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Indonésie. Bedhoyo Duradasih. Ballet du kraton de Surakarta. Spectacle

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Type de document

Évènement

Titre

Indonésie. Bedhoyo Duradasih. Ballet du kraton de Surakarta. Spectacle

Date

2009-03-27

Date de fin

2009-03-29

Artistes principaux

Direction artistique

Direction musicale

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Danse

Description de la pratique

Amphithéâtre Bastille :
Représentations : vendredi 27, samedi 28 et dimanche 29 mars 2009 à 20h
Durée du spectacle : 1h20 environ

Son Altesse Royale G.R.Ay Koes Moertiyah Wandansari, direction artistique
Princesse Ayu Koes Indriyah, rôle principal
Princesse Rumbai Kusuma Dewayani, second rôle principal

et les danseuses
Fitriana Kusumawati
Eko Kadarsih
Princesse Salindri Kusuma Dyah Ayu
Princesse Sri Retno Handayani
Wiwik Dyah Laksminingrum
Anggun Nurdianasari
Ika Prasetyaningsih

Hartoyo, maquillages

Rahayu Supanggah, direction musicale
Peni Candra Rini, chant
Mulyani Soepono, chant

et les musiciens du Gamelan Garasi Seni Benawa
Saptono
Sri Joko Raharjo
Joko Purwanto
Suraji
Kuwat
Supardi Atmo Sukarto
Sukamso Gondodarsono
Singgih Sri Cundamanik
I Nyoman Sukerna
Waluyo Sastro Sukarno
Darsono
Wakidi Dwidjomartono
Purbo Asmoro

Danse sacrée et secrète du kraton de Surakarta, le bedhoyo représente sans doute le summum du raffinement dans les arts de Solo, le symbole de l'élégance du palais royal. Cet art aristocratique est interprété par neuf danseuses, princesses de la famille royale à l'occasion de l'anniversaire de l'accès au trône du roi, ou pour un mariage princier. Le bedhoyo raconte une histoire sans que la chorégraphie soit pour autant descriptive ou narrative. C'est ce qui fait toute la grâce et le suprême raffinement des danses de Solo, aux mouvements codifiés qui rappellent l'art des mudra.
La légende fait remonter la forme actuelle du bedhoyo au règne du Sultan Agung Mataram (1613-1645), mais aucun document ne permet de l'attester, ceux-ci datant de la fin du XVIIIe siècle. Selon cette légende le bedhoyo serait d'origine divine. Le Bedhoyo Ketawang décrit la rencontre entre Panembahan Senopati, premier roi de Mataram avec Kanjeng Ratu Kidul, la puissante et belle déesse, reine de la mer du Sud.
Quand la Reine des esprits découvre qu'elle est atteinte par la lèpre, désespérée elle fuit vers les mers du Sud. C'est là que l'ancêtre du roi actuel lui rend régulièrement visite pour la consoler. Amoureuse, elle lui demande de rester et de partager le trône avec elle. Elle danse un bedhoyo. Il décline sa demande mais lui promet en revanche que tous ses descendants l'épouseront. Un de ses petits-fils, Sultan Agung, charmé par le Bedhoyo Ketawang dansé à la cour de Kanjeng Ratu Kidul lui demande de l'enseigner à ses danseuses favorites. Elle lui promet de venir chaque année transmettre cet art à de jeunes danseuses. La musique du gamelan et le chant qui accompagnent cette chorégraphie créent une atmosphère qui évoque le vent de la mer. Les neuf danseuses représentent l'esprit de la déesse. L'observateur averti peut en un moment de grâce voir apparaître une dixième danseuse, invisible au commun des mortels !
Plusieurs interdits accompagnent le Bedhoyo Ketawang qui est dansé uniquement dans l'enceinte du palais par de jeunes princesses encore vierges. Les danseuses, habillées comme de jeunes mariées, doivent jeûner et suivre un rituel de purification plusieurs jours avant la cérémonie. Les répétitions ne peuvent avoir lieu que tous les 35 jours selon le calendrier javanais. Toutes les répétitions et surtout la représentation doivent être précédées d'offrandes. Quand le texte des chants doit être recopié, quelques erreurs sont intentionnellement glissées afin d'éviter de faire une copie exacte du texte sacré car pendant toute répétition ou représentation, il y a trace de la présence de Ratu Kidul.
Quand la Princesse Moertiyah Wandansari souhaite faire travailler de manière intensive les jeunes danseuses sur le Bedhoyo Ketawang, elle leur fait répéter le Bedhoyo Duradasih : c'est en effet une des plus belles chorégraphies de la cour de Surakarta. Créée il y a plus de 200 ans, elle fait toujours partie du répertoire du palais.
La cour de Surakarta a été fondée en 1745 par Paku Buwono II et depuis cette époque, plusieurs activités de la cour relevant des arts, rituels et cérémonies ont été fidèlement maintenues. Le Bedhoyo Duradasih a été créé par son petit-fils Paku Buwono IV en 1780, avant son accession au trône. La chorégraphie et le poème chanté sont une déclaration d'amour à sa femme, une princesse de l'île voisine de Madura (d'où le préfixe dura dans le titre de la danse). C'est aussi un hommage à son père le roi Paku Buwono III.
Outre le gamelan, ce bedhoyo est accompagné par un kemanak, gong en bronze dont on dit que le son mélodieux rappelle le chant du paon. Les parties chantées jouent un rôle important car ce sont elles qui permettent au public de comprendre le récit.
L'importance de l'accompagnement musical est illustrée par le fait que chaque danse porte le nom de la composition ou gending qui l'accompagne. Une des caractéristiques de la musique de bedhoyo réside dans la présence d'un choeur chantant une mélodie qui peut être interprétée à des tempi différents. Ce choeur, qui a sa partie propre dans l'orchestre, est considéré comme un instrument à l'égal des autres au sein du gamelan.
La philosophie est importante dans la culture javanaise, celle-ci étant basée sur la recherche de l'harmonie et de l'équilibre. Les mouvements gracieux des danseuses portent à la méditation et créent une atmosphère relaxante et apaisante. La chorégraphie du bedhoyo symbolise l'être humain qui recherche la perfection et doit à un moment dans sa vie se détacher de tous ses désirs, se fermer complètement à l'extérieur pour se retirer en son être profond. Les maîtres de ballet répètent inlassablement aux jeunes danseuses qu'elles doivent oublier leur individualité et danser « comme un seul et même corps », la disposition des danseuses et leurs déplacements au cours du bedhoyo symbolise en effet le corps, leurs emplacements et rôles sont appelés tête, coeur, nuque, poitrine, flancs, etc.
Les danses de cour de Solo créent une atmosphère particulière, le spectateur émerveillé est transporté par tant de grâce, enivré par le mouvement d'équilibre dans le déséquilibre, répétitif sans être jamais le même, chorégraphie prenante comme les vagues de la mer dans lesquelles l'amoureux de la grâce se noie volontiers dans sa quête quasi mystique du beau.
Arwad Esber

