Cap-Vert. Escales musicales à Cabo Verde. Spectacle
Collection
Type de document
Évènement
Titre
Cap-Vert. Escales musicales à Cabo Verde. Spectacle
Sous-titre
Un week-end festif avec des musiciens et des chanteurs venus de diverses îles de l'archipel
Date
2012-06-15
Date de fin
2012-06-17
Artistes principaux
Direction musicale
Lieu de l'évènement
Type d'évènement
Musique
Description de la pratique
du 15 au 17/06/2012
Le Cap-Vert est un archipel d'une dizaine d'îles situé dans l'océan Atlantique à 500 km au large du Sénégal. Dans ces îles battues par les vents, le climat est généralement sec et les
paysages souvent arides. Ni 'cap' ni 'vert' nous disent les Capverdiens, l'archipel tire son nom d'une péninsule située en face, au Sénégal, la presqu'île du Cap Vert. Découvert en 1456 par un
Génois et un Portugais, l'archipel alors inhabité se trouve vite au coeur du trafic maritime entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique. Avec les Canaries, les Açores et Madère, il forme ce que les
Portugais appellent la Macaronésie, l'archipel des bienheureux. Carrefour d'influences, étape sur la route des conquêtes, si le Cap Vert se revendique aujourd'hui comme africain, ses racines sont multiples car il n'a cessé d'entretenir des liens étroits avec l'Europe et l'Amérique : liens historiques, génétiques, bien sûr, mais aussi économiques et culturels. Ces liens subsistent
aujourd'hui, grâce notamment à une forte diaspora (60% de la communauté capverdienne) qui participe à l'essor du pays et à son ouverture au monde.
La musique du Cap-Vert est donc issue de ces croisements, de ces métissages et offre un exemple remarquable de créolité réussie, à la fois harmonieuse et diverse. Il en va de la musique comme de la langue : outre le portugais, les Capverdiens partagent une langue, le créole, mais avec des dialectes différents selon les îles. De même, certaines pratiques musicales sont communes à l'ensemble de l'archipel comme les processions confrériques accompagnées de chants et de percussions (tabanka de Santiago, kanizade de Fogo, mandingas de São Vicente'), les festivités de la Saint Jean (cola sanjon) accompagnées également de chants et de danses, et bien sûr la morna et la coladeira que Cesária Évora a rendues mondialement célèbres. D'autres sont spécifiques à chaque île comme la batuque et le funana (Santiago), le talaia (Fogo), les saúde (Santo Antão, São Nicolau).
I. Saúde de l'île de Santo Antão
Maria da Luz Oliveira, chant
Olinda Fonseca Dias, chant
Izandro Montrond, cavaquinho
Manuel de Candinho, guitare
Hermenigilda dos Santos & Maria Antónia Veiga, choeur
Les saúde sont des chants de mariage des îles de Santo Antão et de São Nicolau dans lesquels l'on souhaite santé, bonheur, prospérité, descendance, aux jeunes époux. C'est aussi l'occasion de transmettre quelques conseils et des préceptes à travers de petites chroniques villageoises. Ils sont chantés dans le cortège qui suit la cérémonie et pendant la fête. Maria da Luz Oliveira, une ménagère de la petite ville de Porto Novo, est une cantadeira très appréciée à Santo Antão. Elle est secondée par une seconde chanteuse et par l'assemblée. Les saúde sont généralement accompagnés à la guitare, sur le vif, par les instrumentistes qui se trouvent là. Manuel de Candinho et Izandro Montrond, musiciens de Santiago et de Fogo, se prêtent donc au jeu.
- Nho Manel Joaquim / traditionnel.
Ce chant raconte la rencontre d'un homme, Manuel Joaquim, et d'une jeune fille dans la campagne. Une façon de mettre les jeunes filles en garde contre les séducteurs de grand chemin.
- Koupe koupe / traditionnel. Toc toc, qui frappe à la porte ? Si la femme est mariée elle pourra ouvrir. Si elle ne l'est pas, qu'elle garde sa porte close.
- Nha Debora / traditionnel.
Un couple de jeunes mariés évoquent les ébats de leur nuit de noces.
