Ressource précédente
Ressource suivante

Indonésie. Le calonarong de Bali. Spectacle

Collection

Type de document

Évènement

Titre

Indonésie. Le calonarong de Bali. Spectacle

Sous-titre

Par le Panti Pusaka Budaya sous la direction de I Made Djimat

Date

2005-04-07

Date de fin

2005-04-10

Artistes principaux

Direction artistique

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Théâtre

Description de la pratique

7 au 10 avril 2005
En juillet 2003, I Made Djimat, un des danseurs les plus connus de l'île de Bali, sinon le plus grand, écrit une lettre à Chérif Khaznadar.
« 'Au cours de l'année 1987, nous avons fait l'expérience d'un premier spectacle Calonarong, présenté en France à la Maison des Cultures du Monde. Nous avons constaté que ce genre de dramatisation, pour garder sa signification et son ampleur, mériterait d'être présenté dans son intégrité et sa forme originelle. Ici, même à Bali, de nombreux malentendus persistent à propos du Calonarong. L'arrivée massive de touristes à partir des années 50 a fait que nous avons commencé à proposer (et je me réfère au souvenir de mon père, danseur et peintre) aux étrangers, des formes réduites de nos expressions, à la fois désacralisées et mélangées, pensant alors qu'ils ne sauraient ni les comprendre ni apprécier leur contenu religieux. Dès lors, avec le temps, ce que nous avions pratiquement créé en vue de ces spectacles profanes, s'est confondu avec la tradition. Ainsi parfois, nous jouons dans les temples des spectacles que nous offrions aux touristes dans les années 70 et 80. Il serait sans doute intéressant et même nécessaire de montrer (afin qu'il soit préservé) un Calonarong tel qu'il existait il y a cent ans à Bali et qu'il nous arrive encore de jouer quelquefois lorsqu'un temple en fait la demande' »

Considéré comme wali (sacré) le Calonarong, rituel dansé magico-religieux, ne devrait être présenté que dans les temples ou dans les lieux proches des cimetières, car il a des fonctions exorcistes. Le contenu narratif souligne l'intensité des combats de magie qui se déroulent pour la sauvegarde de la communauté. Le long poème du Kidung Calonarong, en kawi (langue ancienne) s'appuie sur les traîtrises et les méfaits d'une sorcière : Matah Gedé appelée aussi Rangda Nateng Dirah (la veuve de la forêt de Dirah) ou encore Calonarong. Calonarong ressemble d'assez près à Kali, à Baghavati ou à Durga en Inde (pays qui influença largement les croyances et les formes spectaculaires de Bali, avant l'arrivée du bouddhisme). Elle paraît aux yeux des humains comme une ogresse, assoiffée de sang, mais elle peut aussi jouer le rôle de protectrice. Au cours du drame, elle change plusieurs fois d'aspect et emprunte le visage charmant d'une jeune princesse, juste avant de devenir monstrueuse grâce au port du masque de Rangda, aussi effrayant qu'efficace, pour repousser les autres démons s'invitant sur l'aire de jeu. En fonction des métamorphoses anatomiques, la musique du gamelan (orchestre), les voix, les gestes et la danse se transforment et passent du mode manis (doux, suave) au mode keras (dur, viril).
De nombreux partenaires acteurs-danseurs accompagnent l'épopée de la princesse maléfique. Ils composent une sorte d'opéra prodigieux qui se termine par l'arrivée du Barong, un bon démon aux proportions gigantesques, ayant subi l'influence du lion chinois et dont le masque monumental est porté par plusieurs hommes.
À l'origine, le Calonarong aurait été interprété par des hommes seulement. Des femmes se sont peu à peu introduites dans la dramatisation.
Françoise Gründ

La représentation de Calonarong dans le cadre de ce 9e festival de l'Imaginaire sera l'occasion de voir plusieurs générations sur scène. I Made Djimat sera en effet accompagné de sa mère Ibu Cenik, de son fils et de sa petite fille.

La représentation sera en deux parties : une première partie dansée et chantée, une démonstration de différents types de danses balinaises, et en deuxième partie, le Calonarong.


I- Introduction, percussions (gamelan) et danse

1- Tabuh Pengalang Barong
Introduction musicale généralement interprétée avant une performance.

