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2016-10-18
Le labyrinthe des Mille et Une Nuits
Des histoires-miroirs à travers lesquelles d’autres histoires se révèlent ; des histoires-tiroirs qu’on ouvre pour en découvrir d’autres, encore et encore ; des histoires-labyrinthes d’où surgissent personnages après personnages : le souverain Mahmoud qui n’a jamais souri et qui voit toutes ses vies défiler devant lui ; Dalila-la-rouée, la vieille chouette prête à tout pour se faire remarquer du calife ; Goudar le pêcheur, qui a touché le fond de la mer et a eu peur de voir sa propre mère à poil… Tout ça… Quand et comment tout cela a-t-il commencé ? Shéhérazade, on nous en parle, mais qui est-elle exactement ?…
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2009-03-21
Samedi 21 mars à 20h30
Dimanche 22 mars à 17h
Maison des Cultures du Monde
Curieux pays que cette Bretagne qui enfante des créatures si pleines de dons, qu'il leur arrive de vivre, en même temps, des existences différentes, dans des mondes éloignés ! Tel serait le cas d'Albert Poulain de Pipriac, s'il faut en croire le dixième de millionième de ce qu'il conte !
Albert Poulain appartient à ces gens de l'air qui ne dédaignent ni les eaux, ni la terre. La terre de cet homme ' mais peut-être aussi de ce cabri, ou faune, ou farfadet, ou korrigan ' porte le nom de son village en Pays de Redon, ou en Ille-et-Vilaine, selon les cartes.
Voilà bien un demi-siècle qu'il court la lande, à la recherche d'histoires, de récits et de légendes, mais aussi de chants et d'airs à danser. Passant la tête dans les maisons, il sourit à la "foume" qui repasse le linge, ou donne un coup de main au mari qui "serre les pommes". Humant le café, et fermant les doigts sur le fin collier de barbe grise qui encadre son visage pétillant, aux yeux incroyablement vifs, il écoute l'histoire du tracteur, parti vers le pont de la rivière sans conducteur ou se fait répéter la chanson de l'aïeule.
Il n'interprète que ce qu'il a collecté, dans le même esprit que celui des gens dont il détient le savoir. À la manière d'un conteur africain, il aime à citer ses sources. Plus de deux cents contes, plus de mille cinq cents chants et refrains passent dans la mémoire d'Albert Poulain qui ne cesse de s'enrichir, en langue française comme en gallo. Il possède un art véritable de traduire le vieil idiome local, en lançant des tournures françaises en refrain. Chaque auditeur acquiert ainsi l'impression de comprendre la langue médiévale de Bretagne.
Il entame une chanson de sa voix déliée, forte, mais pleine d'émotion, grâce à un léger vibrato de terroir : "Allons à Châteaubourg pour y accomplir nos amours' ".
Et puis le voilà qui s'anime en contant. Il tourne ses bras devenus moulins et lance dans des cheminées imaginaires, des barils de cidre, des vaches, des tonneaux de pièces d'or. Il coupe un nez, plante une queue fourchue au milieu d'un visage et joue les sculpteurs des chapiteaux de vent.
Justement, il faut préciser que son talent ne se borne pas à l'oralité ou à la recherche de paroles. Architecte de son métier, il recense les beautés du "petit patrimoine" de sa région : fours, puits, chiens assis, croix, calvaires. Il photographie, dessine, dresse des plans, compile et écrit.
Non content de publier, il enregistre des chants, voyage en Bretagne, en France et à l'étranger afin de transmettre, de ravir et de faire rire. Il reçoit plusieurs prix pour son travail sur les traditions populaires, lui-même constituant un fleuron vivant du patrimoine immatériel.
Françoise Gründ
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2006-03-26
26-28 mars 2006
Attirés par le pouvoir magique de sa voix d'adolescente, les auditeurs la suivent dans les palais comme dans les cavernes. Ils s'insinuent avec elle, dans la chambre des amants, entre les tapis des marchands, dans la bourse des avares, au milieu des douceurs de miel présentées sur des plateaux d'or. Orfèvre de la parole, elle cisèle l'orient des contes et l'insère dans la teinte sourde des villes et des chemins du nord. Une gare devient un caravansérail.
Un souk se transforme en une foire automobile. Le désert commence à la porte de la Chapelle.
