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Espagne. Unica Hispaniae. Chants liturgiques monodiques et polyphoniques de l'Espagne médiévale. Spectacle

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Évènement

Titre

Espagne. Unica Hispaniae. Chants liturgiques monodiques et polyphoniques de l'Espagne médiévale. Spectacle

Sous-titre

Ensemble Alia Mvsica

Date

2005-04-13

Artistes principaux

Direction musicale

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

Mercredi 13 avril, 20h30
Miguel Sánchez, direction, chant, luth.
Albina Cuadrado, chant
Carolina del Solar, chant
Esperanza Garcia-Salmones, chant
Miguel Bernal, chant
Jose Antonio Carril, chant
Carlos Ghiringhelli, chant, flûtes
Carlos Garcia, chant, vièle à archet, organetto.

Toutes les oeuvres jouées sont d'auteur anonyme, hormis la 6e, appartenant aux Cantigas de Santa Maria, dont la compilation est attribuée à Alphonse X Le Sage (1220-1284) et la 12e, attribuée à Franciscus de Campania, XIVe siècle.
Les oeuvres incluses dans ce programme sont conservées dans les manuscrits hispaniques et ne se retrouvent dans aucune autre source européenne de l'époque. C'est là le sens du titre latin de ce concert, unica désignant en musicologie ces oeuvres dont on ne connaît qu'une unique source, le plus souvent manuscrite. Dans sa plus grande partie, ce programme est consacré aux unica du XIIIe siècle attestant du génie créatif hispanique de cette époque, période que nous connaissons sous le nom d'Ars Antiqua.
A cette période, la cathédrale Notre-Dame de Paris devient le centre musical vers lequel affluent des étudiants de tout l'occident médiéval, pour acquérir le savoir qui y est dispensé. De retour dans leur région d'origine, ils en sont les premiers diffuseurs. Bien entendu, des échos de ce répertoire parviennent rapidement jusqu'aux abbayes et monastères espagnols, où il sera interprété et parfois agrémenté de particularités locales. Plusieurs manuscrits aujourd'hui considérés comme emblématiques pour l'étude de l'Ars Antiqua européen témoignent de ce phénomène.
On peut se demander quelle est la part de ces "particularités hispaniques" par rapport aux oeuvres européennes qui leur sont contemporaines. Peut-être, comme le signale le médiéviste Juan Carlos Asensio, cette distinction réside-t-elle dans le simple fait qu'elles ne soient conservées que dans des manuscrits espagnols. Mais il semblerait que quelques traits stylistiques et formels puissent caractériser cette tradition hispanique. Le programme de ce concert tentera d'illustrer ce propos.
Deux manuscrits s'imposent en tant que sources primordiales : celui conservé au monastère cistercien de Santa Maria la Real de Las Huelgas (Burgos) et celui conservé à la Bibliothèque Nationale de Madrid (ms. 20486).
Conservé jalousement par les religieuses du monastère de Burgos sur les lieux pour lesquels il avait été copié, le manuscrit comporte 186 oeuvres de une à quatre voix, dont le contenu est dédié en grande partie à la Vierge Marie. De cette source sont extraites ce soir quelques oeuvres destinées à l'Ordinaire de la Messe (Agnus dei Christi miseracio), proses monodiques et polyphoniques (Flavit auster, Maria virgo, Eterni numinis), un conductu-motete à quatre voix (Belial vocatur), un Benedicamus à trois voix (Resurgentis Domini) et le chant funèbre Plange Castella misera, dédié à la mort de Sancho III.
Pour le codex de Madrid, nous ne connaissons pas précisément le lieu sur lequel il aurait été copié, encore qu'il fut certain que ce fut en terre hispanique, et qu'il figura aux archives de la cathédrale de Tolède jusqu'en 1869, année de son transfert à la Bibliothèque Nationale de Madrid. Tout comme le codex de Las Huelgas, celui de Madrid comporte des pièces liturgiques qui se distinguent du répertoire de Notre-Dame de Paris. Parmi les oeuvres qui y sont conservées figurent quelques motets qui répondent aux caractéristiques de l'unica et que l'on ne retrouve dans aucune autre source. Deux de ceux-ci seront joués ce soir : Ovibus pastoris - Pro ovibus, dont le ténor se base sur l'Alleluia Surrexit pastor bonus, et le motet à deux voix Dominus gloriae - Domino quoniam, qui reprend le ténor du "gradual" Hec dies.
Dans la Bibliothèque de l'Orfeo Catala de Barcelone est conservé un manuscrit provenant du monastère de Tarragon de Scaladei, comportant quelques pièces polyphoniques du XIIIe siècle, dont nous jouerons le Gloriose matris Dei. Il en est de même pour le manuscrit provenant du monastère de Ripoll aujourd'hui conservé à la Bibliothèque Nationale de Paris et qui inclut le conductus Cedit frigus hiemale.
En guise de contrepoint à la polyphonie de caractère liturgique, Alia Mvsica terminera ce concert par une cantiga du Roi Alphonse X le Sage; un motet en trois parties de l'Ars nova, Fluminis - O Domina - De fluviis, conservé sur un parchemin qui jusqu'à une date récente servait de couverture à un livre paroissial de l'archive diocésaine de Burgos ; enfin, une danse sacrée du Llibre Vermell, manuscrit du XIVe siècle écrit à l'usage des moines et prédicateurs qui accueillaient les pèlerins affluant à l'un des grands centres de pèlerinages médiévaux : l'abbaye de Monserrat.
Miguel Sanchez

