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Nouvelle Calédonie. Chants ae ae, danses guerrières des Pwöpwöp. Spectacle

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Évènement

Titre

Nouvelle Calédonie. Chants ae ae, danses guerrières des Pwöpwöp. Spectacle

Date

2006-04-07

Date de fin

2006-04-09

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Danse

Description de la pratique

7-9 avril 2006
Avec les danseurs
Eli NATAOU
Emile PAWA
Albert POANI
Denis POANI
Sylvio POANI
David POARACAGU
Henri POARACAGU
Philippe POARACAGU
René POARACAGU
Adolphe POARAOUPOEPOE
Yannick TEPATA
Amédé WELLET
Ignace WELLET
Jérémie WELLET
Philemond WELLET
Rodrigue WELLET

Simon POANI, chef des danseurs

Et les chanteurs
Benoît BOULAY
Endrick MAYAT

La Nouvelle-Calédonie est un des archipels de la Mélanésie qui constituent une des trois parties de l'Océanie. C'est un pays d'Outre-Mer rattaché à la France, d'environ 19100 km situé dans l'Océan Pacifique à 1500 km à l'est de l'Australie et à 2000 km au nord de la Nouvelle-Zélande. La Nouvelle-Calédonie est appelée aussi familièrement "le Caillou" ou "Kanaky". Centrée autour d'une île principale, la Grande Terre, elle comprend également plusieurs ensembles d'îles plus petites, les îles Belep au nord de la Grande Terre, l'île des Pins au sud, les îles Loyauté à l'est (Ouvéa, Lifou, Tiga et Maré) et plus loin à l'ouest, l'archipel des îles Chesterfield et les récifs de Bellone.
La Nouvelle-Calédonie est peuplée de différents groupes ethniques et linguistiques. Les danseurs appartiennent à la tribu de Pwöpwöp, ou Bopope, une ethnie minoritaire qui vit sur le territoire de Koohnê, au nord de la Grande Terre. Leur langue est le Camuki. Les chanteurs d'ae ae eux sont originaires de la tribu de Werap, de la côte est de Grande Terre, non loin de Hienghène. Ils chantent dans leur langue, le Fwai.
Danses guerrières des Pwöpwöp
Pour les Kanaks, la danse et la guerre sont fondamentalement liées. Bien entendu, toute victoire guerrière se célèbre par une danse. Plus encore, la danse prépare psychologiquement et physiquement au combat. Lors des guerres tribales, les Anciens organisaient une danse pour sélectionner les guerriers et tester leurs aptitudes physiques. Inversement, la guerre donne à la danse un modèle de puissance si bien que les danses en rond ou "pilou-pilou", qui consistaient à l'époque précoloniale en un échange de démonstrations de danses entre tribus, ont été interdites par les colons et les missionnaires, effrayés par leur aspect de violence et leur tendance à dégénérer en conflit armé. Guerre et danse partagent le même idéal de discipline, et l'on peut penser que l'importance accordée à la synchronisation des mouvements des danseurs est liée à l'importance de la précision des gestes des guerriers. Le chef de danse y veille en permanence. Il passe régulièrement entre ses danseurs pour inspecter, ajuster, corriger les positions. On dit aussi que les guerriers étaient sous l'influence d'un breuvage secret, et les petits coups donnés par le maître de danse les ramène "sur terre". Mais l'indice le plus évident du lien formel existant entre la danse et la guerre dans la culture kanake est le transfert d'objets symboliques d'une forme expressive à l'autre. Le plus significatif de ces objets est le bouquet de danse (pwêêti) qui outre son rôle esthétique sert aussi à conclure des alliances de guerre. Les bouquets de danse peuvent être de simples bouquets de paille, mais la plupart d'entre eux sont réalisés avec beaucoup de soin et forment un anneau d'où s'échappent des filaments végétaux. Pendant la danse, le bouquet est tenu à la main et peut être fixé au poignet avec une cordelette, pour éviter que le danseur ne le perde. La tenue du danseur est la même que celle du guerrier : sagaies, casse-têtes et frondes les caractérisent aussi bien l'un que l'autre. Ni l'un ni l'autre ne portait de vêtement spécifique à l'origine ; aujourd'hui danseurs et guerriers se dessinent des lignes banches ou noires sur le dos parfois après s'être préalablement noirci tout le corps avec des fruits de bancoulier.
Les jupes de danse sont confectionnées avec de jeunes branches de bourao, dont on extrait des filaments d'environ 1,5m. Ces filaments sont ensuite noués et disposés en rang serrés sur une cordelette portée autour de la taille du danseur. Le rythme est marqué par le martèlement du sol par les pieds des danseurs, et par les bwanjep, des battoirs en écorce qui ressemblent à des bourses de forme triangulaire. Le danseur tient deux bwanjep et les frappe l'un contre l'autre. Les bwanjep sont fabriqués avec l'écorce de figuier et bourrés de matières végétales. L'acoustique des pas, les sifflements, les chuintements et les cris des danseurs sont les seuls sons qui accompagnent les différentes séquences des danses.
Chants ae ae
On ne connaît pas avec certitude l'origine de l'appellation des chants ae ae. Peutêtre la répétition quasi litanique de ces deux syllabes a-t-elle conduit les colons à nommer ces chants de ce nom ? Quoi qu'il en soit, toutes les histoires kanakes sur ce sujet racontent que les chants ae ae ont l'eau pour origine rythmique et sonore. La performance des chanteurs est extrêmement physique, puisqu'il leur faut théoriquement chanter la nuit entière. Pour se donner de la force, le chanteur a recours à des "médicaments" qui sont aussi ceux des guerriers. L'initiation se fait du père au fils, ou de l'oncle aux neveux. L'apprenti doit être de bonne santé et avoir une connaissance approfondie de la langue ainsi qu'un certain talent pour composer de nouveaux airs. Les chants ae ae laissent en effet une certaine liberté dans la manière d'interpréter la mélodie, ce qui donne l'occasion à de nombreuses improvisations. Les chants ae ae ne sont, du point de vue musicologique, ni des respons ni des canons. Les hommes chantent en alternance, mais avec de longues parties de chevauchement, accompagnées de percussions selon un tempo binaire précis, dit "rythme du pilou". Le rôle principal de cette alternance consiste à faire couvrir au deuxième chanteur les pauses du premier. Les deux chanteurs d'un ae ae chantent dans le même registre (il n'y a pas de relation basse-ténor), mais un chant parallèle peut s'établir pendant quelques instants. Les deux parties sont, des points de vue rythmique et harmonique, assez indépendantes.
d'après Raymond Ammann
Bibliographie
Raymond Ammann, Danses et musiques kanak, édité par l'ADCK, Nouméa 1997
Raymond Ammann, Les danses kanak, une introduction, édité par l'ADCK, Nouméa 1994

