Paraguay Esquivo. Artistes contemporains. Exposition
Collection
Type de document
Évènement
Titre
Paraguay Esquivo. Artistes contemporains. Exposition
Sous-titre
Adriana Almada, commissaire
Date
2010-03-09
Date de fin
2010-04-18
Artistes principaux
Lieu de l'évènement
Type d'évènement
Exposition
Description de la pratique
09/03/2010-18/04/2010
Paraguay Esquivo, Exposition : Artistes contemporains du Paraguay.
Adriana Almada, commissaire de l'exposition
Les Voûtes
Du 9 mars au 18 avril
Du mercredi au dimanche de 13h à 19h
Point Ephémère
Du 17 mars au 18 avril
Du mardi au dimanche de 13h à 19h
Entrée libre
Le Paraguay est un grand méconnu. Mystérieux, discret et secret, il ne se livre aux regards qu'avec beaucoup de réserve. Qu'elles évoquent des fractures du temps ou des rêves collectifs, les oeuvres de cette exposition seront des "moments" qui permettront de capter divers aspects de ce pays à la fois farouche et séducteur : la résistance à la colonisation et à l'acculturation, les cicatrices laissées par trois guerres et des décennies de dictature, les frontières évanescentes où urbain et rural se superposent, ou bien "l'auto-claustration" d'une partie de la société qui vit coupée des réalités du pays, mais aussi une vision de la beauté dans la production artistique contemporaine de quelques communautés indigènes et métisses.
Partant de centres d'intérêts distincts et de recherches diverses, les artistes invités abordent donc des sujets clés du Paraguay contemporain, révélant des signes de sa complexité où, avec sa grammaire et sa sémantique, la langue guarani ' élément constitutif de l'identité du pays ' affleure par intermittence. L'installation sonore de Marcos Benítez, à partir du collectage de chants anciens, reflète cet aspect. Ainsi en est-il aussi des enregistrements de Guillermo Sequera et de la vidéo de Pablo Lamar.
Les oeuvres mettent en évidence des moments de contact, de rencontre. Certaines répondent à des pratiques urbaines, intimes et personnelles, comme l'installation de Bettina Brizuela. D'autres, comme celle de Marité Zaldívar tissent une relation étroite avec les cultures originaires du pays et la population métisse des zones rurales, révélant ainsi l'ancrage d'une société dans une histoire qui n'en finit plus de se résoudre, celle de la dette historique, sociale et éthique que le Paraguay, comme nation, doit aux populations indigènes sur les terres ancestrales desquelles il s'est érigé en nation indépendante.
Simultanément, certaines expressions actuelles comme les dessins à l'encre réalisés par les artistes indigènes Jorge Carema, Eurides Gómez et Osvaldo Pitoé montrent les transformations et les adaptations des cultures ancestrales au monde contemporain. Des petites séries d'une étonnante beauté décrivent avec les moyens les plus simples la vie quotidienne en communauté. On perçoit ici sa richesse culturelle et les périls qui la menacent.
Le travail photographique d'artistes urbains comme Juan Carlos Meza ou Javier Medina traite, lui, de la précarité des groupes indigènes habitant au coeur de la capitale.
On considère ici comme contemporains des objets et pièces produits, aujourd'hui, par des membres des communautés indigènes et métisses mais qui gardent néanmoins leur fonction rituelle, magique ou simplement utilitaire. Les terres cuites d'Edithrudis Noguera, Juana Marta Rodas et Julia Isídrez, petite constellation d'artistes populaires vivant en province, s'éloignent de la représentation naturaliste et prennent des formes plus fantaisistes proches des esthétiques modernes et contemporaines.
La grande et riche région du Chaco (du quechua chaku, terre de chasse), est mystérieuse et étendue, telle qu'on la voit dans les photos noir et blanc d'Alexandra Dos Santos qui l'a récemment parcourue. Cette jeune photographe réussit à montrer ce "laboratoire humain" où la cohabitation forcée entre Allemands mennonites, Coréens, indigènes et métis paraguayens s'exprime sur fond de paysage troublant. La vie du Paraguay métis est aussi abordée par les drapeaux de Marité Zaldívar faits en éléments végétaux et naturels.