Alia Mvsica
Fondé en 1985 à Madrid, l'ensemble Alia Mvsica s'est donné pour objectifs principaux, l'interprétation du répertoire musical du Moyen Âge, aussi bien profane que liturgique, ainsi que l'étude et l'interprétation de la musique judéo-espagnole.
Ce second répertoire, est un mélange de la musique juive médiévale et de la tradition hispanique, influencé par le système musical arabe aussi bien que par la tradition balkanique. Alia Mvsica utilise ses propres analyses musicales et les apports de la musicologie la plus récente dans son domaine.
Reconnu mondialement, l'ensemble est l'invité des plus grands festivals et des salles d'Espagne, d'Europe et des Etats-Unis, où il donne des concerts unanimament salués par le public et la critique. Il a entre autres participé au Symposium international de Mudéjarisme, au Festival de musique international de musique ancienne à Wroclaw (Pologne) et au Congrès international de Varna (Bulgarie). Il s'est récemment produit au Palazzo Spagna à Rome, au Vredenbug à Utrecht, au Queen Elisabeth Hall à Londres, au Festival international de musique et de danse à Grenade, à la Semaine de musique religieuse de Cuenca, au Festival de musique de Lettonie, au Festival "Voix et Route Romane" à Strasbourg, au Festival international de musique sacrée de Quito, au Stedelijke concertzaal de Bijloke de Gand et au Festival d'art sacré de Madrid.
Régulièrement distingués par la presse spécialisée, ses enregistrements paraissent en exclusivité chez Harmonia Mundi.
Ce sera le premier concert à Paris de l'Ensemble Alia Mvsica, qui célèbre cette année son 20e anniversaire.

Programme :

Cedit frigus hiemale
Paris, Bibliothèque Nationale

Maria, virgo virginum
Burgos, Monastère de Santa Maria la Real de Las Huelgas

Ovibus pastoris - Pro ovibus
Madrid, Bibliothèque Nationale

Flavit auster
Burgos, Monastère de Santa Maria la Real de Las Huelgas

Belial vocatur
Burgos, Monastère de Santa Maria la Real de Las Huelgas

Resurgentis Domini
Burgos, Monastère de Santa Maria la Real de Las Huelgas

Gloriose matris Dei
Bibliothèque de l'Orfeo Catala de Barcelone

Plange Castella misera
Burgos, Monastère de Santa Maria la Real de Las Huelgas

Dominus gloriae - Domino quoniam
Madrid, Bibliothèque Nationale

Agnus dei Christi miseracio
Burgos, Monastère de Santa Maria la Real de Las Huelgas

Fluminis - O Domina - De fluviis
Burgos, Archivo Diocesano

Eterni numinis
Burgos, Monastère de Santa Maria la Real de Las Huelgas

Cuncti simus concanentes
Llibre Vermell

Contributeurs

Origine géographique

Espagne

Mots-clés

Date (année)

2005

Cote MCM

MCM_2005_ES_S1

Ressources liées

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Titre Localisation Date Type
9e Festival de l'Imaginaire 2005