2- Condong Legong Kraton,
Dansée par Ni Wayan Arum Kasernaveni (petite fille de I Made Djimat)
Condong est le nom donné à la suivante ou à la servante du rôle principal féminin. Elle apparaît généralement avant sa maîtresse et elle appelle cette dernière pour la rejoindre sur la scène. Dans le Legong, qui est de la danse pure, même si en arrière plan se déroule un drame, il est d'usage que la Condong (prononcer Tchondong), soit une petite fille.

3- Legong Lasem
Dansé par Sri Mah Aryeni.
Nombreux sont ceux qui pensent que danses balinaises riment avec Legong. Et comme le Legong est souvent dansé par de petites filles, la tendance générale est de croire que toutes les danses balinaises sont interprétées par de petites filles. En réalité, le Legong qui ressemble à de la danse pure d'un raffinement exquis, découle, comme toutes les danses de femmes à Bali, du Gambuh (présenté en 1987, 1993 et 2000 par la Maison des Cultures du Monde) où l'on retrouve les mouvements de base des danses de femmes. Et on peut admirer la danse et la délicatesse des mouvements sans forcément savoir que derrière cette pure merveille se déroule un drame : la danse de Legong Lasem raconte l'histoire du roi de Lasem se préparant à aller à la bataille afin de récupérer sa s'ur enlevée. Avant de partir, il fait des adieux déchirants à son épouse et à sa petite fille. La séparation est d'autant plus douloureuse que plusieurs signes annoncent sa mort prochaine au cours de la bataille.

4- Mantri Manis
Interprété par Kadek Trisna Antariyani.
Mantri Manis, ou le Doux Roi, est un extrait d'Arja. Parmi toutes les formes ethnoscénologiques balinaises, l'Arja est celle qui se rapproche sans doute le plus de l'Opéra occidental ou même de la comédie musicale. C'est une combinaison de danse, de jeu dramatique et de chant particulièrement appréciée des balinais. En plus des romances classiques javanaises, le répertoire de l'Arja comprend des récits chinois modernes. Il s'agit souvent d'histoires d'amour où le héros, sur le point d'épouser sa belle, est détourné de l'objet de sa passion par une femme grotesque et laide qui l'ensorcelle, jusqu'à ce que, à la dernière minute, il retrouve ses sens et retourne à sa promise. L'Arja est particulièrement teinté de comique.

5- Joged Pingitan dansé par Ni Ketut Cenik
La mère d'I Made Djimat Ni Ketut Cenik, connue sous le nom d'Ibu Cenik, est une des plus grandes danseuses balinaises. Elle dansera ce Joged Pingitan, qui, à l'époque des royaumes balinais, était considéré comme une « offrande » aux rois et aux familles royales.

II- Calonarong

Le Roi Prabu Erlangga rencontre la belle Diah Ratna Menggali, fille de Calonarong (ou Walu Nateng Dirah, la Veuve de Dirah). Ébloui par sa beauté, Prabu Erlangga décide d'épouser la charmante jeune fille. Mais, personne à la cour du Roi n'approuve cette union parce que Diah Ratna Menggali est la fille de Walu Nateng Dirah. Prabu Erlangga décide alors d'annuler sa promesse de mariage et il envoie son ministre, Patih Madri, porter la lettre d'annulation à Calonarong.

La lecture de cette lettre rend Calonarong folle de rage. Elle ordonne aussitôt à ses disciples, les Sisias, et surtout à Larung, la plus puissante de ses disciples de tuer Patih Madri et de détruire le royaume d'Erlangga.

Au cours du combat entre le Ministre et les puissantes disciples de Walu Nateng Dirah, Larung se transforme en un grand aigle, Garuda, et réussit à tuer Patih Madri en lui crevant les yeux de son bec.

Quand il apprend la mort de son jeune frère Patih Madri, Patih Maling Maguna en proie à une immense douleur, décide de le venger. La bataille se transforme en un duel entre Patih Maling Maguna et Walu Nateng Dirah. Au cours de ce face à face, chacun des deux libère ses pouvoirs, ainsi Walu Nateng Dirah devient Rangda et Patih Maling Maguna devient Barong.


