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Corée. Musique sinawi, l'héritage chamanique. Spectacle

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Évènement

Titre

Corée. Musique sinawi, l'héritage chamanique. Spectacle

Date

2012-03-23

Date de fin

2012-03-25

Artistes principaux

Direction musicale

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

Avec le soutien du Ministère de la Culture, du Sport et du Tourisme de Corée
et du Centre culturel coréen à Paris
Vendredi 23 mars à 20h30
Dimanche 25 mars à 17h
Maison des Cultures du Monde, Paris 6e

par l'ensemble THE SINAWI
Kim Hae-sook, cithare gayageum et direction artistique
Kim Young-gil, cithare à archet ajaeng
Yoon Ho-se, tambour janggu
Kim Chung-hwan, flûte traversière daegeum
Yu Mi-ri, chant et tambour puk

Surtitrage : Han Yumi, Hervé Péjaudier et Shin Meran

S'il est vrai que bien des musiques du monde portent en elles quelque chose de thérapeutique, on peut dire que les musiques des rituels chamaniques coréens ont un vrai pouvoir bénéfique sur le corps, sur l'esprit et au-delà. Certains sont même convaincus qu'elles protègent des accidents, des malheurs et des maladies.
Le sinawi est à l'origine une musique improvisée lors des rituels chamaniques par un groupe d'instruments accordés dans la même tonalité. Les dissonances produites par la libre superposition de lignes mélodiques indépendantes se fondent ainsi dans l'harmonie de cette tonalité commune, donnant ce que les Coréens qualifient parfois de " discorde harmonieuse ". Même si l'on a tendance à considérer le sinawi comme une pure improvisation collective, il obéit cependant à quelques règles fixées à l'avance : une tonalité unique, ainsi que le choix des cycles rythmiques qui vont s'enchaîner les uns derrière les autres selon une progression allant du plus lent vers le plus rapide.
Le sinawi n'était pas seulement joué lors des rituels chamaniques mais aussi en d'autres occasions, sous le nom de simbanggok, et cette pratique passe pour avoir été l'une des sources du sanjo.
Aujourd'hui, alors que les grands rituels chamaniques perdent de leur importance, le sinawi représente un témoignage essentiel de cette tradition ; on le présente sur scène comme un objet culturel, un héritage musical de la pensée chamanique, et on en conserve les enregistrements afin d'en assurer la préservation et d'en mesurer l'évolution.


THE SINAWI est un des groupes les plus originaux de la scène musicale coréenne traditionnelle.
Il a été fondé en 2010 par maître Kim Hae-Sook au gayageum, maître Kim Young-gil à l'ajaeng et le percussionniste Yoon Ho-Se, afin de préserver et de développer la tradition du sinawi. Nés dans des régions différentes, dont chacune a conservé et transmis ses propres traditions musicales, ils ont pu échanger leurs savoirs pendant les années qu'ils ont passées ensemble à l'École des arts traditionnels coréens de l'Université nationale des arts. En s'adjoignant la participation de la chanteuse de pansori Yu Mi-ri et du joueur de daegeum Kim Chung-hwan, THE SINAWI élargit son répertoire et peut désormais interpréter l'essentiel des traditions musicales chamaniques des régions du Namdo (sud), de l'île de Jindo (sud-ouest), de la région côtière de Busan, et du Gyeonggi (autour de Séoul).

Programme :
Yukjabaegi
Yu Mi-ri, chant et puk ' Kim Chung-hwan, daegeum
Ce chant populaire minyo du Namdo, proposé en ouverture du concert, fait partie d'un ancien répertoire de chants de travail qui furent bientôt repris, fixés et développés par des chanteurs professionnels. Imprégné de la tristesse du mode gyemyeonjo, le poème mélancolique est porté par le rythme lent yukjabaegi, à six temps, avec une accélération sur la fin (jajin yukjabaegi).

Janggu Sinawi
Yoon Ho-se, janggu
Le janggu, en forme de sablier, est le tambour le plus utilisé, les timbres contrastés de ses deux membranes mettant en valeur la beauté et la complexité de la rythmique coréenne. Les rythmes chamaniques mélangent souvent les divisions binaires et ternaires. Ici l'on peut entendre des rythmes à 5 temps (3+2) tout à fait typiques du jeu de janggu.

Ajaeng Sinawi
Kim Young-gil, ajaeng
L'ajaeng, cithare à sept cordes frottées, est connu depuis l'époque de la dynastie goryeo (918-1392). Sa sonorité profonde rappelle un peu celle du violoncelle, en plus rauque. Originaire de l'île de Jindo, l'une des terres majeures du chamanisme, Kim Young-gil sait comme personne, diaprer de nuances contemporaines le sinawi traditionnel.

Pungnyu Sinawi
Kim Hae-sook, gayageum ' Kim Young-gil, ajaeng ' Yoon Ho-se, janggu
THE SINAWI mêle volontiers différentes traditions régionales, comme ce daepungnyu, reconstitution d'un ensemble instrumental chamanique de Kyeonggi, dans lequel sont incorporés des extraits de musique rituelle de l'île de Jindo.