Françoise Gründ
Chirine al Ansari, qui a coutume de chanter les alcôves des califes de Bagdad et dont l'oeuvre est à jamais associée aux Mille et une nuits nous a, pour une fois, conté sa propre vie. Née au Caire voici un peu plus de trente années, elle a très vite circulé entre les continents, entre les cultures, entre les langues. Enfant, elle suit son père journaliste (il est alors directeur du bureau de l'agence de presse du Moyen Orient à Paris), d'abord en Algérie, puis en France où elle fait ses études primaires. Sans jamais quitter vraiment l'Egypte qu'elle retrouve pour les vacances, puis, à 14 ans, à l'école franco-égyptienne du Caire où Chirine va bientôt suivre les cours du lycée français. C'est dans cette langue qu'elle passe son bac. L'arabe est parlé à la maison. Comme si la diglossie ne lui suffisait pas, la jeune fille s'inscrit pour trois ans à l'Université américaine du Caire. Discipline choisie : "le jeu
d'acteur". Le tournant est donc pris. Le vertige du théâtre, du conte et de la poésie fait tourbillonner Chirine, qui revient danser à Paris et fréquente le cours de Jacques Lecoq tout en se lançant dans une recherche ' qui ne s'arrêtera plus ' sur différentes versions, traductions et adaptations des Mille et une nuits.
Cette compilation de récits anonymes imbriqués les uns dans les autres, avec ses personnages en miroir et ses enrichissements multiples, va désormais constituer, pour Chirine, le "livre-monde" qui sera le lieu de ses interrogations et le théâtre de ses talents. Entrée dans ce labyrinthe, elle n'en sortira plus. La polyphonie des contes lui convient mieux qu'à nul autre. Elle voyage parmi les interprétations et les images, s'étonnant que le même texte soit perçu de manière aussi différente selon la culture qui l'accueille, tantôt contepour enfants, tantôt récit érotique, presque pornographique. Pour Chirine, les Mille et une nuits sont aussi le prisme à travers lequel les différentes langues révèlent leurs spécificités, leurs interdits et leurs vertus : il est des contes drôlatiques qu'elle n'aurait pas l'idée de traduire de l'arabe, d'autres qui exigent le français pour franchir, à l'intérieur d'une même phrase, différents registres allant de la raison à l'émotion, d'autres, enfin, auxquels l'anglais confère une fluidité qu'il doit à sa structure grammaticale, si légère qu'elle sait se faire oublier.
Extrait de la lettre d'information n°34 (16 mars 2006) du Festival Francophone en France
www.francofffonies.org
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2006-03-24
24 mars 2006
Chirine al Ansari l'égyptienne porte le nom de princesses nostalgiques. Et pourtant la force qui se dégage de sa parole de conteuse, devient musique, vent de tempête, houle, fracas de rochers se brisant sur les seuils de grottes magiques où les djinns cornus aux yeux de diamant se précipitent pour l'emporter au centre de la terre ou au creux du lit d'un amant royal.
D'un geste, un haussement d'épaules, un regard en arrière au-delà de sa volumineuse chevelure brune, elle fait cesser tous les débordements et reprend d'une voix calme le cours de son histoire, sans jamais se lasser de ce thème prodigieux qui berça son enfance : les Mille et une Nuits.
Née en Egypte en 1971, Chirine al Ansari passe une partie de son enfance en France, sans avoir jamais oublié son héritage arabe. Elle a toujours aimé raconter des histoires, et il n'est pas étonnant alors qu'elle en ait fait sa profession.
Après deux ans à l'Ecole internationale de Théâtre Jacques Lecoq de Paris et des cours de danse, elle commence en 1996 sa carrière de conteuse, en Egypte.
Au programme, les Mille et une Nuits. Mais Chirine se rend compte très vite que ces histoires ne se racontent pas telles quelles, d'autant plus qu'il en existe plusieurs versions et parfois dans une langue très difficile pour la scène. Elle décide alors de prendre les Mille et une Nuits comme point de départ et d'y mêler ses expériences personnelles. Pour une fois, c'est une femme qui raconte en public, empiétant sur le domaine réservé des hommes âgés qui siègent tous les jours dans les cafés égyptiens. Le résultat est une fusion audacieuse entre la tradition du conte et une approche tout à fait féminine et spécifique. Chirine al Ansari avoue être influencée par la façon dont les femmes racontent des histoires entre elles ou aux enfants, dans l'intimité de leurs maisons. C'est cette ambiance intime et privée qu'elle désire transmettre à son public.
