Ressource précédente
Ressource suivante

Italie. Conversation en Sicile d'Elio Vittorini. Spectacle

Collection

Type de document

Évènement

Titre

Italie. Conversation en Sicile d'Elio Vittorini. Spectacle

Date

1992-12-08

Date de fin

1992-01-06

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Théâtre

Description de la pratique

mardi 8 décembre 1992 - mercredi 6 janvier 1993
adaptation et mise en scène de Daniel Zerki
avec
Robin Renucci Silvestro
Reine Courtois Concezione
Marc Henri Boisse Pofirio
Hugues Massignat l'homme aux oranges
Odile Cohen Clara
Christian Caro le remouleur
François Delaive le soldat
Daniel Zerki le père

Sommaire
Le mystère et la parole, Daniel Zerki
Cet hiver-là Florence Delay
Un portrait de Vittorini , Maurice Nadeau
Elio Vittorini , Bio-bibliographie
Eté 36. Elio Vittorini
Distribution
TABLE RONDE sur Elio Vittorini avec l'Institut Culturel Italien, lundi 30 novembre 1992 au Centre Georges Pompidou
Le mystère et la parole
Il y a, dans Conversation en Sicile , un secret, ou plutôt des secrets, peu visibles à la première lecture, mais qui donnent à cette histoire simple, limpide même, sa part d'ombre et de mystère ce "quelque chose de plus", dont parle Vittorini : dans la clarté trop blanche de l'hiver et du soleil siciliens, se glissent des forces obscures, irrationnelles. C'est de cette proximité du réel et du fantastique, ombres et lumières juxtaposées (dans le paysage, comme dans la mentalité sicilienne), c'est de cette étrange familiarité que le roman tire son pouvoir de fascination. Plus Silvestro (le double fraternel de l'auteur), avance dans son voyage, sa quête sa conversation, plus le réel apparemment solide, dur et rocailleux comme la Sicile, vacille; plus les ombres envahissent le paysage.
Ce qui amène cette transformation, c'est une parole, une parole agissante, une conversation qui donne son titre au roman. Une conversation unique (le choix du singulier est significatif) que Silvestro mène au cours de son voyage en Sicile, avec différents interlocuteurs, et qui, poursuivie pendant trois jours et trois nuits, le transformera radicalement, et lui permettra, lorsque tout ce qui devait être dit aura été dit, de retourner chez lui, lavé de ses souffrances, de ses "abstraites fureurs", plus apte à affronter le monde.
La conversation, en elle même n'aura dévoilé ni les secrets, ni le mystère Elle leur aura seulement servi de révélateur. C'est elle qui aura fait lever, dans le calme hivernal des montagnes siciliennes, les fantômes du présent et du passé.
Un mystère un secret qu'une parole, une
conversation, un dialogue amène au jour, n'est-ce pas l'une des définitions possibles du théâtre
Daniel Zerki

