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Bahamas. The Andros Jubilee Singers et Bohog and the Rooters. Spectacle

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Évènement

Titre

Bahamas. The Andros Jubilee Singers et Bohog and the Rooters. Spectacle

Sous-titre

Rhyming spirituals et Rake 'n' Scrape

Date

2012-06-01

Date de fin

2012-06-02

Artistes principaux

Lieu de l'évènement

Type d'évènement

Musique

Description de la pratique

1-2/06/2012

THE ANDROS JUBILEE SINGERS
Wilfred Mckeys, ténor, lead singer
Madeleine Mckeys, alto
Nathaniel Mckeys, ténor
Thomas Mckeys, basse

BOHOG AND THE ROOTERS
Alfred Johnson "Pompey", accordéon et chant
Cedell-Princess Hunter Cyndell, goombay
Crystal Smith, scie

Les Bahamas sont associées à une image de plages, de soleil, de tourisme de luxe. Mais ce cliché cache souvent la réalité et le quotidien de toute une population de descendance africaine qui acquit son indépendance de la Grande-Bretagne en 1973. Le Commonwealth des Bahamas est un archipel d'à peu près 700 îles et plus de 2000 bancs de sable qui s'étend sur environ 14000 kilomètres carrés au nord de Cuba et de Turks and Caïcos. Seules 30 îles sont habitées et plus de la moitié des quelque 300 000 Bahamiens vivent à New Providence, l'île où se trouve la capitale Nassau. Plus de 90% de la population est originaire de l'Afrique de l'Ouest' Leurs ancêtres étaient donc des esclaves amenés par les Britanniques pour travailler sur les plantations de coton.
L'influence des États-Unis sur la musique des Bahamas a eu un effet écrasant. À cela il faut rajouter les désirs peu curieux des touristes qui ne demandent à écouter que ce qu'ils connaissent déjà. Mais la musique des Bahamas n'en possède pas moins quelques délicieux joyaux. La piété et la pratique religieuse sont essentielles pour les Bahamiens. Elles occupent une place importante dans leur vie. La musique, à son tour, constitue un important élément des cultes et offices. Ainsi, les Bahamiens baignent-ils dans la musique alors qu'ils sont encore nourrissons : dans chaque bourgade, dans chaque hameau, une église ou un temple. Pas un lieu de culte qui n'ait sa, ou ses, chorales et son band. À chaque office, les murs des lieux de prières vibrent et résonnent des notes et des chants des fidèles qui accompagnent ou reprennent en choeur les chanteurs et musiciens. Les bébés, dans les bras de leurs pères, sur le sein de leurs mères ou sur les genoux de leurs grands-parents s'imprègnent des airs et des rythmes, aujourd'hui plutôt enlevés. N'étaient les prêches, le visiteur percevrait ces moments de dévotion comme une véritable fête.

Des genres musicaux se sont particulièrement développés dans certaines îles, comme les rhyming spirituals, sur l'île d'Andros, la plus grande de l'archipel. Andros la mystérieuse a été appelée la Isla del Espiritu Santo par les espagnols. Cernée de mangrove, c'est l'île la moins explorée et la moins visitée. Avec un peu de chance, on rencontrera un chickcharnie, un de ces habitants mythiques de l'île, sorte d'elfe qui a trois doigts, trois orteils et des yeux rouges. Ces créatures assurent longévité et bonne chance à ceux qui réussissent à les apercevoir. Andros a aussi son monstre marin, appelé le Lusca. L'île a connu un moment d'intense activité avec la pêche à l'éponge. À ce moment, les pêcheurs chantaient des anthems avant de plonger ou pendant les diverses tâches qu'ils effectuaient. Les textes des anthems relataient la difficulté et la pénibilité du métier et de la vie. La pêche à l'éponge ayant périclité et disparu, les anthems ont eux aussi quasiment disparus.
Anthems et rhyming spirituals sont des chants proches des Negro spirituals et gospels du Sud des Etats-Unis, dans une version plus "rugueuse". C'est Joseph Spence qui fut le grand compositeur et interprète des rhyming. D'inspiration biblique, ils évoquent aussi les difficultés de la vie, le lien avec la mer et la pêche. Autrefois improvisés, les textes des rhyming spirituals s'inspirent largement des figures et thèmes bibliques.
Les Andros Jubilee singers sont un groupe constitué des trois frères Mckeys, Wilfred, Thomas, Nathaniel et de Madeleine, l'épouse de Thomas. Même si on observe un net glissement vers le gospel, les Mckeys sont peut-être parmi les derniers habitants d'Andros à se rapprocher plus ou moins de la tradition des rhyming qui s'était beaucoup développée avec la pêche à l'éponge et a quasiment disparu avec son déclin. Retraités, agriculteurs, ou pasteurs, les Mckeys chantent toujours avec enthousiasme et une fierté teintée d'un zeste de timidité, notamment lors du culte dominical au temple.
Une autre île (et quelle île !), un autre genre musical : Cat Island. Elle doit sans doute son nom au pirate Arthur Catt. Christophe Colomb qui y accosta en 1492 l'appela alors San Salvador. Cat Island s'enorgueillit d'avoir le plus haut point des Bahamas, le Mont Alvernia qui culmine à 63 mètres !
Les esprits ne sont pas très loin non plus : jusqu'à aujourd'hui, on peut voir à Cat Island des maisons en bois abandonnées. Traditionnellement, quand au sein d'une famille la dernière personne d'une génération décède, sa maison est abandonnée afin que l'esprit du défunt puisse y vivre tranquillement.
Les premiers habitants d'origine européenne furent les loyalistes qui fuyaient la Révolution américaine de 1783.
L'agriculture constitue l'activité principale de l'île, et l'on recueille notamment l'écorce de cascarille connue pour ses vertus thérapeutiques. Exportée en Europe elle entre dans la recette de fabrication d'un célèbre breuvage italien. Arthur's Town est le principal lieu d'habitation de l'île. C'est là que l'acteur Sidney Poitier passa son enfance.
Cat Island est le berceau du rake'n'scrape (de rake qui signifie râtisser, ou labourer au sens figuré, et scrape qui signifie racler, gratter) qui rappelle étrangement le vallenato de Colombie.
L'appellation de ce genre musical qui accompagnait les quadrilles et menuets vient de l'acte de gratter et racler les instruments, notamment la scie de menuisier. Un ensemble de rake'n'scrape comprend donc un petit accordéon appelé aussi "concertina", une scie de menuisier raclée avec une pièce métallique, laquelle procure au rake'n'scrape toute son originalité mais aussi en définit la ligne rythmique et un tambour goombay, réminiscence africaine.

Avec beaucoup de malice et de désinvolture, Pompey BoHog est l'élégant "vétéran" de cette musique chaleureuse et dansante. Pompey est l'auteur et le compositeur de la plupart des pièces de son répertoire. Sur les rythmes dansants, il écrit des textes empreints de malice et d'humour, regorgeant de jeux de mots et d'allusions grivoises. Mais ses textes ironiques reflètent aussi parfois une dure réalité.
Arwad Esber

La Maison des Cultures du Monde tient à remercier tout particulièrement :
Madame Diana Halmilton
Madame Karin Mallet, directrice régionale de l'Office du tourisme des Bahamas
Le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture des Bahamas
Madame Angélique McKay
Monsieur Peter Douglas

Contributeurs

Origine géographique

Bahamas

Mots-clés

Date (année)

2012

Cote MCM

MCM_2012_BS_S1

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