Corée. Yeongsanjae, cérémonie Bouddhique. Spectacle
Collection
Type de document
Évènement
Titre
Corée. Yeongsanjae, cérémonie Bouddhique. Spectacle
Sous-titre
Patrimoine culturel immatériel coréen n°50
Date
2008-03-28
Date de fin
2008-03-30
Artistes principaux
Direction artistique
Lieu de l'évènement
Type d'évènement
Cérémonie, rituel
Description de la pratique
28-30 mars, Auditorium Saint-Germain
Avec les moines et les nonnes du temple Bongwonsa. Sous la direction du Vénérable Ku-Hae, Trésor National Vivant.
Ordre Taego du bouddhisme coréen
Avec le soutien du Ministère de la Culture et du Tourisme de Corée et du Centre Culturel Coréen de Paris
La cérémonie du Yeongsanjae est une offrande rituelle à Sakyamuni Bouddha dans l'espoir qu'il guide les vivants et les morts dans la joie de l'Eveil et de la paix éternelle. Cette cérémonie peut être demandée par des individus ou des familles; dans son contexte rituel, elle est célébrée 49 jours après un décès. Elle est alors un rite de passage de l'ici-bas vers l'au-delà, une voie de salut vers le lieu de la félicité.
Le spectacle et son contexte rituel
Le Yeongsanjae débute par le shiryon, acte de purification du temple et invocation de l'esprit du défunt. Une lente procession, composée de moines, de nonnes et de personnes de l'assistance, marche en signe de recueillement autour du temple. Des moines musiciens ouvrent cette procession. Ils sont suivis par des moines portant une urne contenant l'esprit du défunt.
Lorsque la procession regagne le temple, l'assistance se dispose en cercle. Au centre, les moines et les nonnes louent le Bouddha Compatissant par le chant, la musique et la danse. Les chants pomp'ae et les danses chakpop marquent les étapes de la cérémonie qui se déroule devant un rouleau peint représentant Sakyamuni sur la montagne Sacrée et rappelant le sutra du Lotus que Bouddha aurait prononcé en Inde au Pic du Vautour (Yeongsan, Gridhrakuta).
Le matériau musical
Les chants pomp'ae sont interprétés en langue chinoise, en solo ou en choeur. Selon la durée de la cérémonie du Yeongsanjae, les chants pomp'ae peuvent être interprétés dans les styles hossori ("simple") ou chissori ("élaboré"). Caractérisés par des mélismes, ces chants reposent sur un matériau poétique qui est prétexte à l'improvisation. Le style hossori se caractérise par l'utilisation de mélismes se déployant sur un ambitus ne dépassant pas l'octave. Attaques, vibrato, ornementations définissent l'esthétique vocale. La structure du texte poétique est le plus souvent un quatrain de cinq ou sept syllabes. Les deux premiers vers de ce quatrain sont appelés antchak, les deux derniers sont appelés patchak. Un même matériau musical sous-tend antchak et patchak. Le style chissori se caractérise par des textes en prose et une durée d'interprétation plus longue que celle du style hossori. Les chants chissori sont chantés par un choeur et peuvent être introduits ou entrecoupés de courtes phrases mélodiques exécutées par un soliste Le choix du style hossori ou chissori est également lié au déroulement du rituel. Ainsi, un même chant peut relever de différentes interprétations. Il peut être :
- récité
- interprété dans le style hossori qui requiert des ornementations mélodiques
- interprété dans le style hossori avec ajouts de tropes
- interprété dans le style chissori ce qui étend la durée de ce chant
- interprété dans le style chissori et enrichi par des interpolations musicales
Le matériau rythmique est très étendu, se réalisant selon une pulsation libre à un tempo très lent. Des cloches, des gongs et des cymbales indiquent le début ou la fin d'un chant, les modifications de la prosodie, du texte, ou de l'expression vocale. Un tambour-tonneau puk, une longue trompette droite appelée nabal et une conque forment un ensemble instrumental appelé chwita.
Le langage chorégraphique
Le langage chorégraphique s'inscrit dans une perspective rituelle, le corps travaille à partir d'une technique transmise par la tradition. Les danses chakpop sont autant de louanges aux vertus de Bouddha. Nabich'um ("danse du papillon") symbolise la métamorphose, le passage de la chrysalide au papillon. Elle est dansée par des nonnes vêtues de robes blanches aux longues manches et la tête recouverte d'une coiffe. Parach'um ("danse des cymbales") est dansée par des moines tenant des cymbales et effectuant des mouvements très lents. Popkoch'um ("danse du tambour ") met en scène un moine qui frappe sur un tambour en forme de tonneau pour libérer le défunt de ses souffrances.