II. Funana de l'île De Santiago
Nha Manazinha, gaita et chant
Aldina Mascarenhas, chant et ferrinho
Le funana est à la fois une danse de couple et une musique interprétée à l'accordéon diatonique gaita et au râcleur de fer ferrinho. Notons que cette association de l'accordéon et du râcleur se retrouve plus à l'ouest dans d'autres traditions créoles : le vallenato colombien, le rake'n'scrape des Bahamas, le ripsaw des îles Turques et Caïques et le zydeco de Lousiane. Le funana est un genre relativement récent. Il est né avec l'introduction de l'accordéon dans l'île de Santiago au début du XXe siècle. On l'appelait alors badjo di gaita, l'accordéon des Badiu, les natifs de Santiago. Le mot funana date des années 60 et rend hommage à deux virtuoses du genre : Funa et Naná.
Nha Manazinha, est originaire de Rincon, un village proche de Santa Catarina, au centre de Santiago. Cette mère de cinq enfants, a eu l'audace de se lancer dans un genre musical plutôt réservé aux hommes et elle est parvenue à s'y imposer, comme accordéoniste d'abord, mais aussi comme auteur-compositeur-interprète.
- Rincon
Chant d'éloge sur le village natal d'Aldina et de Nha Manazinha.
- Sonia et Sonny
Ce chant est dédié aux deux instruments de musique du funana, personnifiés ici afin de montrer qu'ils sont indissociables.
- Ponta Ribeira
Ce chant nostalgique décrit le premier lieu que l'on atteint lorsque l'on arrive à Rincon, le village des deux musiciennes.
- Faxi bu bai
Une évocation de la vie difficile des sanspapiers au Portugal. Comment travailler tout en échappant aux contrôles'
- Rapazinhu intentado
Que Dieu me préserve d'avoir un enfant têtu !
Un souvenir sans doute de cette mère de cinq enfants.
III. Le Violon de l'île de Fogo
João Montrond, violon et chant
Ramiro Montrond, guitare
Izandro Montrond, cavaquinho
Juvenal Gomes de Pina, reco-reco
João Montrond est un descendant d'Armand de Montrond, aristocrate Français établi au XIXe siècle dans l'île volcanique de Fogo où il introduisit la viticulture et laissa une nombreuse progéniture. João Montrond vit avec ses enfants sur les pentes du volcan, dans le village de Chã de Calderas périodiquement recouvert par les cendres du volcan. Il y cultive une vigne rampante qui produit un vin lourd et entêtant, un peu de café et quelques légumes. Accompagné notamment de son fils et de son petit-fils, ce violoniste octogénaire à l'énergie inépuisable, chante et joue des marches, des rabolo (variante de la mazurka), des chotisse (scottish), mais aussi des coladeira de Fogo et des talaia baxu originaires du nord de l'île, qui conjuguent coladeira, mazurka et valse sur des paroles souvent improvisées. Sauf indication contraire, toutes les pièces sont de João Montrond.
- Chotisse / traditionnel.
Scottish ' instrumental.
- Parao motor não parar (coladeira)
Pour que le moteur ne s'arrête pas' Deux filles se disputent le même homme.
- Puleiro do pato é no chão (coladeira)
Le perchoir du canard est à terre.
- Se euperder, não me procure, se eu morrer, não fala luto (talaia baxu)
Si je perds, ne me cherche pas ; si je meurs, ne prends pas le deuil.
- Vinho-dotorinho que ganha vitória (talaia baxu) / trad.
La victoire du savant vigneron.
IV. TOCATINHA
Zé Luis, chant
Manuel de Candinho, guitare solo
Zeca Mauricio, cavaquinho
Nenezinho Mendes, guitare
Avant de devenir célèbre grâce à des artistes tels que Cesária Évora, Teofilo Chantre, Mayra Andrade, Lura, etc. la morna était chantée dans les cafés de l'archipel, particulièrement dans l'île de Saõ Vicente. Ces séances de musique appelées tocatinhas peuvent aussi avoir lieu de manière impromptue dans des jardins, comme à São Domingo (Santiago) ou à la maison. Zé Luis est considéré comme l'un des derniers chanteurs de la morna traditionnelle, qu'il interprète avec une grande délicatesse d'expression.
La morna est jouée dans toutes les îles du Cap-Vert. Ce chant lent à quatre temps, expression privilégiée de la saudade, est généralement l'oeuvre de poètes et de compositeurs lettrés et constitue donc un genre plutôt savant de la musique du Cap-Vert.
La coladeira est quant à elle une évolution relativement récente de la morna obtenue par une accélération du tempo et une transformation du rythme à binaire à 4/4 en un rythme ternaire à 6/8 qui lui donne un caractère plus dansant. Ses sujets sont également plus légers et souvent satiriques.