Chirine al Ansari entraîne son public vers des voyages imaginaires, magiques et romantiques. Elle fait appel à l'enfant en chacun de nous. Pour cela, elle n'a que sa voix et son corps. Elle utilise de moins en moins d'accessoires, l'histoire se racontant plutôt avec des mouvements et des expressions du visage. Chirine ne croit pas que Shéhérazade se soit contentée de s'installer dans son lit pour raconter : elle a certainement dû danser et jouer aussi.
Ses voyages sont une grande source d'inspiration, surtout ceux qu'elle a faits en Inde. C'est là que les contes des Mille et une Nuits ont vraiment commencé à prendre vie en elle. Il serait tout à fait justifié de dire que ses histoires font réellement appel à tous les sens.
Ce qui est important pour Chirine, c'est la liberté. Pendant la représentation, elle se sent complètement libre, elle est l'histoire qu'elle raconte. Et elle sait bien transmettre cette passion à son public qui, quand elle a fini, demeure ébloui.
Françoise Gründ
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2004-10-04
4 octobre 2004
Rencontre avec quatre écrivains à la Maison des Écrivains.
Régis Boyer, Professeur émérite de langues, littératures et civilisation scandinaves à la Sorbonne, auteur de nombreux ouvrages ainsi que de très nombreuses traductions de toutes les langues scandinaves et qui a beaucoup contribué à faire connaître la culture islandaise en France, présentera à la Maison des écrivains quatre écrivains islandais. Les auteurs liront des extraits de leurs oeuvres en islandais, un comédien lira ces extraits en français.
Thor Vilhjálmsson Né à Edimbourg en 1925, il a étudié en Angleterre et vécu à Paris dans les années d'après-guerre. C'est l'un des grands écrivains islandais contemporains. Il est aussi le traducteur en islandais d'oeuvres de Marguerite Yourcenar, André Malraux, Umberto Eco. Plusieurs de ses romans ont été traduits et publiés en France : La mousse grise brûle (1986), Nuits à Reykjavik (1991), Comptine matinale dans les brins d'herbe (2001), tous aux éditions Actes Sud.
Steinunn Sigurdardóttir Née à Reykjavik en 1950, elle est licenciée en psychologie et philosophie de l'université de Dublin. Après avoir été journaliste, elle fait de l'écriture son activité principale à partir de 1980 : poèmes, romans, nouvelles et livres pour enfants. Deux de ses romans ont été traduits en français : Le Voleur de vie (Flammarion, 1998) et La Place du coeur (Denoël, 2000). Le premier a fait l'objet d'une adaptation filmée (scénario de Nancy Huston) avec Sandrine Bonnaire et Emmanuelle Béart.
Sigurdur Pálsson Né en 1948 à Skinnastadur en Islande, il poursuit ses études de français, de théâtre et de cinéma en France. Il travaille comme écrivain et traducteur et également comme metteur en scène et réalisateur. Il a publié de nombreux livres de poésie depuis 1975. En 1994 les éditions La Différence ont publié Poèmes des hommes et du sel, dans une traduction de Régis Boyer. Il a également publié plusieurs romans et de nombreuses pièces de théâtre. Son activité de traduction du français est impressionnante : Camus, Genet, Adamov, Arrabal, Vinaver, Jean-Christophe Bailly, Noëlle Châtelet'
Pétur Gunnarsson Né en 1947 à Reykjavik, c'est en France qu'il étudie le français et la philosophie. Son premier livre de poèmes, Splunkuny´r, paraît en 1973. Cette première publication est suivie de romans, de poèmes, de recueils d'articles et d'aphorismes. L'écrivain est également traducteur, on lui doit notamment des traductions en islandais de Flaubert, Proust, Yasmina Réza et Pérec. En 1999 son roman Point point virgule tiret a été couronné meilleur roman nordique au Festival des Boréales de Normandie.
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2002-03-09
9-11 mars 2002
Chirine Al Ansari l'égyptienne porte le nom de princesses nostalgiques. Et pourtant la force qui se dégage de sa parole de conteuse, devient musique, vent de tempête, houle, fracas de rochers se brisant sur les seuils de grottes magiques où les djinns cornus aux yeux de diamant se précipitent pour l'emporter au centre de la terre ou au creux du lit d'un amant royal.
D'un geste, un haussement d'épaules, un regard en arrière au-delà de sa volumineuse chevelure brune, elle fait cesser tous les débordements et reprend d'une voix calme le cours de son histoire, sans jamais se lasser de ce thème prodigieux qui berça son enfance : les Mille et une Nuits.
Françoise Gründ
Une femme, petite et l'air fragile, mais avec une énorme force d'expression : c'est Chirine Al Ansari. Née en Egypte en 1971, elle passe une partie de son enfance en France, sans avoir jamais oublié son héritage arabe.
