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Algérie. Gasba de Beni Salah. Spectacle

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Évènement

Titre

Algérie. Gasba de Beni Salah. Spectacle

Sous-titre

Flûtistes de l'est algérien

Date

2009-03-17

Date de fin

2009-03-18

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

Mardi 17 mars à 20h30
Mercredi 18 mars à 20h30
Maison des Cultures du Monde

Véritable lieu de brassage culturel, ethnique et linguistique, le nord-est algérien est marqué par un fort syncrétisme de croyances, mythes et cultes ruraux et populaires.
La musique des flûtes gasba, étroitement liée au culte des marabouts et, par extension, à celui des Saints en apporte le témoignage vivant. Ces cultes prennent la forme de pèlerinages au cours desquels sont célébrées les zerda. Ces festivités se tiennent généralement dans les zaouia, lieux où les mystiques se retiraient pour méditer et où l'on enterrait les Saints. Lors des zerda, les marabouts psalmodient des incantations jusqu'à l'exaltation et la transe, accompagnées par les mélodies des gasba et le rythme des bendir.
Des confréries religieuses se sont créées autour de ces marabouts. Parmi les plus importantes dans l'est algérien, les 'Ammaria et les Chabbia ont pour caractéristique majeure d'accorder à la gasba et au bendir un rôle central dans le cadre des célébrations. De manière générale, les musiciens se reconnaissent volontiers d'une confrérie ou d'une autre dans un rapport d'appartenance symbolique au pouvoir spirituel du Saint ou du marabout. C'est dans les zaouia qu'ils ont appris les airs les plus difficiles du répertoire, aussi bien que les airs maraboutiques, mais également les airs de musique descriptive comme le Hwa el Gaïd Chabbi, Hwa el ghoula û bentha.
Mais le répertoire des flûtistes ne se limite pas au rituel. Après la prière du soir, on joue des airs de concert devant une assemblée attentive. Les musiciens sont non seulement reconnus pour leur maîtrise de l'instrument, mais aussi pour le nombre d'airs qu'ils sont capables d'interpréter, des airs susceptibles d'être réclamés par un auditoire exigeant.
La gasba joue également un rôle fondamental en accompagnement de la chanson profane. Profondément imprégnée de poésie populaire melhûn, celle-ci célèbre aussi bien les vicissitudes de l'existence que l'ivresse et l'amour. Cette chanson profane accompagnée par les gasba était indissociable de la célébration des mariages ou des baptêmes. Lors de ces fêtes, tard dans la nuit, et au sein d'une assemblée uniquement masculine, les chanteurs interprétaient des chants d'amours vécues d'une grande poésie. Ils se produisaient également dans des cafés accompagnés de rakassat, danseuses à la réputation légère, qui donnaient de l'entrain à ces soirées nocturnes. Les cafés étaient également les lieux où se tenaient de véritables joutes musicales entre flûtistes. À partir des années 1990, cependant, les chants traditionnels accompagnés de la gasba dans les mariages et baptêmes connurent un certain déclin, notamment avec l'avènement de la chanson moderne.

La gasba appartient à la famille des flûtes de roseau, son nom au Maghreb vient de l'arabe qasaba qui signifie "roseau". Flûte oblique à embouchure libre, la gasba est un instrument d'Afrique du Nord, et plus particulièrement d'Algérie où elle apparaît dans une grande partie du territoire avec différentes variantes, factures, et techniques de jeu. Décorée de motifs géométriques pyrogravés, elle est l'un des instruments les plus emblématiques de la musique populaire du pays.
L'une des grandes originalités de la gasba du nord-est de l'Algérie réside dans sa conception. Elle comporte de 11 à 14 trous. Un certain Zaoui Barguelil, originaire de Souk-Ahras, aurait rajouté sur la partie supérieure de la gasba le merssli, ce trou d'un diamètre inférieur aux autres. Les flûtistes accordent leur instrument en bouchant différents orifices supérieurs ou inférieurs de la gasba au moyen d'une substance à base de cire pour pouvoir jouer le mode mélodique de leur choix, sans avoir à changer d'instrument.
Les musiciens orientent leur instrument de façon oblique tout en projetant une grande quantité d'air au moyen de la technique de respiration continue, ce qui donne à la gasba son timbre si singulier.

