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France. Les Rues de la Nuit, Paris-Berlin années 20. Spectacle

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Évènement

Titre

France. Les Rues de la Nuit, Paris-Berlin années 20. Spectacle

Sous-titre

Hélène Delavault, mezzo-soprano ; Yves Prin, Piano

Date

1994-04-19

Date de fin

1994-04-29

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

Le ROND-POINT
19, 26-29 avril 1994

Hélène Delavault, mezzo-soprano ; Yves Prin, Piano : Les Rues de la Nuit, Paris-Berlin années 20.
Lumières: Jean Grison
Production: Studio Productions - Gilbert Fillinger.

PROGRAMME
Jean Lenoir, Parlez-moi d'amour
Friedrich Hollaender, Robert Liebmann, Ich weiss nicht zu wem Ich gehöre*
Francs Poulenc, la belle jeunesse
Extrait des chansons gaillardes ' anonyme du XVIIe siècle
Maurice Yvain, Willemetz, Yves Mirande, Le petit amant (extrait de Ta bouche)
Walter Kollo, Rideamus, Hermann Haller, Was nützt denn dem Mädchen die Liebe?*
André Messager, Sacha Guitry, J'ai deux amants (extrait de l'amour masqué)
Géo Koger, Vincent Scotto, Gaston Gabaroche, L'amour au passé défini*
Georges Stalin, Georges-Pierre Moreau, Le gardien de phare*
J. Delettre, Parlez-moi d'autre chose*
Hanns Eisler, Bertold Brecht, Lied vom kleinen Wind
Friedrich Hollaender, Robert Gilbert, Wie hab'Ich nur leben können ohne dich?*
Jean Lenoir, Pars*
Reynaldo Hahn, Maurice Donnay, Henri Duvernois, La dernière valse

Entracte

Kurt Weill, Felix Gasbarra, Die Muschel von Margate
Darius Milhaud, Jules Supervielle, Trois chansons de négresse
Hanns Eisler, Bertolt Brecht, Wiegenlieder einer proletarischen Mutter
Jean Villard, En serez-vous?*
Harlet, Valmy, Guide, La Rumba mondaine*
Kurt Weill, Bertold Brecht, Die Seeräuber Jenny (extrait de Die Dreigroschenoper)
Jules Jouy, Larrieu, la Veuve*
Hanns Eisler, Kurt Tucholsky, Der Graben
Werner R. Heymann, G. von Wangenheim, Abscied von der Boheme.

* arrangements d'Yves Prin

L'importance des cabarets berlinois et leur influence sur la musique allemande "savante" du début du siècle n'est plus à démontrer. Du Pierrot lunaire de Schoenberg à la Lulu de Berg, des opéras de Weill (Mahogonny, Les sept péchés capitaux) aux ballades de Aisler, beaucoup d'oeuvres empruntent et se réclament de l'esthétique des cafés-concerts.
Lieux de rencontres privilégiés entre une bourgeoisie inquiète du lendemain, qui cherche à oublier ses angoisses dans la vie de bohème et la quête du plaisir immédiat, et une faune nocturne peuplée de chômeurs, prostituées, d'alcooliques ou de souteneurs, les cabarets sont l'image d'un monde en train de mourir, d'un monde en décomposition - avant la catastrophe nazie.
On ne s'étonnera pas alors d'entendre des compositions d'auteurs aussi célèbres que Weill, Eisler, Kollo et Tucholsky, créateurs engagés politiquement dont la plupart ont collaboré pour une ou plusieurs oeuvres avec Bertold Brecht.
Jean-François Boukobza.

A la même époque en France, le public délaisse les petits cabarets enfumés pour le music-hall où se développe un genre nouveau : la revue influencée par le modèle américain qui fait son apparition. Joséphine Baker, en déshabillé de plumes, fait sensation avec ses "deux amours".
C'est la grande époque des chanteuses à voix, qui font rire ou pleurer ou les deux à la fois : Fréhel, Damais, Mistinguett, Maris Dubas, folles d'amour chacune à sa manière. Elles ont souvent débuté à l'opérette, où triomphe Yvonne Printemps avec Sacha Guitry qui lui taille des rôles sur mesure.
Mais si on découvre quelques traits de satire politique dans les revues du Rip ou dans quelques chansons de Benech ou Dumont, il ne semble pas que les luttes sociales qui aboutiront au Front Populaire aient laissé de traces artistiques notables, même si Montéhus revient avec La butte rouge qui sera un énorme succès populaire. Milhaud dans ses Chansons de négresse et Ravel dans ses Chansons madécasses ne font que de brèves incursions dans les préoccupations coloniales.
Cela confirmerait-il le sentiment de nos voisins que la frivolité française ou serait-ce simplement que l'amour, toujours, est le sujet le plus grave ?
Hélène Delavault.

