Ressource précédente
Ressource suivante

Taiwan. Opéra nanguan par le Gang-a-tsui Theater de Taipei. Spectacle

Collection

Type de document

Évènement

Titre

Taiwan. Opéra nanguan par le Gang-a-tsui Theater de Taipei. Spectacle

Sous-titre

La fugue de Zhubun et du fantôme

Date

2010-04-13

Date de fin

2010-04-14

Artistes principaux

Direction artistique

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Théâtre

Description de la pratique

Surtitré en français
Mardi 13 avril à 20h
Mercredi 14 avril à 20h
Amphithéâtre de l'Opéra Bastille

Une mise en scène de Shizune Tomoe sous la direction de Yih-chang Chou
Mei-hui Wei, actrice-chanteuse
Ya-lan Lin, actrice-chanteuse
Yi-ting Yeh, actrice-chanteuse
Ming-i Wen, actrice-chanteuse
Yoko Ashikawa, danseuse de butô
Chia-wen Chen, tambour gu
Yu-ning Liao, gong luo
Yi-yu Sun, flûte di
Yi-lien Chen, vièle erxian
Nien-hua Lin, luth sanxian
Chih-cheng Hsu, luth pipa
Hin-cho Wong, hautbois suona

I-ju Huang, scénographe
Ya-zhi Tsai, Mei-yu Hong, conseillers musique
Hui-zhong Zheng, conception des costumes
Yun-hsien Shih, décor
Yin-chen Cheng, technicien
Tien-hung Wang, technicien
Ting-hua Chou, maquilleuse
Hsin-yi Huang, administratrice

Traduction du livret : Pierre Charau

La Fugue de Zhubun et du fantôme est une pièce du répertoire de l'opéra liyuan xi des dynasties Song (cette dynastie a régné entre 960 et 1279 et a réunifié la Chine) et Yuan (fondée par l'empereur Mongol Kubilaï Khan, régnante de 1271 à 1368). Seules trois parties sont encore jouées aujourd'hui.

L'histoire se passe dans une grande ville. Zhubun, jeune lettré désargenté, échoue aux examens impériaux qui donnent accès à un poste officiel ; il ne peut donc pas accéder à une belle situation dans les hautes sphères de la société. Rejeté par sa famille, il est contraint de se réfugier dans une petite auberge tenue par Wang Hsinshou. Or, Wang et son épouse cachent un noir secret : ils ont, en effet, tenté de forcer Elepgim, leur fille adoptive, à se prostituer. Comme elle refusait de leur obéir, ils l'ont torturée jusqu'à la mort. Son fantôme revient hanter l'auberge, où elle rencontre Zhubun. Touchée par l'honnêteté de ce dernier, elle en devient amoureuse. Ainsi, sous prétexte de lui emprunter du feu pour allumer sa lampe, elle lui rend régulièrement visite tard dans la nuit. Son charme et son espièglerie conquièrent le coeur du jeune homme. Il accepte le cadeau que la jeune femme lui fait en gage d'amour : une petite pochette brodée. Mais, par mégarde, il la perd. Le couple Wang retrouve cette pochette et la reconnaît comme un objet provenant de la tombe de leur fille. Ils accusent le pauvre Zhubun de l'avoir volée. Le jeune homme est confondu par cette accusation et par la découverte que sa bien-aimée n'est qu'un fantôme. Pris de panique, il s'enfuit. Elepgim refuse de renoncer à cet amour et fait tout ce qui est en son pouvoir pour reconquérir Zhubun et le convaincre qu'elle est toujours vivante. Enfin réunis, les deux amoureux s'enfuient ensemble, loin, très loin'

Le Gang-a-tsui Theater, troupe basée à Taipei dans un quartier traversé par une rivière dont elle a adopté le nom, a été fondée en 1993 pour continuer à faire vivre l'opéra nanguan, ce terme désignant à Taïwan l'opéra liyuan xi ' ou opéra du Jardin des Poiriers ' originaire des provinces méridionales de la Chine.

Sous la direction de Yih-chang Chou, la compagnie Gang-a-tsui lance un projet collectif expérimental visant à étudier en profondeur le nanguan et, partant, à mettre en valeur toute la beauté et le raffinement de cette forme. Les artistes du Gang-a-tsui sont néanmoins conscients du lent et sûr déclin du nanguan, et ce, en raison d'un désintérêt croissant du public. Yih-chang Chou réfléchit alors à la manière d'intervenir sans trahir l'essence d'une tradition qui doit perdurer et en préservant certains de ses aspects immuables. Appliquant la devise du "moins, c'est plus", Gang-a-tsui rénove la tradition du nanguan par l'épure des mises en scènes et des scénographies, un rythme légèrement ralenti et une sobriété visant à faire ressortir la nature fondamentale de l'être humain.
Pour "La Fugue de Zhubun et du fantôme" cette vision de la modernité voulue par la compagnie, Gang-a-tsui ne l'a cherchée ni en Chine, ni même en Occident, mais, au Japon, en faisant appel à un metteur en scène japonais, Shizune Tomoe, qui s'est inspiré de l'esprit du nô et du butô. Disciple de Hijikata ' le créateur du butô ', Shizune Tomoe apporte au spectacle une esthétique minimaliste.

En ouverture de la pièce, un personnage de femme âgée, danseuse de butô, récite, en japonais, le prologue : "peu importe quand, peu importe où, le désir d'amour ne s'estompe jamais. Le corps peut disparaître, mais le désir persiste'".

