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Vénézuela. Harpes et chants des Llaneros et des Tuyeros. Spectacle

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Évènement

Titre

Vénézuela. Harpes et chants des Llaneros et des Tuyeros. Spectacle

Sous-titre

Arpa Tuyera y Buche. Arpa Llanera y Canto Recio

Date

2007-03-12

Date de fin

2007-03-13

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

12-13 mars 2007, 20 heures, Paris.
20 mars 2007, 21 heures, Vitré

Programme du 12 mars 2007
Arpa Tuyera y Buche
Pasaje
Polka (instrumental)
Revuelta
Cortina (instrumental)
Pot-pourri de golpes
Cosquilla con Pajarillo
+ bis

Arpa Llanera y Canto Recio
La Quirpa (golpe instrumental)
La Vaca maranta (pasaje & golpe instrumentaux)
Pasaje savanero (pasaje & golpe instrumentaux)
La Chipola (joropo instrumental)
Palmares de Calaboso (pasaje)
Carnaval (joropo)
Numerao y Grito de joropo recio (joropo)
Quando te fuiste mujer elcunavicero (pasaje)
[ici C. Alvarado ajoute une chanson avant le contrapunteo]
Contrapunteo sur Zumba que zumba joute improvisée par Carlos Alvarado et Yilber Rivero
+bis
+ 2° contrapunteo

Programme du 13 mars 2007
Arpa Tuyera y Buche
Pasaje
Fandanguillo (instrumental)
Revuelta
Cortina (instrumental)
Pot-pourri de golpes
Cosquilla con Pajarillo

Arpa Llanera y Canto Recio
La Quirpa (golpe instrumental)
La Vaca maranta (pasaje & golpe instrumentaux)
Pasaje savanero (pasaje & golpe instrumentaux)
La Chipola (joropo instrumental)
Palmares de Calaboso (pasaje)
Carnaval (joropo)
Numerao y Grito de joropo recio (joropo)
Quando te fuiste mujer y Elcunavicero (pasaje)
[ici C. Alvarado ajoute une chanson avant le contrapunteo]
Contrapunteo sur Zumba que zumba
joute improvisée par Carlos Alvarado et Yilber Rivero


Première partie : Arpa Tuyera y Buche
Arturo Garcia harpe
Emilio Hurtado chant et maracas

Deuxième partie : Arpa Llanera y Canto Recio
José Gregorio Lopez harpe
Carlos Alvarado chant
Fichard Pinto cuatro
Yilber Rivero maracas et chant

Le Venezuela est un de ces pays de l'arc caribéen pour lequel la nature a été plus que généreuse.Des kilomètres de plage de sable, des dizaines d'îles entourées de mer aux reflets turquoise ou azur, selon les saisons et l'heure du jour, une température tropicale qui varie peu, c'est l'image du Venezuela telle que le dépeignent les dépliants touristiques. Encore faut-il ajouter que cette côte caraïbe ne constitue que l'un des aspects de ce pays d'une incroyable variété de climats et de paysages qui, de plus, renvoie en corollaire à une grande diversité musicale.
De la presqu'île de Guajiro quasi-désertique aux derniers pics de la chaîne andine qui culminent à plus de 500 mètres, près desquels on pourra écouter des violons ancestraux, on redescend rapidement sur les rives du lac Maracaïbo pour écouter les gros tambours chimbangueles des confréries noires. De là, on repasse par la côte centrale où chaque village possède ses chants et ses percussions puis dans les régions selvatiques de l'oriente, non loin de l'Orénoque pour danser et défiler à Carnaval au son du calypso puis l'on redescend vers les grandes plaines du sud, les llanos, pour entendre la musique de harpe, de chant, de cuatro et de maracas, la música llanera.

