17e Festival de l'Imaginaire
Collection
Titre
17e Festival de l'Imaginaire
Date
2013
Editorial
Ce n’est pas sans nombre de difficultés que cette 17e édition du Festival de l’Imaginaire voit le jour : après une très importante coupe dans la subvention et plusieurs annulations de spectacles initialement prévus au programme, nous vous livrons cette brochure, bien plus tard que les années précédentes.
Si les sombres perspectives peuvent, dans des moments de découragement, nous inciter à remettre en question cette action, l’optimisme et l’énergie nous sont insufflés par vous, notre public, qui nous suivez avec fidélité et curiosité, et par l’ensemble des artistes qui illumineront ce printemps de l’imaginaire. Nous nous devions aussi de tenir nos engagements envers tous nos partenaires pour leur confiance qui nous est particulièrement précieuse.
S’il est un miracle, c’est celui de la vie qui suit son cours malgré toutes les violences qui lui sont faites, et l’art n’est pas une forme de résistance, il est résistance, affirmation de l’être.
Pour cette 17e édition du Festival de l’Imaginaire, nous avons voulu célébrer le 10e anniversaire de la Convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Faut- il le rappeler, la Maison des Cultures du Monde fut l’une des premières institutions en France à défendre la diversité des expressions culturelles des peuples et leurs patrimoines immatériels. Nous avons donc invité des artistes porteurs d’un patrimoine inscrit sur les Listes de cette Convention, avec une seule exception, celle des Dogon qui témoigneront de la diversité culturelle, qui fut si menacée, du Mali.
Il n’y a rien de vraiment innocent derrière ces expressions de la diversité des cultures. Les artistes, les maîtres, sont possédés, habités par une foi : une foi dans la parole libre et moqueuse, une foi dans la poésie qui permet de sublimer et dépasser la souffrance, une foi dans une identité que l’on crée et recrée constamment. Leur chant devient un cri qui ouvre la voie au non-dit et forge une identité en devenir, leurs gestes signent un refus de se plier, leurs longues plaintes défient le destin.
C’est de cette passion qu’est habité Purbo Asmoro, qui garde un œil vigilant et critique sur les évolutions de son pays, l’Indonésie. C’est cette foi qui possède les merveilleux Dolan pour lesquels le muqâm est plus qu’un chant, il est un cri de fierté, peut-être la seule chose qu’ils possèdent, encore, réellement. Pour eux comme pour les Svanes de Géorgie ou les Alévis de Turquie le chant et la danse sont l’expression d’une identité et un ciment de la société lors des rassemblements, fêtes, repas et célébrations. Cette passion, on la retrouve dans la poésie que chante Hamed Al Saadi dont la nostalgie reflète les craintes et les angoisses qui traversent une région tourmentée. Elle se fait résistance dans le raffinement du chant lyrique gagok qui refuse de céder à la facilité. Quant au kagura d’Hayachine au cours duquel les acteurs danseurs du village de Take rejouent les mythes fondateurs du Japon et célèbrent les divinités de la nature, il rappelle que cette dernière, tellement malmenée et méprisée aujourd’hui, a toujours été au cœur des préoccupations des humains.
Avec Shime Shigeyama grand maître de kyôgen, avec plusieurs générations d’artistes bretons qui animeront un grand fest-noz et avec la cérémonie soufie des mevlevi du couvent de Silivrikapi : le rire, la fête et la spiritualité pour faire un pied-de-nez à la cruauté du monde.
Si les sombres perspectives peuvent, dans des moments de découragement, nous inciter à remettre en question cette action, l’optimisme et l’énergie nous sont insufflés par vous, notre public, qui nous suivez avec fidélité et curiosité, et par l’ensemble des artistes qui illumineront ce printemps de l’imaginaire. Nous nous devions aussi de tenir nos engagements envers tous nos partenaires pour leur confiance qui nous est particulièrement précieuse.
S’il est un miracle, c’est celui de la vie qui suit son cours malgré toutes les violences qui lui sont faites, et l’art n’est pas une forme de résistance, il est résistance, affirmation de l’être.
Pour cette 17e édition du Festival de l’Imaginaire, nous avons voulu célébrer le 10e anniversaire de la Convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Faut- il le rappeler, la Maison des Cultures du Monde fut l’une des premières institutions en France à défendre la diversité des expressions culturelles des peuples et leurs patrimoines immatériels. Nous avons donc invité des artistes porteurs d’un patrimoine inscrit sur les Listes de cette Convention, avec une seule exception, celle des Dogon qui témoigneront de la diversité culturelle, qui fut si menacée, du Mali.
Il n’y a rien de vraiment innocent derrière ces expressions de la diversité des cultures. Les artistes, les maîtres, sont possédés, habités par une foi : une foi dans la parole libre et moqueuse, une foi dans la poésie qui permet de sublimer et dépasser la souffrance, une foi dans une identité que l’on crée et recrée constamment. Leur chant devient un cri qui ouvre la voie au non-dit et forge une identité en devenir, leurs gestes signent un refus de se plier, leurs longues plaintes défient le destin.
C’est de cette passion qu’est habité Purbo Asmoro, qui garde un œil vigilant et critique sur les évolutions de son pays, l’Indonésie. C’est cette foi qui possède les merveilleux Dolan pour lesquels le muqâm est plus qu’un chant, il est un cri de fierté, peut-être la seule chose qu’ils possèdent, encore, réellement. Pour eux comme pour les Svanes de Géorgie ou les Alévis de Turquie le chant et la danse sont l’expression d’une identité et un ciment de la société lors des rassemblements, fêtes, repas et célébrations. Cette passion, on la retrouve dans la poésie que chante Hamed Al Saadi dont la nostalgie reflète les craintes et les angoisses qui traversent une région tourmentée. Elle se fait résistance dans le raffinement du chant lyrique gagok qui refuse de céder à la facilité. Quant au kagura d’Hayachine au cours duquel les acteurs danseurs du village de Take rejouent les mythes fondateurs du Japon et célèbrent les divinités de la nature, il rappelle que cette dernière, tellement malmenée et méprisée aujourd’hui, a toujours été au cœur des préoccupations des humains.
Avec Shime Shigeyama grand maître de kyôgen, avec plusieurs générations d’artistes bretons qui animeront un grand fest-noz et avec la cérémonie soufie des mevlevi du couvent de Silivrikapi : le rire, la fête et la spiritualité pour faire un pied-de-nez à la cruauté du monde.
Auteur
Cote MCM
MCM_2013_FI_17