Cet hiver-là
J'étais cet hiver-là en proie à d'abstraites fureurs. L'humanité était perdue, je le savais.
Dès les premiers mots de Vittorini en bouche de Silvestro, quelque chose de bouleversant se produit. Nous ne sommes plus cet hiver-là ni dans l'Italie fasciste, ni à la veille de la guerre mondiale, et cependant cet hiver nous le sentons. Nous aussi sommes en proie à d'abstraites fureurs. Nous aussi craignons pour l'humanité. Nous baissons la tête et voilà... voilà qu'une lettre nous arrive. Cette lettre fait bondir Silvestro dans le train, le ferry boat, un autre train, un car, lui fait parcourir un espace énorme dans le temps également puisque de Milan où il est typographe, comme Vittorini, au village où il est né, il se retrouve chez sa mère. La Sicile comme enfance. Un monde aussi plein de misère que l'autre mais concret. Et parce qu'il est concret il démonte l'abstrait, décharge ses fureurs de leur impuissance. Voyage qui n'est pas vers soi, en arrière mais au-delà dans la région universelle des gens auprès de qui on est assis sur une banquette de bois, des voisins, des parents, nos plus proches inconnus.
Dans sa nouvelle traduction qui reverse lumineusement ce roman parlé en théâtre Daniel Zerki donne à entendre ce déplacement du récit de soi, ou monologue, au dialogue avec chacun, bref, à la conversation. Celle où la mère interrogée gaiement par son fils livre son histoire d'amour avec un vagabond se grave en nous comme un évangile. Paroles nues hors littérature.
On ressent dans les jambes les cinquante kilomètres parcourus à pied, à l'aller et au retour, par l'homme qui veut revoir la signora Concezione. Est-ce le réalisme est-ce l'émotion qui redonne goût à tout dans le jeune et terrible chef-d'oeuvre de Vittorini, si terrible et si drôle ?
Un hareng y excite la faim, un doigt de vin la soif. Accompagnée d'une bonne parole une simple piqûre suspend la maladie. Des rires de femmes remettent l'homme en appétit.
Jusqu'aux morts regagnent leur vive place en nous.
Au milieu de tout ça le théâtre comme un brasero. Autrefois le père de Silvestro, cheminot ainsi que le père de Vittorini, jouait Macbeth en pourpoint rouge dans la salle d'attente des petites gares. Pendant sa ronde de nuit, faisant le tour de son équipe, il sonnait de la trompe : Qui va là ? Au loin un cheminot répondait Polonius. Il criait : Qui va là ? Un autre répondait : Fortinbras. Shakespeare traverse le plateau encore plus grand d'être appelé par des cheminots.
Eclatant "chacun de nous" au degré zéro selon Edoardo Sanguinetti, le protagoniste dit l'impossibilité où se trouve "chacun de nous" de se sauver séparément, de se justifier par ses seules forces. La voix engagée d'Elio Vittorini nous rappelle ce devoir d'engagement même partiel : choisir les siens, savoir pourquoi. Parmi les hommes, il y en a qui ne le sont pas. Et parmi ceux qui le sont, la part d'inhumanité veille. Uomini e no . Cet hiver-là dans le monde, même à l'intérieur de chacun, il y avait les deux.
Florence Delay

Un portrait de Vittorini
Comme beaucoup de Français pendant l'occupation, j'ai connu Vittorini par Conversation en Sicile . Ce devait être au printemps 1944. L'ouvrage, dans une édition suisse je crois, circulait de main en main. On savait que l'auteur, jeune, participait à une résistance italienne dont nous avions appris depuis peu l'existence, que le livre avait été saisi par les autorités fascistes en plein succès de vente.
Pourtant, ce n'était ni un pamphlet ni une satire ouverte. Pas davantage ce qu'on appelle un roman. Une oeuvre inclassable dont la fraîcheur, le naturel, l'inspiration nourrie de révolte et de pitié, la poésie qui procédait d'une communication de plein-pied avec choses et gens, révélaient mieux qu'un écrivain de circonstances : un écrivain grand et neuf. C'était plus qu'il n'en fallait pour alerter, en effet, la censure.
Je rencontrai Vittorini trois ans plus tard à Paris.(. . .) L'impression que me fit cette première rencontre. suivie depuis bientôt quinze ans de beaucoup d'autres, comment en rendre compte ?
Nous étions plusieurs à converser avec lui, des
amis à peu près tous du même âge et je me rappelle que je passais en revue nos visages comme si je les voyais pour la première fois : la forme des nez, des mentons, des fronts, l'expression des regards et des bouches. Nous avions un air de famille, ce n'était pas douteux.
De famille intellectuelle, si l'appellation n'est pas trop prétentieuse. Je veux dire qu'avec nos mines soucieuses, nos traits accusés, las et un peu fripés nous faisions tout à fait indigènes du VIe arrondissement. Vittorini n'était pas de notre quartier, c'est sûr et je parviendrai mal à faire comprendre combien son visage, tout viril et marqué qu'il pût être tranchait parmi les nôtre : comme frais lavé, lisse et matinal à la façon d'une aube campagnarde, ouvert et presque ingénu, sans ces défenses ou défiances que formulaient chez nous les plis du front ou de la bouche. Un visage d'homme, mais qui laissait transparaître celui de l'enfant tout près encore des choses et de la vie, prompt à connaître et à s'émerveiller
Maurice Nadeau
Extrait de la préface Journal en Public (Gallimard, 1961).