Cette prodigieuse richesse musicale, le Venezuela la doit à son histoire et aux nombreuses influences qu'il reçut depuis les premiers temps de la conquête. Les Espagnols abordèrent les côtes du Venezuela très peu de temps après la découverte puis s'établirent dans tout le pays. Jusqu'à aujourd'hui, les réminiscences de musique baroque espagnole sont perceptibles dans la musique vénézuélienne de tradition orale alors même que d'autres influences viendront se greffer sur ce tronc commun, notamment la musique des esclaves amenés d'Afrique. Comme ailleurs en Amérique latine, harpe, guitare baroque et vihuela se répandront rapidement. À l'origine instruments des maîtres, harpe et guitare descendront par la suite l'échelle sociale et s'acclimateront dans les milieux ruraux modestes dès le XVIIe siècle et seront joués par les métis et les esclaves noirs.
Aujourd'hui, la tradition de harpe reste très populaire notamment dans deux régions du Venezula. L'une est située dans les États de Miranda et Aragua, autour de la rivière Tuy qui lui a donné son nom : arpa tuyera. L'autre dans les llanos, ces grandes plaines du sud, dans les États de Barinas et Apure, c'est la arpa llanera.

La Arpa llanera
Les llanos, ce sont ces immenses étendues marécageuses et sauvages dans lesquelles l'eau est omniprésente et submerge les terres une bonne partie de l'année. Cette région, située au sud du pays, dans les États de Barinas et d'Apure, recouvre en partie le bassin de l'Orénoque.
Dès le XVIe siècle, dans cette région difficile d'accès pour des hommes en armes, les Jésuites établirent des missions sur le bord des fleuves où ils apprirent aux Indiens le catéchisme, la liturgie, le jeu des instruments de musique et aussi les chants d'église. Les missions jésuites ont disparu, mais la musique est resté et le llanero, l'homme des marais, s'est emparé de ce fonds musical pour greffer sa propre musique, cette musique 'tellurique' comme on la nomme parfois. Aujourd'hui, c'est la zone de prélilection de la música llanera jouée à la harpe, au cuatro, parfois la bandola, accompagnée des maracas, auxquels s'ajoute bien souvent le chant, ce chant nasalisé, tendu à l'extrême, le canto recio.
Le coeur du répertoire traditionnel llanero est le joropo et ses multiples déclinaisons, golpe et pasaje.
Le joropo est un genre comprenant la danse, le chant semi-improvisé, la manifestation festive, le rythme, les instruments et les tournures mélodiques. Dans les llanos, le joropo est partout présent dans les manifestations festives : mariage, fête de saint patron, plutôt dans l'espace semi-privé mais aussi dans l'espace public.
La música llanera ne connaît aucun dépérissement. Bien au contraire, son aire de diffusion et son corpus n'ont cessé de s'étendre depuis les années soixante, tant du côté colombien que du côté vénézuélien, pour acquérir un statut quasi national. Beaucoup de jeunes compositeurs ont enrichi cette musique de compositions modernes. Toutefois, ni les instruments traditionnels ni le corpus ancien ne furent évincés par ce modernisme. Aujourd'hui comme hier, ce sont des centaines de harpistes qui pratiquent, entretiennent et enrichissent ce genre musical tant du côté colombien que vénézuélien des llanos tout en conservant des centaines de 'standards' à leur répertoire uniquement transmis par tradition orale et imprégnation familiale ou sociale. Mais qu'ils restent au village où qu'ils migrent à Caracas ou ailleurs dans le monde, pour suivre une vie de musicien professionnel, les harpistes llaneros restent liés à leur tradition de manière indéfectible.

Les musiciens sont originaires de Barinas.
-Carlos Alvarado est un des meilleurs chanteurs de canto recio de Barinas. Né en 1965, il est autodidacte. Il a appris à chanter dans les fêtes populaires et familiales. Il vit de la musique.
-Le harpiste José Gregorio Lopez, a une cinquantaine d'années et vit lui aussi de la musique. Il a été très influencé par des harpistes de la première moitié du XXe siècle comme Ignacio 'El Indio' Figueredo, Juan Vicente Torrealba, et Joseito Romero.
-Ils sont accompagnés par Fichard Pinto, virtuose du cuatro et
-Yilber Rivero aux maracas qui parfois s'engage avec Carlos Alvarado dans des joutes vocales improvisées, les contrapunteos.

