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Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les Papous. Spectacle

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Évènement

Titre

Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les Papous. Spectacle

Date

1988-06-17

Date de fin

1988-06-22

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

17-19, 21-22 juin 1988
La plus grande île du monde, la Nouvelle-Guinée, prolonge l'arc des Célèbes et coiffe l'Australie par le détroit de Torrès. D'Est en Ouest, l'île est coupée par une immense chaîne de montagnes couvertes de neiges éternelles au-dessus de 3000 mètres, alors qu'elles pointent sous l'équateur. Cette barrière naturelle conjuguée à la densité de la forêt équatoriale, les pluies torrentielles, la faune dangereuse, constituent un ensemble d'obstacles à la pénétration de cette terre restée inconnue (à l'exception des côtes) jusqu'en 1950. Encore aujourd'hui un certain nombre de régions demeurent inexplorées.
Longtemps, cette terre inhospitalière a eu pour nom Terre des Mauvaises Gens, bien que Bougainville, Cook, Dumont d'Urville et La Pérouse en aient relevé la position sur les cartes et mentionné l'embouchure de certains fleuves. Plus que le mystère de la forêt, les maladies, et les barrières naturelles, c'est la réputation terrible des Papous qui a rejeté les voyageurs occidentaux à l'extérieur de l'île. L'agressivité justifiée des Papous, redoutables chasseurs de têtes, est soutenue par une dimension religieuse. Le crâne d'un guerrier abattu représente une force talismanique. Les qualités du défunt se transmettront au possesseur du crâne en priorité et à ceux qui mangeront sa chair en second lieu. La pratique de couper les têtes et le cannibalisme s'expliquent par cette transmission rituelle sans laquelle aucune vie clanique et aucune organisation sociale n'est possible. En outre, la virilité des guerriers semble croître avec leur agressivité. C'est pourquoi, ils sont souvent poussés au meurtre cérémoniel par les femmes jeunes ou vieilles qui maintiennent ainsi la fécondité et la force physique au sein de chaque microsociété. Ainsi, toutes les expressions rituelles, dansées et chantées restent-elles en rapport étroit avec ses pratiques qui paraissent inacceptables aux occidentaux. Même si elles ont actuellement disparu, la motivation demeure, et des détournements se sont opérés ces dernières années. Si le défi et la compétition doivent subsister, ils passent désormais par :
-le souvenir des hauts-faits sanglants re-dramatisés en épopées chantées et scandées,
-les danses guerrières frénétiques,
-les maquillages et masques extravagants sièges de créations sans cesse renouvelées, qui ressuscitent les esprits des morts,
-le souvenir des crânes exposés dans les maisons puis sur-modelés et peints,
-le sport (le cricket des Papous fait partie de ces étonnantes démonstrations par lesquelles une réponse acérée est lancée contre les usages colonialistes au profit d'une récupération fonctionnelle).
Lors de leurs cérémonies, les Papous ont deux publics: celui des ancêtres qu'ils cherchent à apaiser et celui des humains du sexe opposé qu'ils veulent conquérir.
Si la danse, la musique, la décoration corporelle plaisent aux esprits, les ancêtres viennent se joindre à la danse et assurent ainsi une récolte abondante et une bonne croissance des enfants et des cochons.
Les Melpa et les Huli vivent dans la montagne du centre de la Papouasie Nouvelle-Guinée. Les bananiers et les cannes à sucre résultent de leurs premières plantations vieilles de neuf mille ans et constituent avec la patate douce et le taro la base de leur nourriture. Ils réservent le café, le thé et la cardamome à l'exportation. La vie sociale s'organise non au village mais autour de familles vivant chacune sur son champ de tubercules.

