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Philippines. Kalantiaw. De René O. Villanueva. Spectacle

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Évènement

Titre

Philippines. Kalantiaw. De René O. Villanueva. Spectacle

Sous-titre

par le Tanghalang Pilipino

Date

1994-05-25

Date de fin

1994-05-28

Artistes principaux

Direction artistique

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Théâtre

Description de la pratique

25-28 mai 1994
Kalantiaw. Mensonges stupéfiants, renversants, sur un pays peuplé de gens à la peau brune.

Cette pièce s'inspire d'une phrase de William Henry Scott, célèbre historien des Philippines. "Les historiens aiment à dire qu'un peuple sans histoire est un peuple sans âme. C'est pourquoi les Philippins cherchent désespérément leurs racines. Mais cette recherche doit être menée avec le plus grand soin, en se méfiant des visions grandioses, car les faits sont si rares."
Un vieil homme prétend être en possession de documents sur la préhistoire des Philippines et notamment d'un antique code pénal, le code Kalantiaw. Un jeune historien sceptique met en doute l'authenticité de ces documents et s'appuyant sur l'idée qu'une profonde connaissance de l'histoire est indispensable à la construction d'une nation, il tente de révéler les mensonges, les distorsions, les malentendus et les erreurs dont les Philippines et les Philippins ont fait l'objet.
Cette recherche le mène à Pontevedra, dans le Negros occidental, où vécut Jose E. Marco.
Peu avant la Seconde Guerre Mondiale, Jose E. Marco, collectionneur de livres et chercheur, entretenait une correspondance régulière avec James A. Robertsons, directeur de la Bibliothèque du Musée des Philippines, à qui il confia divers documents d'origine préhispanique. Malgré les doutes de divers chercheurs quant à l'authenticité de ces sources, Marco persiste à réunir et expédier à Robertson de nouvelles preuves de l'existence d'une glorieuse civilisation philippine avant l'arrivée des colons espagnols. Une étude de Robertson publiée à New York et intitulée Structure de la société philippine et principes législatifs chez les anciens Philippins, accrédite d'ailleurs la thèse de l'existence d'un code pénal ancien, le Code de Kalantiaw.
Selon Marco le Code de Kalantiaw est mentionné dans les "Antiques Légendes de l'Ile de Negros" du R.P. Jose Maria Pavon, manuscrit qu'il prétend détenir.
Les recherches du jeune historien révèleront que les Antiques Légendes sont un faux, que le Père Pavon n'a jamais existé et que Kalantiaw et son code pénal ne sont que le produit de l'imagination fantaisiste de Marco.
Qu'est-ce qui a pu pousser Marco à forger ces documents et inventer de toutes pièces une préhistoire philippine ?
Le Vieux Marco dira lui-même que c'est le héros national José Rizal qui lui inspira cette mystification. Face au pouvoir colonial qui prétendait s'être emparé d'un pays peuplé de barbares, Rizal avait essayé de prouver au monde qu'une civilisation ancienne avait existé en s'appuyant sur les thèses du Dr Antonio de Morga, mais faute de preuves solides il n'avait pu y parvenir.
Marco se justifie ainsi : "Les conquérants ont nié notre existence. Bâtissons-nous des rêves. Notre histoire a été effacée. Tissons nos mythes et nos légendes. Ils ont volé notre foi. Créons l'espoir. C'est ce que j'ai fait !"
René O. Villanueva est un des plus intéressants jeunes écrivains philippins. Il a travaillé pour la scène, la télévision, le cinéma et le livre d'enfants. Il est aussi traducteur, enseignant et animateur de rencontres littéraires.
A l'âge de quarante ans il est l'auteur de plus de vingt pièces dont plusieurs ont été primées et de trente livres pour enfants. Il a enseigné à l'Université des Philippines, à l'Athénée de l'Université de Manille, et au Collège St. Scholastica. Son oeuvre lui a valu en 1993 la Médaille des Outstanding Young Persons of the World (TOYP).

L'Illusion est notre travail.
Il peut paraître bizarre qu'un étranger mette en scène une pièce qur l'histoire des Philippines. Mais voilà un paradoxe qui m'enchante !
Je sais que le théâtre est un carrefour. Je sais que le théâtre s'enrichit et se développe à travers l'échange culturel. Dans le théâtre, que ce qoit au Philippines, en France, en Inde, en Pologne et au Japon, il est de notre devoir d'épuiser toutes les possibilités permettant de raconter une histoire. Pendant deux heures, nous montrons les complexités de la vie et nous laissons le public en trouver le sens. Par exemple, René Villanueva parle de l'histoire de son pays de la même façon que Sophocle parle de la Grèce. En proposant son opinion poétique et politique, Villanueva raconte non seulement l'histoire d'un pays mais aussi celle de l'homme et de ses relations avec les autres.
Qu'un peuple fabrique des mensonges pour survivre, ça on le sait. On en trouve des exemples dans toute la planète. Shakespeare nous dit cette histoire tissée de passion, de désir et de faiblesse humaine.
C'est pour cela que j'ai traité ce texte comme n'importe quel autre texte théâtral, de manière à ce que l'on puisse en extraire l'universalité et trouver cette étincelle qui anime l'humanité. Seuls les acteurs peuvent nous permettre de réaliser cette illusion sublime. pour ce faire, on doit s'appuyer sur un groupe de gens. Ici, sur scène, dans notre travail, nous nous retrouvons, hommes et femmes ; et déjà j'oublie nos différences.
Aujourd'hui, 26 janvier 1994, il est 18h30 et nous répétons....
Robert Cantarella.

Robert Cantarella
Après des études à la faculté des Beaux-Arts de Marsille, Robert Cantarella fonde en 1983 le "Théâtre du Quai de la Gare" avec Grégoire Ingol puis en 1985 la "Compagnie des Ours"
Son travail porte surtout sur les oeuvres de dramaturges contemporains comme ludovic janvier, Noëlle Renaude, Christophe Huysman, Lars Noren, Roland Fichet...
Il a également longemps collaboré avec Philippe Minyana : "Inventaires", "Les Petits Aquariums", "Les guerriers" et "Meurtre".
En 1992 il monte au Festival d'Avignon "Le siège de Numance" de Cervantès, qu'il reprend en Mars 1993 au Rond-Point juste après avoir monté au Théâtre National de la Colline "Sourires des mondes souterrains" de Lars Noren.

Directeur artistique, Nonon Padilla
Assistant mise en scène Jean-François Touchard
Décor, Salvador Bernal
Lumières, Jay Aranda

avec :
Jonas Sebastian : Le vieil homme, Marco, Kalantiaw, Marco âgé.
Herbie Go : Un jeune historien, Parker, Miller.
Irma Adlawan : Professeur, Femme de Marco, Maria.
Marisa Tinsay : Première femme, Epouse de Kalantiaw.
Ony de Leon : Vieil historien, Etudiant, Père de Marco, Cuisinier.
Alan Paule : Jose Rizal, Un guide, Mr. Robertson.

Coréalisation : Commission Nationale des Philippines, Centre Culturel des Philippines, Association Française d'Action Artistique, Maison des Cultures du Monde.

Textes

Mise en scène

Lumière

Contributeurs

Origine géographique

Philippines

Mots-clés

Date (année)

1994

Cote MCM

MCM_1994_PH_S5

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Titre Localisation Date Type
Saison 1994 1994