En première partie le Gamelan Garasi Seni Benawa dirigé par Rahayu Supanggah interprétera de courtes pièces de ce grand artiste et compositeur indonésien.
Rahayu Supanggah est l'une des principales figures du monde culturel indonésien. Grand maître et connaisseur des musiques traditionnelles, notamment des musiques de gamelan de Java Centre, Rahayu Supanggah est aussi considéré comme un pionnier de la musique contemporaine indonésienne. Né dans une famille de dalang, il a grandi dans un milieu artistique et culturel traditionnel. Il a d'abord choisi d'être musicien, et c'est ainsi qu'il se définit en premier. Docteur en ethnomusicologie, Rahayu Supanggah enseigne à l'Institut Seni Indonesia de Surakarta. Il a été professeur invité dans de multiples universités en France, Suisse, Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Par ailleurs, il a travaillé avec d'éminents metteurs en scène comme Peter Brook ' Mahâbârâta (1994) ' ou encore Robert Wilson ' I La Galigo (2004) '. Sa composition de la bande originale du film Opera Jawa a reçu en 2006 le prix SACEM Meilleure création sonore et musicale lors du 28e Festival des 3 continents de Nantes. Depuis 2007, il coordonne la mise en place d'un département d'enseignement du gamelan au Southbank Centre de Londres.
Le Garage des Arts Benawa (Garasi Seni Benawa) est une association culturelle ouverte aux professionnels de la culture, amateurs d'art, artistes débutants et confirmés. Spécialisé dans le domaine des arts de la scène traditionnels et contemporains, le GSB favorise également les échanges avec de nombreuses autres formes d'expression artistique. Ses activités de formation, création et rencontres sont ouvertes à tous et se tiennent dans la maison de Rahayu Supanggah.

1. Timasan Bedaya Temanten
Le bedhoyo Timasan est généralement joué en dehors du kraton pour les mariages des membres ordinaires de la communauté. Ceci se traduit par un certain nombre d'éléments « populaires » dans la musique comme le soran, un style de jeu puissant et rapide, et le ciblon, une technique de percussion à variations.

2. Anane ana (Raison d'être)
Les syllabes Nang ning nung nang sont considérées par les Javanais comme le signal du commencement de la vie ici-bas. Dès avant sa naissance, un enfant reconnaît les sons (la musique) avant les formes (mouvement et danse). Cette composition tente de s'interroger sur les sons fondamentaux de la musique et les débuts de la vie dans la communauté javanaise. La vie, c'est jouer et s'aimer et ' pourquoi pas ' rire aussi.

3. Ja Slingkuh
Cette composition est extraite de la musique du film Opera Jawa du réalisateur Garin Nugroho (2006). Elle accompagne une scène où le personnage de Siti, sur le point de s'engager dans une relation amoureuse avec le riche et puissant Sudira, se trouve en proie à l'anxiété, au doute et à la confusion à cause de son mari Setya, homme faible et déprimé par ses difficultés économiques et la fatigue.

Équipe technique Amphithéâtre Bastille
Régisseur général : Jean-Pierre Ruiz
Lumière : Jérome Coudoin
Son : Christian Coquillaud
Habilleuse : Coralie Pozo-Castillo

Contributeurs

Origine géographique

Indonésie

Mots-clés

Date (année)

2009

Cote MCM

MCM_2009_ID_S3

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Titre Localisation Date Type
Indonésie. Musiciens du Gamelan Garasi Seni Benawa et chanteuses. Musique du Bedhoyo Duradasih du kraton de Surakarta. Photos Indonésie 2009-03-27 Photo numérique
Indonésie. Danse Bedhoyo Duradasih. Ballet du kraton de Surakarta. Photos Indonésie 2009-03-27 Photo numérique
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Titre Localisation Date Type
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