Chirine Al Ansari a toujours aimé raconter des histoires, et il n'est pas étonnant alors qu'elle en ait fait sa profession. Après deux ans à l'Ecole internationale de Théâtre Jacques Lecoq de Paris et des cours de danse, elle commence en 1996 sa carrière de conteuse, en Egypte. Au programme, les Mille et une Nuits.
Mais Chirine se rend compte très vite que ces histoires ne se racontent pas telles quelles, d'autant plus qu'il en existe plusieurs versions et parfois dans une langue très difficile pour la scène. Elle décide alors de prendre les Mille et une Nuits comme point de départ et d'y mêler ses expériences personnelles. Pour une fois, c'est une femme qui raconte en public, empiétant sur le domaine réservé des hommes âgés qui siègent tous les jours dans les cafés égyptiens. Le résultat est une fusion audacieuse entre la tradition du conte et une approche tout à fait féminine et spécifique. Chirine Al Ansari avoue être influencée par la façon dont les femmes racontent des histoires entre elles ou aux enfants, dans l'intimité de leurs maisons. C'est cette ambiance intime et privée qu'elle désire transmettre à son public.
Chirine Al Ansari entraîne son public vers des voyages imaginaires, magiques et romantiques. Elle fait appel à l'enfant en chacun de nous. Pour cela, elle n'a que sa voix et son corps. Elle utilise de moins en moins d'accessoires, l'histoire se racontant plutôt avec des mouvements et des expressions du visage. Chirine ne croit pas que Schéhérazade se soit contentée de s'installer dans son lit pour raconter : elle a certainement dû danser et jouer aussi.
Ses voyages sont une grande source d'inspiration, surtout ceux qu'elle a faits en Inde. C'est là que les contes des Mille et une Nuits ont vraiment commencé à prendre vie en elle. Il serait tout à fait justifié de dire que ses histoires font réellement appel à tous les sens.
Ce qui est important pour Chirine, c'est la liberté. Pendant la représentation, elle se sent complètement libre, elle est l'histoire qu'elle raconte. Et elle sait bien transmettre cette passion à son public qui, quand elle a fini, demeure ébloui.
Remerciements à Françoise Gründ.
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2000-04-26
26 avril 2000
conte pour adultes et enfants
images de Françoise Gründ
musique de Paul Matar
Françoise Gründ, connue pour ses talents de conteuse et de peintre, retranscrit le mythe mésopotamien de Gilgamesh, gravé dans les tablettes d'argile du musée de Bagdad, à l'aide de mots et de dessins dont elle déroule les bandes en disant la légende du magnifique héros, fondateur de la première cité au monde.
Paul Matar, le fameux compositeur libanais auteur de plusieurs musiques de scène et de films, a créé la musique qui accompagne le conte Gilgamesh.
L'histoire se passe à l'origine des jours, bien avant les premiers déluges et l'homme au corps nu qui vient de bâtir une muraille pour montrer sa force, s'aperçoit que la vie a une fin. De manière épique, légère, le grave problème du passage en ce monde prend la forme de géants qui se battent contre des monstres, de déesses cruelles, d'amitiés indéfectibles et d'exploration dans des pays d'où personne ne revient, sauf Gilgamesh, le roi d'Uruk, qui se dresse dans le désert, à l'aube des temps.
"Gilgamesh" a été créé au Théâtre Monnot à Beyrouth - Liban le 12 février 2000 dans le cadre du 1er Festival international du conte et du monodrame.
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1996-03-31
SOIREE DE POESIE
31 mars à 19 h
Le grand poète arabe Adonis présente Ounsi El Hage et Abbas Baydoun
Poète qui "joue de ses mots comme on joue de sa vie" (Nadia Tuéni), Ounsi El Hage est un des poètes libanais qui ont fondé l'expérience poétique arabe moderne et ouvert de nouveaux horizons à l'expression poétique. Le jeune Ounsi El Hage prend part à l'expérience rénovatrice de la revue trimestrielle Shi'r fondée à Beyrouth en 1957. Il a joué un rôle primordial dans la construction d'une phrase poétique qui a créé de nouveaux critères pour une nouvelle esthétique par "l'élaboration de nouvelles mesures, combinant les cadences de plusieurs mètres, et surtout par l'irruption du vers libre au sens strict, non rythmé ni rimé, et du poème en prose".(F. Mardam-Bey, Shi'r - Dictionnaire des Littératures, PUF)
Ounsi El Hage est actuellement le rédacteur en chef du quotidien libanais An Nahar.