Elio Vittorini, bio-bibliographie
Elio Vittorini est né à Syracuse, le 23 juillet 1908. Son père est cheminot et, au gré de ses affectations, la famille déménage souvent, le long des petites lignes de chemin de fer de la Sicile. Après quelques fugues précoces, Elio quitte à 15 ans la Sicile pour aller vivre à Florence, puis à Milan. Autodidacte, il traduit les grands auteurs anglais et américains, donne des articles aux journaux et aux revues littéraires et fait paraître à 23 ans, son premier livre, un recueil de nouvelles : Petite-bourgeoisie.
En pleine guerre (1941), déjouant la censure, la parution de Conversation en Sicile fait l'effet d'une bombe: le livre a un succès immédiat (trois éditions avant son interdiction par le régime fasciste) et Vittorini devient, très vite, l'un des chefs de file, des maîtres à penser du mouvement littéraire italien qui va s'épanouir dans l'immédiat après-guerre.
Il a rejoint, en 1943, la résistance et Ie P.C.I., qu'il quittera en 1947. Il publie coup sur coup quatre romans de 1945 à 1949 et exercera jusqu'à sa mort la plus grande influence sur la littérature de son pays.
- 1938, 1939 : parution en revue, en plusieurs livraisons de Conversation en Sicile.
- 1941 : Conversation en Sicile parait en volume tout d'abord chez Parenti sous le titre de Nom et larmes puis sous son titre original, chez Bompiani. Il est saisi et interdit en 1942.
- 1945 : Uomini e no, (Les hommes et les autres).
- 1945 - 1947 : Vittorini dirige la revue Il Politecnico,
- 1947 : Le Simplon fait un clin d'oeil au Fréjus
- 1948 : L'oeillet rouge.
- 1949 : Les femmes de Messine.
- 1954 : Erica et ses frères
- 1957 : Journal en public, recueil d'articles théoriques et critiques.
- 1959 : Codirecteur avec Italo Calvino de la revue Il Menabo.
- 1940 - 1965 Vittorini dirige d'importantes collections entres autres chez Einaudi et Mondadori.
- 1966 : Mort à Milan le 12 février