Parlez-moi d'amour, redites-moi des choses tendres...
J'aurais bien voulu ne vous dire que des choses tendres, mais voilà, je vais vous en dire aussi des cruelles, et des vertes et des acides. Parce qu'on n'est jamais vraiment assez mûr pour la vie et que peut-être, c'est pour ça qu'on chante.
A l'occasion d'un précédent spectacle Le Tango Stupéfiant, j'avais découvert des chansons des années 20 et 30 qui m'avaient frappée par leur modernité et leur adéquation aux préoccupations de notre temps. Oui, c'est toujours aussi compliqué (parfois) de dormir à deux, de trouver du travail ou de "gérer" une rupture sentimentale en employant correctement le passé simple. Mais n'oublions pas que c'est l'époque qui a vu naître le mouvement Dada et le Surréalisme et qu'on a su y cultiver (brillamment comme il se doit) l'art du joyeux délire.
A Berlin, à la même époque, c'est la grande floraison du cabaret (inspiré d'ailleurs par ceux de Montmartre du début du siècle) et l'humour y est grinçant. Le rapprochement des chansons françaises et allemandes de la même période sur les mêmes thèmes est fascinant. Et il me plaît, à l'heure ou la France célèbre le cinquantenaire de la victoire sur le nazisme (bienheureux hasard de la programmation des théâtres) de faire entendre la voix des allemands (Brecht, Weill, Eisler, Tucholsky) qui, les premiers, en ont dénoncé l'insidieuse montée.
Mais si la Nuit de ces Rues est, hélas, celle qui va bientôt s'étendre sur l'Europe, c'est aussi celle des étreintes effrénées et des dégringolades de rire. Et si le rire y est quelquefois jaune, ou même rouge, qu'importe ? Puisque la nuit, comme chacun sait, tous les chats - et les chattes - sont gris...
Hélène Delavault.

Deux amants ? En tout cas, deux amours : Berlin et Paris.
Quand Jules et Jim ont enfin cessé de s'entretuer et que le Violon a pu rejoindre le Boeuf sur le Toit, le cabaret berlinois des Sept Péchés Capitaux et le "gai Pais" des années folles tentent d'oublier dans les langueurs du tango et la frénésie du charleston les millions de morts de la première grande guerre civile européenne.
"Hoppla wir leben !". Dans les caveaux berlinois d'inspiration montmartroise de la nouvelle République de Weimar, les parvenus de l'inflation dessinés par Grosz dansent avec les modèles de E. L. Krichner : poètes et savants fous s'y mêlent tandis que l'humour grinçant d'un Tucholsky dénonce les injustices sociales comme les illusions de la passion amoureuse. La Jenny de l'Opéra de Quat'sous rêve aux pirates qui la vengeront et Claire Waldorf se demande : "A quoi ça sert à une fille l'amour ?"
A la même époque en France, le public délaisse les petits cabarets enfumés d'avant-guerre pour la revue à grand spectacle où triomphe Joséphine Baker en déshabillé de plumes, pour l'opérette ou pour le music-hall des Damia, Mistinguett, Marie Dubas. Peu de préoccupations politiques après les chansons "patriotes" de 14-18. C'est plutôt dans la guerre des sexes que s'engage la chanson parisienne. "Mon Dieu, que c'est bête les hommes !" fait chanter Sacha Guitry à Yvonne Printemps.
Vilmo Vazony.