L'expérience poétique de Abbas Baydoun se distingue pour avoir fait sortir le langage poétique du monde de l'abstraction, des totalités et des grandes idées vers le monde de la réalité avec ses détails, ses particularités, ses choses simples, familières et éphémères.
Les poèmes seront lus en arabe et dans une traduction française par Roger Assaf et Julia Kassar.
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1993-05-16
Le Champ Des Mots propose "LÀ OÙ LE BLEU DE LA MER EST SANS LIMITE"
Littérature japonaise de Bashô à nos jours (poèmes et proses).
Lus par Marianne Auricoste et Michel de Maulne. Rond-point ' Théâtre Renaud-Barrault, 16 mai 1993.
De la sérénité à la modernité. De l'expérience poétique à l'expérience du tragique. De l'émerveillement à la cruauté. Telle est la voie que nous allons emprunter à travers la littérature japonaise depuis les Haïkaï de Bashô (XVIIe siècle) jusqu'aux prosateurs contemporains.
En ce monde, nous marchons sur le toit de l'enfer et regardons les fleurs.
Bashô
POÉSIE CLASSIQUE (PÉRIODE DES TOKUGAWA)
Bashô, Busson, Issa'
NOUVELLES ET POÈMES CONTEMPORAINS
Sosaki Natsuma, Ogai Mori, Agutagawa Ryunosuke, Ango Sakaguchi,
Kobo Abe, Yasushi Inoué
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1993-04-25
25 avril 1993.
C'est avec reconnaissance que nous entreprenons cette traversée poétique au Pays du matin calme. Un paysage littéraire subtil et raffiné, moderne et résistant, qui a pouvoir de nous bouleverser, de nous émerveiller.
Au programme: Choi Nam-Sun, Han Dong-Un, Kim So-Wol, So Jong-Ju, Park Mog-Wol, Yun Dong-Ju, Kim Su-Yong, Kim Chun-Su, Song Uk, Kim Nam-Jo, Hong Yun-Suk, Park Hi-Jin (poèmes), Ch'oe Yun, Yi Munyol (proses).
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1993-03-14
Poèmes, contes et nouvelles de l'Inde et du Bengale, lus par Marianne Auricoste, Michel Herbaut et Nita Klein, 14 mars 1993
C'est une découverte des littératures indienne et bengalie à travers des traductions en français, que vous propose Le Champs Des Mots.
'uvres:
-Poèmes mystiques bengalis (chants des baûls)
-Poèmes de Rabindranath Tagore
-Poèmes de Lokenath Bhattacharya
-Nouvelle de Tara Shankar Banerji
-Conte de Premchand
-Poèmes d'Amrita Pritam
-Nouvelle d'Ashokamitram
-Nouvelle de Satyajit Ray
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1993-01-17
17 janvier 1993.
(Voir programme papier)
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1992-06-02
2-14 juin, Mimi Barthélémy, contes et chants "La dernière lettre de l'Amiral" Josep Maria Balanya, au piano.
18-21 juin Les racines de l'Argentine, musiques, chants et danses.
23-27 juin Musiques et danses du Pérou, flûtes de pan et danses chamaniques de la région de Lima.
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1992-06-02
2-14 juin 1992
Mimi Barthélémy, Haïtienne est actuellement une des plus grandes conteuses francophones. Accompagnée d'un pianiste espagnol, elle nous parlera des Caraïbes et de la rencontre des deux mondes au travers de contes, de chants et de textes contemporains.
Elle réside en France depuis 1982 et se consacre à un théâtre fondé sur la mémoire et le métissage culturel de son peuple. Elle réadapte et conte des histoires de la tradition orale.
Elle a imaginé avec l'artiste colombien Jonier Marin, le récit de ce spectacle sur la découverte des Amériques et "la rencontre de deux mondes".
Le texte écrit par Jonier Marin est la trame du spectacle, voyage imaginaire à travers la découverte mutuelle des personnages. Ceux-ci échangent leur histoire par l'intermédiaire de contes d'origines caraïbéenne et amérindienne.
La musique (création originale pour piano) est l'initiatrice des émotions et des révoltes. Elle sert de tremplin à la comédienne-conteuse pour faire progresser le récit. Le décor est une toile peinte sur laquelle sont collés des tissus rappelant des habits d'adultes et d'enfants, sorte d'ex-votos sur ce qui peut être une voile de bateau échoué.