Sauf indication contraire, tous les chants font partie du répertoire populaire et sont anonymes.
- Miss Perfumado (morna) / Manuel d'Novas
Hommage à Cesária Évora.
- Des di dia (coladeira)
- Ondas tchorá (morna)
- Mar di fijon d'Agu (coladeira)
- Zinha (coladeira) / Manuel d'Novas
V. Batuque de l'île de Santiago
Grupo Nôs Erança, batucadeiras de Cidade Velha
Dirigé par Ana Paula Moura
Solistes : Eduarda da Veiga et Maria Antónia Veiga
Avec Francisca Almeida, Hermenigilda dos Santos
et l'Association Sementera, batucadeiras de Villiers le Bel
Dirigée par Alfredo Gonçalves
Avec Philomène Moniz, Pedro Moreira, João Silva, Ana Mafalda Sanchez, Dulce Heleva Moreira, Felicidade Ribeiro, Maria Cecilia Lopes.
La batuque, ou batuku, selon qu'on le prononce à la portugaise ou à la créole est un genre musical de l'île de Santiago exécuté principalement par les femmes lors des mariages, des fêtes ou de cérémonies locales. Une fois assises sur des chaises, elles calent une boule de tissu ou un coussin entre leurs cuisses et commencent à frapper avec vigueur, du plat de leurs mains.
Trois éléments composent la batuque : le rythme, le chant et la danse. Le chant, en créole capverdien avec des tournures propres à chaque localité, toujours entonné par la soliste, est repris par les percussionnistes qui forment aussi le choeur. La soliste chante d'une voix forte et tendue des paroles qui surprennent ou déclenchent le rire. La verve des femmes se tourne, la plupart du temps, contre les hommes. Les femmes des îles restant souvent seules tandis que leur mari ou compagnon est en mer ou qu'il part travailler sur le continent africain, au Portugal ou dans d'autres pays européens.
La danse révèle tout à la fois la joie de vivre et la nostalgie d'une existence plus douce, ainsi qu'une forte sensualité. La taille et les hanches soulignées par une pièce de tissu nouée, deviennent le centre du corps et concentrent la naissance de toutes les vagues ondulantes puis frissonnantes qui se propagent dans les jambes et atteignent les pieds nus posés bien à plat, écartés l'un de l'autre, puis dans les bras, les épaules, le cou, la tête.
Les batucadeiras venues de Cidade Velha conduisent la batuque avec leurs deux solistes et une danseuse octogénaire, Francisca Almeida, aujourd'hui considérée comme un trésor vivant au Cap-Vert. Elles sont accompagnées par un groupe de batucadeiras de Villiers le Bel, l'association Sementera.
La Maison des Cultures du Monde tient à remercier tout particulièrement :
Le Ministère de la Culture et de la Communication.
S. E. M. Mario Lucio Sousa, ministre de la culture du Cap-Vert.
M. Philippe Barbry, ambassadeur de France au Cap-Vert.
M. David Fajolles ; M. Charles Akibodé ; M. Bento Oliveira ; M. João Paulo dos Santos
Brito ; M. Manuel dos Santos Fernandes ; Mme Ermelinda Rodrigues ; M. Paulo Pais ;
M. Arlindo Evora ; M. Souto Amado et M. Fausto do Rosario.
Ce 16e Festival de l'Imaginaire s'achève ainsi au rythme des musiques du Cap-Vert. Si la programmation des concerts et spectacles est maintenant terminée, l'exposition 'Le PCI, qu'est-ce c'est ?' reste à découvrir jusqu'au 29 juillet au Centre français du patrimoine culturel immatériel - Maison des Cultures du Monde à Vitré.
Nous vous donnons d'ores et déjà rendez-vous au printemps 2013 pour une 17e édition exceptionnelle qui marquera le 10e anniversaire de la Convention de l'UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
Nous vous souhaitons un très bel été et à vous tous, chers artistes et amis spectateurs, merci !