Hélène Delavault, mezzo-soprano.
Le nom d'Hélène Delavault, restera sans doute longtemps associé à celui de Carmen, rôle dans lequel elle a débuté sur la scène internationale en 1981, dans la mise en scène de Peter Brook, et qui lui a valu l'éloge unanime de la presse et du public en France, Espagne, Allemagne, Italie, USA, Israël et Japon. Pour la version filmée de ce spectacle, elle a été nommée aux Etats-Unis aux Amy Award comme "Best actress en a musical".
Auparavant, elle avait créé, en particulier au Festival d'Avignon et à Radio- France, des oeuvres contemporaines de Georges Aperghis, Ahmed Essyad, Maurice Ohana, René Koering, Philippe Hersant.
Dans le domaine du lyrique, elle s'est produite dans Boris Godounov ( La Nourrice, Théâtre des Champs-Elysées) La Périchole mise en scène par Jérôme Savary, Orlovsky (La Chauve Souris, Théâtre du Châtelet) Didon et Enée (Opéra de Kent).
En concert, elle a chanté avec l'Orchestre Philharmonique des Pays de Loire, l'orchestre de l'Opéra de Paris, les Orchestres Nationaux de Lille et de Lyon. En récital elle a été accompagnée entre autres, par Jörg Demus et Stephen Bishop-Kovacevich .
Depuis 1983, elle a suivi un itinéraire très personnel, imaginant des récitals-spectacles instituant des liens nouveaux entre chansons populaires, mélodie classiques, entre théâtre et musique, sans se priver d'une verve comique peu courante sur les scènes lyriques !
Le Tango Stupéfiant avec la pianiste Claude Lavoix, évoquait ainsi les cabarets européens de 1900 à 1940, de Arnold Schoenberg à Yvette Guilbert.
Amours et Trahisons, avec Yves Prin, racontait les vicissitudes de l'amour, de Hector Villa-Lobos à Cole Porter et Kurt Weill.
Femmes, avec Jeff Cohen, évoquait les aspects contrastés des images de la Femme, au tournant du siècle de Brahms à Offenbach.
La Républicaine rassemblait, instrumentées par Yves Prin, des chansons révolutionnaires de 1789 et d'autres peuples luttant pour la démocratie.
Tous ces spectacles ont été triomphalement accueillis en France, Grande-Bretagne, Allemagne, Espagne, Italie, Scandinavie, Grèce Hong-Kong, Japon, Australie et Etats-Unis.
En 1991, elle a été autant actrice que chanteuse, dans un spectacle qui réunit des musiques et des textes d'Erik Satie, et dans un hommage à Heinrich Heine. Elle enregistre chez Erato "paris 1900 - Du Moulin Rouge au Chat Noir".
En Juillet et août 1991, elle s'est produite au Festival de Chichester en Angleterre, au Festival Dos Capuchos de Lisbonne et à Valence dans un nouveau spectacle intitulé Horizonz chimériques, comportant des chansons de la mer et des marins.
En décembre 1991 elle a interprété Metella dans la vie parisienne à l'Opéra de Lyon dans une nouvelle production mise en scène par Alain Françon.
En avril 92, elle a créé en compagnie d'Irène Aïtoff l'Absinthe, dans une mise en scène de Marcel Bozonnet.
En janvier 1993, elle interprète le rôle-titre du Surmâle d'après l'oeuvre d'Alfred Jarry sur une mise en scène de Marcel Bozonnet, à l'Opéra de Normandie à Rouen et au Théâtre de Caen.

Yves Prin, piano
Profondément influencé par Yves Nat et Bruno Maderna, Yves Prin choisit, après un parcours classique de pianiste et de chef d'orchestre de s'investir totalement dans la création.
A l'origine de la fondation de l'orchestre Philharmonique des Pays de Loire, il participe aussi à celle de l'Atelier Lyrique du Rhin, puis dirige le N.O.P. de Radio-France. Il est aujourd'hui responsable de la Production des Musiques Nouvelles à Radio-France.
Sa complicité musicale avec Hélène Delavault, dont il est l'arrangeur des chansons pour ses deux derniers disques, lui fait reprendre le piano le temps d'un récital.

Origine géographique

France

Mots-clés

Date (année)

1994

Cote MCM

MCM_1994_FR_S3

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France. Les Rues de la Nuit, Paris-Berlin années 20. Affiche France 1994-04-19 Affiche
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