Sous cette "voile" deux mondes se dessinent:
-Celui de l'indienne, espace nu, libre, où la comédienne-conteuse devient une magicienne chantant et racontant au public son histoire. Elle est tantôt proche de lui, tantôt occupe tout l'espace quand elle conte et chante.
-Celui du pianiste. Le piano est figé comme une terre ferme d'où ressurgit par sa musique une histoire oubliée. Le pianiste sert aussi d'objet du récit: il est successivement l'amiral aimé, le nègre sauveur et l'homme au parler singulier.
L'aller et retour le récit et les contes est une invitation à un embarquement sur le pont du bateau de la désillusion: l'autre n'est plus l'objet rêvé ou imaginé mais un sujet vivant, riche, extérieur à soi. C'est alors qu'on redécouvre son propre imaginaire, sa propre histoire.
Mimi Batthelemy, contes et chants.
Née en Haïti, elle obtient une maîtrise en Lettres espagnoles à Paris X, un doctorat de troisième cycle d'Etudes Théâtrales et Cinématographiques à Paris VIII.
Elle se dédie à un théâtre fondé sur la mémoire de sa famille et de son pays. Ainsi elle participe comme dramaturge, auteur et comédienne à la création de "Madéa" avec Eduardo Manet (Petit Théâtre de Poche Montparnasse, 1965) et à "La Cocarde d'Ebène" avec Claude Alranq (Printemps des Comédiens de Montpellier, 1989)
Depuis 1982, elle réadapte et conte des histoires de la tradition orale d'Haïti et donne de nombreux spectacles.
En 1987-1988, elle crée "Le Petit Contoire" et présente au public parisien les conteurs les plus prestigieux.
Elle gagne en 1989 le Becker d'Or au 3e Festival des Francophonies de Limoges et au Festival de Montpellier-Danse en 1991. En janvier 1992, elle conte au Petit Guichet Montparnasse où elle accueillait sur scène différents musiciens et conteurs.
Josep Maria Balanya, piano et composition
Né à Barcelone, il y fait ses études de piano où il étudie avec Vince Benedetti, Fritz Pauer et Joe Haider. En 1984 il participe au "Workshop" avec le pianiste Sir Roland Hanna et joue dans diverses formations de jazz se produisant en Europe.
En 1987 il enregistre au Mexique - dans la forêt - et dans la Basse Californie pour son projet de "Jazz Ecologique".
Depuis 1988 il poursuit son projet de jazz acoustique contemporain avec Hans Koch. Ses influences musicales proviennent des compositeurs du XXe siècle, tant du jazz (Bill Evans, T. Monk) que de la musique contemporaine (I. Stravinsky, O. Messiaen, B. Bartok, E. Satie)
Jonier Marin, artiste-écrivain
Né en 1946 en Colombie. Vit à Paris depuis 1983. Publie des articles dans les revues d'art en France, Colombie et Brésil. Depuis 1970, expose ses peinture, dessins et vidéos.
Emmanuel Plassard, mise en scène
Comédien de la Compagnie Philippe Genty depuis 7 ans. Il participe à la création de deux spectacles de la compagnie "Rond comme un cube" et "Désirs parade"
Assistant de jacques Nichet pour "Le Magicien prodigieux" de Calderon. Création et mise en scène des spectacles "La nuit, La Cévenne, Le Conte", "La nuit la plus longue" 1989, "Du familier à l'étrange" 1990, "A la recherche d'une civilisation oubliée ou à venir" 1991.
La dernière lettre de l'Amiral.
Un soir Igaréna, indienne arawack, recueille un homme échoué sur la plage de son île Caraïbe. Ni l'un ni l'autre ne sont du même monde. Un lien indicible les unis au-delà du langage des mots. Cet amiral rêveur, fou de l'astrolabe, jalousé, emprisonné, dépossédé à son tour, meurt en laissant Igaréna seule. Elle rencontre alors un ancien esclave noir. Ils se racontent l'un à l'autre et ont une fille Caribana, vraie fille de la Caraïbe. Un jour Igaréna trouve son nègre égorgé. En creusant sa tombe elle découvrira dans un coffre une lettre que l'Amiral lui adressait... La petite Caribana apprendra de sa mère les richesses et les blessures de ses origines, à parler au soleil, à la lune, aux étoiles et à lire l'héritage de l'Occident dans "la dernière lettre de l'Amiral"...