1- Barong, le roi de la forêt, joue avec un singe.
2- Entrée des Sisias, les élèves de Walu Nateng Dirah qui étudient la magie noire.
3- Calonarong ou Walu Nateng Dirah avec ses élèves, leur donnant leçons et conseils.

Entracte

4- Penasar et Wijil, serviteurs du Roi Prabu Erlangga.
5- Le Ministre Patih Madri avant d'apparaître devant Prabu Erlangga
6- Prabu Erlangga se préparant à aller chasser dans la forêt accompagné de ses deux serviteurs, Penasar et Wijil.
7- Ratna Menggali, une fille de Walu Nateng Dirah (Calonarong) rencontre Prabu Erlangga qui décide de l'épouser.
8- Prabu Erlangga informe son ministre Patih Madri et tous ses sujets de son intention d'épouser Ratna Menggali et demande que commencent les préparatifs du mariage. Mais il rencontre une résistance telle qu'il finit par être convaincu d'annuler son mariage et il envoie Patih Madri porter une lettre d'annulation à Walu Nateng Dirah.
9- Patih Madri rencontre Walu Nateng Dirah et lui remet la lettre d'annulation du mariage. À la lecture de cette lettre, Walu Nateng Dirah se met en colère et ordonne à ses disciples, notamment à Larung, de tuer Patih Madri.
10- Les Sisias, disciples de Walu Nateng Dirah, et Larung se préparent à affronter Patih Madri et à le tuer.
11- Scène du combat entre Patih Madri et Larung.
12- Larung libère ses forces et se transforme en aigle géant ou Garuda pour tuer Patih Madri.
13- Les Bondres, ou clowns décrivent le Royaume d'Erlangga qui vit dans la peur de la colère de Walu Nateng Dirah. Ces passages sont généralement improvisés et il peut y avoir des allusions à une actualité ou à des situations récentes.
14- Scène comique où les Bondres jouent avec Celuluk, un démon pas trop méchant.
15- Patih Maling Maguna, frère aîné de Patih Madri décide de venger la mort de son jeune frère.
16- Walu nateng Dirah et Patih Maling Maguna se transforment respectivement en Rangda et Barong. Combat entre le bien et le mal.
I Made Sukanada avec I Made Arnada interprète le Barong
I Made Djimat interprète Rangda

III- Tabuh Gilak Penutup
Musique pour gamelan balinais en conclusion.

Les interprètes dans l'ordre d'entrée en scène :
I Made Sukanada et I Made Ardana, Barong,
I Wayan Durus, singe.
Ni Made Sarniani, Ida Aya Made Suartini, Ni Wayan Pitawati, Ni Ketut Cenik, Sisias
Ni Wayan Sekariani, Sisias, Larung
I Made Djimat, Calonarong, Celuluk, Rangda
I Wayan Berata, Penasar,
I Putu Gede Sartika, Wijil
Ni Wayan Latri, Patih Madri
I Nyoman Terima, Prabu Erlangga
Ni Made Pasti, Ratna Menggali
Dewa Made Sujana, I Wayan Durus, I Ketut Suanda, Bondres
I Nyoman Terima, Patih Maling Maguna

Musiciens :
I Made Nyana
I Ketut Karwan
Dewa Nyoman Suparta
I Wayan Budiana
I Wayan Koplin
I Nyoman Suatra
I Ketut Warja
Dewa Ketut Jatra
I Made Mongoh
I Ketut Rarem
Ida Bagus Made Tegog
Ni Ketut Murdani

Le Festival de l'Imaginaire tient à remercier l'Ambassade d'Indonésie en France, ainsi que M. Romano Barney.

Contributeurs

Origine géographique

Indonésie

Mots-clés

Date (année)

2005

Cote MCM

MCM_2005_ID_S1

Ressource associée

Ressources liées

Filtrer par propriété

Titre Localisation Date Type
Indonésie. Le calonarong de Bali. Photos Indonésie 2005-04-07 Photo numérique
Indonésie. Le calonarong de Bali. Vidéos Indonésie 2005-04-09 Vidéo numérique
Titre Localisation Date Type
9e Festival de l'Imaginaire 2005
Titre Localisation Date Type
Indonésie. Calonarong de Bali, théâtre d'exorcisme Indonésie 2005-01-01 Collection d’objet