Été 36
En mars 1933. je fis un voyage à Milan. Si j'écris jamais une autobiographie, je dirai la grande importance qu'eut pour moi ce voyage à Milan. J'en revins amoureux de lieux et de noms, amoureux du monde lui-même comme je l'avais été en d'autres occasions seulement dans mon enfance. C'étai là un état où je ne me trouvais pas à l'improviste, un état qui, même, était voulu, et qui, pourtant, était extraordinaire, venant après cinq ou six ans durant lesquels il me semblait n'avoir eu qu'étant enfant des rapports spontanés avec les choses maternelles de la terre, ce qui était la raison pour laquelle je regardais vers l'arrière, pour laquelle j'écrivais tourné vers l'arrière.
Maintenant, je ne pouvais pas continuer d'écrire seulement en regardant vers l'arrière.
Maintenant, j'étais incapable de ne pas regarder aussi autour de moi. J'y étais incité par le plaisir que j'y trouvais et par l'envie de saisir !e sens de ce qui rendait l'existence humaine apathique, de ce qui la rendait, je le comprenais pourtant, telle que l'avait été la mienne et qu'elle pouvait de nouveau l'être
Tout l'hiver 35-36, et puis tout le printemps 36, et l'été 36, et ces jours de juillet 36 avec les premières nouvelles d'Espagne, et août 36 toujours avec l'Espagne, septembre et l'Espagne, octobre et l'Espagne, novembre et la Chine et l'Espagne, jusqu'à ces pages, aux fanfares de Chine et d'Espagne, de Conversation, je cherchai en moi et autour de moi de quelle façon je pourrais me tourner vers une manière d'écrire qui me permit de dire la chose que j'avais à dire.
Je ne prétends naturellement pas avoir trouvé cette manière avec Conversation. Mais cette obsession d'un an fut pour moi l'occasion de comprendre diverses choses au sujet du roman.
Je me rappelle, par exemple (pour me cantonner dans un domaine strictement esthétique), la comparaison qu'il m'arriva de faire entre le roman et l'opéra (entre la manière dont l'un se référait à la réalité et celle dont l'autre s'y référait), après une soirée où j'eus la chance d'assister à une représentation de la Traviata.
C'était la première fois de ma vie que j'assistais à l'exécution d'un opéra. On avait aussi, à ce moment-là une façon spéciale d'y assister, le coeur gonflé d'attente à cause de Teruel, à cause des combats dans les glaces espagnoles des montagnes autour de Teruel, comme j'imagine que les contemporains de Verdi ont dû avoir le coeur gonflé de Risorgimento, quand ils écoutaient sa musique, et comme Verdi l'avait eu en la composant...
Elio Vittorini
Extrait de la postface à L'oeillet rouge
Traduction . Michel Arnaud - (Gallimard - 1950)

ROBIN RENUCCI
1979 - 1981 : Conservatoire National d'Art Dramatique : classe de Jean-Paul Roussillon, Marcel Bluwal, Pierre Debauche et Antoine Vitez.
Au théâtre, il a joué sous la direction de :
Patrick Guinand : Caligula , d'Albert Camus (1981)
Roger Planchon : Ou boivent les vaches , de Roland Dubillard (1984)
Antoine Vitez : Le soulier de satin , de Paul Claudel (1987)
Patrice Chéreau : Hamlet , de Shakespeare (1988)...
Au cinéma, il est l'interprète de :
Michel Deville : Eauxprofondes (1981)
Robert Hossein : Les Misérables ( 1982)
Diane Kurys : Coup de foudre (1982)
Alain Corneau : Fort Sagane ( 1983)
Roger Hanin : Train d'enfer (1984)
Claude Chabrol : Masques (1986)
Jean-Charles Tacchella : Dames Galantes (1990).
Il vient de tourner dans trois films qui doivent sortir sur nos écrans fin 92 début 93 : L'ordre du jour de Michel Khleifi ; L'anniversaire du Poisson Lune de Bertrand Van Effenterre ; et L'écrivain public de Jean-François Amiguet.

REINE COURTOIS
Au théâtre elle joue entre autres sous la direction de :
Robert Postec : Jacques ou la soumission d'Eugène Ionesco, ( 1955), Portrait d'une madone de Tennessee Williams , ( 1960)
Roger Planchon: La Remise (1961)
Jacques Mauclair : Le roi se meurt d'Eugène Ionesco (1962)
Jean-Marie Serrault : Les Bonnes de Jean Genet
Nicolas Bataille : La conversation de Claude Mauriac (1967)
Marcel Bluwal : Don Juan revient de guerre de Odon Von Horvath (1974)
Jean-Marie Patte : Rodogune de Corneille (1978)
Bernard Sobel : Coriolan de Shakespeare
Daniel Zerki pour Les tablettes de buis de Pascal Quignard et Le jeu de l'envers d'Antonio Tabucchi.