L'évocation de cette recherche d'identité se fera à travers les contes suivants:
Création du soleil et de la lune (mexicain)
L'oiseau soleil (vénézuelien)
Légendes des Indiens des Antilles
Le tonnerre et l'enfant (guyanais)
La personne qui asséchait les coeurs (martiniquais)
Ile de la femme endormie
La dernière lettre de l'Amiral, adressée à Igaréna
"J'ai vu dans mes songes tourner la sphère bleue des océans. Depuis toujours nous voyageons vers les étoiles. Le chemin de ma caravelle n'est qu'un court fragment de cette ligne sur laquelle nous nous sommes rencontrés. Tu es ma plus belle escale dans ce voyage vers le cosmos !
Je suis venu avec des millénaires de richesses et j'ai rencontré la splendeur d'un histoire différente. Nous n'avons pas eu le temps d'en parler. Mais ne sommes-nous pas embarqués vers le même destin ?
Naviguer est nécessaire, vivre n'est pas nécessaire.
Ton empire de soleils sera dévasté, l'étranger emportera l'or et laissera son langage lié à celui de ton chant. Des libérateurs viendront, l'épée à la main, au secours de ta douleur. Ils viendront à travers les vallées et les blancs sommets et tomberont à leur tour bléssés par l'invisible poignard de la désillusion.
Tu m'as fait sentir que le véritable voyage est celui de l'étreinte, que le véritable rêve est celui qui palpite en nos mains. Les fous de l'astrolabe ont été des rêveurs. Nous sommes faits de la poussière de ces étoiles qui nous voyons briller sur l'océan. Quand mes nerfs arriveront sur la lune, tu seras avec moi et, de là nous verrons surgir chaque matin ce pays unique et rond, la terre".
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1990-02-02
2 février 1990
Maison des Cultures du Monde et Les Belles Étrangères.
Iacovos Kambanellis (né en 1922 à Naxos)
Les spectateurs des premières pièce de Kambanellis eurent la délicieuse surprise de voir évoluer sur scène des personnages qui leur ressemblaient. Premier dramaturge à avoir rompu avec le théâtre traditionnel et conventionnel, il est à juste titre considéré comme le fondateur du théâtre grec moderne. Grâce au succès de sa pièce la Cour des miracles en 1957, les compagnies furent dès lors encouragées à faire confiance aux jeunes auteurs grecs. Outre quelque vingt pièces (le septième jour de la création (1955), l'Âge de la nuit (1958), Notre grand cirque (1973), La troupe invisible (1988), I. Kambanellis a écrit des scénarios de films, réalisé un long métrage (Le canon et le rossignol (1968), et collaboré avec plusieurs compositeurs de chansons (Theodorakis, Hadjidakis, Xarhakos, Mamangakis). Les oeuvres complètes de Kambanellis sont en cours de publication aux éditions Kédros.
' Dimitri Kéhaïdis (né en 1933 à Trikala, Thessalie)
Bien qu'il soit peu prolifique, Kéhaïdis est l'une des figures majeures, et les plus populaires du théâtre grec contemporain. Toutes ses pièces ont été jouées par le Théâtre d'art, et ont été reprises par d'autres troupes (Théâtre National, Compagnie libre'), ainsi qu'en Allemagne, en Italie et en Grande-Bretagne (BBC). Ses personnages sont des inadaptés qui tentent de s'évader de la réalité du temps présent, et cherchent refuge dans le passé ou l'avenir. Ses oeuvres les plus marquantes sont: La grande ballade (1959), La Fête au village (1964), L'Alliance et La Partie de Jacquet (1972), Lauriers et lauriers-rose (1979)
' Yorgos Maniotis (né en 1951 à Athènes)
Cet enfant terrible du théâtre grec, qui aborde les sujets tabous (drogue, homosexualité) et traite sans ménagement des travers et des drames de la société grecque prise dans l'engrenage de la modernité, a déjà produit une quinzaine de pièces, une dizaine de dramatiques pour la radio, une manière de roman (le soldat inconnu, 1986), deux recueils de poèmes et deux scénarios. Son écriture est tantôt elliptique, tantôt délirante. Certaines de ses pièces se passent au grand air et mettent en scène un grand nombre de personnages, paysans, vieilles femmes, techniciens, aristocrates, popes'D'autres se déroulent dans l'appartement habituel, et prennent pour cible la famille, microcosme représentatif de la société. Il se montre généralement aussi dur pour la mère de famille grecque que pouvait l'être le romancier Costa Takis dans ses oeuvres.