Le bendir est intimement lié à la pratique de la gasba dont il est l'unique instrument d'accompagnement. Très répandu en Afrique du Nord, le bendir est un tambour sur cadre d'environ 50 cm de diamètre, pourvu d'une peau de chèvre. Sur la face interne de la membrane, les musiciens ajoutent deux boyaux de chèvre tendus diamétralement qui donnent un son grésillant aux frappes.

Beni Salah se situe sur le versant nord des monts de la Medjerda dans l'extrême nord-est de l'Algérie. Non loin de Beni Salah, légèrement plus au sud, se trouve Souk-Ahras (Thagaste), ville natale de Saint Augustin.
Les flûtistes et percussionnistes de Beni Salah ont tous fait leur apprentissage auprès de leurs aînés lors des fêtes en l'honneur des saints patrons et des mariages. Ils ont eu comme maîtres des flûtistes réputés dans l'est algérien : Brahim Bendebeche, Lahyachi bel Kaffiya, Mohamed Dardar, Chayeb Khadra, Boulehress etc.
Ils ont également travaillé avec des chanteurs et chanteuses du répertoire profane comme Beggar Hadda, El Hadj Bouragaa, Fatima Souk-Ahrassia, Telja Tébessia, Zoulikha, Hadda el Batnia, Lakhdar Lamdarouchi et bien sûr Sayfi Mohamed Tahar.
Le chanteur Sayfi Mohamed Tahar commença son métier de musicien comme percussionniste et flûtiste, accompagnant les chanteurs les plus emblématiques de la chanson populaire de l'est algérien au contact desquels il s'initia à cet art vocal. Il fut le premier flûtiste à accompagner la chanteuse Zoulikha à l'occasion de son premier enregistrement qui eut lieu à Annaba. Il fait montre d'une grande puissance vocale et d'un délié d'une souplesse très particulière. Cette voix marquée par ce timbre et ce mode que l'on nomme Rakrouki Souk-Ahrassi, reproduit parfaitement le lamento qui caractérise tant les chanteurs traditionnels des montagnes de cette région.
Halim Dekkiche

Avec Sayfi Mohamed Tahar, Chahbane Mahloum, Nouar Souda, Salah Ramal, Zine Hadidene, Ramdane Rafai, Farhat Bendris, Abdelwaheb Bounamous.

PROGRAMME 17 mars 2009
1 - Hwa al-Gaïd Chabbi
2 - Hwa Mrabet Dib Chabbi
3 - Hwa M'Bayli
4 - Hwa Fadaoui Ajmi
5 - Hwa Bouziane
6 - Chifa Amret (chant)
7 - Amar Sebssia (chant)
8 - Hwa Kabbouti
9 - Al Watan Bhid (chant)
10 - Men Hobek Derbani (chant)

PROGRAMME 18 mars 2009
1 - Hwa Mbayel
2 - Hwa Mrabta Dlel suivi de Hwa Sheick Rafahi
3 - Hwa 'Ajmi Mabhouj
4 - Hwa Bnet El Khalet
5 - Hwa 'Ajmi Fedaoui
6 - 'Yahya Ben Taleb' (chant) suivi de 'Kouli Ya Kouli Ya Douda'
7 - Hwa El Oued
8 - Hwa Bheyri
9 - Hwa Teh El Ghoula û Bentha
10 - 'Ami El Kahouaji
11 - Hobek Rcheni

Contributeurs

Origine géographique

Algérie

Mots-clés

Date (année)

2009

Cote MCM

MCM_2009_DZ_S1

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Algérie. Gasba de Beni Salah. Vidéos Algérie 2009-03-17 Vidéo numérique
Algérie. Gasba de Beni Salah. Flûtistes de l'est algérien. Photos Algérie 2009-03-17 Photo numérique
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13e Festival de l'Imaginaire 2009