Ressource précédente
Ressource suivante

France. Braconnier. Rauchbach. Exposition

Collection

Type de document

Évènement

Titre

France. Braconnier. Rauchbach. Exposition

Date

1993-10-05

Date de fin

1993-12-22

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Exposition

Description de la pratique

Galerie du Rond-Point
Le Rond-Point / Théâtre Renaud-Barrault
5 octobre au 22 décembre 1993
BRACONNIER RAUCHBACH

Braconnier
Stéphane Braconnier vit et travaille à Lyon.
1980 Galerie Le Carré Blanc, Dijon.
1981 "Proposition 1"* , Nouveau Musée Lyon.
1982 Galerie Verrière*, Lyon. Inauguration du Nouveau Musée* Villeurbanne
1983 "Figures imposées" ELAC, Lyon. "L'Art nous presse"* ELAC, Lyon.
1984 Galerie Verrière, Lyon "A contre Courant"* , Halle Sud, Genève, Suisse. "L'Autre Nouvelle Génération"* , Grand Palais à Paris.
1985 Galerie Lucien Durand, Paris. Le Kulturhuset*, Stockholm, Suède.
1986 Musée de Toulon, Toulon.
1987 Galerie Lucien Durand, Paris. Galerie Fachetti*, New-York, U.S.A.. FIAC*, Paris. "Intérieurs"* , Lyon. Biennale de Barcelone*, Barcelone, Espagne.
1988 Galerie Lucien Durand*, Paris. Galerie C Macé Cannes. Galerie G., Besançon
1989 Galerie Yamagushi, Tokyo, Japon. Galerie Lucien Durand, Paris.
1990 Galerie Alice Pauli*, Lausanne, Suisse. Galerie Lucien Durand, FIAC*, Paris.
1991 Centre d'Arts Plastiques, Saint-Fons, Lyon. Musée Hébert, La Tronche, Grenoble. Galerie Alice Pauli, Lausanne, Suisse.

Acquisitions Publiques
1982 FRAC* Rhône-Alpes. Fonds National d'Art Contemporain.
1985 Centre Georges Pompidou, Paris. Fonds National d'Art Contemporain.
1986 Musée de Toulon.
1987 Fondation Peter Stuyvesant, Amsterdam.
1990 Rhône-Poulenc Lyon.
1991 Fondation B .P., Bruxelles.

* expositions collectives.

Lui, Braconnier, fut un homme d'ombre colorée atomisée. C'est un navigateur singulier en quête moins de terre lointaines que du proche, ce continent inconnu de l'ici-même. Sur ses espaces, il pulvérise une lumière invisible à l'oeil trop curieux de l'objectif. Le diaphane de ses levées de jour, le cristal de son sel, ses irisations, captent la mémoire et la rendent. Miroirs. Miroirs de nos mémoires On songe à cette lumière philosophique qui brille autour de la fenêtre du navigateur du poème Andenken d'Hölderlin, "les navigateurs comme les peintres assemblent la beauté de la terre où l'éclat des jours traverse la nuit..." Braconnier montre le frémissement d'un éveil. Cet éveil n'est, bien entendu, pas ce qui subsiste, permanent, inaltéré. Cet éveil a plutôt un rapport avec un mouvement sans fin, avec le voyage, la partance. Presque translucide le pigment est un mobile manteau d'écailles, une vitre généreuse, une aube immense nommée espace. Cette aube fulgure dans sa brièveté, lumière absolue, elle étincelle avant de s'enfoncer dans l'extension soyeuse, dans la sécurité de la matière. La durée fait substance, l'instant est une acuité du temps, tandis que les anciens tondi et les toiles de lumière noire étaient des spasmes. Le regard est capté par ces étendues dilatées, ces champs bien délimités et pourtant comme en suspension, par ces prairies fluides.
Nous nous laissons entraîner par la migration de la surface. Mais le peintre nous soustrait l'origine de ces mouvements. Son subterfuge aboutit au rayonnement de l'espace à partir d'un centre, mais d'un centre qui n'est, justement, jamais fixé ici ou là. Ces liens paradoxaux (j'aimerais les nommer banquises), sont mus par une force qui les soulève au-dessus du tableau. Ces déplacements sont incompréhensibles, insaisissables parce que ce sont des reflets, des éclairs. Les reflets, les éclairs, les échos du temps. Ils tracent dans les interstices du silence-temps un chemin inapparent. Au-dessus de ces espaces gronde le vent. Une lumière tremble mais ne s'éteint pas, elle veille. Fidèles à son appel, les étendues se laissent hâler vers l'horizon, ce lieu natal de l'aube, ce lieu où elle se repose sans jamais cesser, agité ou calme, de battre au rythme profond de l'immesurable.
Il n'y aura donc jamais de repos, jamais de mot dernier, et cela ne finira jamais, cette chose : peindre, faire, inventer une langue pour parler de ce qui vient et se dérobe dans le mouvement de sa venue.
Claude Bouyeure.

Extrait du catalogue : Braconnier "Oeuvres récentes" 7 juin - 2 septembre 1991. Conseil Général der l'Isère - Fondation Hebert d'Uckermann :
Une terre, texte d'Olivier Kaeppelin ; texte Henry Nesme ; Un espace de temps, texte de Annie Zadek.

