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Comores. Musiques des Îles Comores. Spectacle

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Évènement

Titre

Comores. Musiques des Îles Comores. Spectacle

Date

1983-04-30

Date de fin

1983-05-04

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

30 avril 1983 Théâtre de l'Alliance, Paris
4 mai 1983 Maison de la Culture de Rennes

Sur le plan musical, l'archipel des Comores recèle une énigme. Aucun témoignage, aucune parcelle sonore n'est parvenue par le passé afin d'éclairer d'une façon ou d'une autre les pratiques musicales de ces îles. C'est donc une terra musica incognita'
Outre la curiosité de découvrir un monde sonore nouveau, les Comores se présentent comme un conservatoire authentique de cultures méconnues.
En effet, ces îles ont vu se superposer, à travers le temps, différentes couches qui ont contribué à des synthèses musicales heureuses. Souches shirazienne (iranienne), yéménite (de Hadramout), bantoue et malgache forment le fond de cet art comorien, auquel s'est greffé, aux siècles derniers, un apport d'esclaves venus on ne sait d'où, qui aussi, a colporté ses habitudes musicales, créant des genres nouveaux plus teintés de résonance guinéenne ou brésilienne que du proche rivage de l'Est africain. Conscient de ces stratifications musicales, de ces brassages, le groupe de musiciens comoriens donne à entendre quelques facettes de ces passés miraculeusement conservés.
Les musiciens viennent de l'Île d'Anjouan.

Tout d'abord, fer de lance d'une musique qu'on peut estimer savante : l'ensemble Gabusi ou Gambussi, d'origine yéménite. Il s'agit de 3 musiciens. Le premier interprète du luth Gabusi à cinq cordes disposées en deux paires plus une unité. Il est accompagné de 2 tambours à double membrane, Mirwas. Si ces derniers existent de nos jours de l'Egypte au Golfe, le luth Qanbus, ancêtre du Gabusi ou Gambussi, a quasiment disparu de la péninsule arabique. De par sa forme, il évoque sans conteste les prmiers luths du monde arabe. Aux Comores et plus particulièrement à Anjouan, le Gabusi est dépositaire d'un répertoire très ancien chanté en arabe ou en comorien ; qui porte le nom de l'instrument. Reflet fiéle d'une musique arabe des premiers siècles de l'Hégire, voire même préislamique, ce répertoire surprend par son sens dépouillé de la ligne mélodique et rejette toute ornementation. Par ces accents, la voix évoque quelque chanteur algérien dépositaire de la tradition andalouse'
Les textes de ces chants sont empruntés à la poésie religieuse ou semi-sacrée...

Un deuxième ensemble de trois musiciens rassemblés autour du même luth Gabusi montrera de quelle manière les Comoriens ont réalisé une synthèse habile entre un instrument arabe et un style issu de Madagascar. Il s'agit du répertoire dénommé "Ndzedze" où le luth crépite de façon répétitive comme une Valiha (harpe malgache), à laquelle il s'est substitué pour développer nerveusement de minuscules cellules musicales tout en donnant le sentiment d'immobilité. Le Gabusi est accompagné de deux hochets rectangulaires en forme de radeau, "Nkayamba" que l'on rencontre également au Kenya, et en Ouganda.
Le répertoire est d'obédience thérapeutique puisque l'ensemble est surtout sollicité lors des danses de possession.

Un troisième ensemble réintroduira l'univers religieux de l'Islam.
Les instruments sont : deux flûtes (Firimbi) et un tambour (Taari ou Tari).
Dans le monde de l'islam, seuls les derviches tourneurs dits Mevlevi avaient accrédité la flûte au sein du culte. Désormais, ils ne sont plus les seuls, les Comoriens viennent, par cette prestation, rappeler qu'il est temps d'élargir cette conception.

Origine géographique

Comores

Mots-clés

Date (année)

1983

Cote MCM

MCM_1983_KM_S1

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Titre Localisation Date Type
Saison 1983 1983