Une réflexion sur les coutumes des ruraux et la nécessité de préserver l'environnement.
La mémoire des temps violents est encore vive. De nombreux jeunes artistes réfléchissent toujours à cette présence latente. La guerre du Paraguay contre le Brésil, l'Argentine et l'Uruguay (1864-1870) est le sujet des gravures réalisées par des soldats-artistes sur le front, reprises aujourd'hui par le jeune peintre Emmanuel Fretes Royg. Joaquín Sánchez se replonge dans la guerre du Chaco (Paraguay-Bolivie, 1932-1935). Un récent courtmétrage, réalisé par Marcelo Martinessi rappelle les drames de la guerre civile de 1947. Les photos de José María Blanch, qui datent des années 70, témoignent de la vie des familles paysannes pendant les périodes les plus difficiles de la répression politique ; de même, la série digitale de Fredi Casco montre le protocole du pouvoir pendant la dictature. Un autre axe important sera occupé par la femme, la mère, véritable protagoniste de la reconstruction du pays et support de la société, depuis l'époque de la guerre de la Triple Alliance jusqu'à nos jours, avec notamment une installation de Mónica González.
Installations sonores, sculptures, vidéos, films, photographies, céramiques, peintures, tailles en bois, gravures sur papier et sur toile seront mis en scène comme autant de signes de l'histoire de la vie, de l'art et des rêves d'un pays aussi méconnu qu'attirant. Une exposition conçue comme un texte qui cristallise les moments clés de l'histoire récente du Paraguay, une cartographie du temps et de ses zones les plus sensibles.
Adriana Almada
Pendant la durée de l'exposition :
Cycle de projections de longs métrages et d'art vidéo paraguayens.
Programme disponible à partir de début février.
Paraguay Esquivo, Exposition : Artistes contemporains du Paraguay.
Adriana Almada, commissaire de l'exposition
Les Voûtes
Du 9 mars au 18 avril
Du mercredi au dimanche de 13h à 19h
Point Ephémère
Du 17 mars au 18 avril
Du mardi au dimanche de 13h à 19h
Entrée libre
Le Paraguay est un grand méconnu. Mystérieux, discret et secret, il ne se livre aux regards qu'avec beaucoup de réserve. Qu'elles évoquent des fractures du temps ou des rêves collectifs, les oeuvres de cette exposition seront des "moments" qui permettront de capter divers aspects de ce pays à la fois farouche et séducteur : la résistance à la colonisation et à l'acculturation, les cicatrices laissées par trois guerres et des décennies de dictature, les frontières évanescentes où urbain et rural se superposent, ou bien "l'auto-claustration" d'une partie de la société qui vit coupée des réalités du pays, mais aussi une vision de la beauté dans la production artistique contemporaine de quelques communautés indigènes et métisses.
Partant de centres d'intérêts distincts et de recherches diverses, les artistes invités abordent donc des sujets clés du Paraguay contemporain, révélant des signes de sa complexité où, avec sa grammaire et sa sémantique, la langue guarani ' élément constitutif de l'identité du pays ' affleure par intermittence. L'installation sonore de Marcos Benítez, à partir du collectage de chants anciens, reflète cet aspect. Ainsi en est-il aussi des enregistrements de Guillermo Sequera et de la vidéo de Pablo Lamar.
Les oeuvres mettent en évidence des moments de contact, de rencontre. Certaines répondent à des pratiques urbaines, intimes et personnelles, comme l'installation de Bettina Brizuela. D'autres, comme celle de Marité Zaldívar tissent une relation étroite avec les cultures originaires du pays et la population métisse des zones rurales, révélant ainsi l'ancrage d'une société dans une histoire qui n'en finit plus de se résoudre, celle de la dette historique, sociale et éthique que le Paraguay, comme nation, doit aux populations indigènes sur les terres ancestrales desquelles il s'est érigé en nation indépendante.