Valérie Rauchbach vit et travaille à Paris
Liste des expositions....

Valérie Rauchbach s'avère une magicienne qui sait capter notre regard.
Son oeuvre dans ces éclats de silice ensable notre vision des choses en nous plongeant dans l'infini minéral. Elle trouve dans la lumière une fidèle alliée et distille subtilement ses effets. Valérie Rauchbach use de la profondeur de l'obscurité et fait surgir l'image souveraine. Ici un taureau bravache, là une nature morte où fruits et verres se partagent l'espace.
Elles sont loin aujourd'hui les peintures où des personnages luttaient, s'emballaient dans une violence aveugle. On pouvait y lire les signes d'une fuite éperdue et d'une agressivité criante. Les tableaux sur la gémellité incluaient déjà la notion d'une mort annoncée et programmée que l'on va retrouver dans d'autres séries. M ais sa sensibilité d'artiste continua à s'amplifier pour atteindre une profondeur où matière et picturalité allaient résolument et définitivement vivre en osmose. D'un "expressionnisme" coloré, la palette de l'artiste a abouti à une monochromie exclusive. Les toiles devinrent plus symboliques dans l'utilisation d'archétypes temporels.
Reflets entachés d'un passé en marche, les "Tours de Pise", les "vues de
Jérusalem" et les "arènes" prenaient des aspects érodés. On percevait les failles des édifices la désagrégation lente des pierres. Un univers minéralisé de "ruines" se mettait en place dans ces tableaux monochromes.
(...)
Le sable utilisé dans ses tableaux prend une force plus fermement ancrée dans les toiles. Ici, la disparition et l'apparition de l'image ont une véritable raison d'être, amplifiées par un jeu d'ombre et de lumière et surtout par la présence formelle d'une nature morte que notre vision saisit de prime abord. " Je veux que le temps se fige sur quelque chose de fragile.
Avant je peignais des tableaux pleins de bruits et de fureurs, maintenant les toiles sont devenues silencieuses." Mais les éclats de quartz et de silice font éclater par myriade la lumière (...)
Philippe Carteron. Extrait du catalogue : Rauchbach "La mémoire de l'ombre"
Salle de la Manutention, Ville de Cambrai, 4 décembre 1992 - 6 janvier 1993.

.... Texte de Gerald Gassiot-Talabot, extrait du catalogue : Rauchbach "Sédiments de lumière"
Théâtre Renaud-Barrault ; Galerie Daniel Templon ; Galerie Montenay ; Galerie Jade. Janvier-Février 1992.

Propos d'atelier de Valérie Rauchbach, recueillis par Alain Macaire en décembre 1991.
"J'ai toujours associé l'idée de la peinture à celle d'une matière, et cette sensation s'est sans doute affirmée davantage encore par des travaux de restauration d'oeuvres anciennes que j'ai faits pendant des années.
Avant, je peignais avec de l'huile. J'y prenais beaucoup de plaisir. J'aurais presque pu travailler la matière directement avec les doigts, comme si cela devenait un matériau à sculpter. Je sais qu'un jour, j'aborderai la sculpture...
La matière a toujours été plus importante que la couleur ; je n'ai toujours peint qu'avec très peu de couleurs, des rouges et des bleus, des noirs et des rouges, posés en dualité... Cela correspondait à un affrontement en moi, ou avec moi-même.
Puis pour rendre la matière picturale plus malléable, j'ai commencé à y ajouter du sable, jusqu'au jour où, lors d'un voyage aux Iles éoliennes, j'ai découvert un sable noir volcanique bien plus beau que toutes les matières que je pouvais fabriquer. Cela a été une révélation personnelle et esthétique. Je trouvais devant moi - et non plus en moi - une matière naturelle, brute, portant en elle, infiniment broyées, toutes les forces et les conflits qui m'assaillaient avant. Et là, je pouvais les prendre pleines mains, les laisser couler et faire une oeuvre dans laquelle mes gestes, mon corps s'engageaient aussi, presque comme pour une sculpture.
Et puis la matière est merveilleuse, d'un noir intense et scintillant, d'une telle densité qu'il n'y a rien d'autre à faire qu'à la respecter et à la garder intacte.
Depuis, j'ai parcouru beaucoup d'autres lieux, parfois lointains* parfois tout proches de Paris, et j'ai découvert et utilisé bien d'autres variétés de sables qui provoquent aussi des jouissances poétiques et esthétiques. (...)
Le sable est un matériau qui a une force extraordinaire ; pendant six mois, en cherchant à l'encoller sur les toiles, je n'ai cessé de casser, de tordre les châssis, ou de découvrir les toiles déchirées quand il séchait. C'est un matériau de tensions, de situations extrêmes, un peu comme ces confrontations essentielles que l'on éprouve dans les déserts
Et je les retrouve là, devant moi dans mon atelier, comme une surface de contemplation, comme un spectacle qui m'absorbe. Il y a aussi quelque chose d'originel, de vierge dans le sable, comme ces dessins ou ces empreintes que l'on s'amuse à laisser sur une plage, comme si l'on était le premier homme à laisser aux autres un signe. (...)"
Extrait du catalogue : Rauchbach "Sédiments et lumière"Janvier-Février 1992

Présentation des artistes

Origine géographique

France

Mots-clés

Date (année)

1993

Cote MCM

MCM_1993_FR_E5