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Indonésie. Eko Supriyanto, "Possible Dewa Ruci". Spectacle

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Évènement

Titre

Indonésie. Eko Supriyanto, "Possible Dewa Ruci". Spectacle

Sous-titre

Création pour un danseur

Date

2009-03-19

Date de fin

2009-03-20

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Danse

Description de la pratique

Jeudi 19 mars à 20h30
Vendredi 20 mars à 20h30
Maison des Cultures du Monde

Danseur aux multiples facettes, Eko Supriyanto s'est forgé un langage chorégraphique riche d'un savoir-faire composite qui émerveille par la puissance du corps en mouvement.
Ce corps frêle, musclé et nerveux dégage une force impressionnante. Danseur de talent, explorateur des mouvements et des formes, son travail est porté par son désir de parcourir et d'explorer d'autres cultures, parcours qui lui permet aussi de se découvrir lui-même.
Né en 1970 à Kalimantan, partie indonésienne de l'île de Bornéo dont son père est originaire, Eko se nourrit d'abord des danses de Magelang, Java Centre, ville proche du temple de Borobudur, où il a grandi. C'est là que dès l'âge de sept ans il pratique avec son grand-père maternel le Pencak Silat, un art martial que l'on retrouve dans toute l'aire culturelle malaise et que l'on suppose originaire de l'île de Sumatra. A l'académie des Beaux-Arts de Solo (ISI Surakarta), où il enseigne actuellement, il acquiert une solide formation en danse classique de Java, notamment la danse de cour de Solo (ou Surakarta) par laquelle s'illustrent aujourd'hui encore les palais et les familles royales de cette ville. Quelques années plus tard une bourse de la Ford Foundation lui permet de compléter cette formation par un cycle d'études au Département des Beaux-Arts de la University of California, Los Angeles (UCLA). Il y retournera au printemps 1997 comme Professeur invité au Département des arts et des cultures du monde pour y dispenser un enseignement théorique et pratique des danses de cour de Surakarta.
Décloisonnant les genres, Eko Supriyanto excelle aussi bien comme danseur de ballet que dans l'improvisation chorégraphique, alliant les techniques de danse traditionnelle et moderne tandis que les arts martiaux participent aussi de son langage chorégraphique. Cette pluridisciplinarité se reflète dans son parcours artistique : en 1994 et 1996, il se produit dans le cadre du Festival de danse d'Indonésie ; en 1997, il est un invité d'honneur du Sutra Dance Theater de Kuala Lumpur ; en 1998 il danse à Paris au théâtre du Châtelet dans Le Grand Macabre de György Ligeti mis en scène par Peter Sellars ; en 2002, il participe au Festival de danse contemporaine d'Asie à Osaka. Parallèlement, il collabore activement avec des chorégraphes indonésiens et coréens tels que Sen Hea Ha, S. Pamardi, Sardono W. Kusumo ou encore S. Maridi, contribuant ainsi à une réflexion sur la danse contemporaine et son développement en tenant compte des bases traditionnelles ou classiques ainsi que du contexte propres aux différentes cultures asiatiques.
Eko Supriyanto explore tous les possibles et toutes les ouvertures que peut lui procurer la danse. Il va même jusqu'à former en 2001 un duo avec Madonna lors de son Drowned World Tour ou bien il travaille comme conseiller chorégraphique à Los Angeles pour la création et la tournée américaine du Roi Lion mis en scène par Julie Taymor. Il signe la chorégraphie de The Flowering Tree de John Adams mis en scène par Peter Sellars et créé à Vienne pour le 250e anniversaire de la naissance de Mozart. Eko est aussi l'interprète de l'un des rôles principaux d'Opera Jawa, film réalisé par l'Indonésien Garin Nugroho en 2006 où se mêlent modernité artistique et traditions chantées et dansées indonésiennes sur fond de gamelan. Il est le fondateur et directeur artistique du Solo Dance Studio, une compagnie de danse regroupant un ensemble d'artistes qui partagent le désir de rechercher la place du corps et du mouvement dans toutes les traditions indonésiennes.
Possible Dewa Ruci, création pour le Festival de l'Imaginaire, s'inspire du long poème Dewa Ruci, une interprétation javanaise, imprégnée de notions de soufisme musulman d'un épisode du Mahâbharâta, souvent interprétée dans le cadre de représentations de théâtre d'ombres Wayang Kulit. Au cours de cet épisode, Bhima, l'un des frères Pandava, est envoyé par son maître quérir la Prawitasari, eau sacrée et pure, essence du savoir et symbole de la perfection de la vie. Bhima plonge dans l'océan en quête de la sagesse et y rencontre Dewa Ruci, le dieu de la mer. Son maître vendu à ses ennemis, voulait qu'il se noie. Il lui avait dit d'entrer dans l'océan pour y trouver la source de l'eau de vie. Mais Bhima survécut, Dewa Ruci l'accueillit dans son corps en le faisant entrer par son oreille ; là, Bhima vit un océan immense, un ciel sans limites, et le dieu lui enseigna le secret de l'essence de la vie. C'est un voyage intérieur qu'entreprend Bhima qui va relever tous les défis et trouver paix, harmonie et équilibre. Dans sa chorégraphie, Eko Supriyanto s'intéresse aux deux facettes du caractère de Bhima, le bon et le mauvais, à cette dualité de l'être humain, et à la quête de la pureté de l'après tout en étant ancré dans l'ici. Pour Eko Supriyanto, c'est une recherche de l'identité, de soi, le retour à l'essence du spirituel et du sacré pour entreprendre, aujourd'hui, le voyage dans la réalité de la vie. Cette quête de Dewa Ruci est aussi la sienne, son parcours dans la danse, la recherche de sa propre identité.
Arwad Esber