' Christos Kyriazis (né en 1937 en Messénie, vit à Paris depuis 1970)
Peintre, sculpteur, graveur et marionnettiste, C. Kyriazis est également l'auteur d'une thèse de philosophie sur le théâtre d'ombres de Karaghiozis. Nombreuses expositions personnelles en France, en Yougoslavie. Il a donné par ailleurs trois cents représentations de théâtres d'ombres, à Paris, notamment au Musée de l'Homme, à Lyon, à Toulouse, à Nantes, Blois, Tours, ainsi qu'en Grande-Bretagne (Art Theater de Londres), en Espagne et en Grèce.
Programme:
THÉÂTRE D'OMBRES DE CHRISTOS KYRIAZI
LECTURES
- ULYSSE RENTRE À LA MAISON de Iacovos Kambanellis
Ulysse: Rénos Mantis
Néféli: Évelyne Guimmara
- LA PARTIE DE JACQUET de Dimitri Kéhaïdis
Fondas: Rénos Mantis
Kolias: Jean-Antoine Tsaoussis
- LE BON SENS de Yorgos Maniotis
La mère: Évelyne Guimmara
Constantin: Stavros Bratsiotis
Traductions: Robert Manthoulis et Christine Questerbert
(chaque lecture sera suivie d'un débat)
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1986-02-17
Le 17 février 1986: Revue parlée : SYNERGIES.
Quel que soit l'espace qui porte le verbe, quelle que soit sa graphie ou le chant qui l'amplifie, il y a pour tout texte une durée comme un 'bivouac des certitudes'.
SYNERGIES se propose, à travers la poésie plurielle de jeunes voix algériennes, leurs réminiscences d'amour, leurs envolées d'espoir, la fougue de leurs cris ou tout simplement leur désir de dire, de donner une vision fragmentaire d'un poème plus vaste.
Celui qu'écrivent chaque jour ceux qui veulent que la poésie soit pour tous et que pour tous elle soit le sourire miraculeux d'un devenir de paix, d'amitié et de fraternité universelle.
Spectacle poétique avec Mohamed Boulifa, Malika Boussouf, Abdellaoui Cheikh, Tahar Djaout, Mohamed Fellag, Khadidja Hamsi, Abderrahmane Lounes, Hamid Remas, Habib Tengour.
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1985-03-19
19, 22 mars 1985
3e rencontre : Conteurs du Monde.
Théâtre de l'Alliance
Maire Ni Chathasaigh apprend la petite harpe, harpe irlandaise ou harpe celtique dès l'âge de douze ans. Puis elle chante. Le chant l'a conduit à explorer son patrimoine, celui de l'ouest de Cork. Elle connaît les légendes et les contes qu'elle choisit de dire et de chanter en les accompagnant des sons aigrelets des cordes.
Elle s'exprimera en Irlandais et en Français.
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1985-03-01
La littérature orale congolaise, dont l'inventaire des riches matériaux est loin de se terminer, est composée de contes, légendes proverbes.
Le griot et le conteur expriment en musique les événements de la communauté, ceux du présent mais aussi ceux qui sont liés aux mythes d'origine de l'humanité et à son histoire.
On retrouve souvent dans la musique, le conte congolais, une fonction vitaliste, une vision de la mort, une conception des forces maléfiques qu'il faut conjurer, l'appel aux puissances du bien pour se protéger.
Mars 1985
Antoine Moundanda se sert d'une Sanza pour chanter ses contes.
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1985-03-01
3 ème rencontre conteurs du monde. Mars 1985
Au Vietnam n'existe aucun conteur public. Les contes se disent en famille ou entre amis, dans les maisons. Souvent l'aïeul assume la tâche de mémoire collective. Parfois l'un des membres de la famille doué pour la parole, prend sa place. Pour certaines fêtes, les groupes familiaux invitent aussi des chanteurs au statut quasi professionnel, pour dire des passages d'épopées en s'accompagnant au monocorde, instrument typique du Vietnam.
Cinquante sept dialectes se parlent au Vietnam et les genres de contes se révèlent nombreux: contes familiaux, contes de la vie courante, contes sur les instruments de musique, contes historiques (inondations et catastrophes naturelles, guerres et batailles,'), contes d'espionnage (la jeune femme vietnamienne trahissant son pays pour l'amour d'un général chinois et trouvant la mort), contes d'amour, contes sur le merveilleux (le cristal du coeur symbolisé par la voix déformée du conteur-chanteur qui semble parler d'outre-tombe) contes égrillards (en très petit nombre).
Tran Van Khé, musicologue, directeur de recherche au C.N.R.S. est aussi conteur. Il donne un large aperçu de toute l'étendue du conte vietnamien.