Les Melpa, au nombre de 70.000, constituent l'un des groupes les plus importants de Papouasie et se répartissent autour de Mount Hagen. Devenus célèbres par l'organisation des fêtes de Moka, ils en tirent des revenus substantiels et beaucoup de prestige. Traditionnellement, un Moka consiste en un échange de cochons et de coquillages (aujourd'hui l'argent remplace ces derniers). Le donateur doit offrir plus qu'il n'a reçu. Le principe étant qu'un individu gagne en importance, non pas parce qu'il possède une large fortune mais par sa générosité de distributeur entraînant ainsi une attitude de soumission de la part des autres qui lui sont redevables. Glorifiant l'échange déséquilibré, le Moka met encore l'accent sur celui qui sera, en outre, le meilleur orateur, le meilleur danseur, celui qui aura le plus d'épouses.
L'homme valorisé dansera le Mirl, chorégraphie essentiellement masculine, accompagnée par des percussions de bambou, des tambours longs, des cliquettes et des bâtons de rythmes. Les femmes invitées par les hommes à entrer dans la danse ne participent que si le partenaire du moment les séduit.
Une autre danse, le Kénanbu, exécutée par les femmes, prend place dans le Moka. Les textes des chants soulignent l'importance des échanges, le nombre des cochons et les exploits de compétitivité.
Les jeunes filles dansent encore le Milei, gestuelle harmonieuse et sexuellement provocante, accompagnée par un rythmique produite par des troncs d'arbres évidés dont l'une des extrémités est recouverte de peau de lézard ou de marsupial.
Une autre danse de séduction des Melpa se nomme Amb Kenan et met en scène un jeune homme se prosternant devant une jeune fille tandis qu'une flûte de bambou soutient les chants du choeur.

Le peuple Huli établi à 150 kms vers l'ouest se compose de 61.000 locuteurs. Chaque famille possède deux maisons : une pour les hommes qui l'habitent avec leur fils de plus de sept ans, l'autre pour les femmes, les filles et les enfants en bas âge.
Au cours des rites de sorcellerie et des invitations aux esprits, les hommes dansent le célèbre Mali Iwa exécuté aujourd'hui pour les fêtes et les célébrations profanes. Les danseurs, sur deux rangs se font face et essaient de garder un visage inexpressif afin de ne pas fissurer le maquillage d'argile brillant et coloré qui le recouvre.
Les Huli appellent leurs chants à l'unisson Iba Gàna. Les hommes qui sont à la recherche d'épouses chantent le Dawanda u. Il s'agit d'une mélodie improvisée sur un vers, lancé par un soliste et repris par le groupe. La femme séduite par la harangue va s'asseoir près de l'homme et le chant se poursuit jusqu'à ce que chacun ait trouvé un ou une partenaire. les Huli accompagnent leurs chants de tambours, d'arcs musicaux, de guimbardes et de flûtes de Pan.
d'après Dr Don Niles (Institut d'Etudes de Papouasie-Nlle-Guinée, Département de la Musique)

Programme:
Dans les hauts plateaux de Papouasie ' Nouvelle Guinée, ce n'est pas dans les arts plastiques et dans la sculpture que réside l'essentiel de l'expression artistique, mais dans le chant, les peintures corporelles et le costume (le costume étant un moyen de faire impression sur les autres et de faire étalages de ses richesses).
Le groupe est composé des membres de deux tribus : les Huli et les Melpa.