Programme
I-Chants ae ae
II-Danses guerrières des Pwöpwöp
L'arrivée des européens en Nouvelle-Calédonie provoqua des guerres entre clans et familles, entre ceux qui soutenaient la présence des européens et les autres.
À cette époque, un vieux de la Côte Est se cachait pour éviter la guerre. Un jour, il entend le cri, l'aboiement du cagou (oiseau endémique de la Nouvelle-Calédonie qui ressemble à un petit coq). Il s'approche du lieu d'où provient le cri et aperçoit un cagou sur un rocher. Le cagou se met à danser. Après l'avoir observé, le vieux décide de l'attraper pour le garder avec lui. Ainsi, lorsque les gens passent par le sentier devant chez ce vieux et qu'ils parlent Camuki (une des langues de Nouvelle-Calédonie parlée par les Pwöpwöp), le cagou apparaît. Par contre, lorsque les gens passent par le même sentier et qu'ils s'expriment en français, le cagou disparaît. Il ne réapparaît que lorsque les gens s'expriment en Camuki. Le vieux se rend compte que ce cagou est particulier et qu'il n'est pas comme les autres.
Une nuit, il fait un rêve qui lui fait comprendre la signification des danses du cagou. Celles-ci ont un lien direct avec les guerres qui se déroulaient à cette époque.
À partir de ce moment-là, le vieux crée différentes figures de danse :
- 1 ' Départ des guerriers des tribus pour la guerre.
- 2 ' Les guerriers qui s'allient avec les blancs chassent les familles et les renvoient dans les clans, dans les tribus, c'est-à-dire dans des régions reculées.
- 3 ' Les combats éclatent entre les guerriers des tribus et ceux qui servent les européens.
- 4 ' Assoiffés, fatigués, les guerriers qui reviennent de la guerre vont se désaltérer à la rivière.
- 5 ' Les guerriers entendent la buse (Baolei) qui crie dans le ciel et celle-ci leur montre les endroits où se trouvent les cadavres de ceux qui sont morts à la guerre.
- 6 ' La guerre est terminée, les gens oublient le passé, les familles se réconcilient ainsi que les clans (danse du pilou).

Le Festival de l'Imaginaire tient à remercier pour leur soutien
Le Centre Culturel Tjibaou, M. Octave Togna, M. Emmanuel Kasarherou, M. Jean-Marc Ventoume, Le Haut Commissariat de Nouvelle-Calédonie / délégation de la culture, M. Jean-Jacques Garnier, La Province Nord, L'Association POA BOA VI THILA, Le Centre culturel provincial de Koohnê, Mme Sonia Meuret-Kondolo, M. Gilbert Tein Le Fonds commun d'aide à l'Outre-Mer du Ministère de la Culture et de la communication et du Ministère de l'Outre-Mer.

Contributeurs

Origine géographique

Nouvelle Calédonie

Mots-clés

Date (année)

2006

Cote MCM

MCM_2006_NC_S1

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Titre Localisation Date Type
10e Festival de l'Imaginaire 2006