Retrouvez toute la programmation du Festival de l'Imaginaire sur
www.festivaldelimaginaire.com
Le Cap-Vert est un archipel d'une dizaine d'îles situé dans l'océan Atlantique à 500 km au large du Sénégal. Dans ces îles battues par les vents, le climat est généralement sec et les
paysages souvent arides. Ni 'cap' ni 'vert' nous disent les Capverdiens, l'archipel tire son nom d'une péninsule située en face, au Sénégal, la presqu'île du Cap Vert. Découvert en 1456 par un
Génois et un Portugais, l'archipel alors inhabité se trouve vite au coeur du trafic maritime entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique. Avec les Canaries, les Açores et Madère, il forme ce que les
Portugais appellent la Macaronésie, l'archipel des bienheureux. Carrefour d'influences, étape sur la route des conquêtes, si le Cap Vert se revendique aujourd'hui comme africain, ses racines sont multiples car il n'a cessé d'entretenir des liens étroits avec l'Europe et l'Amérique : liens historiques, génétiques, bien sûr, mais aussi économiques et culturels. Ces liens subsistent
aujourd'hui, grâce notamment à une forte diaspora (60% de la communauté capverdienne) qui participe à l'essor du pays et à son ouverture au monde.
La musique du Cap-Vert est donc issue de ces croisements, de ces métissages et offre un exemple remarquable de créolité réussie, à la fois harmonieuse et diverse. Il en va de la musique comme de la langue : outre le portugais, les Capverdiens partagent une langue, le créole, mais avec des dialectes différents selon les îles. De même, certaines pratiques musicales sont communes à l'ensemble de l'archipel comme les processions confrériques accompagnées de chants et de percussions (tabanka de Santiago, kanizade de Fogo, mandingas de São Vicente'), les festivités de la Saint Jean (cola sanjon) accompagnées également de chants et de danses, et bien sûr la morna et la coladeira que Cesária Évora a rendues mondialement célèbres. D'autres sont spécifiques à chaque île comme la batuque et le funana (Santiago), le talaia (Fogo), les saúde (Santo Antão, São Nicolau).
I. Saúde de l'île de Santo Antão
Maria da Luz Oliveira, chant
Olinda Fonseca Dias, chant
Izandro Montrond, cavaquinho
Manuel de Candinho, guitare
Hermenigilda dos Santos & Maria Antónia Veiga, choeur
Les saúde sont des chants de mariage des îles de Santo Antão et de São Nicolau dans lesquels l'on souhaite santé, bonheur, prospérité, descendance, aux jeunes époux. C'est aussi l'occasion de transmettre quelques conseils et des préceptes à travers de petites chroniques villageoises. Ils sont chantés dans le cortège qui suit la cérémonie et pendant la fête. Maria da Luz Oliveira, une ménagère de la petite ville de Porto Novo, est une cantadeira très appréciée à Santo Antão. Elle est secondée par une seconde chanteuse et par l'assemblée. Les saúde sont généralement accompagnés à la guitare, sur le vif, par les instrumentistes qui se trouvent là. Manuel de Candinho et Izandro Montrond, musiciens de Santiago et de Fogo, se prêtent donc au jeu.
- Nho Manel Joaquim / traditionnel.
Ce chant raconte la rencontre d'un homme, Manuel Joaquim, et d'une jeune fille dans la campagne. Une façon de mettre les jeunes filles en garde contre les séducteurs de grand chemin.
- Koupe koupe / traditionnel. Toc toc, qui frappe à la porte ? Si la femme est mariée elle pourra ouvrir. Si elle ne l'est pas, qu'elle garde sa porte close.
- Nha Debora / traditionnel.
Un couple de jeunes mariés évoquent les ébats de leur nuit de noces.
II. Funana de l'île De Santiago
Nha Manazinha, gaita et chant
Aldina Mascarenhas, chant et ferrinho
Le funana est à la fois une danse de couple et une musique interprétée à l'accordéon diatonique gaita et au râcleur de fer ferrinho. Notons que cette association de l'accordéon et du râcleur se retrouve plus à l'ouest dans d'autres traditions créoles : le vallenato colombien, le rake'n'scrape des Bahamas, le ripsaw des îles Turques et Caïques et le zydeco de Lousiane. Le funana est un genre relativement récent. Il est né avec l'introduction de l'accordéon dans l'île de Santiago au début du XXe siècle. On l'appelait alors badjo di gaita, l'accordéon des Badiu, les natifs de Santiago. Le mot funana date des années 60 et rend hommage à deux virtuoses du genre : Funa et Naná.
Nha Manazinha, est originaire de Rincon, un village proche de Santa Catarina, au centre de Santiago. Cette mère de cinq enfants, a eu l'audace de se lancer dans un genre musical plutôt réservé aux hommes et elle est parvenue à s'y imposer, comme accordéoniste d'abord, mais aussi comme auteur-compositeur-interprète.