Originaire de Quanzhou, dans le sud de la province du Fujian, la musique du nanguan, littéralement "vents du Sud" ou "tuyaux du Sud", est une musique particulièrement raffinée. Cette tradition fut introduite à Taïwan au xviiie siècle et on peut aujourd'hui considérer l'île comme un véritable "conservatoire" de cette forme. Essentiellement art de lettrés, le nanguan comprend des chants narratifs accompagnés aux instruments et des pièces purement instrumentales. Musique savante mais pas professionnelle à l'origine, son répertoire était transmis et pratiqué au sein d'associations d'amateurs et joué pour le divertissement ou lors de cérémonies devant les temples. Autrefois, le nanguan n'était joué que par des hommes, mais aujourd'hui la majorité de ses interprètes sont des femmes, lesquelles s'attachent à en maintenir la tradition, souvent de manière très créative.

La première mention de l'opéra du Jardin des Poiriers (liyuan xi) remonte à la dynastie des Tang (618 ' 907), où il aurait fait partie des divertissements de la cour du Palais impérial. Il se serait par la suite transformé et adapté aux styles des périodes successives, jusqu'à l'époque Ming, où son esthétique aurait fusionné avec celle de la musique nanguan, dont il est désormais indissociable. C'est cette version qui a été transmise jusqu'à nos jours, dans une esthétique constamment adaptée aux exigences de chaque époque, mais toujours dans le plus grand respect des fondements de sa tradition.

On l'a vu, cette forme d'opéra est originaire de Quanzhou, ville historique célèbre notamment pour son grand port et qui fut le point de migration de nombreux Chinois vers diverses destinations, dont Taïwan. La tradition de l'opéra liyuan xi s'est ensuite développée au sein de la diaspora parlant le dialecte minnan, à Taïwan en particulier.

Le langage gestuel de l'opéra liyuan xi est très codifié (comme tous les styles d'opéra chinois) et exige une grande retenue. Le répertoire de dix-huit mouvements de base s'inspire de ceux des marionnettes à fils chinoises. On notera que la plupart des théâtres d'acteurs asiatiques s'inspirent des théâtres de marionnettes (à fils, à gaine, etc.) et non l'inverse. Le rôle du théâtre, en effet, n'est pas de montrer la réalité mais au contraire de faire pénétrer le spectateur dans un monde idéal et surnaturel où se côtoient les humains, les dieux, les esprits et les animaux fabuleux.

Traditionnellement, l'espace scénique du liyuan xi est réduit, le décor et les accessoires limités à l'essentiel. On retrouve donc, dans la tradition elle-même, la logique du "moins c'est plus" reprise par Gang-a-tsui, car dans cet espace sobre et épuré, c'est la dimension esthétique et symbolique du jeu des acteurs qui est mise en valeur.

Comme dans toutes les formes d'opéra chinois, le percussionniste dirige l'ensemble instrumental accompagnant l'opéra. La technique de jeu du tambour gu ' et en particulier le contrôle de la tension de sa membrane par pression du pied ' en fait un instrument particulièrement expressif, véritable moteur de l'action scénique. On lui donne aussi le nom imagé de "général en chef des armées". Les autres instruments de l'orchestre sont le pipa, un luth piriforme à manche court et à quatre cordes. Cet instrument apparaît dans des pièces de théâtres ou des poèmes comme attribut de divinités, compagnon des baladins et des princesses en exil. Il est accompagné par le luth à manche long et à trois cordes sanxian et par une flûte droite à encoche dongxiao ou une flûte traversière di qui ornemente la mélodie jouée par les luths. La sonorité feutrée de la vièle erxian se marie avec grâce à celle de la flûte. Enfin, d'autres percussions complètent l'ensemble ainsi, chose curieuse, que le suona, haubois à pavillon qui ne fait pas véritablement partie de l'ensemble nanguan.

Durée du spectacle : environ 1 heure et 30 minutes

La Maison des Cultures du Monde remercie le Conseil National des Affaires Culturelles de Taïwan et le Centre culturel de Taïwan à Paris pour leur soutien, et plus particulièrement Monsieur Chih-cheng Chen, Madame Ya-wen Tsai, Madame Margot Lin. La Maison des Cultures du Monde remercie également l'Institut Français de Taipei et son conseiller de coopération et d'action culturelle, Monsieur Anthony Chaumuzeau.
Ce spectacle a bénéficié du soutien du Conseil National des Affaires Culturelles de Taïwan.
Équipe technique Amphithéâtre Bastille
Régisseur général : Jean-Pierre Ruiz
Lumière : Jérôme Coudoin
Son : Christian Coquillaud
Habilleuse : Maryline Souloy

Mise en scène

Origine géographique

Taïwan

Mots-clés

Date (année)

2010

Cote MCM

MCM_2010_TW_S3

Ressources liées

Filtrer par propriété

Titre Localisation Date Type
Taiwan. Opéra nanguan par le Gang-a-tsui Theater de Taipei. Vidéos Taïwan 2010-04-13 Vidéo numérique
Taiwan. La fugue de Zhubun et du fantôme. Opéra nanguan par le Gang-a-tsui Theater de Taipei. Photos Taïwan 2010-04-13 Photo numérique
Titre Localisation Date Type
14e Festival de l'Imaginaire 2010