Le Yeongsanjae : une pratique musicale non professionnelle
Cette rencontre entre chant, musique et danse se déploie dans un temps et un espace où la lenteur du geste chorégraphique suscite une tension, tension qui exprime moins le souci d'une esthétique de la scène que le désir de transmettre un apaisement. Pas moins de dix années d'apprentissage sont nécessaires pour maîtriser ces chants et ces danses et, de nos jours, peu nombreux sont ceux qui détiennent encore la connaissance de cet art religieux. En 1973, le gouvernement coréen a inscrit le Yeongsanjae sur la liste de son patrimoine culturel inaliénable et a confié au Temple Bongwonsa le soin de le préserver et de le transmettre. Ces représentations, qui sont une première en Europe, se dérouleront sous la direction du Vénérable Ku-Hae, Trésor National Vivant.
Florabelle Spielmann
Cérémonie dirigée par le Vénérable Ku-Hae, Trésor National Vivant
Les Maîtres :
- Très Vénérable Hwan Woo, Président de l'Association pour la préservation du Yeongsanjae et Supérieur du Temple Bongwonsa
- Vénérable Ku-Hae, Trésor National Vivant
- Sun Am, Vice-président de l'Association pour la préservation du Yeongsanjae et Supérieur adjoint du temple Bongwonsa
Déroulé de la cérémonie :
1' Do Ryang Seok , chant d'ouverture par le Vénérable Ku-Hae
2' Hong Go (tambour) par Bup Soo
3' O Jeong Ye, salut au Bouddha par l'ensemble des moines et des nonnes
4' Entrée de l'ensemble chwita composé de quatre musiciens suivis des moines et des nonnes
5' Ki Gyeong Jak Beop ou danse du papillon Nabich'um par le Vénérable Ku-Hae au gong et Hae Sa, Ha Jin, Do Kyung, Bup Yung
6' Pal Bu Geum Gang (chant chissori) par l'ensemble des moines et des nonnes
7' Myeong Balo ou danse des cymbales Parach'um par Dong Hee au gong et les moines Hyo Kwang, Yun Hoe, Bup Il, Dong In
8' Bok Cheong Gye (chant hossori) par le Vénérable Ku-Hae
9' Cheonsu Bara ou danse des cymbales Parach'um par le Vénérable Ku-Hae au gong et les moines Chung Bong, Hyo Knang, Yun Hoe, Bup Il, Dong In, Bupsoo, Heng Bum
10' Do Ryang Gye (chant hossori)
11' Danse du papillon Nabich'um par Hae sa, Ha Jin, Po Kyung, Bup Jung
12' Bup Go ou danse du tambour Popkoch'um par Dong Hee
13' Hyang Hwa Gye (offrande d'encens et de fleurs) par le Vénérable Ku-Hae au gong
14' Danse du papillon Nabich'um par Hae sa, Ha Jin, Po Kyung, Bup Jung
15' Hyang Su Na Yeol (chant hossori): Chong Bong
16' Sa Dharani (les 4 mantras) par le Vénérable Ku-Hae au gong
17' Danse des cymbales Parach'um par Chung Bong, Hyo Knang, Yun Hoe, Bup Il, Dong In, Bupsoo, Heng Bum
18' Ga Ji Gye (chant hossori) par Chong Bong
19' Hwa Cheong (chant hossori) par Dong Hee
20' Gong Deok Gye par le choeur des moines et des nonnes
21- Chant de clôture afin d'étendre la joie de l'éveil et la paix à tous les êtres
Ensemble chwita avec :
Kim Jang Kon au tambour puk
Kim Jang Kil à la Conque
Cho Bok Hyun aux cymbales
Ham Gujin au nabal, longue trompette droite
Le Festival de l'Imaginaire tient à remercier :
Chul-Min Mo, Junho Choe, Dong-Kyu Kim et Won-Gi Baek.
RENCONTRE AUTOUR DU YEONGSANJAE
Samedi 29 mars à 11h ' Auditorium Saint-Germain
Cette rencontre sera animée par les moines et les nonnes du temple Bongwonsa et donnera lieu à des présentations, des démonstrations ainsi qu'à des échanges entre les acteurs et le public.
Avec les moines et les nonnes du temple Bongwonsa. Sous la direction du Vénérable Ku-Hae, Trésor National Vivant.