Simultanément, certaines expressions actuelles comme les dessins à l'encre réalisés par les artistes indigènes Jorge Carema, Eurides Gómez et Osvaldo Pitoé montrent les transformations et les adaptations des cultures ancestrales au monde contemporain. Des petites séries d'une étonnante beauté décrivent avec les moyens les plus simples la vie quotidienne en communauté. On perçoit ici sa richesse culturelle et les périls qui la menacent.
Le travail photographique d'artistes urbains comme Juan Carlos Meza ou Javier Medina traite, lui, de la précarité des groupes indigènes habitant au coeur de la capitale.
On considère ici comme contemporains des objets et pièces produits, aujourd'hui, par des membres des communautés indigènes et métisses mais qui gardent néanmoins leur fonction rituelle, magique ou simplement utilitaire. Les terres cuites d'Edithrudis Noguera, Juana Marta Rodas et Julia Isídrez, petite constellation d'artistes populaires vivant en province, s'éloignent de la représentation naturaliste et prennent des formes plus fantaisistes proches des esthétiques modernes et contemporaines.
La grande et riche région du Chaco (du quechua chaku, terre de chasse), est mystérieuse et étendue, telle qu'on la voit dans les photos noir et blanc d'Alexandra Dos Santos qui l'a récemment parcourue. Cette jeune photographe réussit à montrer ce "laboratoire humain" où la cohabitation forcée entre Allemands mennonites, Coréens, indigènes et métis paraguayens s'exprime sur fond de paysage troublant. La vie du Paraguay métis est aussi abordée par les drapeaux de Marité Zaldívar faits en éléments végétaux et naturels.
Une réflexion sur les coutumes des ruraux et la nécessité de préserver l'environnement.
La mémoire des temps violents est encore vive. De nombreux jeunes artistes réfléchissent toujours à cette présence latente. La guerre du Paraguay contre le Brésil, l'Argentine et l'Uruguay (1864-1870) est le sujet des gravures réalisées par des soldats-artistes sur le front, reprises aujourd'hui par le jeune peintre Emmanuel Fretes Royg. Joaquín Sánchez se replonge dans la guerre du Chaco (Paraguay-Bolivie, 1932-1935). Un récent courtmétrage, réalisé par Marcelo Martinessi rappelle les drames de la guerre civile de 1947. Les photos de José María Blanch, qui datent des années 70, témoignent de la vie des familles paysannes pendant les périodes les plus difficiles de la répression politique ; de même, la série digitale de Fredi Casco montre le protocole du pouvoir pendant la dictature. Un autre axe important sera occupé par la femme, la mère, véritable protagoniste de la reconstruction du pays et support de la société, depuis l'époque de la guerre de la Triple Alliance jusqu'à nos jours, avec notamment une installation de Mónica González.
Installations sonores, sculptures, vidéos, films, photographies, céramiques, peintures, tailles en bois, gravures sur papier et sur toile seront mis en scène comme autant de signes de l'histoire de la vie, de l'art et des rêves d'un pays aussi méconnu qu'attirant. Une exposition conçue comme un texte qui cristallise les moments clés de l'histoire récente du Paraguay, une cartographie du temps et de ses zones les plus sensibles.
Adriana Almada
Pendant la durée de l'exposition :
Cycle de projections de longs métrages et d'art vidéo paraguayens.
Programme disponible à partir de début février.
Contributeurs
Origine géographique
Paraguay
Mots-clés
Date (année)
2010
Cote MCM
MCM_2010_PY_E1
Ressource associée
Ressources liées
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| Titre | Localisation | Date | Type | |
|---|---|---|---|---|
 14e Festival de l'Imaginaire |
2010 |
| Titre | Localisation | Date | Type | |
|---|---|---|---|---|
 Paraguay. Poteries zoomorphes en terre cuite |
Paraguay | 2010-01-01 | Collection d’objet |