- Rincon
Chant d'éloge sur le village natal d'Aldina et de Nha Manazinha.
- Sonia et Sonny
Ce chant est dédié aux deux instruments de musique du funana, personnifiés ici afin de montrer qu'ils sont indissociables.
- Ponta Ribeira
Ce chant nostalgique décrit le premier lieu que l'on atteint lorsque l'on arrive à Rincon, le village des deux musiciennes.
- Faxi bu bai
Une évocation de la vie difficile des sanspapiers au Portugal. Comment travailler tout en échappant aux contrôles'
- Rapazinhu intentado
Que Dieu me préserve d'avoir un enfant têtu !
Un souvenir sans doute de cette mère de cinq enfants.
III. Le Violon de l'île de Fogo
João Montrond, violon et chant
Ramiro Montrond, guitare
Izandro Montrond, cavaquinho
Juvenal Gomes de Pina, reco-reco
João Montrond est un descendant d'Armand de Montrond, aristocrate Français établi au XIXe siècle dans l'île volcanique de Fogo où il introduisit la viticulture et laissa une nombreuse progéniture. João Montrond vit avec ses enfants sur les pentes du volcan, dans le village de Chã de Calderas périodiquement recouvert par les cendres du volcan. Il y cultive une vigne rampante qui produit un vin lourd et entêtant, un peu de café et quelques légumes. Accompagné notamment de son fils et de son petit-fils, ce violoniste octogénaire à l'énergie inépuisable, chante et joue des marches, des rabolo (variante de la mazurka), des chotisse (scottish), mais aussi des coladeira de Fogo et des talaia baxu originaires du nord de l'île, qui conjuguent coladeira, mazurka et valse sur des paroles souvent improvisées. Sauf indication contraire, toutes les pièces sont de João Montrond.
- Chotisse / traditionnel.
Scottish ' instrumental.
- Parao motor não parar (coladeira)
Pour que le moteur ne s'arrête pas' Deux filles se disputent le même homme.
- Puleiro do pato é no chão (coladeira)
Le perchoir du canard est à terre.
- Se euperder, não me procure, se eu morrer, não fala luto (talaia baxu)
Si je perds, ne me cherche pas ; si je meurs, ne prends pas le deuil.
- Vinho-dotorinho que ganha vitória (talaia baxu) / trad.
La victoire du savant vigneron.
IV. TOCATINHA
Zé Luis, chant
Manuel de Candinho, guitare solo
Zeca Mauricio, cavaquinho
Nenezinho Mendes, guitare
Avant de devenir célèbre grâce à des artistes tels que Cesária Évora, Teofilo Chantre, Mayra Andrade, Lura, etc. la morna était chantée dans les cafés de l'archipel, particulièrement dans l'île de Saõ Vicente. Ces séances de musique appelées tocatinhas peuvent aussi avoir lieu de manière impromptue dans des jardins, comme à São Domingo (Santiago) ou à la maison. Zé Luis est considéré comme l'un des derniers chanteurs de la morna traditionnelle, qu'il interprète avec une grande délicatesse d'expression.
La morna est jouée dans toutes les îles du Cap-Vert. Ce chant lent à quatre temps, expression privilégiée de la saudade, est généralement l'oeuvre de poètes et de compositeurs lettrés et constitue donc un genre plutôt savant de la musique du Cap-Vert.
La coladeira est quant à elle une évolution relativement récente de la morna obtenue par une accélération du tempo et une transformation du rythme à binaire à 4/4 en un rythme ternaire à 6/8 qui lui donne un caractère plus dansant. Ses sujets sont également plus légers et souvent satiriques.
Sauf indication contraire, tous les chants font partie du répertoire populaire et sont anonymes.
- Miss Perfumado (morna) / Manuel d'Novas
Hommage à Cesária Évora.
- Des di dia (coladeira)
- Ondas tchorá (morna)
- Mar di fijon d'Agu (coladeira)
- Zinha (coladeira) / Manuel d'Novas
V. Batuque de l'île de Santiago
Grupo Nôs Erança, batucadeiras de Cidade Velha
Dirigé par Ana Paula Moura
Solistes : Eduarda da Veiga et Maria Antónia Veiga
Avec Francisca Almeida, Hermenigilda dos Santos
et l'Association Sementera, batucadeiras de Villiers le Bel
Dirigée par Alfredo Gonçalves
Avec Philomène Moniz, Pedro Moreira, João Silva, Ana Mafalda Sanchez, Dulce Heleva Moreira, Felicidade Ribeiro, Maria Cecilia Lopes.