Chorégraphie, Eko Supriyanto
Musique composée et interprétée par Gusur, Bucek, Itok, Suban et Ayang
Lumières, Tria Vita
Costumes, Joko SSP
www.solodancestudio.org

Texte dit en javanais par Eko Supriyanto dans Possible Dewa Ruci
1- Un jeune homme quitte son île natale pour étudier dans une autre île del'archipel.
Il rencontre une jeune femme. Ils s'aiment et décident de se marier. Il la ramène chez lui pour la présenter à ses parents mais ceux-ci manifestent leur mécontentement et leur désaccord car la jeune fille est originaire d'une autre île. Les deux amoureux sont tristes, très tristes.
2- Lors d'un séjour à Paris pour travailler sur un opéra, je résidais avec d'autres amis dans un hôtel près du Châtelet. Tous les jours je me rendais à pied au théâtre. C'était assez loin, et plusieurs amis qui travaillaient sur la même production m'ont suggéré de prendre un train, le métro. Mais je n'aime pas les trains, ils sont si bruyants, Jugggggg,, kokkkkkkk, juggggg,,, kokkkk
3- Le jeune couple a un enfant. Comme les parents de la jeune femme ne se sont pas opposés à ce mariage, ils décident de retourner s'installer sur l'île de la mère.
Le bébé grandit, ses parents lui donnent beaucoup d'amour.
Tout en grandissant, le garçon apprend la danse. Il se nourrit de différentes traditions, les porte en lui, au plus intime de son corps.
4- Un jour j'ai voulu me rendre place de la Bastille pour rencontrer une amie. Elle m'a recommandé de prendre le métro, mais j'ai préféré marcher. Fatigué, je demande à un agent de police : "savez-vous comment je peux aller à pied à la Bastille ?" Il me répond : "c'est trop loin, prenez le métro". "Un métro ?", dis-je.
"Oui", dit-il. Mais je n'aime pas prendre le train, les trains sont si bruyants. Ce n'est que le lendemain que j'ai réalisé que les trains de Paris sont si doux, ils ne font pas de bruit, ils m'ont semblé si calmes, très doux.
5- Le bébé grandit. Un jour il demande à ses parents où il est né. Son père lui répond qu'il est né à Bornéo. Le garçon veut y aller mais son père n'est plus là, il est trop tard. Maintenant le garçon a 39 ans et il n'a jamais été là-bas, où il est né, à Bornéo.
6- Mon voyage s'est achevé quand j'ai réalisé que mes parents étaient partis. Garder une tradition en vie et la dépasser pour progresser, c'est comme un voyage en mer. Trouver une nouvelle manière de me regarder, de me trouver, me retrouver, tel Bhima qui plongea dans l'océan en quête de la sagesse et y rencontra Dewa Ruci. Son maître voulait qu'il se noie. Mais Bhima survécut.
On peut penser que Bhima et moi avons en commun ce cheminement, ce voyage pour retrouver notre être. Tout comme vous, nous parcourons ces chemins pour nous construire.
Mon Dewa Ruci est toujours possible.

Chorégraphie

Contributeurs

Origine géographique

Indonésie

Mots-clés

Date (année)

2009

Cote MCM

MCM_2009_ID_S1

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Titre Localisation Date Type
13e Festival de l'Imaginaire 2009