MARC HENRI BOISSE
Au théâtre, il a travaillé sous la direction de
Christian Rist dans Le dépit amoureux de Molière et Les amoureux
M. Zamit dans L'intervention de Victor Hugo
Bernard Sobel dans L'école des femmes de Molière, La cruche cassée de Kleist
Marcel Bénichou dans Les trois soeurs de Tchékhov
Richard Foreman dans Faust ou la fête électrique de G. Stein
V. Tanase dans Le mariage de Gogol...

HUGUES MASSIGNAT
Comédien au Théâtre de l'Absence, compagnie de théâtre gestuel avec qui il a joué plusieurs spectacles pour tous publics ou pour l'enfance et la jeunesse au festival international de mime de Strasbourg, au festival de Sarlat.
Parallèlement, il a travaillé sous la direction de
Sophie Renauld : Monsieur Bonhomme et les incendiaires de Max Frish ; Teatr d'après Mikhail Boulgakov
Ariane Mnouchkine : La nuit miraculeuse
Daniel Zerki pour Le jeu de l'envers d'après Antonio Tabucchi.

ODILE COHEN
1988 - 1991 : Elève du Conservatoire National d'Art Dramatique.
Au théâtre, elle a travaillé sous la direction de :
Robert Hossein : Jules César de Shakespeare (1986)
Jean Pierre Bouvier : La légende du Cid de Castro (1987)
Daniel Mesguich : Marie Tudor de Victor Hugo, La seconde surprise de l'amour de Marivaux (1991) Boulevard du boulevard (1992).

CHRISTIAN CARO
Elève à l'Ecole Supérieure d'Art Dramatique de Strasbourg de 1987 à 1990, il travaille ensuite avec, entre autres :
Jacques Lassalle : Mélite
Georges Aperghis : La baraque foraine
Bernard Sobel : La vie de la révolutionnaire Pélagie Vlassova de Tver (la Mère) et Le roi Jean
Marc François : As you like it
Pierre Ascaride : Papa de Serge Valletti
Aurélien Recoing : Faust de Fernando Pessoa création au Théâtre d'Aubervilliers en Octobre 1992.

FRANCOIS DELAIVE
1988 - 1991 : élève du Conservatoire National d'Art Dramatique.
Au Théâtre, il a travaillé sous la direction de:
Stuart Seide dans Mesure pour mesure de Shakespeare
Brigitte Jacques dans Electre de Sophocle
Saskia Cohen-Tanugi dans Les invités de Sem
Aurélie Recoing dans Faust de Fernando Pessoa.

DANIEL ZERKI
Mises en scènes :
1978 : Graal Lecture de Florence Delay et Jacques Roubaud, à la Chartreuse de Villeneuve lez-Avignon et au Musée d'Art Moderne de la ville de Paris.
1980 : Triplure avec Jean-Marie Patte et Valère Novarina. pour le Festival d'Automne, Centre Culturel de la Communauté française de Belgique.
1981 : Compagnie de Samuel Beckett, pour le Festival d'Automne au Studio d'Ivry.
1982 : Morale élémentaire de Raymond Queneau au Centre Georges Pompidou.
1983 : Passage Perec Centre Georges Pompidou.
1985 : Les tablettes de buis de Pascal Quignard, pour le Festival d'Automne à l'hôtel Scipion.
1986 : Eloges de l'ombre d'après Tanizaki Jun Ichiro Centre Georges Pompidou.
1987 : Mon coeur clairvoyant, de Michel Chaillou Théâtre d'Essai de Marseille.
1990-91: Le jeu de l'envers d'Antonio Tabucchi, Théâtre National de Strasbourg et Théâtre de la Commune d'Aubervilliers.

Textes

Mise en scène

Origine géographique

Italie

Mots-clés

Date (année)

1992

Cote MCM

MCM_1992_IT_S1

Ressources liées

Filtrer par propriété

Titre Localisation Date Type
Italie. Conversation en Sicile d'Elio Vittorini. Affiche Italie 1992-12-08 Affiche
Titre Localisation Date Type
Saison 1992 1992