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Polynésie, Tonga. Les poètes danseurs du Royaume de Tonga et cérémonie du Kava. Spectacle

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Évènement

Titre

Polynésie, Tonga. Les poètes danseurs du Royaume de Tonga et cérémonie du Kava. Spectacle

Date

1988-06-03

Date de fin

1988-06-05

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

3-5 juin 1988
Tonga, dernier royaume de l'archipel polynésien, comprend environ cent cinquante îles pour une population globale de 100.000 habitants, dont 70.000 vivent à Tongatapu, la plus grande des îles, autour de la capitale Nuku'Alofa qui en compte 30.000.
Lorsque James Cook découvre Tonga, en 1773, il se montre plein d'admiration pour la précision rythmique et les mouvements des danseurs ainsi que pour la beauté de leurs chants polyphoniques. Mais bientôt les missionnaires britanniques interdisent les danses de Tonga qui, pour eux, relèvent du paganisme, il s'ensuit un grand vide culturel. Pourtant dans la seconde moitié du XVIIIe siècle émerge une nouvelle forme de danse, le Lakalaka, sorte de compromis entre les danses anciennes et les danses étrangères et donc, amalgame acceptable du point de vue des missionnaires.
Aujourd'hui cependant, les danses et les chants des ancêtres n'ont pas entièrement disparu : certains rares spécimens de formes traditionnelles subsistent pour lesquels les textes des chants ne sont plus toujours compris et constituent ainsi les reliques d'une ère révolue.
Le Lakalaka, type de danse le plus répandu à Tonga est exécuté par deux cents participants, hommes et femmes. Dans un style métaphorique, cette danse peut traduire aussi bien un discours politique qu'un message social destiné à une partie de la population. Certains mouvements possèdent des connotations sexuelles, pas évidentes pour tous. Une série de gestes de mains et d'avant-bras décode un texte dont le motif sera repris et enrichi, plus tard, dans une symphonie gestuelle. Les mouvements de jambes consistent en suites de pas glissés sur le côté, puis exécutés sur place. Le fait de pencher la tête et de dodeliner avec grâce, indique un état intérieur de joie, mêlée à une grande hilarité silencieuse et appelée le Mafana.
Un type de danse pré-européenne, le Me étu'upaki consiste en un rassemblement d'hommes se livrant à une série de mouvements en boucles, la danse des femmes se nomme Otu'haka.
Le Ula est une danse de femmes debout.
La mélodie de Tonga, le Fasi, est chantée par un homme appelé lui aussi le Fasi qui place sa voix entre celle des basses et celle des ténors (pour donner un ordre d'idée de leur hauteur). Le Fasi, contrairement aux autres chanteurs, se donne le droit d'embellir sa mélodie en ajoutant des notes par mélisme (en chantant plusieurs notes sur la même syllabe, ici généralement la syllabe "hé").
Dans la danse à Tonga, public et interprètes se mélangent. Plus les démonstrations du public grandissent, plus l'artiste excelle.
Un rituel important de l'archipel est la cérémonie du Kava. Il s'agit d'une boisson préparée par fermentation de racines pilées où interviennent le gingembre et le poivrier. Kava est aussi le nom de la rencontre solennelle qui rassemble les nobles pour les grandes occasions et particulièrement pour l'anniversaire du roi. L'effet de la boisson et l'excitation de la rencontre favorisent les chants de groupe qui constituent la particularité de la fête. Les artistes tongans ont choisi de présenter leurs chants et leurs danses sous forme d'une veillée dans un village de l'île.
d'après les notes du Dr Richard Moyle

Programme :
Chants, Danses et Rites "Ensemble Kau Hiva Afokoula"
Des chanteurs, des musiciens et des danseurs appartenant à la cour de ce petit royaume exécuteront un programme donnant un vaste aperçu des expressions de l'île.

Ce programme a pu être réalisé grâce à la collaboration du Dr. Richard Moyle de l'université d'Auckland et du prof. Futa Helu.

1- FANGUFANGU : Flûte nasale.
Avant l'arrivée des Européens, cet instrument était largement utilisé en Polynésie occidentale ; à présent, on ne le trouve plus qu'à Tonga et dans l'île avoisinante de Nivé.
Fangufangu signifie "souffler doucement" mais aussi "réveiller en douceur".
L'instrument est constitué d'une simple section de bambou, obturé à chaque extrémité par les n'uds du bois. Cinq trous y sont perforés à égale distance ainsi qu'un sixième trou qui est pratiqué sur la face opposée. Pour jouer de cet instrument, on place l'une des extrémité sous une narine, tandis que l'autre narine est bouchée par un pouce.

2- Cinq danses 'OTUHAKA : Otuhaka (litt. "Mouvements de bras d'un rang de danseurs").
À l'origine, il s'agit d'une danse assise pour les femmes de haut rang. Le rythme est donné par deux bâtons avec lesquels elles martèlent une natte enroulée.
Le chant qui accompagne la danse consiste en couplets répétés de nombreuses fois et de plus rapidement. La danse est une interprétation du texte (texte difficilement traduisible dans la mesure où y apparaissent des formes archaïques d'une langue qui n'est pas celle parlée actuellement à Tonga).
1e danse : le texte, en samoan, fait référence à la mort du chef spirituel Tu'i Tonga.
2e danse : le chant, en tongan ancien, fait allusion au jeu d'adresse qui consiste à jeter des disques (tupe), fait de coquillages, le long d'une natte étroite.
3e danse : le texte en langue d'Uvéa décrit les courses de pirogues.
4e danse : paroles en, samoan évoquant l'adroite manipulation des rames des pirogues.
5e danse : texte en samoan, traitant de l'annexion, au siècle dernier, de Samoa par les Etats-Unis.