1 - MALI (des Huli)
Cette danse traditionnelle vient de la région de Tari, région des hauts plateaux du sud de la Papouasie. Cette région est célèbre par les coiffures-perruques des hommes.
La danse Mali est exécutée à l'occasion d'une parade de paix entre deux groupes, après une guerre tribale. Elle peut également être exécutée lors de la moisson et des nouvelles récoltes en provenance d'un nouveau champ ou bien encore pour célébrer la chance d'un des hommes du clan.
2 - WERLD (des Melpa)
Danse exécutée par les femmes au cours d'un Moka ( le Moka est une cérémonie au cours de laquelle on pratique l'échange des biens entre tribu tels que les cochons, les coquillages et même à présent la monnaie). Le statut de l'homme dépendra de ce qu'il a cédé et non pas de ce qu'il possède.
Dans cette danse, les femmes qui ont pratiqué l'élevage des cochons montrent leur fierté et leur bonheur.
3 - KANAMDENBO (des Melpa)
Chaque homme de Hagen exécute cette danse au cours d'un Moka pour démontrer sa capacité à être un grand homme (celui à qui les autres sont redevables, celui qui a triomphé de ses rivaux, qui est en bonne santé, fort, riche').
4 - MIRL (des Melpa)
Danse exécutée par les hommes au cours d'un Moka.
5 - FLUTE DE PAN (des Huli)
Fabriquée à partir de sept morceaux de bambou, cette flûte de Pan produit une musique très douce. Sur un rythme lent, elle peut accompagner la chanson qui marque le deuil d'un amour perdu ; sur un rythme rapide, le joueur peut demander à ses amis de lui transmettre force et sagesse avant de partir pour un long voyage.
6 - IABAGANA (des Huli)
choeur entonné au cours de réunions intertribales. Ce chant décrit la beauté de villages et la richesse des hommes de la tribu. Il est exécuté pour impressionner les femmes nubiles et les inciter à choisir un homme dans leur clan.

ENTRACTE
7 - KALAP (des Melpa)
Spectacle de Hagen à la fin d'un Sing-Sing où les hommes et les femmes de la tribu se rassemblent pour danser, ce qui leur donne l'occasion de se rencontrer.

8 - SOLO DE FLUTE (des Huli)
On joue de cette flûte dans les vallées des hauts plateaux du sud pour courtiser les jeunes filles vierges.

9- FLUTE DE HAGEN (des Melpa)
Les hommes en jouent assis chez eux pour faire la cour aux jeunes femmes de l'extérieur mais aussi pour faire valoir à leurs épouses qu'ils sont réveillés et qu'ils ont faim.

10- TANIM HET (des Melpa)
Cérémonie de séduction traditionnelle à Hagen donnée dans une maison autour d'un feu.

Noms des membres des tribus.
Melpa:
Messieurs Somare Nikints, Thomas Konga, Nua Penapil, Paul Kuipa, Andrew Kiap Kauli, Bonifas Rutel, Gabriel Pora, Peter Poti Data, Kombok Wei.
Mesdames Theresia Timbi, Anna Tilly Cullinan, Cecilia Kara, Josephine Yak, Susannah Wamp, Rita Somare, Maria Tali Pius.

Huli :
Messieurs Thompson Keko, John Tapale, Hayabi Lengo, Tege Kanabi, Timbalu Abu-Teria, Payape Nogo, Sebastian Dimda Miyoni.
Mesdames Elisabeth Wright, Annette Leahy.

Origine géographique

Papouasie-Nouvelle-Guinée

Mots-clés

Date (année)

1988

Cote MCM

MCM_1988_PG_S1

Ressources liées

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Titre Localisation Date Type
Papouasie-Nouvelle-Guinée. Maquillage et portrait des Melpa et Huli. Papouasie-Nouvelle-Guinée. Photos Papouasie-Nouvelle-Guinée 1988-06-17 Photo numérique
Papouasie-Nouvelle-Guinée. Préparation des Melpa et des Huli devant la Maison des Cultures du Monde, Théâtre de l'Alliance Française. Photos Papouasie-Nouvelle-Guinée 1988-06-17 Photo numérique
Papouasie-Nouvelle-Guinée. Musique et danse des Huli. Photos Papouasie-Nouvelle-Guinée 1988-06-17 Photo numérique
Papouasie-Nouvelle-Guinée. Musique et danse des Melpa. Photos Papouasie-Nouvelle-Guinée 1988-06-17 Photo numérique
Papouasie-Nouvelle-Guinée. Maquillage, coiffure, costumes, préparation des Melpa et des Huli. Photos Papouasie-Nouvelle-Guinée 1988-06-17 Photo numérique
Titre Localisation Date Type
Saison 1988 1988