîcheur d'une rose et à la luminosité des rayons du soleil couchant.

4. URA PA'U ' Danse aux tambours ' percussions
Accompagnés par un ensemble de musiciens jouant sur plusieurs types de tambours, notamment des tambours à lèvres, accordés sur différentes tonalités, des groupes de danseurs exécutent des séries de mouvements synchronisés, conduits par le plus petit des tambours.
Chaque tambour possède un rythme instrumental qui lui est propre. Ce rythme est mémorisé par le percussionniste au moyen d'expressions verbales mimétiques.

- Mokura (le canard)
chanteur : Paraia Va' Inarere-
- Tokere (tambour à lèvres) : Piho Rua; Georges Ngapare
- Pa'u Mango (tambour à une peau) : Ngamatua Enua
- Pa'u Maara (tambour à deux peaux) : Ngamatre'u Tararo

5. UKE ' Chant
Chanteur principal : Paraia Va' Inarere
Guidé par le dieu Tangaroa, dieu de la fertilité et de la pêche, un chef colonise l'Ile de Mauke. Le chant Uke commémore l'événement.

6. VAINE IVE MAORI ' les femmes de Te Ivi Maori (danse aux tambours)
Cette danse originaire des îles du nord fait intervenir les meilleures danseuses de l'archipel (notamment pour leurs mouvements de hanche et leur capacité à danser accroupies).

ENTRACTE

7. KAPARIMA
Fréquemment traduit par chant d'action, le Kaparima est une danse de groupe exécutée par les hommes et les femmes. Les mouvements de mains des danseurs illustrent le texte du chant.

Taku Manu E ' Mon cerf-volant
Les courses de cerf-volant étaient autrefois très populaires et les propriétaires de ces engins leur vouaient une affection toute particulière.
Ce chant, originaire de l'Ile de Aitutaki, rapporte la triste histoire d'un cerf-volant choyé qui, par caprice, s'envola et finit par se briser.

8. PA'U OTE KUKI AIRANI ' les tambours des Iles Cook
Les percussions de l'île du nord sont caractérisées par leurs sonorités aiguës tandis que les sonorités graves sont typiques des îles du sud.
Cette danse aux tambours constitue un exemple très représentatif des différentes variétés de percussions qu'on peut trouver dans l'archipel.

9. UTE
D'origine tahitienne, la danse Ute a été introduite dans les répertoires villageois de l'archipel de Cook, mais certaines de ces chansons sont écrites dans la langue locale.
Debout, les chanteurs accompagnent leurs chants d'actions improvisés, vantant leur propre rang social et provoquant parfois le public.
Malgré l'apparente innocence, des textes, de nombreux Ute contiennent des jeux de mots érotiques.

Musicalement, le Ute se distingue par des couplets polyphoniques à huit temps sur la même ligne mélodique. Les hommes poussent des grognements Tuki au cours du second verset de chaque couplet.

E Tu Ra E Tai Moemoea
Composition joyeuse très appréciée par le public local

10. DANSE DU GRATTAGE DE LA NOIX DE COCO
Danseurs : Chori Numanga et Neta Munakoa.

Tout dans la noix de coco est utilisé par les insulaires.
Les filaments qui recouvrent la noix servent à la fabrication de cordes, les coques de récipients ou de bois de chauffage, la chair est consommée et le lait fournit une délicieuse boisson.
Lors de la préparation de la crème de noix de coco, la chair de la coque est grattée et il est d'usage d'accompagner cette activité par des chants et des danses pleines d'humour.

11. KUKI AIRANI, TAKU IPUKAREA ' Cook, ma partie
Cette danse donne l'occasion aux danseurs, hommes et femmes, d'exécuter des mouvements vigoureux. Le texte est une invitation à rendre visite aux habitants de l'archipel, dans leur paradis sur terre.

- Tambour à lèvres : Piho Rua; Georges Ngapare
- Tambour à une peau : Ngametua Enua
- Tambour à deux peaux) : Ngamataré'u Tararo


12. IMENE TUKI ' Chants des grognements
Le nom de ce chant vient du mot anglais "Hymn", qui deviendra Imene, alors que Tuki désigne dans la langue locale les petits grognements que les hommes émettent pendant que les femmes continuent à chanter.
Bien que les harmonies et le nom de ce chant soient, de toute évidence, d'origine occidentale, la façon dont chaque partie est organisée, l'usage simultané de plusieurs textes, les cadences étirées et les grognements se démarquent de toute influence européenne.
Les chants sont composés d'une voix basse et d'une voix alto, de soli d'hommes et de femmes et chaque son étiré est suivi par une succession de notes en staccato.
Ce type de chant possède un répertoire surtout religieux mais aussi profane.

Ensemble Te Ivi Maori
Mesdames Ngatere Apii Enua, Tayvin Naui-Ngatoko, Taa Rere, Iki Rua, Tuteru Avake Takai, Upokoina Taparo, Tukunetta Takai, Mamia Tunui Savagew.
Messieurs Simon Allan, Ngametua Angaienua, Nooroa Maui, Piritau Nga, George Ngateina, Jake Numanga, Mutua Sonny Numanga, Tuatiaki Papatua, Piho Rua, Ngamatereu Tararo, Paraia Teiotu, Charlie Ohio Toka.

Origine géographique

Îles Cook

Mots-clés

Date (année)

1988

Cote MCM

MCM_1988_CK_S1

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Titre Localisation Date Type
Îles Cook. Les Maori des Iles Cook. Photos Îles Cook 1988-06-10 Photo numérique
Titre Localisation Date Type
Saison 1988 1988