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Monde Arabe. Je t'aime de deux amours. Spectacle

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Titre

Monde Arabe. Je t'aime de deux amours. Spectacle

Sous-titre

Waed Bouhassoun et Kudsi Erguner dans une création musicale autour de Râbi'a Al Adawiya

Date

2008-03-21

Date de fin

2008-03-22

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

vendredi 21 et samedi 22 mars 2008, Amphithéâtre Bastille.
Dans le cadre du cycle 'Musiques de l'invisible et du silence'
Kudsi Erguner, direction musicale et flûte ney
Waed Bouhassoun, chant et 'oud
Ghassan Ammouri, kanoun
Yunus Balcioglu, psalmodie
Bruno Caillat, percussions

Kudsi Erguner
Virtuose du ney et issu d'une famille de musiciens, Kudsi Erguner fait découvrir, depuis maintenant plus de trente ans, au public occidental, la musique savante ottomane et la musique soufie dont il est l'un des plus fins connaisseurs. Il a collaboré avec des artistes aussi divers que Peter Gabriel, Peter Brook, Carolyn Carlson, Maurice Béjart et il vient de réaliser une oeuvre commune avec Bob Wilson, Roumi. Kudsi Erguner nous propose ici une nouvelle rencontre avec un répertoire musical arabe d'inspiration soufie en s'entourant de musiciens de renom :
-Ghassan Ammouri, célèbre joueur de kanoun d'Alep, qui a notamment accompagné Sabri Moudallal et Sabah Fakhri
-Yunus Balcioglu muezzin turc, chantre et lecteur du Coran, spécialiste de percussion persane
-Bruno Caillat, membre de son ensemble depuis 1994.


Waed Bouhassoun
Après ses études au Conservatoire de Damas et sa participation à plusieurs ensembles musicaux de Syrie, elle commence sa carrière internationale d'interprète en 2006 au Festival de l'Imaginaire. Invitée, entre autres, aux festivals d'Asilah au Maroc, de la Medina à Tunis, des Musiques sacrées de Fès au Maroc et à l'Opéra de Damas, elle s'impose aujourd'hui comme l'une des plus belles voix du monde arabe. Elle vient d'inaugurer la manifestation Damas, capitale culturelle du monde arabe en donnant un concert avec les frères Piñana dans le salon des ambassadeurs de l'Alhambra de Grenade. Waed Bouhassoun compose des musiques soufies qu'elle interprète en s'accompagnant au 'oud.

Râbi'a Al Adawiyya est une figure majeure du mysticisme musulman. Celle qui fut le chantre de l'amour pur est une ancienne esclave affranchie. Courtisane accomplie, certains disent même prostituée, danseuse et joueuse de ney, elle a tout abandonné pour se consacrer à l'amour de Dieu. Cette femme née en Irak vers 713, c'est-à-dire moins d'un siècle après la mort du Prophète, passa le reste de sa vie à Bassorah où elle vécut retirée du monde et mourut en 801 âgée d'au moins quatre-vingts ans. Elle a laissé de courts poèmes qui exaltent l'amour de Dieu. La figure de Râbi'a Al Adawiya reste encore relativement peu évoquée dans le contexte culturel arabe. Pourtant, la grande diva de la chanson arabe, Oum Kalsoum, lui consacra un enregistrement, interprétant plusieurs poèmes inspirés de sa vie et de ses textes, ce répertoire est très peu connu, et les enregistrements difficiles à trouver. En s'appuyant sur le texte du Coran, Râbi'a ne craignit pas de désigner l'amour divin par le terme hubb (désignant l'amour profane) t de proclamer que seul un amour gratuit est digne de Dieu. C'est à la suite de Râbi'a que les soufis feront la distinction entre ceux qui aiment Dieu pour ses bienfaits et ceux qui aiment Dieu pour lui-même, rejetant toutes ses faveurs qui ne sont pour eux qu'un voile qui leur masque leur Bien-aimé.
"Je T'aime de deux amours : l'un, tout entier d'aimer,
L'autre, pour ce que Tu es digne d'être aimé.
Le premier, c'est le souci de me souvenir de Toi, de me dépouiller de tout ce qui est autre que Toi.
Le second, c'est l'enlèvement de tes voiles, afin que je Te voie.
De l'un ni de l'autre, je ne veux être louée, mais pour l'un et pour l'autre, louange à Toi !"
(Traduction Mohammed Oudaimah et Gérard Pfister in Les Chants de la recluse, Arfuyen, 2006)
Les chroniqueurs de cette époque racontent une action symbolique de Râbi'a. Un jour, plusieurs soufis rencontrèrent Râbi'a qui courait, portant du feu dans une main et de l'eau dans l'autre. Devant leur étonnement et en réponse à leur question, elle répondit :
"Je m'en vais incendier le paradis ou noyer l'enfer, en sorte que ces deux voiles disparaissent complètement devant les yeux des pèlerins et que le but leur soit connu, et que les serviteurs de Dieu Le puissent voir, Lui, sans aucun objet d'espoir ni motif de crainte. Qu'en serait-il, si l'espoir du paradis et la crainte de l'enfer n'existaient pas ? Hélas, personne ne voudrait adorer son Seigneur, ou Lui obéir !"
Bien qu'elle ait été entourée d'un petit cercle de disciples, Râbi'a Al Adawiya n'a pas fondé une confrérie ni créé un système, une discipline, une institution, une hiérarchie' Ce qui nous fascine chez cette femme qui a vécu au VIIIe siècle, ne l'oublions pas, c'est ce mélange de force et de douceur, de ferveur et d'anéantissement dans le divin. Mais ce qu'il y a de plus séduisant à nos yeux, c'est la figure solitaire de la femme dans son rapport, direct, sans intermédiaire, à Dieu. La liberté absolue.
Arwad Esber

PROGRAMME
Direction musicale, Kudsi Erguner
1- Allumez les cierges, mélodie Mohammad Mouji, texte Taher Abou Facha
2- O Aimé de mon coeur, je n'ai que toi, poème de Râbi'a Al Adawiya
3- J'ai connu l'amour, mélodie Riad Al Sounbati, texte adapté de Râbi'a Al Adawiya par Taher Abou Facha
4- Je t'aime de deux amours, poème de Râbi'a Al Adawiya
5- Intermède musical, composition Kudsi Erguner
6- Ma coupe, mon vin, mon hôte sont Trois, et moi qui vais quêtant l'amour : Quatre, poème de Râbi'a Al Adawiya
7- 'Ala 'ayni bakat 'ayni, mélodie Riad Al Sounbati, texte Taher Abou Facha
8- Camarade de plaisir, solo 'oud et voix, mélodie Riad Al Sounbati, texte adapté de Râbi'a Al Adawiya par Taher Abou Facha
9- La taverne du destin, mélodie Mohammad Mouji, texte adapté de Râbi'a Al Adawiya par Taher Abou Facha

Équipe technique Amphithéâtre Bastille
Régisseur général : Jean-Pierre Ruiz
Lumière : Alain Bô
Son : Christian Coquillaud
Photo : Maison des Cultures du Monde / M.N. Robert

Amphithéâtre Bastille :
Représentations : vendredi 21 et samedi 22 mars 2008 à 20h
Durée du spectacle : 1 heure et 10 minutes, sans entracte

Contributeurs

Origine géographique

Monde Arabe

Mots-clés

Date (année)

2008

Cote MCM

MCM_2008_ARA_S1

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12e Festival de l'Imaginaire 2008