La Arpa tuyera
La tradition de arpa tuyera se situe au nord, dans les États de Miranda et Aragua, la région de la rivière Tuy qui lui a donné son nom. Cette harpe possède des cordes métalliques dans les aigus et la musique que l'on exécute sur cet instrument est différente de celle des llanos.
Le harpiste tuyero utilise en effet une palette rythmico-percussive dont les techniques sont très variées : suelto (en laissant sonner la corde), trancao (étouffement sec), golpeado, picaito, el tamboreado, el ahorcao, el angustiao, el piloniao, el oprimido' Le contraste est si grand entre les registres grave et aigu qu'il donne au final l'impression de deux instruments séparés jouant ensemble. C'est pourquoi, contrairement à la musique llanera où la harpe est accompagnée par la petite guitare cuatro, la harpe tuyera ne nécessite que l'accompagnement rythmique des maracas qui est assuré par le chanteur, el cantador. La voix tuyera est elle aussi très différente du canto recio llanero. Elle n'est pas tendue, mais comme roulée dans la bouche, ce qui lui a valu son surnom de buche, litt. 'le jabot'.
Certains joropo et pasaje sont accrochés ensemble pour former des suites dans le sens que l'on donnait à ce mot à l'époque baroque en Europe. Ces suites sont nommées revueltas. Elles sont constituées de plusieurs pièces instrumentales et/ou chantées ayant chacune leur caractère propre. Dans ces revueltas qui laissent une part assez grande à l'improvisation instrumentale, la filiation avec la musique espagnole du XVIIIe siècle espagnol semble encore plus évidente. Dans cette tradition totalement oralisée, une suite complète peut atteindre six à douze minutes de musique et intégrer cinq ou six pièces. Chaque partie de cette suite est symboliquement rattachée à un animal ou une plante. On aura ainsi Mariposa (le papillon), El Mono (le singe), etc.
Le joropo central comme on l'appelle au Venezuela est instrumental mais peut être également chanté et l'improvisation poétique y tient une place importante. Entre le chanteur et les participants s'intaure ainsi un jeu poétique interactif qui est très apprécié. La musique tuyera est présente dans chaque événement festif villageois, mariage, fête de voisinage ou religieuse et dans tous les bals.

-Arturo Garcia est né le 26 juin 1950 à Caracas. Il commence à jouer de la harpe à 14 ans avec un harpiste de la province de Miranda mais joue aussi d'autres instruments dans différents groupes. En 1973 il se consacre définitivement à l'étude de la harpe de Miranda et Aragua et suit les cours du regretté harpiste Fulgencio Aquino. Il est co-fondadeur du célèbre groupe vénézuélien 'Un solo pueblo'. Il se consacre aujourd'hui à l'enseignement et à la transmission de la tradition de la arpa tuyera ainsi qu'à la facture instrumentale comme en témoigne l'instrument sur lequel il joue. Il est accompagné par le chanteur-maraquero Emilio Hurtado, un artiste sémillant qui adore improviser les textes des chants qu'il interprète.
Michel Plisson

Disponibles à la sortie du concert :
Harpes du Venezuela I : ARPA LLANERA & CANTO RECIO
José Gregorio Lopez, harpe ' Carlos Alvarado, chant ' Manuel Aguilar, cuatro ' Yilber Rivero,
maracas
Enregistrements et notice : Michel Plisson - 1 CD INEDIT/Maison des Cultures du Monde
Harpes du Venezuela II : ARPA TUYERA & BUCHE
Arturo Garcia, harpe ' Panchito Prim, chant
Alfredo Sanchez, harpe ' Luis Tovar, chant
Enregistrements et notice : Michel Plisson - 1 CD INEDIT/Maison des Cultures du Monde

Contributeurs

Origine géographique

Vénézuela

Mots-clés

Date (année)

2007

Cote MCM

MCM_2007_VE_S1

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