Jindo-Deoneum Sinawi
Yu Mi-ri, chant ' Kim Young-gil, ajaeng ' Kim Chung-hwan, daegeum ' Yoon Ho-se, janggu
Ce morceau combine un passage tiré d'un pansori classique, le chant narratif coréen, avec un chant du rituel de purification ssitgim gut de l'île de Jindo. Il incarne ainsi la conjonction de deux musiques exprimant l'une et l'autre la tristesse du peuple. Extrait du Dit de Simcheong ' l'un des cinq pansori classiques ', cet air lent et désolé en mode gyemyeon exprime la plainte de la jeune Cheong, devenue reine, qui se languit de son père, l'aveugle Sim.

Gayageum Sinawi
Kim Hae-sook, gayageum
La cithare à 12 cordes gayageum est l'instrument traditionnel coréen le plus connu. Elle aurait été inventée vers le IIIe siècle dans le petit royaume de gaya. Cette pièce, construite sur les cycles rythmiques chamaniques, a été composée par Kim Hae-sook à l'intention de la Société des chamanes de la Côte Est.

Namdo Sinawi
Kim Hae-sook, gayageum ' Kim Young-gil, ajaeng ' Yoon Ho-se, janggu
Typique du Namdo, région méridionale de la Corée, cette improvisation collective aux lignes mélodiques libres, vise à créer au sein de la dissonance une extraordinaire harmonie. C'est pourquoi le sinawi est souvent qualifié d' "harmonieux désaccord" ou de "chaos ordonné".

Interprètes :
Kim Hae-Sook, cithare à douze cordes pincées gayageum
Kim Hae-Sook est née à Pusan en 1954. Elle apprend le gayageum au collège national de musique traditionnelle à Séoul. À partir de 1974, elle suit l'enseignement de maître Ham Dongjeongweol, l'unique héritière du sanjo de gayageum de l'école de Choi Ok-Sam, puis dans les années 80, celui du célèbre maître Kim Myung-Hwan. À 30 ans à peine, Kim Hae-Sook est reconnue comme la meilleure interprète du sanjo de gayageum de l'école de Choi Ok-Sam. Elle a tourné dans plus de vingt pays et s'est produite en concert aux Nations Unies. Elle a pubié plusieurs CD dont le dernier pour la collection OCORA/Radio France. Professeur à l'Institut des arts traditionnels coréens de l'Université nationale des arts (KNUA) elle a publié sept ouvrages et plusieurs articles sur la musique traditionnelle coréenne.

Né en 1961 sur l'île de Jindo, terre d'élection des traditions populaires et chamaniques coréenne, Kim Young-gil s'imprègne très tôt de ce riche environnement culturel. Formé par le maître historique Pak Jong-sun, il remporte le grand prix du concours de musique traditionnelle de la chaîne KBS. Premier ajaeng à l'Orchestre national de musique traditionnelle, il tourne dans le monde entier, notamment aux USA, en Chine et au Japon. Kim Young-gil enseigne également à l'Université nationale de Séoul et à l'Institut des arts traditionnels coréens de l'Université nationale des arts. Son jeu virtuose et rigoureux lui a valu d'être reconnu comme le meilleur interprète du sanjo d'ajaeng de Pak Jong-sun qu'il a enregistré pour un CD à paraître dans la collection INEDIT/Maison des Cultures du Monde.

Yoon Ho-Se, tambour sablier janggu
Né en 1969 à gwangju dans la région du Jeolla du Sud, Yoon Ho-se a grandi dans le monde de la musique traditionnelle. Après avoir travaillé sur le terrain pendant plusieurs années, il a étudié à l'Institut des arts traditionnels coréens de l'Université nationale des arts et aujourd'hui, à son tour, il transmet son art à ses disciples. Il a dirigé de nombreux projets musicaux, a joué aux USA, en Russie, en France et au Japon, et participé à plus d'une vingtaine d'enregistrements.

Kim Chung-Hwan, flûte traversière daegeum
Ce flûtiste né en 1970 est membre du groupe de musique traditionnelle du Centre national de musique coréenne. Premier prix d'un concours national de musique coréenne en 1989, il a obtenu une licence et un master en musique coréenne à l'université Jungang, et reçu l'enseignement de maîtres virtuoses en diverses disciplines, comme le sanjo et les musiques de cour.

Yu Mi-ri, sorikkun (chanteuse de pansori)
Née en 1971, c'est l'une des meilleures chanteuses de pansori de sa génération. Douée d'un talent inné, elle a été formée par les grands maîtres An Hyang-ryeon et Cho Sang-hyeon. Tout en préparant un doctorat à l'université Ihwa, elle est première chanteuse de pansori au Centre national de musique coréenne.

La Maison des Cultures du Monde tient à remercier tout particulièrement :
Monsieur Lee Jong-Soo, Directeur du Centre culturel coréen à Paris
Monsieur Kim Young-San, Art Policy general, Ministère de la Culture, du Sport et du Tourisme de Corée
Monsieur Kim Sun-Kook, directeur de Just Music Publishing

Contributeurs

Origine géographique

Corée

Mots-clés

Date (année)

2012

Cote MCM

MCM_2012_KR_S2

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