3- HIVA KAKALA (Chant parfumé)
Dérivant de la pratique de la sérénade, le Hiva Kakala est généralement une chanson d'amour, utilisant le symbolisme des fleurs et citant des noms de lieux particulièrement enchanteurs. C'est sur les deux plans, physique et émotionnel, que les paroles doivent être comprises, l'objectif du chant étant de susciter l'amour d'une jeune femme.
Dans le choeur d'hommes, la partie la plus aiguë est donnée par une voix de fausset.

4- ME'ETU'UPAKI (des battes)
Au cours du long séjour que fit le capitaine Cook à Tonga, dans les années 1770, celui-ci assista fréquemment avec son équipage, à des danses exécutées par les hommes, pleine de vigueur et qui semblaient mimer un combat corps à corps.
Il s'agit de me'etu'upaki, aujourd'hui dansé une fois par an, à l'occasion de l'anniversaire du roi mais également pour d'autres importantes célébrations, au cours de l'année.
Musicalement, il s'agit de chants à l'unisson ; la mélodie ne comprend que trois notes, et qui se retrouve dans tous les chants de tradition ancienne.
Le chant commence part une invocation au dieu de la mer, Kolulu, puis narre un voyage sur l'océan.

5- TAU' OLUNGA
Danse en solo de femme où l'accent est mis sur l'interprétation visuelle du texte.
La femme est accompagnée de deux danseuses. Cette danse est exécutée sur un Hiva Kakala (chant parfumé) appelé Hopo M ai E T eine (Saute ma belle). Les paroles, en samoan, sont empreintes d'une grande poésie et sont très symboliques. Elles célèbrent entre autres, la beauté de la nature.

6- Cinq danses ULA
Le Ula est une danse traditionnelle exécutée par les jeunes femmes et dont la grâce caractéristique vient de leurs mouvements de bras. C'est la seule danse à Tonga dont l'unique dessein est de faire valoir la beauté physique des exécutantes.
À l'origine, ce spectacle était donné le soir en présence du chef Tu' i' Tonga, afin que ce dernier puisse choisir une ou plusieurs jeunes filles pour la nuit du roi.
Comme le 'Otuhaka, les textes du Ula sont composés de couplets répétés. Pendant toutes la première partie, les participants préparent le Kava.

Présentation du Kava et entracte

7- HIVA USU ' deux chants religieux.
Le peuple e Tonga est réputé dans tout le Pacifique pour ses hymnes. Hiva est le terme générique qui désigne le chant. La traduction de Usu est plus controversée : heureux, stimulant ou composé en écoutant. Quoi qu'il en soit, les Hiva Usu sont à présent, chantés par deux communautés protestantes minoritaires.
Le style est caractérisé par l'absence de répétition des mélodies et par l'ornementation vocale que fait le chef du groupe, le fasi.
Pendant le chant, deux ou trois personnes font des confessions publiques.

8- TAUALUNGA ' danse
Originaire de Samoa, cette danse a servi de base au Tau'Olunga (cf 5),
La personne qui en solo est encadrée par une ou deux danseuses Tulafale qui exécutent des mouvements extrêmement vigoureux ce qui, par contraste, vient rehausser les gestes poétiques, plus lents et plus réservés du danseur.
L'ensemble illustre, sous une forme artistique, la nature essentiellement complémentaire des deux sexes.
Reflet de l'origine de la danse, le texte mêle à la fois la langue de Tonga à celle de Samoa.

9- DANSE LAKALAKA
Créée au XIXe siècle, le Lakalaka est la danse de Tonga par excellence. Elle commence par un salut puis le poète exalte la beauté naturelle du village dont les danseurs sont originaires. Les derniers couplets sont des chants d'adieux.
La position des danseurs du premier rang reflète leur statut social et leur degré d'habileté, le couple du centre du rang étant le plus haut placé.
Le Lakalaka est créé par un Punake lequel compose la musique et les chants poétiques et en fait ensuite une chorégraphie. Peu de Tongans peuvent atteindre le statut de Punake.
Le Lakalaka présenté a été donné pour la première fois en 1936, à l'occasion du départ du prince (le roi actuel) pour l'Australie ;
Le texte de ce Lakalaka contient des allusions mythologiques et historiques ainsi que des références poétiques et symboliques au voyage royal.

ARTISTES DU 'AFOKOULA CHOIR (voir programme papier)

Origine géographique

Tonga

Mots-clés

Date (année)

1988

Cote MCM

MCM_1988_TO_S1

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Titre Localisation Date Type
Polynésie, Tonga. Les poètes danseurs du Royaume de Tonga et cérémonie du Kava. Photos Tonga 1988-06-03 Photo numérique
Titre Localisation Date Type
Saison 1988 1988