La batuque, ou batuku, selon qu'on le prononce à la portugaise ou à la créole est un genre musical de l'île de Santiago exécuté principalement par les femmes lors des mariages, des fêtes ou de cérémonies locales. Une fois assises sur des chaises, elles calent une boule de tissu ou un coussin entre leurs cuisses et commencent à frapper avec vigueur, du plat de leurs mains.
Trois éléments composent la batuque : le rythme, le chant et la danse. Le chant, en créole capverdien avec des tournures propres à chaque localité, toujours entonné par la soliste, est repris par les percussionnistes qui forment aussi le choeur. La soliste chante d'une voix forte et tendue des paroles qui surprennent ou déclenchent le rire. La verve des femmes se tourne, la plupart du temps, contre les hommes. Les femmes des îles restant souvent seules tandis que leur mari ou compagnon est en mer ou qu'il part travailler sur le continent africain, au Portugal ou dans d'autres pays européens.
La danse révèle tout à la fois la joie de vivre et la nostalgie d'une existence plus douce, ainsi qu'une forte sensualité. La taille et les hanches soulignées par une pièce de tissu nouée, deviennent le centre du corps et concentrent la naissance de toutes les vagues ondulantes puis frissonnantes qui se propagent dans les jambes et atteignent les pieds nus posés bien à plat, écartés l'un de l'autre, puis dans les bras, les épaules, le cou, la tête.
Les batucadeiras venues de Cidade Velha conduisent la batuque avec leurs deux solistes et une danseuse octogénaire, Francisca Almeida, aujourd'hui considérée comme un trésor vivant au Cap-Vert. Elles sont accompagnées par un groupe de batucadeiras de Villiers le Bel, l'association Sementera.
La Maison des Cultures du Monde tient à remercier tout particulièrement :
Le Ministère de la Culture et de la Communication.
S. E. M. Mario Lucio Sousa, ministre de la culture du Cap-Vert.
M. Philippe Barbry, ambassadeur de France au Cap-Vert.
M. David Fajolles ; M. Charles Akibodé ; M. Bento Oliveira ; M. João Paulo dos Santos
Brito ; M. Manuel dos Santos Fernandes ; Mme Ermelinda Rodrigues ; M. Paulo Pais ;
M. Arlindo Evora ; M. Souto Amado et M. Fausto do Rosario.
Ce 16e Festival de l'Imaginaire s'achève ainsi au rythme des musiques du Cap-Vert. Si la programmation des concerts et spectacles est maintenant terminée, l'exposition 'Le PCI, qu'est-ce c'est ?' reste à découvrir jusqu'au 29 juillet au Centre français du patrimoine culturel immatériel - Maison des Cultures du Monde à Vitré.
Nous vous donnons d'ores et déjà rendez-vous au printemps 2013 pour une 17e édition exceptionnelle qui marquera le 10e anniversaire de la Convention de l'UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
Nous vous souhaitons un très bel été et à vous tous, chers artistes et amis spectateurs, merci !
Retrouvez toute la programmation du Festival de l'Imaginaire sur
www.festivaldelimaginaire.com
Composition musicale, arrangements
Origine géographique
Cap Vert
Mots-clés
Date (année)
2012
Cote MCM
MCM_2012_CV_S1
Ressources liées
Filtrer par propriété
Titre | Localisation | Date | Type | |
---|---|---|---|---|
Cap-Vert. Escales musicales à Cabo Verde. Photos | Cap Vert | 2012-06-15 | Photo numérique | |
Cap-Vert. Batuque de l'île de Santiago. Portraits. Photos | Cap Vert | 2012-06-15 | Photo numérique | |
Cap-Vert. Tocatinha. Photos | Cap Vert | 2012-06-15 | Photo numérique | |
Cap-Vert. Le Violon de l'île de Fogo. Photos | Cap Vert | 2012-06-15 | Photo numérique | |
Cap-Vert. Funana de l'île De Santiago. Photos | Cap Vert | 2012-06-15 | Photo numérique | |
Cap-Vert. Saúde de l'île de Santo Antão. Photos | Cap Vert | 2012-06-15 | Photo numérique | |
Cap-Vert. Batuque de l'île de Santiago. Photos | Cap Vert | 2012-06-15 | Photo numérique | |
Cap-Vert. Escales musicales à Cabo Verde. Vidéos | Cap Vert | 2012-06-16 | Vidéo numérique |