Ordre Taego du bouddhisme coréen
Avec le soutien du Ministère de la Culture et du Tourisme de Corée et du Centre Culturel Coréen de Paris
La cérémonie du Yeongsanjae est une offrande rituelle à Sakyamuni Bouddha dans l'espoir qu'il guide les vivants et les morts dans la joie de l'Eveil et de la paix éternelle. Cette cérémonie peut être demandée par des individus ou des familles; dans son contexte rituel, elle est célébrée 49 jours après un décès. Elle est alors un rite de passage de l'ici-bas vers l'au-delà, une voie de salut vers le lieu de la félicité.
Le spectacle et son contexte rituel
Le Yeongsanjae débute par le shiryon, acte de purification du temple et invocation de l'esprit du défunt. Une lente procession, composée de moines, de nonnes et de personnes de l'assistance, marche en signe de recueillement autour du temple. Des moines musiciens ouvrent cette procession. Ils sont suivis par des moines portant une urne contenant l'esprit du défunt.
Lorsque la procession regagne le temple, l'assistance se dispose en cercle. Au centre, les moines et les nonnes louent le Bouddha Compatissant par le chant, la musique et la danse. Les chants pomp'ae et les danses chakpop marquent les étapes de la cérémonie qui se déroule devant un rouleau peint représentant Sakyamuni sur la montagne Sacrée et rappelant le sutra du Lotus que Bouddha aurait prononcé en Inde au Pic du Vautour (Yeongsan, Gridhrakuta).
Le matériau musical
Les chants pomp'ae sont interprétés en langue chinoise, en solo ou en choeur. Selon la durée de la cérémonie du Yeongsanjae, les chants pomp'ae peuvent être interprétés dans les styles hossori ("simple") ou chissori ("élaboré"). Caractérisés par des mélismes, ces chants reposent sur un matériau poétique qui est prétexte à l'improvisation. Le style hossori se caractérise par l'utilisation de mélismes se déployant sur un ambitus ne dépassant pas l'octave. Attaques, vibrato, ornementations définissent l'esthétique vocale. La structure du texte poétique est le plus souvent un quatrain de cinq ou sept syllabes. Les deux premiers vers de ce quatrain sont appelés antchak, les deux derniers sont appelés patchak. Un même matériau musical sous-tend antchak et patchak. Le style chissori se caractérise par des textes en prose et une durée d'interprétation plus longue que celle du style hossori. Les chants chissori sont chantés par un choeur et peuvent être introduits ou entrecoupés de courtes phrases mélodiques exécutées par un soliste Le choix du style hossori ou chissori est également lié au déroulement du rituel. Ainsi, un même chant peut relever de différentes interprétations. Il peut être :
- récité
- interprété dans le style hossori qui requiert des ornementations mélodiques
- interprété dans le style hossori avec ajouts de tropes
- interprété dans le style chissori ce qui étend la durée de ce chant
- interprété dans le style chissori et enrichi par des interpolations musicales
Le matériau rythmique est très étendu, se réalisant selon une pulsation libre à un tempo très lent. Des cloches, des gongs et des cymbales indiquent le début ou la fin d'un chant, les modifications de la prosodie, du texte, ou de l'expression vocale. Un tambour-tonneau puk, une longue trompette droite appelée nabal et une conque forment un ensemble instrumental appelé chwita.
Le langage chorégraphique
Le langage chorégraphique s'inscrit dans une perspective rituelle, le corps travaille à partir d'une technique transmise par la tradition. Les danses chakpop sont autant de louanges aux vertus de Bouddha. Nabich'um ("danse du papillon") symbolise la métamorphose, le passage de la chrysalide au papillon. Elle est dansée par des nonnes vêtues de robes blanches aux longues manches et la tête recouverte d'une coiffe. Parach'um ("danse des cymbales") est dansée par des moines tenant des cymbales et effectuant des mouvements très lents. Popkoch'um ("danse du tambour ") met en scène un moine qui frappe sur un tambour en forme de tonneau pour libérer le défunt de ses souffrances.
Le Yeongsanjae : une pratique musicale non professionnelle
Cette rencontre entre chant, musique et danse se déploie dans un temps et un espace où la lenteur du geste chorégraphique suscite une tension, tension qui exprime moins le souci d'une esthétique de la scène que le désir de transmettre un apaisement. Pas moins de dix années d'apprentissage sont nécessaires pour maîtriser ces chants et ces danses et, de nos jours, peu nombreux sont ceux qui détiennent encore la connaissance de cet art religieux. En 1973, le gouvernement coréen a inscrit le Yeongsanjae sur la liste de son patrimoine culturel inaliénable et a confié au Temple Bongwonsa le soin de le préserver et de le transmettre. Ces représentations, qui sont une première en Europe, se dérouleront sous la direction du Vénérable Ku-Hae, Trésor National Vivant.
Florabelle Spielmann
Cérémonie dirigée par le Vénérable Ku-Hae, Trésor National Vivant
Les Maîtres :
- Très Vénérable Hwan Woo, Président de l'Association pour la préservation du Yeongsanjae et Supérieur du Temple Bongwonsa
- Vénérable Ku-Hae, Trésor National Vivant
- Sun Am, Vice-président de l'Association pour la préservation du Yeongsanjae et Supérieur adjoint du temple Bongwonsa
Déroulé de la cérémonie :
1' Do Ryang Seok , chant d'ouverture par le Vénérable Ku-Hae
2' Hong Go (tambour) par Bup Soo
3' O Jeong Ye, salut au Bouddha par l'ensemble des moines et des nonnes
4' Entrée de l'ensemble chwita composé de quatre musiciens suivis des moines et des nonnes
5' Ki Gyeong Jak Beop ou danse du papillon Nabich'um par le Vénérable Ku-Hae au gong et Hae Sa, Ha Jin, Do Kyung, Bup Yung
6' Pal Bu Geum Gang (chant chissori) par l'ensemble des moines et des nonnes
7' Myeong Balo ou danse des cymbales Parach'um par Dong Hee au gong et les moines Hyo Kwang, Yun Hoe, Bup Il, Dong In
8' Bok Cheong Gye (chant hossori) par le Vénérable Ku-Hae
9' Cheonsu Bara ou danse des cymbales Parach'um par le Vénérable Ku-Hae au gong et les moines Chung Bong, Hyo Knang, Yun Hoe, Bup Il, Dong In, Bupsoo, Heng Bum
10' Do Ryang Gye (chant hossori)
11' Danse du papillon Nabich'um par Hae sa, Ha Jin, Po Kyung, Bup Jung
12' Bup Go ou danse du tambour Popkoch'um par Dong Hee
13' Hyang Hwa Gye (offrande d'encens et de fleurs) par le Vénérable Ku-Hae au gong
14' Danse du papillon Nabich'um par Hae sa, Ha Jin, Po Kyung, Bup Jung
15' Hyang Su Na Yeol (chant hossori): Chong Bong
16' Sa Dharani (les 4 mantras) par le Vénérable Ku-Hae au gong
17' Danse des cymbales Parach'um par Chung Bong, Hyo Knang, Yun Hoe, Bup Il, Dong In, Bupsoo, Heng Bum
18' Ga Ji Gye (chant hossori) par Chong Bong
19' Hwa Cheong (chant hossori) par Dong Hee
20' Gong Deok Gye par le choeur des moines et des nonnes
21- Chant de clôture afin d'étendre la joie de l'éveil et la paix à tous les êtres
Ensemble chwita avec :
Kim Jang Kon au tambour puk
Kim Jang Kil à la Conque
Cho Bok Hyun aux cymbales
Ham Gujin au nabal, longue trompette droite
Le Festival de l'Imaginaire tient à remercier :
Chul-Min Mo, Junho Choe, Dong-Kyu Kim et Won-Gi Baek.
RENCONTRE AUTOUR DU YEONGSANJAE
Samedi 29 mars à 11h ' Auditorium Saint-Germain
Cette rencontre sera animée par les moines et les nonnes du temple Bongwonsa et donnera lieu à des présentations, des démonstrations ainsi qu'à des échanges entre les acteurs et le public.
Contributeurs
Origine géographique
Corée
Mots-clés
Date (année)
2008
Cote MCM
MCM_2008_KR_S1
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Titre | Localisation | Date | Type | |
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Corée. Yeongsanjae. Danse bouddhique chakpop, Parach'um "danse des cymbales". Photos | Corée | 2008-03-28 | Photo numérique | |
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Corée. Yeongsanjae. Danse bouddhique chakpop, Nabich'um "danse du papillon". Photos | Corée | 2008-03-28 | Photo numérique | |
Corée. Yeongsanjae. Prière bouddhique, offrandes, chant chissori et hossori, ensemble instrumental chwita, entrée des moines et des nonnes. Photos | Corée | 2008-03-28 | Photo numérique | |
Corée. Yeongsanjae, cérémonie Bouddhique. Vidéos | Corée | 2008-03-29 | Vidéo numérique |
Titre | Localisation | Date | Type | |
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12e Festival de l'Imaginaire | 2008 |